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Monsieur le Juge - PV Elisa
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Léandre Tyler
Il eut un moment de silence, enfin. Léandre posa parcouru ses doigts le long du bureau, de son bureau. Alors que la salle était désormais vide, il s’autorisa enfin un sourire triomphant. Il avait réussi. Il était désormais un juge à part entière. Il avait une greffière qui travaillait désormais avec lui… Mais surtout, il était maitre de ses propres choix. Evidemment, Léandre se devait de faire appliquer la loi, mais il n’était plus sous le joug de Blakemore. Il avait indépendant et avait désormais le pouvoir au creux de la main. S’il éprouvait de la joie, le magistrat savait qu’il lui restait énormément de travail pour arriver à où il voulait, mais il avait fait un pas.

Léandre savourait. C’était une victoire, une putain de victoire sur la vie et la fumée dégueulasse de Caleb. Cet homme était d’une intelligence rare, aussi haute que son esprit de perversité. Cet homme fumé énormément et ce tabagisme passif avait réellement rendu malade Léandre. Période d’absence qu’il avait dû combler en travaillant d’autant plus. Par moment, le juge avait eu envie de lâcher. Mais il était là. Il avait réussi.

Tyler exultait. Il était fière de lui-même, fière de ce qu’il avait accompli. Il était le plus jeune juge du palais, le seul en situation de handicape aussi. Alors qu’il longeait le mur avec sa main, Léandre repensa à son père. Si le deuil n’était pas fait, Tyler savait que cet homme serait fière de lui. Quel changement… quelle réussite aussi ! Léandre venait d’obtenir une victoire écrasante sur la vie. Il n’était plus seulement l’aveugle, il était désormais Monsieur le Juge.

Léandre attrapa sa veste puis entreprit de trouver une gourmandise pour son chien, Caramel. Le paisible labrador était allongé au sol, l’œil attentif posé sur son maitre. L’animal commençait à se faire vieux, la retraite approchait. Léandre s’avança vers lui, puis s’accroupi, se posant enfin à sa hauteur. Cette brave bête accompagnait le magistrat depuis le début de ses études. Sans Caramel, Tyler n’aurait probablement pas réussi à se débrouiller. « Rude journée ? » Léandre ouvrit la main et offrit la précieuse friandise. Le sourire jusqu’aux oreilles, Tyler continua de caresser l’animal pendant quelques secondes. Caramel méritait aussi d’être récompensé.

Il eut des bruits de pas dans le couloir. Léandre se redressa, il ne reconnaissait pas encore les bruits de marche spécifique. C’étaient des bruits de talon, certes, mais de qui ? Tyler n’avait pas envie de se donner une image trop gentille. Léandre était jeune, savait qu’il avait une tête de jeunot, qu’il était loin d’être imposant, le tout en étant aveugle… avec un chien qui s’appelait Caramel. Il était loin de l’image d’une juge qui pouvait inspirer la crainte. Mais cela viendra, un jour.
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12.04.21 22:56
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Retrouvailles

Elisa exerçait depuis maintenant quelques années, et était assez contente de sa carrière. Le réseau d’Eliott, qui lui avait été présenté par un de ses professeurs à la fin de ses études, avait beaucoup aidé. Il lui avait permis de trouver des clients prestigieux, et de devenir tueuse à gages aussi. Mais au niveau de son métier d’avocate, c’était bien cela qui avait largement contribué à sa renommée.

Comme tous les matins, elle lisait les dernières informations en rapport avec la justice sur son portable avant de sortir de son lit. Il fallait qu’elle soit au courant. Elle termina par les nouveaux passages du barreau et ne vu aucun nom qui lui mette la puce à l’oreille. Cependant, il était indiqué qu’il y avait un nouveau juge. Très intéressant. Léandre Tyler. C’était le nom d’une de ses relations à l’université. Il y avait toutes les chances pour que ce soit lui, d’autant que la magistrature était déjà ce qui l’attirait à l’époque. Il était aveugle et très intéressant entre les draps. Ils s’étaient perdus de vue mais voilà qu’elle pouvait peut-être avoir une relation avec un juge. Cela ne pouvait qu’être bénéfique, après tout s’il avait quelques sentiments pour elle, il tendrait à la favoriser, même inconsciemment.

Aujourd’hui elle s’habilla donc de manière distinguée mais avec une pointe d’audace qui ne laisserait pas les hommes indifférents. Un petit tailleur noir dont la coupe la mettait en valeur, une jupe crayon noire avec une petite fente sur la fin, et une chemise blanche légèrement transparente, pas assez pour être indécente, mais assez pour laisser entrevoir son soutien-gorge noir. Certes, l’homme qu’elle voulait tout spécialement séduire aujourd’hui était aveugle, mais en fait pas tout à fait. Il voyait, mais pas consciemment. Du coup il regarde les gens qui lui parlent, et même s’il lui est impossible de décrire ce qu’il voit, il sent l’ambiance générale. Il peut aussi éviter les obstacles en marchant. Si vous le rencontriez par hasard, il ne paraitrait pas du tout aveugle. Et pourtant, il est incapable de lire quoi que ce soit, sauf évidemment le braille. C’est un des rares aveugles à pouvoir apprécier l’apparence physique de quelqu’un, même s’il serait incapable de décrire précisément la tenue.

Elle tâcha de se concentrer sur sa journée, elle préférait aller le voir le soir, elle pourrait lui proposer d’aller boire un verre dans la foulée pour leurs retrouvailles.

Il était déjà 18h passés alors qu’elle entrait dans le palais de justice. Elle espérait ne pas arriver trop tard pour Léandre. Elle avançait vite, ses talons claquant fort sur le sol de pierre lisse. Elle savait à peu près vers où devait se trouver le bureau en question. Elle regardait chaque porte, lisait chaque plaque indiquant la personne qui occupait le bureau. Elle espérait aussi que la plaque avait été changé pour Léandre, sans quoi elle aurait du mal à le trouver. Et finalement, après avoir passé pas mal de portes, elle vit la plaque toute neuve qui indiquait « Léandre Tyler, juge » sur une porte. Elle n’était pas sûre qu’il soit là mais tenta sa chance et alla frapper.

— Léandre ? Je peux entrer ?

Elle ajusta sa veste et ses cheveux et lissa sa jupe. Reconnaitrait-il sa voix ? En vérité elle était assez impatiente, elle aimait tout ce qui tourne autour de la drague, et en plus dans ce cas, elle savait que le jeu en valait la chandelle, et pas seulement pour ce qu’elle pourrait en tirer professionnellement.


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17.04.21 15:58
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Léandre Tyler
Léandre reconnu sans mal la voix qui passait à travers la porte. Bon prince, il répondit rapidement « Tu peux entrer Elisa. » La voix de celle-ci était particulièrement reconnaissable. Pour l’aveugle, les voix étaient similaires à des visages, il les identifia facilement. Le jeune juge eut un sourire, puis prit le temps de s’installer confortablement dans on fauteuil. Le trône du magistrat était confortable ; bien que peu représentatif du pouvoir qu’il avait désormais. Tyler était juge et prenait des décisions majeures à l’échelle d’une vie.

Malgré ses lunettes noires, le regard du magistrat de posa sur l’avocate. Il la savait belle. Il se demandait si elle avait beaucoup changé depuis leur dernière rencontre… Leur lien avait fini par disparaître naturellement lorsque l’avocate était entré dans la vie professionnelle. Léandre avait connu Elisa à l’université. S’en était suivi une liaison, un joli nom pour une réalité moins élégante, de plusieurs années. Ils y avaient chacun trouver leur compte. Sans sentiment, les choses avaient été plus simple. Léandre était réellement heureux de revoir Elisa. Il gardait un bon souvenir de leur relation. Tyler conservait de bonnes relations avec ses ex-conquêtes de façon générale. Le magistrat était toujours clair et exprimait ce qu’il voulait, ce qui simplifiait beaucoup les choses.

Alors que l’avocate entrait dans la salle, Caramel se leva lui alla saluer la jeune femme. Le chien connaissait Elisa et lui réclamait une caresse. Une fois cela fait, le chien retourna dans son panier. Calme, tranquille, et surtout conscient qu’il n’y avait aucun danger, l’animal ferma les yeux et se laissa aller au repos. Le chien était sensible aux tensions et n’appréciait par le palais. Léandre le percevait bien. Caramel avait du mal avait les personnes qui pleuraient, criaient, qui étaient simplement chargés émotionnellement. Tyler avait depuis pris la décision de laisser prendre le chien prendre sa retraite. L’aveugle allait devoir faire un nouvel effort pour s’adapter, mais la marche était désormais assez basse pour qu’il puisse réussir.

Léandre commenta « Cela fait longtemps. » Au long moment depuis leur dernière rencontre. Elisa avait probablement changé, aussi bien physiquement que moralement. Il se demandait juste à quel point. Il s’interrogeait aussi sur la venue de celle-ci. Ils se seraient probablement croisés professionnellement à l’avenir. Tyler demanda, sincère « Comment vas-tu ? ». Le juge avait l’habitude de jouer dans l’hypocrisie, la fausse sincérité, mais il appréciait assez Elisa pour réellement se soucier d’elle. Elle avait été là lorsqu’il avait eu besoin d’aide. Léandre se souvenait très bien de la fois où elle avait présente lors de crise de stress post-traumatique… mais surtout lorsqu’elle avait accepté de venir dormir avec lui lorsqu’il l’avait demandé. La présence de quelqu’un lui permettait d’avoir l’esprit bien plus tranquille. SI cela restait une réalité, les crises en elle-même avaient disparu. Tyler était parfois mélancolique, avec une tristesse qui venait lui ronger les os, mais il allait plutôt bien. Surtout en cette journée. Il était enfin juge. Il était pleinement satisfait.
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17.04.21 18:47
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Entrée en matière

— Tu peux entrer Elisa.

Il l’avait immédiatement reconnue, et ne s’était pas pris le luxe de la faire attendre. Peut-être avait-il hâte de la revoir ? Cette perspective était encourageante. Elle entra donc immédiatement pour être accueillie par Caramel. Elle le gratifia des caresses que la brave bête demandait. Il servait de chien d’aveugle à Léandre en plus d’être un ami fidèle et agréable à vivre. Elisa l’aimait bien. Le chien ne requerra pas son attention très longtemps et partit vite se recoucher. L’avocate se tourna vers Léandre qui cachait ses yeux derrière ses lunettes noires. Il s’était confortablement installé dans son fauteuil de magistrat derrière son bureau. Elisa voyait clair dans ce que ça voulait dire. Il fallait qu’il se confirme qu’il y était bien arrivé, tant il avait peur que tout se brise et qu’il tombe. Elle le connaissait bien, leur relation n’avait jamais été beaucoup plus loin que des rencontres entre les draps, mais tout de même, elle avait duré longtemps. Et il y avait eu quelques choses qui dépassaient ce stade, aussi rares soient-elles.

Léandre était quelqu’un de fragile. Fragile de corps, ce n’était pas faux, mais il avait un esprit très fragile et des tendances peureuses. Il lui était arrivé de demander à Elisa de venir dormir chez lui, sans qu’il ne se passe rien. Juste dormir, passer la nuit avec lui. Au début elle n’avait pas du tout compris, mais elle avait accédé à sa demande. Elle avait alors trouvé un jeune adulte apeuré, bien qu’il ait un peu de mal à l’admettre, qui avait besoin d’une autre présence avec lui pour être rassuré. Ça ne la dérangeait pas de rester là après tout. C’était la seule chose qui avait été un tant soit peu émotionnellement chargée de leur relation. Quand elle s’était mise à travailler, elle était immédiatement partie à Londres et ils ont perdu contact assez vite. Elle ne s’est jamais attachée à personne donc en soit, ça ne la dérangeait pas plus que ça. Malgré tout, un des aspects qu’elle appréciait chez lui et qu’il ne lui avait jamais demandé de s’investir émotionnellement, et heureusement, car elle en était bien incapable. Le fait que cette relation revienne ne serait pas déplaisant, s’il y était disposé.

— Cela fait longtemps.

Juste un fait, presque une question qu’il se posait à lui-même. En effet, ça faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus, trop longtemps probablement, car les deux y avaient perdu quelque chose d’agréable au moins. Elle contourna le bureau pour s’approcher de lui et se plaça juste à droite de son siège, lui mettant la main sur l’épaule autant pour lui signifier où elle était – même si ça n’avait pas un intérêt énorme, il était bon à ce jeu-là – que pour établir un contact physique à nouveau, histoire de vraiment se retrouver.

— Comment vas-tu ?
— Je vais bien, et toi alors ? C’est ton jour aujourd’hui Léandre. Je suis venue te féliciter et pourquoi pas fêter ça avec toi si tu n’as rien d’autre de prévu. Mais avant…

Elisa était quelqu’un de direct, elle l’avait toujours été et ça ne s’était pas arrangé en vieillissant. Elle se pencha vers lui et lui retira doucement ses lunettes noires pour les poser sur le bureau avant de lui caresser la joue.

— … Tu enlèves tes lunettes. Elles cachent beaucoup trop tes jolis yeux, j’aime pas ça. Maintenant c’est mieux.

Elle était restée près de lui en parlant, murmurant presque. Elle savait très bien qu’il pouvait sentir son souffle et saurait parfaitement que leurs deux visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Les choses avaient-elles changées tant que ça après tout ? Serait-il prêt à faire un pas et goûter ses lèvres ainsi offertes ? Elle se posait la question et s’amusait d’avance d’avoir la réponse, quelle qu’elle soit.


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18.04.21 2:04
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L’avocate était toujours aussi directe. Ce qui fit grandement sourire le jeune juge. Elle s’était avancée vers lui pour finalement enlever ces lunettes noires. Le message ne pouvait pas être plus claire. Léandre appréciait toujours énormément lorsque son ou sa partenaire lui enlevait délicatement ses lunettes. Il trouvait ça très séduisant. Amusé, Léandre la laissa faire. Elisa était toute proche. Elle savait ce qu’elle voulait. Rien n’avait vraiment changé, si ce n’est qu’ils n’étaient plus étudiants. Délicatement, Léandre vint embrasser ces lèvres offertes. Puis Tyler se leva, la tentation d’en faire plus était forte, mais il n’irait pas plus loin ici. Il commenta, amusé « Je constate que tu es toujours aussi direct. ». Au moins, ils ne perdaient pas de temps en fausse discussion. Il demanda « Je t’ai manqué ? »

Léandre fit un pas pour s’éloigner d’Elisa. Un fantasme serait de pouvoir faire l’amour dans ce bureau, de le baptiser de cette manière. Mais ce n’était pas une bonne idée. Tyler était désormais un homme de pouvoir, homme qui était d’ailleurs entouré de femme. Il ne voulait pas donner une mauvaise image de lui. Sa relation avec Elisa était bien antérieure à son travail de juge, mais ça personne n’en avait connaissance. Léandre prit de nouveau la parole « Allons chez-toi ou chez-moi, mais ne restons pas là. ». Il attrapa ses lunettes puis les posa se nouveau sur son nez. Franc, il expliqua « Les règles restent les mêmes. » Pas de sentiment. « Mais sache aussi que notre relation n’affectera pas mes décisions en tant que juge ». Ce n’était pas la peine de négocier à ce niveau. Léandre ne marcherait pas dans ce genre de traquenard, surtout qu’il trouvait ça particulièrement dégradant pour Elisa.

Ce n’était que quelques règles simples, mais encore fallait-il que l’avocate les accepte. Léandre avait envie de redécouvrir la jeune femme, mais aussi d’échanger avec elle. Il avait de l’estime pour elle et l’appréciait sans doute plus qu’il ne le devrait.
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Chinois ou chez moi ?

Léandre sourit à l’audace d’Elisa, et semblait apprécier. Elle savait qu’il aimait qu’on lui enlève ses lunettes évidemment, et l’avait fait exprès. C’était assez facile, elle le connaissait donc elle pouvait toucher juste. Et il le lui prouva en venant délicatement embrasser ses lèvres. Elle tenta de prolonger le baiser mais il ne la laissa pas faire et l’interrompit pour se lever. Elle fut alors toute proche de lui et passa une main dans son dos.

— Je constate que tu es toujours aussi directe.

En effet, elle n’y allait jamais par quatre chemins. Elle savait ce qu’elle voulait, et ça transparaissait dans ce qu’elle disait, rendant le discours plus clair. Ça ne sert à rien de se perdre en palabres, et elle n’était pas timide. C’était aussi ce qui l’aidait dans son métier : son énoncé était toujours clair, concis mais exhaustif. Elle n’oubliait rien, et tout s’enchainait logiquement de l’introduction à la conclusion. C’était un art, d’aucuns mettaient des années à le maitriser, mais Elisa avait l’art oratoire dans le sang.

— Je t’ai manqué ?

Elle sourit, toujours collée à lui. Elle savait très bien que même si elle ne ressentait rien pour qui que ce soit, la négative était malvenue.

— Je n’aime pas me perdre en circonvolutions. Mais tu aimes mon côté direct je crois. Quand au fait que tu m’aies manqué… A ton avis ? Je suis là à venir te féliciter dès qu’on a l’occasion de se retrouver. Donc évidemment que oui. Et moi, je t’ai manquée ?

En vérité, les soirées qu’elle avait pu passer avec Léandre lui avait un peu manqué effectivement. Les nombreuses autres aventures qu’elle avait pu avoir n’avait pas pu tenir la distance en gardant un tel détachement émotionnel. Le problème ne venait pas d’Elisa, niveau détachement émotionnel, elle était experte. Mais rare étaient les hommes qui ne s’attachait pas. Léandre était assez curieux en fait. Il s’impliquait émotionnellement, mais ne s’attachait pas vraiment, ne voulait rien qui puisse être considéré officiel. En fait, il avait peur de l’engagement de ce qu’en pensait Elisa. Et en soit c’était parfait, pas besoin de s’investir trop.

Il fit un pas pour s’éloigner, il avait vaguement l’air gêné. Ce n’était certainement pas l’homme le plus aventureux qu’elle connaissait, et probablement que la perspective d’aller plus loin dans son bureau l’effrayait. Elle n’avait pas de problème avec ça et le laissa donc s’écarter un peu.

— Allons chez-toi ou chez-moi, mais ne restons pas là.

Voilà qui confirmait ce qu’elle pensait. Il chaussa de nouveau ses lunettes mais elle vit bien qu’il n’avait pas fini de parler.

— Les règles restent les mêmes. Mais sache aussi que notre relation n’affectera pas mes décisions en tant que juge.

Elle lui mit son bras en écharpe pour s’y accrocher, un peu comme pouvait le faire certains couples bien que ce soit bien plus formel que de se tenir la main. Ainsi, elle pouvait facilement le guider, mais comme c’était lui qui avait le bras en écharpe, il donnait l’impression que c’était lui qui la guidait. Ce n’était pas grand-chose, mais elle savait qu’il appréciait ce genre de petites attentions.

— Evidemment que les règles restent les mêmes. Quant à tes décisions… Tu penses vraiment que je suis venue pour ça ? Je ne t’ai pas attendu pour me faire un nom, et ce ne serait pas drôle si tu me favorisais.

En soit, elle aimait bien être la seule responsable de sa réussite, elle ne voulait pas que quelqu’un puisse l’aider tout en le sachant. Ça pouvait paraitre idiot, mais si elle arrivait à manipuler les gens pour leur faire servir ses intérêts à leur insu, c’était bien plus gratifiant pour elle. Et amusant. Elle claqua des doigts pour que Caramel se lève et les suive, et ramassa l’attaché-case de Léandre pour le lui mettre dans sa main alors qu’elle le guidait vers la porte d’entrée, toujours accrochée à son bras en écharpe.

— Quant à notre destination… Si on va chez moi, il faudra passer acheter un paquet de croquettes pour Caramel en chemin, mais ce n’est pas un problème. Et ça sera l’occasion de visiter, mon appartement a une vue sympathique.

Elle plaisantait évidemment, mais il était coutumier de ce genre de taquineries avec elle. Elle n’aimait pas particulièrement le fait de devoir le considérer différent et le prendre avec des pincettes, et de ce qu’elle en savait, il n’aimait pas ça non plus. Elle ouvrit la porte du bureau pour les guider tous les trois dehors en attendant sa réponse.


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18.04.21 12:14
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Evidemment, la dernière remarque de Léandre fit réagir l’avocate. Le juge savait que ce n’était pas très correct de sa part, mais il préférait que les choses soient dites même si ce n’était pas agréable à entendre. Léandre commenta simplement « Bien. ».

A la question de l’avocate, Tyler répondit simplement « Oui. ». Elle lui avait manqué. C’était une relation simple et des moments positifs. Quelque chose qui lui faisait du bien et c’était tout ce qu’il demandait.

Elisa s’était mise en mouvement, attrapant rapidement l’attachée case et faisant lever Caramel. Le chien ouvrit un œil, puis se mit en mouvement. Léandre se mit à la hauteur de son chien, installa de nouveau l’attache nécessaire pour qu’il puisse le guider. Le juge commenta « Ne vas pas trop vite Elisa, laisse-moi le temps. » Tyler pouvait être quelqu’un de pressé, mais là, il avait besoin d’un tout petit peu plus de temps. Léandre fit le tour de son bureau et prit son manteau. La taquinerie d’Elisa l’amusa, il répondit « Va pour ton appartement. » Il la renseigna « Mon logement n’a pas changé d’un iota. » Il y avait quelques disques en plus, mais c’était tout. Léandre avait toujours son logement d’étudiant et ne comptait pas en changer avant quelques années. Il s’était endetté avec les études et allait profiter de ce salaire pour éponger ses dettes.

Léandre expliqua « J’ai un sachet de croquette dans mon sac, il, n’y aura même pas besoin de s’arrêter quelque part. » Il avait aussi pris ses propres médicaments. Tyler avait tendance à trainer son pilulier un peu partout, afin de pouvoir réellement garder une liberté de mouvement. Léandre demanda « Tu es en voiture ? » Ce qui n’était évidemment pas le cas du juge. Tyler se déplaçait essentiellement grâce aux taxis, à ses proches qui lui rendaient parfois service.

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18.04.21 13:33
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En route

— Oui.

Simplement. Il était vrai que lui non plus ne s’étendait pas beaucoup avec ce genre de choses, mais Elisa savait que cette réponse simple et sans artifices était sincère. Elle lui avait manquée. Et il ne mettrait pas un mot de plus pour l’exprimer.

Mais elle était un peu trop rapide avec lui. Après tout, Elisa était comme ça, elle voulait tout, tout de suite et allait toujours vite. Elle avait un peu oublié que Léandre était souvent un peu plus lent, elle le sentit ralentir alors qu’elle ouvrait la porte.

— Ne va pas trop vite Elisa, laisse-moi le temps.

Il contourna son bureau pour aller prendre son manteau, et s’attacha à Caramel. Elle l’attendit à la porte mais il ne fut pas long. Elle s’accrocha à nouveau à lui lorsqu’il revint, bien que Caramel soit là pour le guider.

— Va pour ton appartement. Mon logement n’a pas changé d’un iota.
— Ça, ça ne m’étonne pas de toi. Tu n’aime pas que les choses changent. Enfin sauf quand ça t’arrange Monsieur le Juge.

Elle savait qu’il aimait la régularité, et occultait par cette réponse l’aspect indéniablement pratique de tout avoir à la même place pour un aveugle. Et c’était une autre façon de mettre en avant sa réussite, c’était presque dit comme un reproche mais sur le ton de la taquinerie, pour être pris comme un compliment. En plus elle était sûre que quelque part, il adorait qu’on l’appelle « Monsieur le Juge ». Elle referma la porte du bureau et cette joyeuse troupe s’éloigna dans les couloirs du palais vers la sortie.

— J’ai un sachet de croquette dans mon sac, il n’y aura même pas besoin de s’arrêter quelque part. Tu es en voiture ?

C’est vrai qu’il prenait rarement le métro, ou du moins il le faisait rarement seul. Il était arrivé à Elisa de l’accompagner lorsqu’ils étaient étudiants, mais autrement, se repérer dans les couloirs était un enfer. Bon au moins là elle était avec lui, donc ça ne devrait pas poser de problème.

— Non, en métro. Je te guiderais. C’est vrai que je n’avais pas pensé à ça, je viens rarement en voiture. Par contre tu avais tout prévu, heureusement que je suis venue te chercher, tu comptais dormir au bureau, c’est ça ?

Elle accusait un peu sa négligence, elle avait trop tendance à considérer Léandre comme quelqu’un de tout à fait normal et à oublier les nombreuses contraintes qu’il pouvait avoir. Elle était donc partie pour détendre l’atmosphère avec une nouvelle taquinerie.


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18.04.21 15:49
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La remarque d’Elisa le fit sourire. Mais il appréciait d’entendre ce « Monsieur le Juge. » Enfin ! C’était une belle récompense après des années de travail acharné.

A la réflexion de l’avocate, Léandre expliqua « Non, mais c’est vrai qu’il m’arrive de finir tard. ». A cause de la quantité de travail, mais aussi parce qu’il n’avait parfois pas envie de rentrer. Etre seul lui laissait plus de temps pour réfléchir à certaine problématique. Il avait parfois trop de temps et il se mettait à ruminer. Ce n’était pas bon pour lui. « J’aime anticiper... bien que je n’avais pas imaginé te revoir aujourd’hui » C’était une des forces du magistrat : anticiper. Il était difficile de le prendre au dépourvu car il aimait se préparer au pire. Dans le cas présent, cela lui permettait surtout de conserver une certaine liberté malgré ses contraintes. Léandre n’avait pas pensé revoir Elisa tout de suite, mais c’était une bonne surprise, une opportunité qui lui fallait saisir.

Léandre n’appréciait pas le métro, tout simplement par le fait qu’il lui était vraiment difficile de se repérer. Il y avait aussi beaucoup de personnes, beaucoup de bruit. C’était un espace hostile pour lui. Avec Caramel, c’était plus simple. Mais prendre le métro était synonyme de stress pour le juge. Malgré sa vision aveugle, il y avait aussi des obstacles qui lui étaient indétectable, ou encore des personnes qui pouvaient être malintentionnées. Léandre n’appréciait vraiment pas le réseau souterrain. Le bras dans celui de l’avocate, il se laissait guider.

Une fois dehors, Léandre fut saisi par le froid. Il n’avait pas réalisé que les températures avaient tant baissées. Il y aurait-il de la neige durant la nuit ? C’était une possibilité. Tyler passa ses doigts sur ceux de l’avocate et demanda « Tu as froid ? ». Ce n’était qu’une question du temps pour se réchauffer. La nuit était tombée et Léandre le sentait. « Au fait, tu as diné ? » Ce n’était pas son cas. Léandre avait une relation plutôt compliquée avec la nourriture, il fallait qu’il gagne quelques kilos. Peut-être qu’ils pourraient passer prendre quelque chose sur la route. Léandre ne connaissait pas la route, encore moins le quartier d’Elisa. C’était elle qui avait les cartes en main.

Curieux, le juge demanda « Parle-moi de toi Elisa. Qu’il y-a-t-il de neuf ? Comment se passe tes affaires ? ». Elle pouvait lui parler de tout ou de rien, Léandre avait juste envie de se tenir informer. Il appréciait aussi cette tête bien faîte.
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18.04.21 21:00
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Chinois ou chez moi ?

Elle savait qu’il aimait l’attention, et se notait de la réitérer quitte à l’agacer. Une taquinerie qui flattait l’ego au moins, ça ne pouvait pas faire de mal. Il devait s’en souvenir, elle était taquine, mais savait être sérieuse quand elle le devait.

— Non, mais c’est vrai qu’il m’arrive de finir tard. J’aime anticiper... bien que je n’avais pas imaginé te revoir aujourd’hui.

Elisa lui sourit, elle était assez contente de le retrouver aussi. C’était une relation saine comme elle en avait peu, et quelque part, bien que son tempérament s’y prête rarement, c’était assez appréciable. Léandre était déjà quelqu’un de faible, ce n’était pas intéressant de s’attaquer à lui. Aucun défi, il n’y aurait rien d’amusant à ça.

Elle ne savait pas quoi lui répondre et se contenta de le guider jusqu’à l’extérieur du tribunal. Est-ce qu’elle aurait dû garder contact ? Elle n’en savait trop rien, après tout, les choses s’était faites naturellement avec la distance mais c’était assez normal avec Elisa. A moins qu’elle y ait quelque intérêt, elle n’avait pas tendance à contacter les gens.

— Tu as froid ?

Il avait dit ça en passant ses doigts sur les siens, et ce frôlement la fit un peu frémir. Il ne faisait pas chaud, mais elle n’avait pas vraiment froid. Le froid ne l’avait jamais vraiment dérangée. Il enchaina avant qu’elle se décide à répondre.

— Au fait, tu as diné ?
— Pas encore, et toi ? Ça te dirait qu’on dîne ensemble ? Et non ne t’inquiètes pas je n’ai pas froid.

Elle réfléchit quelques instants aux options qui s’offraient à eux pour le repas. Elle avait ce qu’il fallait pour préparer un dîner, sinon il y avait plusieurs options sur le trajet pour prendre à emporter, et enfin, il y avait plusieurs petits restaurants de quartiers sympathiques. Tous les choix étaient ouverts.

— Tu voudrais manger quoi ?

Ils approchaient vite de l’entrée du métro qui était à proximité du tribunal et elle prit garde à lui indiquer les escaliers, même s’il y avait un indicateur pour les aveugles permettant de repérer la première marche. Elle le laissa aller à son rythme.

— Parle-moi de toi Elisa. Qu’il y-a-t-il de neuf ? Comment se passent tes affaires ?

Un sourire se dessina immédiatement sur le visage de l’avocate. Elle était fière de ce qu’elle avait accompli. Certes, c’était en grande partie parce qu’elle était dans un réseau criminel très organisé et qu’elle avait donc l’opportunité de rencontrer nombre de clients potentiel, mais tout de même. Ses plaidoyers n’étaient que le fruit de son travail.

— Je n’ai pas à me plaindre, j’ai eu une ou deux affaires assez retentissantes pour me faire un nom, donc je tâche d’être le cauchemar des procureurs. Mais peut-être que nous nous verrons bientôt dans ce contexte, et tu pourras en juger, dans tous les sens du terme.

Elle était fière de son jeu de mot, et s’occupa d’acheter un ticket pour Léandre sans rien lui demander.


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09.05.21 19:14
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Léandre Tyler
Le métro avait une musicalité particulière. Le fait que cela soit sous terre, aussi fermé, lui offrait une sorte d’écho. Il y avait aussi ces vibrations par moment, le sol qui se mettait légèrement trembler lors des passages voitures. Les sons étaient étouffés, renvoyés en ping pong contre les murs. Léandre se sentait perdu. Contrairement à son maitre, Caramel était tranquille. Le chien observait et laissait Elisa menait la marche. L’avocate les guidait tout deux. Tyler se savait en confiance. Il pouvait compter sur elle. L’avocate était aussi sensibles aux problématiques spécifiques du juge, comme au moment de descendre les escaliers. Léandre avait fait assez de chutes pour ne plus avoir envie de recommencer.

A la réponse de l’avocate, Tyler ne pu s’empêcher de se pencher vers l’oreille d’Elisa et chuchoter « dommage. » Il eut un sourire, amusé. De toute façon, leur relation était très clair. Si l’avocate était revenu vers lui c’était pour cette raison, parce qu’elle y trouvait son compte elle-aussi.

Léandre répondit « Japonais ? Cela fait longtemps. » Du moins, pour lui. Tyler commençait à enfin pouvoir respirer au niveau financier. Il avait désormais un vrai salaire de juge et cela changeait tout. Il faudrait encore quelques années pour qu’il pousse rembourser l’ensemble de ses dettes, mais c’était en bonne voie. Les problématiques financières pouvaient vraiment être difficiles à vivre. C’était un soulagement non négligeable pour lui. Il précisa « A emporter, c'est mieux. ». Il n’y aurait pas de regards, pas d’oreilles indiscrets. Juste eux deux et c’était ce qu’il fallait.

Le jeu de mot le fit sourire « Facile. » Mais amusant. « Je jugerai le moment venu.J’espère ne pas être déçu. » La provocation était elle aussi facile, mais Léandre était en train de se relâcher. La journée avait été longue et il avait besoin d’évacuer. Il demanda « Comment travaille-tu, en indépendante, avec un cabinet ? ». Tyler imaginait bien plus la première situation. Elisa était un électron libre qui avait besoin d’espace. Il l’imaginait mal se coincer dans un cabinet, quoi qu’il pût se tromper.

Une fois sorti du métro, Léandre demanda « Est-ce loin ? ». Il n’en avait aucune idée. Les distances n’avaient plus beaucoup de sens pour lui. Caramel était toujours égal à lui-même, tranquille. Il bailla devant le restaurant. Le chien avait confiance avec Elisa. A l’extérieur, Léandre pouvait entendre les bruits spécifiques de cette rue passante. Cela lui faisait du bien d’entendre toute cette vie. Contrairement à l’intérieur du métro, il avait l’impression de pouvoir respirer. Léandre affirma « Je vais payer. » Il pouvait désormais se le permettre et il voulait être galant. Tyler était peut-être un peu vieux jeu sur certains points.
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13.05.21 0:03
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Japonais et chez moi

Il se pencha vers elle dès qu’elle avait dit qu’elle n’avait pas froid :

— Dommage

Il avait chuchoté. Elle sourit immédiatement sachant très bien ce qu’il attendait. Elle aimait beaucoup ce côté joueur chez Léandre. Elle profita d’un moment bruyant du métro pour lui répondre doucement, sachant que lui entendrait mais pas les passants :

— Je ne vais pas te départir de ta veste si vite. On aura tout le temps pour ça.

Elle aussi aimait ce genre de jeu, et visiblement il était toujours sur la même longueur d’onde vis-à-vis de leur relation.

— Japonais ? Cela fait longtemps. A emporter, c'est mieux.

Ce choix lui convenait parfaitement, et à emporter aussi. En plus, il y avait un très bon japonais pas loin de chez elle.

— Parfait, ça me va.

— Facile.

En effet, elle n’avait pas vraiment changé d’humour avec le temps, et probablement qu’elle n’avait pas fini de le taquiner sur ce sujet.

— Je jugerai le moment venu. J’espère ne pas être déçu.
— T’ai-je déjà déçu ?

Elle avait directement répondu, sachant qu’il la taquinait aussi. Ils verront comment ça se passerait lors d’une véritable audience.

— Comment travaille-tu, en indépendante, avec un cabinet ?
— Je préfère travailler seule. C’est ce que j’ai toujours fait, même quand j’étais commis d’office.

Inutile de dire que cette période avait duré moins d’un an. Elle était déjà dans le réseau des hôtels particuliers en étant pas encore diplômée, et ça lui avait donné un très sérieux coup de pouce, elle avait tout de suite eu accès à une clientèle à laquelle on accède normalement qu’après plusieurs années. Bah, il y avait peu de chance pour que Léandre ait à ce point suivi sa carrière pour qu’il y voit quelque chose de louche. La première affaire aurait pu être un coup de chance, et les autres en découler.

Le trajet en métro fut assez court et passa vite, ils furent assez rapidement dehors.

— Est-ce loin ?
— Non pas très, il faut juste faire un crochet chez le japonais à l’angle mais ce sera rapide.
— Je vais payer.
— Hors de question. Et ce n’est pas négociable.

Elisa s’en voulait un peu d’avoir perdu contact avec Léandre, et elle tenait à ce que cette soirée soit pour elle. Il aurait d’autres occasions de se rattraper mais pas ce soir. Il la connaissait, ce n’était pas utile d’insister.

Il ne fallu pas bien longtemps pour commander et obtenir leur dîner au japonais, et l’appartement était à peine à une centaine de mètres. Un simple deux-pièces au deuxième étage d’un petit immeuble dans une rue commerçante et agréable. Elle guida Léandre sur le canapé en tissu en posant leur dîner sur la table basse avant de remplir un saladier d’eau pour Caramel et de sortir un bol pour y mettre les croquettes. La vue permettait de voir une avenue et un coin de Big Ben au loin. C’était assez grand pour l’emplacement et de fait agréable.

— Alors, tu aimes l’endroit ?


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16.05.21 16:48
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Léandre Tyler
Léandre eut un sourire, mais ne donna pas d’autre réponse. Il y avait trop d’oreilles indiscrètes dans le métro. Si Tyler aimait parfois jouer la provocation, cela n’avait ici aucun intérêt. Puis Léandre avait aussi bien conscience de son image de juge, mais aussi de son côté extrêmement reconnaissable. Avec son handicap, mais aussi Caramel, il avait tendance à beaucoup marquer les gens. Il n’avait pas envie que cela revienne vers lui par la suite.

A la question d’Elisa, Léandre fit mine de réfléchir puis répondit « Non, jamais. ». L’avocate avait toujours très clair avec ce qu’elle voulait et Tyler n’avait jamais mis d’espoir que nécessaire. Avec Elisa, ils avaient un lien simple et cela lui allait. Léandre avait déjà beaucoup de choses de compliqué dans sa vie, avec Elisa il n’avait pas à réfléchir. Puis la jeune femme avait su être là lorsqu’il en avait eu le besoin. Léandre n’en demandait pas plus.

La réponse de l’avocate sur sa méthode de travail ne l’étonnait pas. Elisa avait toujours été quelqu’un de très indépendant. Il se souvenait bien des travaux de groupes obligatoire et de la galère que cela avait été. Avec Léandre, il avait su dû gérer avec son handicap et le fait que les autres ne comprenaient tout simplement pas ses problématiques. Les gens avaient tendance à oublier. C’était épuisant.

Léandre ne tenta aucune négociation et répondit simplement « Bien. ». Il connaissait le fonctionnement de son interlocutrice et il savait que ce n’était pas le peine de négocier. Ce n’était pas un vrai sujet et Tyler n’allait pas perdre de l’énergie pour ça. Si Léandre aimait bien être vieux jeux par moment, il n’avait pas le problème de certains de ses homologues masculins. Ce n’était pas quelque chose qui pouvait le vexer.

Une fois dans l’appartement, Léandre entendit Elisa ouvrir des placards et attraper des éléments. Tyler répondit « Je détache Caramel et je te dis ça. » Le juge se mit à la hauteur de son chien et détacha Caramel. Il lui donna une caresse et sorti une friandise. L’animal avait bien travaillé aujourd’hui. « Voilà, tu seras mieux comme ça. Tu peux te reposer. ». Le chien s’ébroua, puis s’avança vers Elisa. Caramel avait conscience que l’avocate était en train de chercher des choses pour lui, curieux, il regardait ce qu’elle faisait avec attention.

Léandre posa une main contre le long du mur et avança prudemment pour faire le tour de la pièce. C’était sa manière de pouvoir découvrir cet espace. Il demanda « il y a combien de pièce ? ». Deux probablement. La pièce de vie et la chambre. Tyler termina par arriver devant la fenêtre, le bout de ses doigts était froid sur le verre menant sur l’extérieur. S’il ne pouvait pas voir, il entendait la rue passante. Il y avait de la vie. Et si certaine ne supportait pas le bruit de l’extérieur, Léandre l’appréciait. C’était l’équivalent d’une fenêtre pour lui. « Et donc, tu as une belle vue à partir d’ici. Qu’est-ce que tu vois ? Le parlement ? Big Ben ? » Si c’était le cas, le logement devait véritablement coûter une fortune. Ce qui était un témoin supplémentaire de la réussit de l’avocate.

Léandre termina de faire de son tour, puis commenta « C’est bien placé et ça à l’air confortable à vivre. » Amusé, il commenta « Mais il faut voir à l’usage. ». Tyler se posa dans le canapé. Cela changeait tout de même pas mal de leur vie d’étudiant. Léandre avait eu une situation particulièrement précaire et il appréciait d’autant plus les situations comme celle-ci.
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16.05.21 19:40
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Le dîner est prêt

— Non, jamais.

Elisa ne put s’empêcher de sourire, elle savait qu’il avait fait semblant de réfléchir. C’était peu de choses, mais ça faisait plaisir.

Elisa n’eut aucun mal à obtenir de payer leur nourriture.

— Bien.

Simplement. Il n’avait pas insisté et c’était tant mieux.

— Alors, tu aimes l’endroit ?
— Je détache Caramel et je te dis ça. Voilà, tu seras mieux comme ça. Tu peux te reposer.

Cette dernière phrase était pour Caramel, qui vint vers Elisa. L’avocate remplissait un saladier d’eau dans l’évier et le donna à Caramel, prenant soin de le mettre dans un coin de la cuisine pas trop risqué. Elle choisit près du bar sur lequel elle posa un second saladier plus petit pour les croquettes lorsque Léandre les lui donnerait.

— Il y a combien de pièces ?
— Deux. Une chambre et celle-ci, le salon. C’est une cuisine à l’américaine, je l’ai fait réaménager quand je l’ai acheté.

Léandre tournait dans l’appartement, se guidant contre le mur jusqu’à la fenêtre.

— Et donc, tu as une belle vue à partir d’ici. Qu’est-ce que tu vois ? Le parlement ? Big Ben ?
— Seulement un bout de Big Ben au-dessus des toits.

Il continua de faire le tour de la pièce jusqu’à revenir à son point de départ.

— C’est bien placé et ça à l’air confortable à vivre. Mais il faut voir à l’usage.
— On croirait que tu cherches à l’acheter. Je n’ai jamais dit qu’il était à vendre.

Elisa plaisantait évidemment, et posa le sac contenant leur dîner sur la table basse puis s’assit à côté de Léandre et répartit leur repas sur le meuble, mettant le sac par terre. Elle décida de commencer par s’occuper de Léandre et lui retira ses lunettes pour les poser sur la table avant de venir l’embrasser.

— Tu m’as manqué.

Elle susurra ces quelques mots juste après, restant contre lui un peu.


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29.05.21 22:14
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Elisa était donc propriétaire. Un gage encore de sa réussite. Peu de gens de moins de trente ans pouvait se venter d’avoir acheté un appartement dans le centre de Londres. Discret sur ses problèmes financier, Léandre espérait qu’il pourrait avoir la même trajectoire. Avoir de l’argent ne faisait peut-être pas le bonheur, mais en avoir aidait grandement.

A la description de le vue, Léandre resta un instant silencieux. Cela faisait trop longtemps qu’il était aveugle et n’arrivait plus à imaginer ce que cette vue signifiait vraiment. Il répondit « ça doit être sympas. » Qu’elle en profite. C’était tout ce qu’il pouvait lui souhaitait.

Léandre eut un sourire devant la réflexion de l’avocate. S’il ne comptait pas l’acheter, il savait qu’il passerait la nuit ici. Le jeune juge entendait Elisa déplacer des choses sur la table, installant probablement ce qu’ils avaient achetés. Tyler ne pensa même pas aux problématiques que ça pouvait emmener par rapport à Caramel. Le chien d’aveugle savait très bien qu’il n’avait le droit qu’à ses croquettes. Ce dernier, après avoir vérifié que tout allait bien, c’était couché sur un tapis. L’animal était tranquille.

Léandre était assis confortablement dans le canapé. Elisa s’était rapprochée, lui avait enlevée ses lunettes avant de venir l’embrasser. Tyler répondit au baiser, puis resta en partie contre elle. Il profitait du moment, de la promiscuité qu’ils avaient. Mais si Léandre était réellement content de nouveau fréquenter Elisa, il termina par répliquer « Pas suffisamment pour que tu daigner me recontacter. » Ce que à quoi Tyle n’était pas vraiment surpris. Cela faisait partie du fonctionnement de l’avocate de réagir de cette manière. Il lui offrit une porte de sortie « Il va falloir se faire pardonner. » Qu’elle prouve un peu ses dire, un minimum. Léandre n’était pas réellement contrarié, mais il ne s’était pas rien passé non plus.

Tyler attrapa une des mains de l’avocate, la gardant près de lui. Il demanda « Tu connais le palais bien mieux que moi… Quelles sont les ragots du moment ? » Ce n’était pas parce que Léandre était un homme que cela ne l’intéressait pas. D’autant plus que les ragots faisaient parti des jeux de pouvoir, c’était indéniable. Curieux, il demanda « il y a des choses qui se disent sur moi ? » Forcément, mais quels étaient ? Leur lien n’était pas connu, Elisa avait pu entendre des choses intéressantes. Sur Blakemore et Richards aussi, deux pointes du palais. Il y avait aussi ce qui se passait dans le coin des avocats avec Adeane ou Keenan. Clairement, il y avait des choses intéressantes à savoir.
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30.05.21 11:52
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