[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Cher journal,
Le soleil est extrêmement beau aujourd'hui. La douceur du printemps qui s'étend sur le pays Anglais change doucement et on ressent les premières chaleurs d'été qui s'approchent. Le château est toujours ce qu'il est, aussi vivant qu'au premier jour de notre arrivée. Je m'étonne encore de la rapidité d'adaptation face à cette culture, cette religion et ses règles qui sont si différentes des nôtres.

Voilà presque un an et demi que nous avons mis un pied entre les barricades renforcés de la cour. Si nous étions vus au début comme des étrangers, on nous témoigne désormais tout le respect qui accompagnent. À cela je ne peux que remercier mes parents d'y être pour beaucoup. Leur devoir auprès de la cour royale est si précieux qu'il amène des avantages non négligeables. Mais ce n'est que leur travail pour lequel ils y consacrent toute leurs âmes, bien souvent un peu trop toute leur énergie. Ce ne sont pas des choses qu'ils partagent avec moi et, quand bien même j'ai quelquefois l'oreille qui se perd, je ne cherche pas entrer dans ses histoires de guerre qui ternie le monde. Ma préoccupation est – et restera – ces adorables petits bouts encore bien innocent.

Avec les fils de Dame Munoz et le jeune souverain, sous l'accord de la reine mère, nous avons tous les trois quittés le château sous bonne garde pour profiter de l'air pur et du paysage qu'offrait l'Angleterre. Nous ne sommes pas allées bien loin, mais suffisamment pour que le jeune roi apprécie être ballotté de part et d'autre de la calèche. Son petit minois s'était illuminé à un tel point que j'avais souri avec lui. Et les jumeaux partageaient leur impatience d'arriver, de courir et de crapahuter sans restriction.
Nous avons fais une halte sous un chêne étonnamment grand une quinzaine de minutes plus tard. Les garçons n’ont pas perdu une seconde et ce sont mis à jouer, hurler, gambader comme des fous, tandis que le garde nous escortant plaça le drap sur le sol et les quelques gourmandises qui se joindraient merveilleusement à l'après-midi. Ils avaient de l’énergie à revendre et plus ils en dépensait maintenant, moins ils seraient difficiles à l’heur du couché.

Je me suis perdu à contempler la beauté de la nature, cet air si doux caressa mon visage. L'odeur de la forêt derrière nous était presque envoûtant. Mon regard a fini par être attiré par une magnifique fleur. Prenant la main du petit roi, le faisant marcher jusqu'à cette dernière, il l'a observé avec tant d'innocence qu'il ressemblait à un enfant des plus ordinaire, loin de tous les titres qu'il possédait sur les épaules et dont il en avait cure à son âge. Et je me suis demandée comment un si petit être encore si fragile, ne connaissant rien au monde et sa violence, allait pouvoir le diriger. Tant de responsabilité et le sort de tout un royaume entre ses mains, la liberté qu'il avait aujourd'hui n'allait que très peu durer. Ce qui m'a donné de la peine pour lui.

Il était captivé par la cœur-de-Marie, cette splendide fleur qui orne les jardins bien entretenus, mais qui se fait assez rare dans les recoins, n'avait qu'une courte vie. Elle prenait forme en fin de mai et quittait ce monde au dernier jour d'août. Rustique et vivace, son origine n'avait rien d'anglais, mais son côté élégant et raffiné portait à confusion.
Et puis, les rires des garçons me sont revenus. J'ai tourné la tête et j'ai vu Antonio encourager son frère a grimper sur le seul arbre accessible pour leur taille. Levant les yeux aux ciels, il était impossible de s'ennuyer avec ces deux garnements. Ils m'avaient déjà donné du fil à retordre depuis des années, j'ai eu un nombre incalculable de peur bleue, avant d'admettre que j'étais aussi têtue à leur âge. Que c'était encore le moment idéal pour ce genre de bêtises avant d'être trop grand.

«  Edwardo... tu vas encore tomber.
- Mais non. Je suis le roi du monde qui gravi les montagnes des ogres à la recherche de sa bien-aimée ! Je n'ai pas peur de tomber. Je me relèverai !
- Vite mon roi, il vous faut la sauver avant la tombée de la nuit, où il sera trop tard !  »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Les temps étaient tendus, très tendu même. Le Roi mort, son fils qui prenait la couronne, alors qu'il n'était encore un poupon, ouvrait la voie à de bien trop nombreuses envies. Blakemore était là pour protéger les intérêts de celui qui était décédé, de sa veuve et de son fils, le nouveau Roi. Il voyait la cour qui bougeait, on lui rapportait les murmures, les complots qui pouvaient être défaits, l'étaient, mais il savait qu'il y en avait toujours, qu'ils ne pouvaient pas tout contrôler. Cette inquiétude constante de voir le petit être attaqué le prenait aux tripes. Il ne voulait pas qu'un nouveau malheur ne touche cette famille, encore moins celle qu'il aimait en secret.

Cette dernière, l'avait envoyé sur les pas de la nounou qui s'occupait du Roi. Elle avait confiance, mais préférait qu'un homme armé, de confiance, d'expérience, soit là, on n'était jamais trop prudent, Héloïse pouvait toujours tomber sur de mauvaises personnes et comment se défendrait-elle alors? Si toute la garde n'était pas présente? Alors mieux valait au moins un homme d'arme dans les parages. Il était donc à cheval, suivant de loin la jeune femme et les enfants. Pas besoin de les inquiéter, cela lui permettait aussi d'observer comment elle se comportait avec ces derniers. Elle avait l'air douce, ils ne l'écoutaient qu'à moitié.

Mais elle avait raison, son attention devait être plus concentrée sur le monarque, que sur les deux turbulents. Il restait à l'observer ainsi, remarquant lui aussi la curiosité qu'avait le bébé pour les fleurs. Ils s'émerveillaient d'un rien à cet âge, c'était presque attendrissant. Bien entendu, un enfant dans un arbre, un accident à l'arrivée. Ca ne manquait pas, le pied du bambin décrochait et paf... s'étalent de tout son long. Bien entendu, le chevalier agissait d'instinct. Il mettait un pied à terre, tenant la bride de son cheval, pour rejoindre rapidement le lieu du drame.

- Tout va bien? Mettant un genou au sol, pour aider le gamin à se mettre assis, au moins.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Edwardo, tout comme son frère jumeau d’ailleurs, était bien borné. Voir même trop. Et le voir crapahuter sur la branche ne faisait que confirmer cette idée qui germait. Sans aucun doute, ils avaient dû prendre le caractère de la mère. Le père avait cet aspect posé qu’étonnamment on ne retrouvait aucunement chez la descendance. Et encore, plus le temps passait auprès d’eux, plus je me demandais s’il était vraiment possible qu’ils obtiennent quelques-uns de ses traits. Quoi qu’il en soit, mon avertissement ne servait à rien, évidemment. Ceci aurait été trop simple pour qu’il m’écoute du premier coup et qu’il abandonne cette idée de monter trop haut. Le jeune roi, avait cessé d’observer les fleurs pour admirer à son tour le spectacle que proposait ses compagnons. J’aurai pu parier sans le moindre doute qu’il dût avoir hâte de faire la même chose et, rendre chèvre à son tour tous les chevaliers et servantes priants pour que son pied ne glisse. S’il avait la même fougue plus tard, il y avait de quoi craindre le pire.
Antonio au pied de l’arbre dictait la narration de leur jeu dont son frère semblait être le principal protagoniste. Comme à chaque fois qu’ils jouaient en semble à vrai dire, lui avait le beau rôle et son frère reléguait au second plan. À les voir ainsi, j’avais toujours du mal à me rendre compte qu’Edwardo n’était que le deuxième né et que, même s’ils étaient jumeaux, les avantages, les richesses, le mariage, les titres et tout ce qu’il y avait de plus beaux reviendraient en premier à Antonio. Puis son cadet. C’est ainsi que l’avait décidé la duchesse. C’est ce qu’elle estimait être un “partage équitable”. Alors qu’en réalité, il avait simplement croisé ses yeux en premier. C’était aussi peut-être pour ça, qu’il cherchait sans cesse à prendre la première place durant les jeux.

Et brusquement, il y a eu cette seconde inévitable. Celle que je redoutais et qui a fini par arriver. Le voyant tomber, mon cœur manqua un battement douloureux. J’ai attrapé le jeune comte entre mes bras et me suis précipité pour rejoindre l’accident. Blakemore avait déjà surgi auprès d’eux avant que je n’y arrive. Je n’avais pas prévu qu’il soit dans les parages et, mon palpitant s’accélérant, je priais pour qu’il n’ait rien de grave. Il ne manquait plus qu’un terrible accident en présence du comte pour que ma tête tombe. Une fois à leur hauteur, je déposais le roi au sol, le gardant auprès de moi tout en examinant de l’œil le nombre de blessures qu’il avait pu se faire en quelque seconde. Trop accaparé par lui, j’en manquais mes bonnes manières auprès du Duc, mais il y avait plus urgent, le temps de s’assurer que le pire fut évité.

« Edwardo ! Je t'ai dit que tu risquais de tomber... Est-ce que ça va ? Où est-ce que tu as mal ?
-Aiiiie.... Hahaha... Aiiie.... J'y étais presque !

Il... riait ? Ce qui en soit été un bon signe. Il ne semblait pas s'être cogné la tête et n'avait au, premier abord, rien de cassés. Son frère s'approcha, la curiosité mal placée à observer les dégâts.

-Tu as eu de la chance.
- Oui, pour cette fois. Rectifiais-je rapidement. Mais elle ne dure pas toujours, alors cesse de la provoquer et écoute-moi la prochaine fois. »

La chance, elle n'était pas à provoquer, tout comme mère nature d'ailleurs. Les conséquences du retour de chacune d'entre elles n'étaient à connaître. Et c'était bien un point que je voulais qu'il comprenne.

« Comte Blakemore. Toutes mes excuses. Ceci n'aurait pas dû arriver. Dis-je en baissant la tête. J'avais ma part de responsabilité, même s'il était préférable que ce soit tombé sur lui que sur le roi, ils restaient tous sous ma protection et je ne voulais pas qu'on me retire cette confiance simplement pour une bourde d'enfant. J'aimais passer du temps avec eux. C'était tout ce qui comptait réellement. Est-ce que... est-ce que vous pouvez récupérer ma sacoche s'il vous plait, pour les petites blessures qu'il a ? »

J’espérais qu’il accepte. C’était peut-être beaucoup demander, mais je voulais rester auprès d’eux. Et puis, une fois qu’il m’accorda cette faveur, je voulais surtout faire disparaître cette vilaine blessure vaguement aperçue derrière son coude avant que sa mère ne la voie. Il avait beau sourire, jouer le petit garçon fort, je voyais bien au fond de ses yeux qu’il retenait ses larmes à cause de la douleur. Le comte ne l’avait peut-être pas vue et il serait facile de faire passer ça pour une maigre égratignure qui allait partir d’ici deux jours. J’attendis qu’il s’éloigne assez pour prendre son bras et m’affairer à ce que je savais faire de mieux.

« Pas un mot les garçons. »

Un murmure, un regard suppliant. Les jumeaux hochèrent la tête de concert, ils savaient tenir leur langue quand il le fallait. Notamment parce qu’ils connaissaient ce petit secret depuis bien longtemps. Un choix qui pouvait me revenir en plein visage à tout moment, un enfant savait si facilement vendre une mèche par inadvertance. Mais je préférais leur accorder toute une confiance tant ils étaient encore innocents, tant il était encore possible de leur montrer que les sorcières n’étaient pas d’horrible monstre, comme ce qu’une majorité des êtres humains tenaient à faire croire. « Que soit purifié le sang. Que disparaisse les tourments. Que le mal me soit transmis. Qu’il en soit ainsi, d’esprit à esprit. » Je récitais rapidement la formule dans un murmure, sa blessure s’envolât, mais elle n’alla guère bien loin puisque je la récupérais en échange, ainsi que le mal qui le consumait. Mais comparait à ce petit garnement court sur patte, la douleur n’était pas aussi pénible.

Une main passant sur sa joue, essuyant la petite larme qu’il laissa tomber, je lui souris pour le rassurer. Plus de peur que de mal. Son adrénaline redescendue, il semblait réaliser que sa chute aurait pu être plus catastrophique.

« Je suis désolé Héloïse. »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Caleb n'avait pas eu besoin de faire le secouriste bien longtemps, une jeune femme arrivait déjà près de lui. Il reconnaissait sans mal la jeune Munoz, une jeune femme qui avait eu la confiance de la Reine mère - maintenant -, elle s'occupait du nouveau Roi, elle avait une responsabilité importante et semblait offrir une totale satisfaction à la femme que lui, aimait. Alors il était prêt à lui faire confiance aussi, même s'il ne pouvait s'empêcher, parfois, de surveiller de loin, comme aujourd'hui. Il n'y avait rien de mal à vouloir mieux protégé ce petit être, que l'on pouvait attaquer avec tant de facilité.

Le gamin qui était au sol, tentait de faire bonne figure, bien sûr, l'homme pouvait voir qu'il faisait de son mieux pour ne pas pleurer, le mal devait être bien présent. Ou la peur qu'il avait eue pendant la chute. Mais avec un peu de chance, il prendrait moins de risque, cette fois-ci.

- Ce n'est rien Héloïse, les enfants peuvent nous faire avoir des cheveux blancs avant l'heure, vous ne pouvez pas tout prévoir et j'ai l'impression qu'il n'y a rien de cassé. N'est-ce pas? En regardant le petit. L'homme hochait de la tête. Pas de problème pour lui d'aider, surtout à ce moment. Je vais vous chercher ça.

Se redressant sur ses jambes, il lui fallait quelques pas pour retrouver la sacoche de la jeune femme et revenir sur le lieu de l'accident. Il haussa un sourcil, mais ne fit aucune remarque et posa le sac près d'elle. Tout en observant le bras du gamin.

- Plus de peur que de mal, non? Avec un petit sourire, tranquille, il n'était pas du genre à mettre les autres dans l'embarras, enfin tant qu'on ne le cherchait pas. Le Roi quant à lui, tendait les bras vers le chevalier, Blakemore se laissait bien rapidement détourner l'attention par ce bout d'homme. Je peux? Même s'il pouvait être plus haut dans la hiérarchie que la gardienne du Roi, il savait être poli et prenait ensuite le petit dans ses bras. Y avait-il un air de ressemblance entre eux? Il se le demandait parfois.

L'homme d'arme appréciait d'être loin des regards de la Cour, simplement pour profiter d'un moment comme celui-ci, son doigt était accaparé par le garçonnet qui le tenait, tout en le fixant de ses yeux verts. Les mêmes que ceux de sa mère, dans lesquels il se noyait souvent. Ce qui lui faisait garder un petit sourire.

- J'espère qu'ils ne vous font pas trop de misères? Parlant des deux jumeaux, car celui qu'il avait dans les bras, ne devait sans doute pas être le plus pénible. La main de ce dernier, venait alors se coller à sa barbe pour la toucher, intrigué.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Fort heureusement, ce n'était rien. Le pire m'aurait mise autant dans l'embarras que dans un ennui sans nom. Lady Munoz n'aurait pas forcément apprécié de voir l'un de ses enfants blessés, même si elle avait déjà fait les frais de ce type d'expérience. Au moins, l'agitation que les petits garnements avaient redescendue. Même si cela n'allait guère durer longtemps et qu'il repartirait jouer de bons cœurs comme si rien de tout cela n'avait eu lieu.

Comme promis, Edwardo et son frère gardèrent leur langue bien enfouie au retour du lord. Comme si la blessure ne fut qu'un mirage. Je m'abstins aussi d'émettre un quelconque commentaire sur le sujet. Cela ne valait pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, ou même d'offrir une raison aux garçons de laisser fuiter de quelconques informations. Pour la forme je désinfectais le bras du petit. Ça ne faisait pas de mal. Laissant le jeune roi partir entre les bras du nouvel arrivant.

« Bien sûr. »

Blakemore avait bien tous les droits. Il aurait même pu se permettre de prendre Henri entre ses bras sans demander mon autorisation, mais j'appréciais cette délicatesse. Les hommes de hauts rangs n'étaient pas tous dotés de savoir vivres.

L'imagine de ces deux-là ensemble en resta pour le moins plaisante. Il perdait de son allure droite et ferme pour quelque chose de vaguement plus doux, plus paternel. En rangeant à nouveau la trousse de soin, je laissais les garçons repartir s'amuser, non sans les prévenir de faire attention et de rester dans mon champ de visions. Informé qu'à la prochaine broutille, je ne serais plus aussi clémente.

« J'espère qu'ils ne vous font pas trop de misères ?
- Ils ont leur moment quelque peu compliqué, mais tous les enfants sont plus ou moins comme ça. »

Les garçons étaient, des garçons. Ils étaient à la fois le jour et la nuit. Des moments de purs bonheurs pouvaient se transformer en une fraction de secondes un rendez-vous avec les fils du diable. Enfin, l'image était extrême, mais l'idée n'en était pas loin pour autant.

« Henri vous apprécie. L'âge de l'insouciance où tout est beau. Où l'on aime tout le monde. Ce serait merveilleux de rester comme ça. »

Si seulement.

Mes doigts passèrent sur la robe pour la dépoussiérer légèrement. Un regard sur les enfants qui s'amusaient à se pourchasser. Tant qu'il ne montait pas à nouveau dans les arbres, je les laissais s'amuser calmement. Puis, me tournant vers le lord, je ne pus m'empêcher de demander.

« Excusez ma curiosité, mais que faites-vous par ici ? Vous êtes en déplacement diplomatique ? »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Bien que Caleb ait le Roi dans ses bras, il gardait un œil sur la jeune femme et comment elle finissait de s'occuper du garçon blessé. Ce dernier semblait être en meilleure forme que quelques minutes plus tôt. Elle faisait des miracles, n'est-ce pas? Il sourit un instant avant de les voir filer pour continuer de jouer, comme si de rien n'était. Les enfants étaient toujours surprenants.

- Oui, des petits diablotins, ces enfants. N'est-ce pas?

Le comte était un habitué, bon pas des enfants de cet âge, mais un peu plus vieux. Puisqu'il était maître d'arme, il se retrouvait bien souvent avec des équipes de jeunes garçons, qu'il lui fallait entraîner, jusqu'à l'âge où ils étaient considérés comme adultes, pour nourrir les rangs des hommes d'armes, dont le pays avait tant besoin.

- N'hésitez pas à vous montrer ferme s'ils tentent de vous manipuler. Avec un petit sourire amusé, avant de reporter son attention sur le petit dans ses bras. Oui, il me voit souvent, je crois que ma relation avec feu son père, à déteint sur lui. Relevant ses yeux vers la jeune femme. Oui, ce serait beaucoup plus simple. Malheureusement... ce n'est qu'un rêve.

Lui aussi serait pour un monde en paix. Il n'aimait pas autant que d'autres, croiser le fer. Il le faisait surtout parce qu'il devait le faire. Il aimait le combat à l'épée, quand cela était plus sportif que nécessaire. Il aimait enseigner le combat à l'épée aux plus jeunes, mais il n'aimait pas apprendre que ces derniers ne reviendraient pas dans leurs familles, après être parti à la guerre. Enfin, lui était, comme tous les autres, prêt à donner sa vie pour sa patrie et son Roi. Surtout celui-ci.

Il était normal que la curiosité d'Héloïse soit piquée, alors qu'il n'y avait guère de raison qu'il se retrouve dans les parages. Il porta son regard sur cette dernière et se montra plutôt honnête avec elle.

- Non, je m'assure surtout que rien n'arrive à Henri. Certaines personnes pourraient profiter de le voir moins protégé qu'à l'accoutumée... je n'aimerai pas qu'ils vous arrivent à tous les quatre, quelque chose. Mais je ne tiens pas à imposer ma présence et inquiéter les enfants.

S'il s'était montré, c'était bien parce que l'un des garçons avait chuté de l'arbre, sinon, cette jeune femme n'aurait sans doute jamais remarqué la présence du comte.

- J'espère que cela ne vous dérange pas trop...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Nous étions éloignés du château. Lord Blakemore avait peut-être à faire dans les environs, ou revenait simplement. Il fallait dire que ce n'était pas vraiment le genre de détail sur lequel je m'attardais en général. Ce n'était pas mon rôle de poser de telles questions. Nous nous voyons dans les couloirs, vaguement au banquet, à vrai dire quand j'y pense, c'est bien la première fois que je me retrouve réellement seule en sa présence. Et j'espérais ne pas être impolie en lui demandant ceci.

« Non, je m'assure surtout que rien n'arrive à Henri. Certaines personnes pourraient profiter de le voir moins protégé qu'à l'accoutumée... je n'aimerai pas qu'ils vous arrivent à tous les quatre, quelque chose. Mais je ne tiens pas à imposer ma présence et inquiéter les enfants.
- Ah, je comprends. C'est très gentil de votre part. »

À chaque fois que je quittais le château en compagnie du Roi, le risque de se faire attaquer était bien plus grand que quand je baladais seule. Compréhensif évidemment. Mais frustrant en tout point. Il m'était impossible d'avoir autant de liberté qu'avec les jumeaux. Néanmoins, ça, je le savais à la seconde où j'avais accepté de prendre le rôle de nounous.

« J'espère que cela ne vous dérange pas trop...
- Non, non. Pas du tout. Au contraire. »

Comment pouvais-je lui dire non ? Il s'agissait d'un Lord. Je n'étais rien plus qu'une dame tenant compagnie à Henri. Un peu plus et on me donnait le titre d'une servante. Me plaindre serait des plus déplacés et mal venu. De plus, je n'avais pas envie de lui donner une mauvaise impression de moi. Je ne voulais pas qu'il se plaigne à la reine et qu'il me soit impossible de profiter des moments joyeux de cet enfant. J'avais fini par bien trop m'y attacher pour que cela ne m'affecte pas.

« J'apprécie la compagnie, qu'importe de qui elle provient, c'est toujours agréable. »

Souriant à ce nouvel invité et à un Henri sur un petit nuage, je pris le pas de marcher un petit peu. Nos affaires ne risquaient pas grand-chose et, je gardais un œil sur les enfants qui s'étaient trouvé des bâtonnets pour jouer à l'épée.

« Nous n'avons jamais vraiment eu l'occasion de discuter ensemble. Après tout, vous êtes un homme très occupé et très demandé. Et je le suis moi-même en répondant au moindre caprice pour du chocolat de notre cher Roi , dis-je en riant. Enfin, si bien sûr cela vous intéresse de rester un peu avec nous ? Il y a peut-être une demoiselle en détresse qui vous attend. »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Caleb n'était pas dérangé par les questions que lui posait la jeune femme. Au contraire. Il comprenait et n'avait rien à cacher, ou presque. Et puis, mieux valait qu'elle lui fasse un peu confiance et ne le craigne pas trop. Ainsi, il pouvait mieux surveiller qu'elle fasse bien son travail et que surtout, elle n'ait pas de mauvaises intentions envers le jeune Roi. Oui, on n'était jamais trop prudent, encore plus quand on était l'un des protecteurs de ce dernier. Rien ne devait être laissé au hasard, il trouvait même que parfois, les gens étaient un peu trop confiant, comme laisser cette jeune femme seule avec le petit. Voilà pourquoi il était toujours présent, même si on pouvait ne pas le voir de la journée.

- Gentil je ne sais pas. Mais je fais ce qu'il faut, pour mon Roi.

Heureusement, la jeune femme n'était pas gênée. Elle comprenait même sans presque aucun doute pourquoi. Bien sûr, il préférait avoir son aval pour rester dans les parages, c'était apaisant pour l'esprit. Et puis, s'il avait eu peur d'inquiéter les enfants, il remarquait que ces derniers se moquaient un peu de sa présence, totalement prit dans leur jeu.

- Bien.

Il ne fallait pas non plus qu'elle croie qu'il lui imposait sa présence et qu'elle ne pouvait pas dire ce qu'elle pensait. Malgré ce que l'on pouvait croire, le comte était plutôt ouvert à la discussion. Il faisait partie de ces nobles qui tentaient de faire au mieux pour tout le monde. Il traitait les gens sur ses terres avec un vrai respect, dû à leur travail pour lui. Il essayait d'être juste, de payer convenablement tous ceux qui travaillaient pour lui. Ce n'était pas toujours évident, mais il estimait que c'était important. Finalement, sur ses terres, il était un homme plutôt apprécié, le peuple lui rendait ses efforts pour les reconnaître pour ce qu'ils étaient et non pas des bons à rien, juste là pour faire le travail que lui ne souhaitait pas faire.

- Oh, j'espère que des gens n'en profitent pas pour se montrer malhonnête avec vous.

Après tout, à accepter n'importe qui auprès de soi, cela pouvait s'avérer être un bon moyen de se faire avoir.

- Je ne doute pas qu'il est très demandeur, en effet. Le berçant d'ailleurs tranquillement, l'ayant toujours dans ses bras, pas encore décidé à vouloir le lâcher. Il l'observe souvent, cherchant à voir en lui, ses propres traits parfois. Se rassurant en se disant qu'il ne lui ressemble en rien. Avant de revenir sur la demoiselle et de rire un peu. Vous me voyez comme un chevalier blanc? Avec un petit sourire taquin. Je n'ai personne à secourir, non. Je peux rester ici à vous tenir un peu compagnie et garder un oeil sur les deux diablotins. Les montrant du menton. Je peux même voir à leur faire un entraînement intensif au bout de bois, si vous souhaitez les voir dormir plus rapidement aujourd'hui. Sur le ton de l'humour, bien sûr.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Pauvre demoiselle, voilà que nous accaparions tout le temps si précieux du compte. J'espérais qu'elle ne nous en voudrait pas. Blague à part, je ne voulais pas abuser du temps qu'il avait. Si d'autres occupations le retenaient ailleurs. Mais puisqu'il me certifia que non, c'était bien un honneur d'être à ses côtés. De plus, je le voyais bien dans le rôle du chevalier chevauchant son cheval blanc pour venir en aide à la veuve et l'orphelin. Pour preuve, il était venu à mon secours, c'était que j'avais vu juste.

« Alors, j'en conclus que c'est moi que vous venez sauver sur votre cheval blanc ! »

Je riais légèrement. C'était une image insolite, mais fortement plaisante.

« Ne vous en faites pas pour les enfants, j'ai mes petites méthodes pour qu'ils trouvent vite le sommeil »

Je ne les droguais pas et je n'utilisais pas non plus la magie pour qu'il tombe de sommeil, c'était contre nature après. Chaque soir avant de dormir nous avancions l'histoire qui fut créer à leur naissance. Petit pas par petit pas, elle prenait de l'ampleur et suivait les aventures de deux frères et leur princesse partiant en quêtes d'un royaume mystérieux disparu depuis la nuit des temps. Ils avaient tellement d'imagination que leur méninge travaillait à vive allure. Et il sombrait dans le sommeil en une demi-heure. Pour ça, je n'avais pas trop à me plaindre.

Du reste, il venait de mentionner quelque chose qui m'intrigua plus que de raisons.

« En fait, est-ce que cette proposition d'un entrainement intensif au bois peut-elle m'être accordé ? »

Ma demande était peut-être hasardeuse. Mais il n'y avait pas de raison pour que ce ne soit que les hommes qui sachent utiliser un outil tranchant. Il y avait la guerre, oui, mais personne ne prenait la peine de voir ce qu'il y avait dans les rues près des uns et des autres.

« Je sais que ce n'est pas courant de voir une dame manier une épée, il parait que c'est même dégradant d'après certains. Néanmoins... les hommes ne réalises pas à quel point c'est difficile d'être une fille sans défense. Plus encore quand vous êtes la plus proche du roi. »

J'avais eu droit à bien des faits. J'aimais passer du temps avec lui, mais ce n'était pas sans contrainte fortement déplaisante. Des insultes, des regards, des tomates jetées, des bousculades et autres. Bien des choses qu'un bon nombre ne connaissait pas. Et le pire, restait les hommes, quand il voyait une jolie fille marchait paisiblement dans une rue, ou dans les abords du château, il se pensait souvent tout permit. Jusqu'à présent j'avais eu la chance de ne pas me faire voler ma vertu, mais je ne pouvais pas compter sur ma magie pour me sauver indéfiniment. Tout bonnement parce que cela risquait de revenir contre moi et j'y laisserais ma vie. Je pouvais aussi me plaindre, mais à quoi bon ? Ici c'était une parole contre une autre et je voyais souvent à quel point celle des femmes n'étaient que très peu respecté. Et puis, j'en avais aussi marre d'être une petite chose fragile et sans défense.

« Il m'est déjà arrivé, en dehors du château, d'être quelque peu bousculé. Et quand vous n'avez pas la garde avec vous parce qu'il n'y a pas le roi... c'est différent. Tous les coups sont permis, toutes les tentatives aussi. J'ai déjà demandé à dame Munoz le droit d'apprendre l'épée, ou quoique ce soit de similaire, même plus petit. Mais, selon elle, une lady n'a pas à se salir les mains. Mais je ne suis qu'une gouvernante, une jeune fille banale tout au plus. Cela ne serait pas aussi important si je n'étais plus là. »

Ironique venant d'une duchesse qui avait déjà accompagné son époux a la guerre. Elle maniait les armes bien qu'elle ne s'en vantait pas. Mais pouvait se défendre plus aisément si on venait à l'embêter. Néanmoins, le contexte restait aussi différent, elle était la femme d'un homme important, elle avait à sa tête de grandes responsabilités. J'imaginais qu'il valait mieux dans son cas, savoir faire autre chose que courir avec des talonnettes.

« Je suis désolée, je me suis permise de dire tout ça... rectifiais-je rapidement en baissant la tête honteuse. Je n'aurais pas dû... excusez-moi. »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Un fin sourire marquait les traits du chevalier. Blanc, comme elle le voyait. Peut-être que c'était ce qu'il était, quelque part. Mais il n'était pas trop du genre à sauver la veuve et l'orphelin. Il s'occupait surtout de ceux qu'il aimait et servait. Voilà tout. Enfin, rien n'empêchait apprécier la boutade. Il observait la jeune femme, tranquille.

- Si cela vous amuse. Hochant de la tête. A les voir courir partout comme ça, je n'en doute pas.

Caleb aussi pouvait faire un peu d'humour. Il n'était pas du genre à rester sombre, sans jamais sourire. Ce n'était pas ce que l'on connaissait de lui. Il estimait qu'à être aimable et ne pas prendre les gens de haut, offrait plus de sympathie et de confiance envers ses interlocuteurs. L'homme haussait légèrement un sourcil à la question de la jeune femme, d'ailleurs. Elle voulait apprendre à se défendre, lui voyait cela comme une idée qui n'était clairement pas stupide. Pourquoi? Parce qu'elle était celle qui devait s'occuper du Roi, qui était encore un bébé, alors si elle pouvait savoir donner une bonne leçon à ceux qui lui voudraient du mal, ce ne serait pas si bête que cela.

Ses justifications du pourquoi de cette demande, étaient pertinentes. Il l'écoutait avec attention, le Roi dans les bras, encore, le berçant doucement. C'était un fait, une femme de cet âge, qui se baladait seule, pouvait avoir des problèmes dans la rue, et même si elle estimait que sa disparition pouvait ne déranger personne, Blakemore se disait qu'il serait dommage de perdre quelqu'un qui semblait si bien s'occuper des enfants et de celui qui était le plus important de la Nation. Il garda alors son petit sourire en coin, tout en la fixant, tandis qu'elle semblait avoir honte de ce qu'elle venait de dire et de demander.

- Oh non, bien au contraire, vous avez bien fait. Je ne vois pas pourquoi vous ne devriez pas savoir manier une arme. A mes yeux, la sécurité de notre Roi est plus importante que l'image négative que pourrait donner une femme avec une épée. Il allait alors doucement déposer le petit dans son couffin, le faisant avec un grand soin. Allons chercher de quoi commencer l'entraînement. Avec un petit air malicieux, pourquoi attendre?

Il cherchait alors au pied de l'arbre où ils étaient, s'il y avait des bouts de bois suffisamment intéressant pour représenter des épées de fortune. Il en attrapait deux et en tendait un à la jeune femme.

- Vous n'avez jamais essayé avant? Savoir à quel niveau il devait commencer.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Voilà que je parlais ouvertement, peut-être même trop, sans qu'on ne m'en donne le droit. J'osai me plaindre alors qu'au fond, il n'y avait pas de quoi. J'avais au moins un toit sur la tête, à manger, à boire, une protection la majeure partie du temps. Je ne pouvais me plaindre aussi facilement auprès d'un homme qui devait voir et combattre des horreurs à longueur de journée.

Mais un soulagement m'envahit tout de même, il ne m'en tenait pas rigueur. Ã vrai dire, je ne m'attendais pas non plus à ce qu'il prenne ma demande au pied de la lettre et aussi rapidement.

« Pardon, quoi ? »

Comment ça commencer maintenant ? Ici ? Enfin, il n'y avait pas grand monde, mais tout de même. Je m'attendais davantage à un rendez-vous dans six à huit semaines, quand le temps lui serait davantage permis, ou même relégué à quelqu'un d'autre. Mais non, à peine avais-je cligné deux fois des yeux, que j'avais entre les mains du bois faisant office d'épée.

« Eh bien... Je ne pense pas que jouer au bâton avec les garçons comptent ? Parce qu'à ce jeu-là je suis plutôt doué. »

Il suffisait de les poursuivre en criant, toucher leur jambe et l'affaire était dans le sac.

« J'ai vu quelques hommes tenir leurs épées comme-ci , dis-je en levant la lame droite devant moi pour montrer mes dires et, avançant mon pied gauche d'un grand pas. Ooho. Mais je ne vois pas où il trouve l'équilibre. Ce n'est pas très confortable comme position. »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

La surprise chez les jeunes qui voulaient apprendre à se battre, amusait souvent le Lord Blakemore. Ils pensaient tous que cela se ferait bien plus tard. Lui n'était pas du genre à reporter les choses. Il avait du temps, maintenant, alors autant en profiter. De plus, c'était aussi un moyen de voir comment ils réagissaient à la prise de cour. Un combat commençait souvent ainsi, sans qu'on en voie les signes. Autant se mettre dans le bain tout de suite. Il avait son petit sourire en coin, alors qu'il tentait le bâton à la jeune femme. C'était à elle de prendre sa chance. La surprise s'effaça rapidement, elle attrapait l'arme de fortune, pour démarrer un petit entraînement improvisé. Il l'observait faire, l'écoutait.

- Tout dépend de comment vous jouez avec eux. Mais si ce n'est pas des combats d'épées, comme on l'entend, en effet, ce n'est pas très utile.

Vu l'âge des jumeaux, il doutait qu'elle le fasse avec eux. Les garçons le faisaient sans doute de leur côté. Son regard se porta un instant sur eux, pour voir où ils se trouvaient, avant de revenir sur la jeune femme, qui lui montrait ce qu'elle avait pu voir chez des combattants. Il s'approchait alors légèrement, toujours son petit sourire en coin.

- Resserrer un peu vos jambes, vous les avez beaucoup trop écartées. C'est normal que l'équilibre ne soit pas bon. Et c'est une base, toujours être en position stable sur ses pieds. La tenue de l'épée dépend de l'arme que vous avez entre les mains. Si nous imaginons que maintenant, vous tenez une épée à une main, aucunement besoin d'avoir les deux mains sur le manche. Prenez là dans votre main forte, l'autre pourra ainsi attraper un bouclier ou vous aider à vous défendre.

Il se mettait lui-même en garde, qu'elle imite sa position, Blakemore mettait sa main libre dans son dos, pour qu'elle ne se concentre que sur celle qui tenait le bâton.

- Maintenant, essayez de m'attaquer.

La pratique, tout de suite. C'était la meilleure façon d'apprendre.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Comment est-ce qu’ils arrivaient à trouver l’équilibre comme ça. En fait, est-ce que cela était seulement possible de le trouver ET de le garder ? À chaque fois qu'il m'était possible de les voir, j’avais l’impression d’observer des acrobates tellement cela me paraissait surréaliste. Néanmoins, s’ils pouvaient le faire c’est que le fonctionnement devait être convenablement non ?

Au final, le comte m’aida rapidement à trouver le bon placement. Sur ses conseils avisés, je replaçais les pieds correctement et réduisit l’écart créé entre mes jambes. Soudainement, je me sentais bien mieux, stable et prête à tout. Enfin, presque tout. Je n’avais pas anticipé la soudaine demande de Blakemore. L'attaquer ? Il est vrai qu’il était difficile de s’améliorer sans entrainement, mais tout de même. Même avec son aval, l’hésitation restait présente.

« Vous... vous êtes sûr ? »

C'est que j'aurais presque pu lui dire “je ne voudrais pas vous faire mal”, une remarque totalement inutile tant de nous deux, il était sans le moindre doute celui qui pouvait me mettre à terre facilement d'un simplement croche pied. Ce n'était pas lui qui risquait d'être bêtement blessée par un bout de bois. Enfin, une blessure de plus ou de moins sur ma peau aujourd'hui, je n'étais vraiment plus à ça près.

Une inspiration prise, puis deux, je me laissais porter par un coup en avant. Une tentative peu fructueuse de le toucher au bras avec mon bâton. Enfin, toucher... une caresse, c'est ce qui représentait cette drôle d'action.

« Désolée... »

Voilà que je m'empressais de m'excuser pour l'avoir “frappé”. Pardonnais mes réflexes de courtoisie qui restent.

« Je ne sais pas... Est-ce qu'il faut forcément viser la tête ? Je veux dire, chaque situation est différente non ? Même si principalement nous cherchons à nous protéger, est-ce que cela veut dire qu'il faut tuer son adversaire ? Une question qui allait me trotter en tête si je n'obtenais pas de réponse, pourtant, je repris ma position initiale, les jambes pas trop écartées et l'arme levée. Je veux me défendre, oui, mais je ne tiens à pas tuer... à moins que cela soit réellement nécessaire. »

Medieval Times
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Bien sûr qu'il était sûr. A quoi bon demander d'apprendre à se défendre, si elle ne s'entrainait pas un peu avant? Il lui faisait un sourire tranquille, tout en hochant de la tête. Elle n'avait pas à avoir peur, après tout, s'il lui disait de le faire, c'était bien qu'il était d'accord avec ça.

- Allez-y.

Il ne fallait pas que la demoiselle se pose trop de question, juste qu'elle agisse. En lui faisant confiance. Certes, ils ne se connaissaient que peu, mais cela n'empêchait pas. Il était le protecteur du Roi, elle pouvait donc se dire qu'il faisait tout ceci, avec intérêt. Car plus le petit était entouré de gens capables de le protéger, plus Blakemore serait rassuré. Il fallait qu'il soit bien entouré. Il n'agissait que dans l'intérêt de ce roi qui n'était encore qu'un bébé.

Caleb laissait donc Héloïse l'attaquer et ne bronchait donc pas quand elle le toucha. C'était bien. Il y avait un peu de l'idée dans sa manière de manier le bâton et de se déplacer.

- Ne vous excusez pas. Nous sommes là pour nous entraîner. Si vous me touchez, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas fait en verre. Avec un petit sourire taquin. Il en avait connu des mauvais coups. Ce n'était pas la première personne qui ne savait pas se battre qu'il entraînait.

Elle avait des questions, le comte était prêt à y répondre.

- Non… cela ne sert à rien de viser la tête. Surtout si l'adversaire porte un casque. A moins de vouloir un peu le désorienter. C'est se mettre en danger d'aller à la tête. Par contre, si vous arrivez à toucher les bras, avec une lame, il y a de quoi faire mal. Ensuite, la poitrine, la gorge. Les points sensibles. Il marqua un temps. L'avantage, si vous tuez votre adversaire, c'est bien qu'il ne pourra pas vous poursuivre. Après, tout dépend de la situation dans laquelle vous pourrez vous trouver, en effet. Parfois, il n'y a pas vraiment d'alternative ou de choix... c'est tuer ou être tué. Mais je comprends que cela pose un problème de moral. L'observant. Nous allons déjà travailler sur la défense et les moyens de blesser, sans que cela soit mortel, mais permette une fuite efficace. Qu'en pensez-vous?

Autant ne pas mettre la jeune femme dans l'embarras. Si elle ne voulait pas tuer, ils pouvaient peut-être trouver un moyen de ne pas arriver à cet extrême.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

J'avais appris à ne pas prendre la vie des autres qu’importe sa forme animale ou humaine. Et idéalement, je voulais continuer dans cette voie. Mais qui voulait se défense, se devait forcément de tuer, voir tuer si cela devenait réellement nécessaire. Cela ne pouvait pas rester indéfiniment inévitable. Mais au moins Blackemore comprenait mon point de vue.

« De la défense et une fuite... oui... ça me convient mieux. »

Au moins, une partie de moi pourra avoir une conscience tranquille. Je n’étais pas une guerrière et encore moins faites pour ça. Peut-être dans une autre vie, avec la carrure d’un homme et les muscles suffisamment pour tout balayer sur mon passage. Peut-être qu’à ce moment-là je n’avais pas autant de sentiment sur la vie en général. En soit, cela aurait fait de moi une horrible de personne.

J’avais donc un bon appui sur mes pieds et j’attendis quelques secondes avant de m’élancer vivement sur lui. Un échec bien évidemment. Enfin, mes pieds s’entremêlèrent dans une petite branche et je manquais de tomber.

« Je comprends pourquoi vous avez accepté de m'aider aussi vite. C'est pour les obstacles sur le terrain, avouez-le ! »

Un petit ton moqueur dans la voix, quoi que plutôt soupçonneuse que ce soit réellement le cas. Ce n'était ni le bon terrain, ni les bonnes chaussures, ni la bonne tenue... en soit tout était fait pour que je me tourne en ridicule au final. Dans d'autres circonstances j'aurai déjà perdu la tête pour ne pas avoir levé les pieds convenablement. Cependant, je n'étais pas du genre à me laisser démonter pour autant.

Et pour preuve, je reprenais rapidement ma position, un petit regard sur les garçons pour m'assurer qu'ils ne font pas de bêtise, puis sur le roi encore si sage quand il s'endort. Et finalement je relance mon action en avant. Cette fois-ci je voudrais viser son flanc. Enfin... s'il ne bouge pas...