Depuis qu’il était officiellement en couple avec Louisa, tout se passait à merveille entre eux, et Desmond était plus heureux qu’il ne l’avait jamais été. Ils tentaient de se voir au moins une fois par semaine, et même plusieurs fois. Il fallait cependant dire que c’était surtout Louisa qui venait le voir, soit à la boutique, soit chez lui, où elle dormait parfois. Desmond avait quelques appréhensions à visiter chez elle, ou plutôt, chez le père adoptif de cette dernière.

Autant Louisa était pleine d’éloges pour Jean-Baptiste, autant il restait un policier. Desmond commençait à se faire à l’idée qu’il devrait le rencontrer un jour, et il espérait tout de même faire bonne impression. S’il ne s’entendait pas avec lui, cela compliquerait énormément les choses, mais surtout, il ne souhaitait pas que Louisa ait à choisir entre lui et son père. Il ne voulait pas la séparer de l’homme qui lui avait sauvé la vie. De plus, Louisa avait toutes les chances de choisir son père plutôt que Desmond. C’était tout naturel.

Perdu dans ses pensées, Desmond sursauta quand le silence de la fut brisé par l’éclat de voix de Louisa. En l’apercevant, Desmond l'accueillit d’un sourire rayonnant. « Blondie! », lança-t-il, ne manquant pas de lui retourner son baiser. « Bof! C’est plutôt calme aujourd’hui, je n’ai presque pas eu de clients ». D’ailleurs, il fermerait boutique dans peu de temps. Ensuite, il sortirait avec Louisa, en suivant leur envie du moment. Il se saisit des clés pour verrouiller les présentoires, un sourire en coin, alors que Louisa lui racontait sa journée. « Ah! Les clients! », soupira-t-il, d’un ton compatissant. « Ne les jugent pas trop vite, Blondie. J’ai déjà eu une cliente très chiante, qui finalement… n’était pas si mal que ça ». Desmond regarda Louisa pour lui décocher un clin d'œil. « Mais oui, avec le bac, tu pourras au moins choisir un métier où y’aura pas de clients ».

Il la savait préoccupée ces derniers temps concernant ses résultats au bac. Aujourd’hui cependant, elle semblait avoir tout autre chose en tête, et elle arrivait facilement à mettre la même chose dans la tête de Desmond. Un sourire enjôleur sur les lèvres, le jeune homme gardait Louisa dans ses bras, le front posé contre le sien. Quand Louisa arrêta soudainement de parler, il ne remarqua pas immédiatement son trouble. « Pas encore eu… quoi? »

Louisa se dégagea de lui. Ses règles.

En réalisant tout ce que cela impliquait, ou impliquerait peut-être, Desmond devenu aussi pâle que Louisa. Il la dévisagea, la peur aux tripes. « T’es sûre que tu ne te trompes pas de date, peut-être ? », insista-t-il, tentant désespérément de trouver une explication logique. Quand elle le questionna sur leur utilisation des préservatifs, Desmond se défendit. « Bien sûr que oui! Toujours! Et ils n’avaient rien de suspect! » Ils avaient tout fait pour que ça n’arrive pas. Que ça n’arrive pas à eux!

Desmond se gratta la tête. Il fallait se rendre à l’évidence que même avec toutes les protections du monde, la possibilité zéro n’existait pas. « T’as pas oublié de prendre tes pilules, hein? », demanda-t-il, inquiet. Il faisait gaffe à la date de péremption des préservatifs qu’il achetait, mais pour ce qui est de la prise de contraception de Louisa, il la laissait faire évidemment. L’aurait-elle oublié par mégarde?

«…On va acheter un test de grossesse. Ce soir ». Aborder le noeud du sujet à haute-voix le fit frissonner. Ils devaient savoir. Putain… Il ne pouvait pas être père maintenant!

Louisa était persuadée de tout avoir calculé correctement, et de n’avoir jamais oublier la prise de ses pilules, sauf peut-être une fois, où elle avait été malade. Une seule fois. C’était vraiment tout ce qu’il fallait pour que ça plante? Pour que cette même fois, le condom n’ai pas tenu, et qu’il ne s’en soit pas aperçu? Comment c’était possible? Desmond se frotta le visage entre les mains. Il était dans un cauchemar.

Louisa voulait partir dès maintenant. Desmond comprenait l’urgence de la situation, mais il hésita. Il savait qu’en demeurant derrière son comptoir, à attendre d’avoir des nouvelles, il deviendrait fou. « Et merde », souffla-t-il, en sortant les clés de la boutique pour tout verrouiller. Jamais Desmond n’avait fermé la boutique plus tôt que les heures établies par Dallas. Cependant, il n’allait pas laisser Louisa dans un moment pareil. En verrouillant le dernier présentoir, ses mains tremblaient. « Je vais me charger de l’acheter. Je m’en fout bien de me faire juger », décréta-t-il en fermant les lumières de la boutique.

Desmond échangea un regard avec Louisa, aussi paniquée que lui. Il aurait voulu retrouver son sang-froid, mais il en était incapable. Louisa ne voulait pas d’enfant, ou peut-être un jour. Desmond poussa un soupir. Il ne pensait pas qu’ils aborderaient la question si tôt. « Moi, je sais que j’en veux, mais là… Je suis pas prêt », dit-il, la gorge nouée. Cette vie-là était encore loin. Avoir la responsabilité d’un bébé, alors qu’il ne se sentait même pas tout à fait adulte lui-même, était une recette pour la catastrophe.

Desmond serra longuement Louisa dans ses bras. Ni lui, ni elle, ne voulait être parent maintenant. C’était sa seule certitude. « Je serai là », lui promit-il. « Peu importe ce qui se passe, tu peux être sûr que je vais te suivre ». Peu importe ce qu’elle choisissait aussi. Desmond se détacha d’elle pour lui offrir les clés de son appartement. « Si tu veux, on se rejoint chez moi. T’as qu’à boire tout ce qui te tombe sous la main, et en attendant, je me charge du test? ».

La situation échappait à leur contrôle, et surtout, voir Louisa s’asseoir à même le sol, et perdre si rapidement son sang-froid incita Desmond à rester auprès d’elle. « Okay, okay, je bouge pas », lui assura-t-il. Lui aussi, sentait la panique lui tordre les boyaux. Pourtant, il devait continuer d’agir. Putain, comment est-ce qu’on calme une personne qui panique? Desmond inspira profondément. Il plia les genoux, et fit face à Louisa. « Essaies de respirer Blondie. Inspire et expire, lentement ». C’était comme pour les claustrophobes, quand ils débarquent pour la première fois dans une caverne. Ça oblige le cœur à ralentir, et à la tête à concentrer. Desmond regarda Louisa dans les yeux. « La pharmacie est pas loin, mais faut que tu te lèves, okay? J’y vais avec toi. Allons-y sur mon scooter, ça ira plus vite, t’es d’accord? ». D’autant plus qu’il doutait de sa capacité de marcher très loin.

Plus vite ils se rendraient là-bas, plus vite la question serait réglée. Desmond encouragea Louisa à se lever, puis, à sortir de la boutique, pour rejoindre son scooter. Elle avait son casque, il avait le sien, puis Desmond démarra son scooter pour les mener jusqu’à la pharmacie la plus proche, à trois rues loin. Une petite pharmacie de quartier, mais qui ne manquait de rien. Desmond la connaissait bien, puisque toutes ses prescriptions y étaient déjà. Toutefois, il n’avait jamais prêté attention à la rangée où se trouvait les tests de grossesses, à côtés des tampons, des serviettes, et la panoplie de produits d’hygiène féminine.

Desmond fut étonné par le choix disponible pour ce genre de test. Résultats en 45 secondes. 6 jours plus tôt. Test précoce. Double date. Triple date. En plastique. Fait de produits biodégradables. Fiabilité 99%. « Bordel… », soupira Desmond en se grattant la tête. Le jeune homme saisit la boite la plus chère du lot. La plus chère mais la plus précise. Ce n’était pas le même d’être radin. 99,99% de fiabilité. « S’il est dans le 00,01%, ce sera vraiment un sale gosse », prédit Desmond. « En même temps avec nous comme parents, il aura pas trop le choix de l’être ».

Il n’avait pas envie de s’imaginer à quoi cet enfant potentiel pourrait ressembler, mais la remarque fusa avant qu’il n’y réfléchisse vraiment. Forcément, un truc à moitié lui, moitié Louisa, serait un petit monstre. Est-ce que c’est pas un peu cruel de transmettre leurs gènes à un gosse qui n’a rien demandé? Qui serait coincé avec leurs mauvais caractères et leurs défauts? Il souhaitait ça à personne.

Non sans un regard de travers de la caissière, Desmond paya le test. Ils étaient enfin hors de cet enfer. « Bon… Tu veux faire ça où? »

Au moins, il avait réussi à la faire sourire, le temps d’un instant. Est-ce qu’elle avait eu la même image que lui? Celui d’un morveux incontrôlable avec la pire tête de mule de l’univers? Ou avait-elle vu quelque chose de pire? Difficile de s’exprimer maintenant sans doute. Elle était dans sa tête. Il espérait seulement bien faire. Tout faire pour qu’elle aille bien.

Une fois à l’extérieur de la pharmacie, elle décida qu’ils se rendraient à l’appartement de Desmond, et ce dernier hocha la tête. C’était le plus proche, et le plus logique. Là-bas, ils seraient tranquilles. Desmond serra la main de Louisa, et l’attira vers lui pour poser un baiser sur ses lèvres. Un baiser tout léger, juste pour lui rappeler qu’il ne la laisserait pas. « Hey… Blondie », souffla-t-il en la regardant dans les yeux. Malgré la lueur d’inquiétude au fond de ses yeux, Desmond fit le maximum pour qu’elle n’en voit rien. Quand il parla, ce fut avec assurance. « Peu importe ce qui se passera, je te jure que je serais là. Tu ne seras pas seule ». Desmond serra la jeune femme dans ses bras. Ce qu’il craignait par-dessus tout, c’était la fin de leur couple. Si Louisa était réellement enceinte, même s’il avait tout fait pour que ça n’arrive pas, peut-être qu’elle ne le verrait pas comme le mec de l’année… Peut-être aurait-elle de la rancœur envers lui. Peut-être que Desmond lui rappellerait trop ce mauvais souvenir. Il n’avait pas envie que ça s’arrête, alors qu’ils étaient si bien.

Mais dans ce genre de problème, le point de vue d’un mec est inutile. Il le savait bien.

En scooter, ils se rendirent chez lui. Louisa y étant venu plusieurs fois, elle connaissait déjà l’amour de Desmond pour les bibelots. Une grande étagère de la taille du mur du fond remplie de babioles antiques et bizarres, des pièces uniques, peut-être illégales parfois. Des géodes de pierres rares, des mugs fait mains, un crâne en plâtre, une mappemonde de 1980 toute en russe, un bibelot de grenouille fumant un cigare, de minuscules poteries, un appareil photo argentique. Le second mur du salon était recouvert de posters, de toiles, et même de publicités vintages. La plupart des meubles étaient en bois, mais aucun n’était de la même texture ou du même tissu, le grand canapé étant d’un velours rouge foncé, le sofa d’un cuir ivoire, certaines chaises en rotin et d’autres en tissus à motifs géométriques. Au quotidien, Desmond avait un look très basique, mais la décoration maximaliste de son appartement était là où il exprimait vraiment son côté collectionneur de cochonneries.

La salle de bain à carrelage vert émeraude était au fond du couloir. Desmond referma la porte de son appartement, et tendit le paquet contenant le test de grossesse. « Bon… je te laisse faire ce que t’as à faire? J’ai de l’eau, s’il faut que tu boives ».

Voilà. Leur avenir serait dicté par le bâton de plastique entre les mains de Louisa. Lorsque cette dernière s’enferma dans la salle de bain, Desmond s’assit sur le sofa, les coudes sur les genoux, le menton posé sur ses poings. Dans son salon pourtant débordant de mille et une décoration où poser les yeux et distraire la galerie, le jeune homme ne pensait plus qu’à ce foutu bâton en plastique, et ce qu’il leur dirait. Il pensa aussi que, s’il devenait père un jour, jamais il ne pourrait élever un enfant dans un tel foutoir. Partout où il regardait, il voyait un danger pour un bambin grouillant, comme sa collection de cônes de construction miniatures, de la taille d’un demi pouce, juste assez petit pour qu’un enfant le gobe et s’étouffe avec.

Louisa sortit des toilettes, est Desmond se leva, les mains serrées l’une contre l’autre. Il lui semblait que la nouvelle qu’il recevrait, bonne ou mauvaise, ne pouvait être entendue assit, et il retenu son souffle.

Quand le verdict tomba, Desmond retrouva sa respiration, et échappa un soupir heureux. Il fut si soulagé que ses jambes se dérobèrent sous lui, et il s’échoua à nouveau dans le sofa. « Putain! J’ai eu trop peur », avoua-t-il en serra Louisa contre lui de toutes ses forces. « T’excuse pas. À ta place, moi aussi j’aurai flippé. Pour être un incubateur pendant 9 mois, faut le vouloir! Attends, faut fêter ça! ».

Desmond se leva pour aller vers dans sa cuisine, et sortir du frigo deux bières bien froides. De retour au salon, il tendit l’une d’elle à Louisa, et déclara : « À notre non-fertilité », avant de trinquer avec elle. C’était une trop bonne nouvelle pour ne pas en profiter un peu. « J’aurais pas été prêt pour ça, genre vraiment. Un jour peut-être, mais pas maintenant. M’occuper de mon chat ça va, mais un gosse… » Il imaginait le pire. Heureusement, cette réalité ne serait pas pour bientôt. Maintenant que le danger ne le guettait plus, Desmond parlait plus librement de tout ça. Il n’avait jamais encore abordé ce sujet avec Louisa, puisqu’ils ne sortaient ensemble depuis quelques mois seulement. Il n’en avait pas vu l’intérêt. Ce qu’il venait de vivre lui rappelait tout de même que le sujet pouvait avoir son importance, surtout quand on s’y attend le moins.

« Y’a tellement de couples qui ont des gosses pour les mauvaises raisons je trouve. Ils en font en espérant que ça sauvera leur couple, parce qu’ils ont besoin d’un héritier, pour avoir des alloc’ du gouvernement, ou parce qu’ils espèrent en faire leur jouet. Tous ces gens-là, ça me pue au nez, mais grave ». Desmond se tourna vers Louisa. Il avait eu des parents nuls, mais ses parents à elle étaient un autre genre de créature. « Les seuls qui méritent d’en avoir, c’est ceux qui veulent aimer et rendre heureux quelqu’un d’autre qu’eux même, point ».

Desmond trouvait que, pour deux jeunes au début de la vingtaine, ils avaient une idée assez claire de ce que représentait la charge et la responsabilité d’avoir à s’occuper d’un gosse. Comme le disait Louisa, l’aspect monétaire de ce défi était également à ne pas négliger. Bien sûr, Desmond ne fut pas surpris que ce soit elle qui en parle. Ils avaient beau être proches, elle n’avait jamais entrée sur les détails de son enfance avec lui. Il ne connaissait que les grandes lignes.

Soit elle lui en parlerait un jour, soit elle ne lui en parlerait jamais. Il n’insisterait pas vraiment pour tout savoir, surtout en sachant ce qu’il savait déjà. Des parents criminels, ça ne devaient pas trop faire gaffe à leurs sous. Ils n’avaient même pas fait gaffe à leur fille finalement.

Toujours assis près d’elle sur le canapé du salon, Desmond ébouriffa gentiment les cheveux blonds de Louisa. « Allez, arrête d’y penser. C’était un mauvais moment, c’est clair, mais tout s’arrange finalement! On fera encore plus gaffe dorénavant ». Même si tout pouvait arriver. S’ils devaient avoir encore ce genre de frayeur, au moins, ils seraient certains de ne pas avoir été négligents. Desmond reposa sa bière sur la table basse du salon pour regarder Louisa, qui semblait pourtant toujours inquiète. « Qu’est-ce qui te ferait plaisir? On pourrait se faire livrer une pizza et se poser devant un film. Tu choisiras lequel! », proposa-t-il, essayant de la sortir enfin de son anxiété.

Le pire était derrière eux, de quoi elle avait peur?

Les paroles qu’elle prononça lui donnèrent soudainement froid dans le dos. Il faut qu’on parle… L’expression joviale de Desmond se mua en un air méfiant. Plus il écoutait Louisa, plus les barrières qu’ils avaient baissées pour elle se redressaient, car il n’aimait pas du tout ce qu’il entendait. Desmond scruta les yeux de son amoureuse, et en y voyant une lueur de culpabilité, il sentit son coeur couler au fond de son ventre.

Quand Louisa posa la main sur sa joue, il recula. « Qu’est-ce que tu as fait? », demanda-t-il d’une voix glaciale, en retenant son souffle. Elle parlait comme si elle s’apprêtait à avouer une chose terrible, mais il ne devinait pas quoi. Tout semblait bien aller entre eux pourtant.

Desmond attendait les explications de Louisa sans bouger ni parler, comme un animal qui se figea à l’approche du danger. Il osait à peine respirer. Quelque chose tourmentait Louisa, et il trouva dans son expression un air coupable. Pourtant, elle lui jura ne pas l’avoir trompé. Desmond se mordit l’intérieur de la joue. Si elle ne l’avait pas trompé, alors pourquoi avait-elle peur qu’il la déteste? « Si ce n’est pas ça alors dis moi quoi, s’il te plait », dit-il, légèrement radoucit. La voir tourner autour du pot était insupportable. Il préférait qu’elle l’achève plutôt que de le torturer lentement.

À sa grande surprise, Louisa commença en parlant du camping. Desmond inspira longuement pour calmer l’impatience qui montait en lui. Presser la jeune femme pour qu’elle en vienne aux faits ne ferait que ralentir les choses. Malgré que Desmond fit de son mieux pour comprendre son histoire, elle était incomplète, ou décousue, et ne justifiait pas la conclusion brutale que Louisa en tirait. Les coudes appuyés sur les genoux, Desmond jeta à Louisa un regard plein de confusion. « Attends, quoi? », lâcha-t-il, choqué par ces accusations sorties de nulle part. Son ton se fit plus inquisiteur, alors qu’il répéta ce qu’elle venait de dire « T’es sérieuse? Des anarchistes? »

Il savait que Dallas et certains de ses potes avaient une vision particulière du monde et de la politique, mais de là à dire qu’il s’agissait du groupe qui avait orchestré les nombreuses attaques que subissait la ville… Desmond secoua la tête. Ils aimaient la chasse, c’est sûr, mais étaient-ils capables de meurtre? Peut-être Dallas, puisqu’il était un vétéran de guerre. Ils avaient accès à des armes, mais des armes de chasse seulement…

La théorie de Louisa pouvait peut-être se tenir, d’un point de vue extérieur, mais Desmond refusait d’y croire. Il se souvint des paroles de Dallas, quand ce dernier l’avait mis en garde par rapport à Louisa. Ou du moins, par rapport à son intérêt envers elle, quand elle s’était mise à travailler pour eux. « Je connais Dallas depuis des années. Il est comme un frère. Sans lui je ne m’en serais peut-être jamais sorti, et je ne peux pas croire qu’il aurait fait une chose pareille. C’est pas l’un de ces monstres bordel! », s’énerva-t-il, en défiant Louisa du regard. « Qu’est-ce qui te fais croire que tu le connais mieux que moi pour l’accuser comme ça? ».