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La nécessité de savoir... [PV Gus]
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Edward Hammer
Il pleuvait. C’était une pluie épaisse, froid et pourtant bienvenue. L’eau sur le visage de Hammer, glissant sur son front et dévalant ses joues. Les vêtements collés à sa peau, Edward aurait dû ressentir un sentiment de gène. Trempé de cette manière, il risquait de tomber malade. Pourtant cette pluie d’orage était la bienvenue. Le médecin en avait besoin. Les larmes qui le dévoraient de l’intérieur avaient finit par dévorer le ciel et envahir Londres. Une telle humidité était un soulagement. Elle permettait de dissoudre la chaleur rampante d’une canicule qui s’annonçait cruel, surtout envers les plus démunis… la pollution devenaient alors insupportable. La ville de Londres devenait peu à peu un terrain invivable pour l’être humain. Et ses malades finissaient par s’échouer aux urgences.

Edward avait le cœur déchiré en deux. De la culpabilité d’un côté, de la tristesse de l’autre, et comme seul fil pour les relier, un profond sentiment de désespoir. L’urgentiste avait envie de se noyer. Il avait envie de lâcher prise et d’enfin tout laisser tomber. Ed’ avait beau essayer de faire, il n’était pas quelqu’un de bien… et ça dans sa vie privé mais aussi professionnelle. Hammer se considérait comme un concentré de médiocrité, un imposteur dont l’incompétence lui sauté enfin à la gueule. Pendant un instant, Hammer aurait voulu que cette pluie soit un concentré d’acide et qu’il finisse par s’évaporer. Mais il n’y avait rien à faire, son corps et son esprit étaient lourds.

Le médecin arriva finalement chez lui. Orion était là. Toujours heureux malgré tout. L’animal ne savait pas ce qu’il était en train de se produire. Son ignorance lui permettait de se protéger de la violence crasse de ce monde, de cette pauvreté et de la misère dans toute sa splendeur. La preuve aussi de cette candeur était que l’animal arrivait à apprécier Edward… Alors que Hammer se sentait de moins en moins membre de l’espèce humaine. En fait, le médecin ne méritait rien, encore moins d’être aimé.

Après avoir promené Orion, Edward prit une douche chaude et tenta de ne pas totalement s’effondrer. Il avait envie. Vraiment. Après tout la dernière fois qu’il avait perdu un patient, Hammer avait fait une overdose… Dont il avait valu de garder la vie que grâce à ses voisins et d’Orion. Le médecin avait promis de ne pas faire la même chose. L’envie de lâcher prise était forte. Edward se laisse finalement pleurer. Seul, sans témoin, ce n’était pas si grave. Hammer prit tout de même une dose et se laissa disparaître dans un profonds sommeil sans rêve. Cela faisait tellement longtemps que le médecin ne rêvait plus. Il n’y avait plus d’horizon pour lui.

A trois heure du matin, ou peut-être quatre heures, Hammer avait toqué chez son voisin. Il n’avait eu aucune réponse. Ce n’était peut-être pas plus mal. Cela faisait quelques semaines que le médecin n’avait pas réussi à croiser Javier. Il était peut-être parti. C’était sans doute mieux comme ça. Après tout, Hammer était quelqu’un qui arrivait toujours à amener le malheur chez ses proches… et maintenant il arrivait même à le faire au niveau professionnel. Se rapprocher de quelqu’un, ça serait encore réussir à rendre quelqu’un de malheureux. Edward avait la sensation que son esprit saignait. Cette sensation pesante d’avoir été abimé de l’intérieur, d’avoir une plaie ouverte dans son âme. Les mots de sa mère raisonnaient encore en lui, avec cette phrase cruciale : échouer à sauver quelqu’un revenait à le tuer. Chose qui était arrivé encore une fois.

Hammer ramena ses mains vers sa bouche et dans un mouvement de stresse, continua de se mordre la peau. Ce tique de stress devenait en plus en plus présent, au point que le médecin commençait sérieusement à se blesser. Edward aurait pu s’inquiéter, mais ne le faisait même plus. Le médecin savait que le rapport d’autopsie allait être rédigé rapidement. La direction lui avait demandé de prendre quelques jours de congé, le temps de savoir…

Le temps de savoir si son patient été décédé ou non suite à une erreur médical. Hammer se refit la scène pour la millième fois. Il avait fait au mieux. Mais ce n’était pas suffisant. Il aurait dû faire mieux, deviner, utiliser une boule de cristal pour comprendre tout ce qu’il pouvait se produire dans la chair et le sang de ce malade. Hammer avait fait ce qu’il pouvait faire de mieux avec le matériel qu’il avait à disposition. C’est-à-dire, pas grand-chose. Ces derniers, ils manquaient de tout. Au-delà du temps, du personnel, désormais il maquait aussi de matériel. Le budget était en train de les asphyxiés, deux énormes mains qui les broyaient. Edward n’était peut être plus fait pour ce métier. En fait, il était fait pour plus rien du tout.

Hammer savait qu’il n’avait rien à faire à l’hôpital. On lui avait demandé de prendre congé. Mais le médecin ne pouvait plus attendre. Une bête, un terrible monstre, s’était fait un nid dans son estomac et le dévorait vivant. L’angoisse était en train de le ronger de l’intérieur. Ce n’était pas sa faute, ça ne pouvait pas être sa faute. Le doute subsistait pourtant. Hammer ne pouvait imaginer être responsable de cette mort. Il était médecin, pas un assassin. Puis, au-delà de cet aspect très important, Edward avait besoin de son métier. Le doc était une personne qui vivait pour son métier. C’était une vocation, ce qui lui permettait mettre chaque jour un pied devant l’autre. Or là, Edward commençait même physiquement à ne plus savoir garder son équilibre. Il était trop fatigué, trop triste, trop mal et trop drogué pour réussir à rester droit.

Edward se mit tout de même en route pour se rendre jusqu’à la morgue. Peut-être qu’il réussirait à ne croiser aucune connaissance. Peut-être qu’il pourrait aussi avoir les résultats de cette autopsie. Il était toujours nécessaire de faire vite… et puis cela lui permettrait surtout d’arrêter d’être angoissé. Dans le pire des cas, Ed laisserait vraiment tomber. Mais au moins, il n’y aurait plus aucun suspens.

Dans un état second, Hammer arriva finalement à l’hôpital. Il avait pris le métro, comme d’habitude. Bien qu’il ne soit plus du tout dans une situation d’euphorie et de bad total, Ed’ n’avait pas l’esprit clair. La drogue faisait toujours son effet. Il n’était pas clean. C’était une erreur d’être là. Hammer se sentait au pied du mur.

Edward arriva à la morgue, par la petite porte. Il pleuvait toujours, mais il était moins trempé qu’à l’allé. L’odeur de cet endroit était toujours particulière, on pouvait la confondre avec celle de l’hôpital… mais il n’y avait pas l’odeur de la peur. C’était plus calme. Edward se présenta devant le bureau d’accueil du service. Il n’y avait personne. En même, il était 6h du matin. C’était encore tôt. En voyant l’heure, Hammer réalisa qu’il était encore forcément shooté, et pour le reste, il n’avait aucun souvenir du trajet en métro. D’ailleurs, une bonne demi-heure avait totalement disparu de sa mémoire et il n’avait aucune idée de ce qu’il avait pu faire.
Edward regarde le bureau administratif et hésita clairement. Que devait-il faire ? Attendre sagement ? Après tout, il pouvait aussi regarder le dossier d’ici… Le médecin serra ses mains et commença à regarder aux alentours. Il se laissait encore 5 minutes… Et après, il verrait bien.

Edward Hammer
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05.05.23 23:51
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Gustav Brener

De la nécessité de savoir

« Beati pauperes spiritu »

mai 2028

D'ordinaire Brener n’est pas de service en nocturne. Lors de son recrutement au Saint Thomas il a spécifié qu’il veut être en poste en journée. Cela ne l’intéresse pas. Il préfère la vie de l’hôpital en journée. Ceci dit, il arrive, dans des cas ponctuels, qu’ il se retrouve au service la nuit. C’est le cas là.

Le petit dernier de Gladys a une grippe sévère. Elle ne peut pas venir bosser. Gustav n’est pas un chien. Il est disposé à rendre service quand il le peut. Cette semaine, il fait donc minuit - huit heures. Au moins, il y a encore la majoration pour le boulot sur ces heures. Il pourra enfin acheter un nouveau four à micro-ondes correct !

Au début, ils étaient deux temps pleins en bas. Mais le poste de Lenny n’a pas été remplacé, quand il est parti en retraite. Maintenant, ils sont seuls la plupart du temps. Bien sûr, ils ont eu un entretien, avec le chef de service, pour dire que ce n’était pas viable. Brener a même été discuter avec le bureau syndical. “C’est comme ça partout. On a fait une délègue pour interpeller le premier ministre”. Voilà le résultat : rien.

Cette nuit a été plutôt calme. Les morts affluent lentement. Il y a des grands temps d’attente entre chaque descente.

Gus en a donc profité pour s’occuper des stocks de matos. Cela fait un moment qu’ils n’ont pas vraiment mis le nez dedans. L’inventaire laisse à désirer. Mais en même temps, on ne peut pas tout faire correctement, avec moins de moyen. Le technicien est donc installé dans le local à provisions. Il fait un checking via le logiciel interne. Le réseau est un peu plus rapide qu’en journée.

Il s’est posé au sol, le PC portable à côté de lui pendant qu’il fait le tri dans les boîtes de gants.

Les nocturnes de Chopin[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] La musique est très bien pour isoler l’esprit et ça favorise sa concentration quand il fait une tâche aussi basique. Il aime la musique classique. Il garde un trés bon souvenir des récitals où sa grand-mère maternelle l’enmenait gamin. Dans le conservatoire de Buckingham tout était si calme et beau. Rien à voir avec un service de morgue abandonné.

Vers six heures le néon rouge tourne. Gustav repose la pile de boîtes de ciseaux et sort du local. Il porte la blouse, il se sert pas mal des grandes poches pour porter des trucs. Ses cheveux blonds sont courts, il est passé chez le coiffeur la semaine précédente. Il a des sacs autour de ses chaussures mais pour le reste il change à chaque fois.

Il remonte le couloir vers la borne d'accueil de son pas régulier. Le casque atterrit contre sa nuque en mode silencieux. Ce n’est pas un brancardier. Il n’y a pas de cadavre. Il tourne le fauteuil à roulettes pour se caler dedans et avance avec les pieds devant le bureau. Il sort l’écran de la veille en bougeant la souris. -”Salut”. Gus a une voix basse. Il a appris à la moduler à force d'entraînement. -”Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?” Son regard clair se pose sur le visiteur.

Pendant une seconde le temps se fige. Brener reste scotché sur le siège. -”Edward ?” Peut-être est-ce une erreur. Cela fait des années qu’ils ne sont pas vus. Mais, quand même, y a pas beaucoup de gueule comme celle-ci. Le badge confirme l'identité. Gus secoue la tête béat. Il se lève pour faire le tour de la banque. -”Tu bosses ici ?”

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Gustav Brener
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06.05.23 10:53
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Edward Hammer
Edward connaissait cette voix. Son cœur rata un battement. De… qui ? Oui, c’était bien Gustave. C’était obligé. Maintenant que leur regard s’était croisé, Hammer ne pouvait plus se mentir. Il eut envie de pleurer. Edward baissa les yeux, il n’avait pas envie de parler, encore moins d’expliquer… Le médecin ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Gus n’avait absolument rien fait de mal. C’était Hammer qui avait coupé tout contact. Ed’ n’avait pas eu la force d’expliquer pour la perte de son œil, et il a finit par couper tout contact après la mort de sa petite sœur… en même temps, Edward s’était enfui et avait coupé les ponts avec tous. Gustave n’avait été qu’un dégât collatéral de cette impulsion de protection… Puis il était évident que Hammer ne savait pas demandé de l’aide.

Son ami d’enfance – Edward ne savait plus s’il devait toujours le considérer comme un ami – se leva et fit le tour du comptoir. Ils allaient être face à face. Gustave était là, il était vraiment là. Le médecin ramena brusquement ses mains sur lui-même, prenant surtout le soin de cacher ses blessures de stress. La peau était rouge et abimée. Puis Edward savait que le bout de ses mains tremblait légèrement. Il aurait pas du venir là, pas maintenant, puis ne pas voir Gus. Là, Ed était shooté. Et si Gustave le dénoncé ? Putain. C’était aussi le game over pour perdre son job. Edward se détestait pour être aussi drogué, pour aller aussi mal, putain… putain…

Edward leva les yeux et croisa le regard du Gustave. Il avait coupé ses cheveux. Il était blond, ça lui allait bien. Hammer eut un bref moment de panique. Hammer n’avait plus l’esprit assez claire pour réagir correctement. Dans cet état, il restait toujours cher lui… Mais là, il y avait trop d’angoisse pour s’enfermer. « Pardon. » Sa respiration se coupa un instant. Gustave ne savait pas pour ses yeux. La différence devait être flagrante, la pupille naturelle était dilaté alors que l’artificiel était toujours aussi fixe. Merde. « Je suis désolé. » Pour beaucoup de choses. Pour avoir coupé les ponts notamment. C’était trop. C’était beaucoup trop. Edward avait vraiment envie de fuir. Puis de toute façon, il n’avait pas à être là.

Edward fit un pas de recul et se cogna contre le bord du comptoir. Il avait du mal à jauger l’espace. Ce n’était pas étonnant… Ce qui ne l’était pas contre c’était qu’il arrivait presque à fonctionner correctement malgré les doses d’héroïne qu’il prenait. Hammer senti la montre d’angoisse lui mordre et lui déchirait l’estomac. Edward baissa de nouveau le regard. Il allait bien. Il allait vraiment bien. IL fallait qu’il se reprenne. Genre, faire que tout était normal, avoir une conversation normale. « Oui, je travaille là… enfin au-dessus. Aux urgences. Je suis médecin, médecin urgentiste. » Mais peut-être plus très longtemps. Enfin, tout ça, Gustave le savait ? Non ? Impossible de s’en souvenir. Hammer n’avait plus accès à ses souvenir dans cet état. Il avait mal. Heureusement qu’il avait pris de l’heroïne autrement la douleur l’aurait terrassé.

« J’attends le rapport d’autopsie d’un patient : Dominique Evans. » Edward s’arrêta. Putain. Il n’avait pas la force d’expliquer. Edward serra ses mains pour éviter qu’elle se mette à trembler. Puis, en plus, Edward savait qu’il n’arriverait pas à supporter encore le jugement de quelqu’un d’autre, encore moins d’une personne qu’il appréciait. « Voilà. » Dix ans qu’ils n’avaient plus de contact et c’était tout ce qu’il arrivait à dire Hammer. Il était nul. Il était complétement nul. Même pas une question pour Gustave. Putain, mais putain, c’était pas possible, il loupait tout… Il se sentait tellement lamentable…
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Gustav Brener

De la nécessité de savoir

« Beati pauperes spiritu »

mai 2028

Combien de temps depuis la dernière fois qu’ils se sont vus ? Plusieurs années sont passées, oui. Pas mal de temps. Gus avait mal vécu la coupure intempestive dans leur relation. Il avait cherché à joindre Edward. Ne serait-ce que pour pouvoir comprendre le motif de cette rupture. Mais, ces efforts s’étaient avérés vains. Ils ne s’étaient pas revus.

Finalement, c’est la mère de Gustav, qui l’a pris entre quatre yeux un matin. Ils ont eu une longue conversation. C’est comme ça que le jeune homme a fait face à sa déception amoureuse et qu’il a pu tourner la page correctement.

Aujourd’hui, la déception est passée. La rancune s’est tassée elle aussi. Ils étaient des jeunes garçons. A cet âge là les choses changent vite. Hammer avait fait sa vie. Alors Gus accepta les excuses comme l’homme mâture qu’il est devenu. -” T’as jamais dit au revoir. ” Brener inclina du chef pour apporter son pardon. -” On était gamin. C’est la vie… ” En fait, Edward lui avait donné sa première leçon à propos de ses semblables. Aucune relation n’est jamais acquise et l’on peut être trahi par les personnes en qui on a le plus confiance. Une fois qu’il a intégré cette réalité, ce fut un peu moins douloureux les fois suivantes.

Devant l’équilibre précaire du médecin Gus a le réflexe de s’avancer pour filer un coup de main. Mais, il y a un truc dans l’attitude d’Edward qui l’incite à s'abstenir. Après tout, cela fait longtemps que cette aide a été rejetée. -” Sans déc ? ” Les techniciens sont rarement dans les niveaux supérieurs. Ils sont surnommés les “Vampires”. -” Cool. ” Il y a un truc dans le regard de Hammer qui le perturbe depuis tout à l’heure. -” T’as toujours eu envie d’aider les autres. ” Sauf son meilleur pote de l’époque mais Brener ne va pas y revenir.

En même temps, Gustav est tout de même déçu que leur conversation tourne court de cette façon. Sans doute, qu’il aurait aimé un peu plus de détails sur sa vie actuelle. Après tout, il s’est préoccupé de lui pendant longtemps. Mais, il se reprend rapidement. -” Ah. Okay. ” Son regard tombe sur les mains fébriles. Est-ce des retrouvailles qui le mettent mal ainsi ? Ca semble tout de même exagéré. Surtout vu le manque de paroles. La fatigue d’une garde est probablement en cause. Bosser aux Urg’ est éprouvant. -” Je vais regarder. ” Le tech fait le tour de la banque.

Il se coule dans le fauteuil vieillissant et ouvre le logiciel. -” Evans. Dominique. ” Gus active la recherche par nom. Il attend patiemment que le système réagisse. C’est long. -” Ça peut prendre un peu de temps. Pose-toi. ” Le blond s’enfonce dans l’assise. Il attrape la balle-anti stresse qui traîne sur le bureau et la malaxe. Il la lance vers le plafond et la rattrape plusieurs fois. Edward Hammer… ça…

Des souvenirs lointains remontent à la surface. Des trucs auxquels Brener n’a plus pensé depuis des années. Ils revoient les Hammer au terrain de foot le dimanche. La superbe d’Alexie qui faisait tourner la tête des gars du quartier. -” J’ai appris pour Julia.” Cela fait partie des infos qui se sont sus dans le voisinage. Ils avaient été tristes. Le départ d’Alexie pour Sidney n’a pas beaucoup surprit. Là encore c’est la sagesse de sa mère qui a convaincu Gustav de ne pas se manifester. -”Alex va bien ?” Ils peuvent au moins parler des autres personnes en commun.

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07.05.23 11:47
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Edward Hammer
Il n’avait jamais dit au revoir. C’est vrai. Edward était parti, sur un coup de tête, de coup de folie complet. Il avait tout coupé d’un coup, pour se protéger lui-même et pour protéger les autres. Les justifications de Gustav se voulaient rassurantes, mais cela donnait surtout envie de crier à Edward. La vie… Une putain de vie de merde qui lui avait balancé un sacré nombre de taquets dans la gueule. Ed’ serra les dents. Il était parti, sans dire au revoir, parce qu’il n’avait pas pu faire mieux. Hammer était arrivé jusqu’au bout de lui-même… Au moins, il n’avait pas complétement laissé tomber à ce moment là. Le médecin avait réussi à survivre et c’était déjà pas mal. Il y avait de la rage, de la tristesse, et le deuil d’une vie que Hammer n’avait pas fait. Pourtant, Edward resta tout à fait silencieux. C’était trop à expliquer et trop pour se faire comprendre. Puis, en fait, ce n’était pas important. Ce qui comptait maintenant, c’était savoir s’il avait fait une faute médicale.

Au moins Gus ne refusa pas de rechercher le dossier. Edward eut un cours sentiments de soulagement. Mais cela allait prendre du temps. Toujours du temps. Hammer savait à quel point l’informatique était déjà longue pour les vivants…alors pour les morts… Edward regarda Gustav et vit à quel point, il était désœuvré, à prendre son temps comme ça. A son conseil, Hammer tourna son regard vers les chaises qu’il y avait à l’entrée de la pièce. Il hésita. Puis, Edward se fit la réflexion que cela paraîtrait moins bizarre qu’il s’assoie pour attendre. Puis peut-être que l’angoisse qui lui rongeait l’estomac serait moins violante de cette manière. Le médecin restait dans le silence, sentant son cœur battre violement dans sa poitrine. Sa tête était lourde. Il attendait.

A l’évocation de Julia, Edward se crispa et ramena ses mains un peu plus contre lui. Il avait du mal. Le deuil n’était pas totalement fait et il se demandait si parfois, il se ferait vraiment un jour. Sa petite sœur… Hammer ne fit aucun commentaire. Il préférait se réfugier dans le silence. C’était plus simple de cette manière. A la question direct, Edward ne pouvait pourtant pas se défiler. Il eut un moment de silence puis répondit « Je ne sais pas. » Il ajoura « J’espère qu’elle va bien. » Un silence. Il espérait qu’elle était heureuse là où elle était, qu’elle avait trouvé quelqu’un de bien aussi. Peut-être que Alexie avait même des enfants. Edward se posait beaucoup de questions… il comprenait bien pourquoi elle était partie. Hammer espérait qu’ils pourraient se revoir avant la fin de leur vie, juste une fois. Peut-être que dans la fratrie, au moins des trois arriverait à être heureux.

Le médecin reprit la parole, pour combler le vide, mais aussi pour donner plus d’information à Gus. Peut-être qu’il arriverai ainsi à le trouver plus rapidement, et ainsi arrêter cette attente qui était une véritable torture pour le médecin. « Dominique Evans est mort, hier après-midi, à 15h02. Il avait 42 ans, marié, 2 enfants, une fille de 15 ans et un fils de 13 ans. C’était un cuisinier dans un restaurant d’entreprise. » Edward continua « Il a été amené aux urgences, car il a fait un malaise durant son service, perte de la parole partielle, paralysie du côté droit du visage. » Le médecin continuait à parler plus qu’il ne le devait. Il aurait dû s’arrêter mais les mots filaient. « Pas d’IRM de disponible, le laboratoire d’analyse était aussi saturé… j’avais pas d’info. J’ai pensé, enfin, je me demande si je me suis trompé de diagnostique… j’ai demandé qu’on lui administre du Kardegic, 30 ml gramme, le temps d’avoir de l’imagerie médical… mais… il a fait un arrêt et impossible de le réanimer. » Edward ramena une main contre sa bouche et se mordilla. Il eu un gout de sang dans la bouche. Il regarda sa main d’un regard interloqué. Bon. Hammer ne sentait absolument pas la douleur ; si ce n’est celle de l’angoisse qui lui rongeait les tripes.

Le médecin se mura de nouveau dans le silence. La question de l’erreur médical était un sous-texte évident. L'urgentiste n'avait pas à être là, ce n'était pas à lui de récupérer de telles informations. Puis au vu de l’heure, Hammer n’aurait jamais dû être là. Edward sorti son paquet de cigarette et en mit une en bouche. Clairement, Ed avait envie de se frapper la tête contre le mur, histoire que ça s’arrête. Le médecin regardait fixement le sol, dont le motif était mouvant. C’était amusant de voir à quel point absolument tout partait mal.
Edward Hammer
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07.05.23 23:03
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Gustav Brener


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mai 2028

Brener n’est pas incommodé par le silence. Après tout ce n’est pas lui qui était avare en parole dans le coin. Si Eddy n’a pas envie de communiquer, il n’y peut pas grand-chose. Ils avaient passé l’âge où Gustav appréciait de lui tirer les vers du nez. Il se contenta d’avoir une pseudo réponse au sujet d’Alexie et ne chercha pas plus loin.

-”Ok.” Tant pis.

D’une oreille, il écouta la litanie médicale. Chaque mort a son histoire bien à lui. Gus fait gaffe à ce que les dépouilles soient en bon état. Il pense aux vivants. A toutes les personnes qui restent et qui ont besoin d’une dernière image. Si la formation n’avait pas été aussi coûteuse, ça ne lui aurait pas déplu, d’être un thanatopracteur.

Le fichier s’ouvre. -”Je l’ai. Dominique Evans. Décédé à 18h36 d’un anévrisme.” Le tech parcours la fiche médicale du regard. Il suit les lignes. Intuitivement, il cherche ce qui motiverait un mec à descendre dans leur Glacière. C’est comme ça qu’on appelle le secteur. Normal, la température est tout le temps sous 15° pour la conservation. Ca pose des problèmes maintenant qu’il y a des canicules à répétition.

Maintenant que “Dom” peut reposer en paix, Brener ferme la fenêtre numérique. Il attrape la balle et fait le tour, pour aller se coller contre le mur, face Hammer. Il colle sa semelle droite contre la pierre. Il reprend ses lancés de balle en moins fort. Même sans être un grand psychologue, il était clair que l’urgentiste ne va pas bien.

La consommation de “stimulants” existe depuis toujours dans la médecine. Y a beaucoup de monde qui se dope pour tenir la cadence. C’est un fléau. Pareil dans le monde la Justice… Le travail ici bouffe les gens. Tout le monde le sait. Mais personne ne fait rien. C’est bien pour ça qu’ils doivent intervenir.

-”Tu prends quoi ?” Gustav baisse les yeux sur son ancien pote. Même sans être un expert, on peut repérer les signes. A force de voir des collègues se déchirer la gueule. -”Perte de bois, gueule de cadavre, tremblement… je paris sur l’héro’. ” Ed avait oublié comment ça se termine pour Harry. Là, Brener capte pour l’oeil de verre. Borgne et drogué… On dirait que c’est bien parti en vrille dans sa vie. -” Tu devrais rentrer chez toi Eddy. Prendre des vacances. ” En d’autres temps, il lui aurait proposé de le déposer chez lui. Mais, ce n’est plus à lui de faire ça.

Ce n’est pas parce que son meilleur ami d’enfance pop dans sa vie qu’il en a la responsabilité. Ça ne peut pas se passer comme ça après dix ans d’absence. Le bon sens veut quand même de vérifier qu’Hammer pourra arriver sain et sauf. Voir qu’il n’a pas tout dépenser pour de la dope’ -”T’as le fric pour un taxi ? ” C’est juste pour ne pas avoir mauvaise conscience. Peu de chances qu’ils se revoient. -”Et puis, un conseil soigne toi.” Les chefs de service peuvent fermer les yeux tant qu’il n’y a pas de bourde. Mais Edward n’aura pas de la chance à chaque fois. Brener n’a jamais fait semblant. Il ne s’enfouit pas la tête dans le sable. Quand quelque chose ne va pas il est là pour le dire. En l'honneur de ce qui a été leur amitié. -” Avant que ça tourne vraiment mal et que tu termines en taule. ” Parce que c’est comme ça que ça se termine avec en prime des morts et des drames.

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Gustav Brener
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Edward Hammer
La réponse ne convenait pas. Edward l’entendait clairement, mais là, tout de suite, il n’avait pas la force de lutter contre. Il y avait beaucoup de choses à dire, mais là, Ed’ était surtout au bord du vide. S’il avait réellement faire une erreur médicale ? Si c’était à cause de lui que l’homme était mort ? Hammer sentait le monstre d’angoisse l’attaquer et le dévorer. Si c’était vraiment lui qui l’avait tué, alors c’était la fin.

Les quelques mots de Gustav eurent besoin d’être traité dans l’esprit de Ed. Malgré le fait de ne pas être dans son état normal, cette information trouvait le moyen de circuler dans ce cerveau maltraité. Le médecin eu besoin d’un petit temps de réalisation. Ce n’était donc pas sa faute. De la faute du système peut-être, mais pas du dernier rouage. Hammer senti un énorme poids s’enlever de ses épaules. Il ramena ses deux mains sur son torse. Le médecin ne s’était même pas rendu compte à quel point il était angoissé. La douleur qui lui déchirait l’estomac s’était aussi envolée. Hammer éprouvait un tel soulagement que le sentiment se rapprochait de l’euphorie.

Ce n’était donc pas une erreur médicale.

Le soulagement.

Immense.

Hammer se senti sourire. Le fait d’être sous-produit rendait tout plus extrême. Maintenant, il se sentait vraiment mieux, tellement mieux. Il avait bien fait de venir jusqu’à là. Edward ramena ses deux mains pour cacher son visage, son sourire indécent et solaire, mais aussi les quelques larmes qui avaient glissés. Ce n’était donc pas sa faute.

Gustav reprit la parole au moment où Hammer réprimait un rire féroce. Edward n’était vraiment pas dans son état normal. Le médecin releva la tête vers son ancien ami et le fixa du regard. Il eu la sensation douloureuse d’avoir été percé à jour… et c’était le cas au vu de la phrase suivante. Hammer confirma dans un hochement de tête « Oui… » Au moins, il n’y avait plus rien à cacher à ce niveau. Entendre ce surnom fit pourtant chaud au cœur du médecin. Cela faisait des années que personne ne l’avait appelé comme ça. Être tout seul, avoir couper tous les liens, c’était peut-être ce qui l’avait sauvé, mais c’était vraiment douloureux.

Edward prit la cigarette de bouche. « J’ai ce qu’il faut. » Même si Hammer utilisait beaucoup d’argent dans la drogue, son salaire et surtout, le complément de revenu qu’il se faisait était largement suffisant.

Gustav avait toujours la parole aussi franche. Mais Hammer ne se considérait pas comme drogué. Il pouvait arrêter, mais c’était une béquille dont il ne pouvait pas se passer pour le moment. Il arrêtera quand il irait mieux, à un moment. Puis pour ce qui était de la taule, Hammer n’irait pas. Puis c’était pas à cause de la drogue que le médecin finirait en tôle, mais plutôt pour toutes les actions de soin illégales qu’il faisait régulièrement. Il était qu’un con, mais c’était pas nouveau.

« Je suis désolé. » Maintenant, il pouvait y revenir. Si Hammer n’était toujours pas en état d’avoir une vraie conversation, il était tout de même libérée de la bête qui lui avait dévoré l’estomac. « Je sais que j’ai pas d’excuse, surtout par rapport à toi, mais.. enfin… je suis désolé. » Hammer avait trop drogue dans le sang pour avoir l’esprit clair. Il parlait sans réfléchir. Finalement, dans cet état, il était plus facile de parler de sujet difficile et libérer les mots. « Il y avait trop, trop, beaucoup trop de choses. Je pouvais plus. J’ai essayé, mais je pouvais plus. » Edward se leva et se mit à hauteur de Gustave. Le médecin perdit l’équilibre et eu besoin de faire un pas de recul pour retrouver son équilibre. Il se retourna vers son ami. Hammer n’avait pas de gestes fluides mais fonctionnait par à coup. « Tout s’est enchainé. Jasper, il m’a… il a » Edward mit la main sur son œil blessé, mimant le cache œil qui lui avait servi de pansement pendant un temps. « Et Julia est morte. » Hammer parlait trop et il s’en voulait. « J’ai rien pu faire. Elle est morte sans qu’il soit possible de faire quelque chose. Tout ça parce que j’ai pas été capable de l’écouter et la voir. » Merde. Le médecin prit conscience de ce qu’il était en train de raconter. Il expliqua « Je suis désolé, je suis qu’un con, je sais que j’ai pas d’excuse. J’aurai jamais du agir comme je l’ai fait… mais je suis parti. J’ai juste pris mes papiers et je suis parti. J’ai tout laissé en plan. » Hammer avait enchainé les galères administratives pendant un temps. Mais au moins, il avait pu couper les ponts avec tout le monde. « J’étais pas bien à ce moment-là… j’ai cassé mon tel. La carte sime était morte. J’avais plus ton numéro…et j’ai pas cherché à aller plus loin. Je suis désolé. J’ai pas géré, j’ai pas pu, je sais que j’aurai pu faire un effort, j’aurai du faire un effort mais j’ai pas pu. » Edward eut un bref instant, où il se regarda lui-même et se rendit compte qu’il avait des larmes qui glissaient sous ses yeux. C’était pas bon. Puis, il avait aussi la tête qui commençait à sérieusement tourner.

« J’ai pas d’excuse. » Sans respecter l’espace vital de son camarade, Edward le prit par le bras. « je suis désolé, vraiment désolé. » Hammer se recula, et dû prendre appuie sur le mur pour pas tomber. Il passa une main sur son visage pour enlever toute cette flotte. Il fallait qu’il mange et qu’il dorme, son corps était à bout. Edward se sentait pitoyable.
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Gustav Brener

De la nécessité de savoir

« Beati pauperes spiritu »

mai 2028

Sans être un devin Gustav compris, par lui-même, ce qui venait de se passer. Il en a vu des mecs prêts à craquer, avant de remonter la pente brutalement. Les secouristes, les infirmières, les personnes qui prennent en charge la personne lorsqu’elle est encore vivante, sont otage des événements. Brener ne subit pas ces montagnes émotionnelles et cela l’arrange. Il préfère largement le silence des morts aux lamentations des vivants.

Ça fait au moins une personne heureuse. -” RIP Dominique.” Une manière de rappeler au doc que même s’il n’est pas un assassin le résultat est inchangé. Le père de famille est dans la chambre froide et bientôt il fera le repas des asticots.

La pupille de Gustav se fait alors plus inquisitrice. Ces retrouvailles involontaires rouvrent tout de même un vieux livre de son enfance. Chaque geste d’Eddy évoque un autre geste ou bien une parole proférée. Par exemple leur posture par rapport à la cigarette. C’est un chemin qu’il doit éviter de prendre. La nostalgie n’a jamais eu de bons effets sur lui.

Maintenant que l’enquête nocturne est terminée, que se passe-t-il ? Chacun reprend sa route ? -” T’es désolé pour quoi ? ” Gustav n’est pas sûr de suivre. Il ne sait pas de quoi il est question. Est-ce qu’ils parlent toujours du patient ? Un petit doute s’installe. Ce qui se trouve confirmé. Edward fait un revirement de 350°. Les explications arrivent tard. Sans doute trop tard pour que Gus’ y prêtent une véritable importance. Le deuil il a bien fini par le faire. La blessure il l’a soignée.

A présent, Brener n’attend plus rien de son ancien pote. Il a attendu longtemps après lui. Cela l’a fragilisé pendant un moment dans sa propre vie. Il n’a pas été bien du tout. Ses parents en ont voulu à Edward c’est certain. Pendant des années, Gustav a défendu ce pote. Il a cru qu’Eddy reviendrait s’expliquer de lui-même. Une fois que l’orage sera passé. Il l’avait déjà fait. Le problème c’est que ce n’était pas arrivé.

Non, le type s’est contenté de disparaître. Gus s’était senti trahi, oublié, aussi con qu’un ado qu’on laisse à la porte d’un orphelinat. Il avait conservé pour lui son amour perdu, ses craintes de jeune homme. La vie avait continué. Voilà tout. Sans doute que cela a participé à le rendre méfiant envers le genre humain. Mais, ceci dit Brenet compatit, comme tout être humain à peu près ordinaire. C’est triste et c’est moche tout ce qui s’est passé dans la vie des Hammer. N’importe qui le dirait.

Le bref contact physique réveilla une mémoire corporelle. Leurs jeux d’enfant sont inscrits dans les cellules. Le bouclier du technicien se met un peu à vibrer. On ne peut pas se barricader contre tout. Une ancienne loyauté l’appelle vers cette âme mal en point. Naturellement, il se porte vers l’avant, quand il voit Eddy qui chavire de nouveau. -” Wooo. Doucement. ” Le tech guette l’équilibre précaire du médecin. -” C’est bon. J’accepte tes excuses. ” L’eau est passée sous les ponts. Le temps a lissé l'affect qui entourait ce garçon. Autant soulagé la conscience de cet homme, dont Brener ne sait plus rien. Autant l’aider à aller mieux. Car ce n’est pas du tout le moment pour approfondir un point de cette tardive confession.

-” J’ai entendu. ” Gustav lève les yeux sur l’horloge halogène. La relève ne va pas tarder. Il peut s’absenter sans trop de soucis pour le service. Tant mieux, car Hammer n’est pas en état. Il faut que quelqu’un le prenne en charge. Il n’y a pas ce qu’il faut à ce niveau pour l’aider. Il faut remonter et trouver les filles. Avec un peu de change Solange est de garde. C’est l’une des plus cool de l’équipe de nuit. -” Maintenant, tu vas me faire plaisir et m’accompagner en haut.” Il attrape le portable pro qu’il fourre dans la poche de la blouse.

-” Allez. On y va. ” Ni une, ni deux, il chope le bras d’Eddy pour le soutenir avec fermeté. Bien sûr qu’il sait comment tenir une personne en équilibre instable. Même si ce n’est pas sur sa fiche de poste, Gustav aide quand il se trouve nez à nez avec un patient en perdition dans les couloirs. Autant le faire pour ce docteur épuisé. Il avance lentement mais sûrement vers l'ascenseur. Une fois que le badge est scanné, les portes s’ouvrent. -” Ça va aller. T’es déshydraté. On va te donner ce qu’il faut. ” Une pression sur le bouton.

Pendant la montée Gustav veille Edward sans dire un mot. Il le traite comme l’un de ces patients isolés qu’il faut remettre entre les bonnes mains. Une fois sur le bon palier, il tire doucement Hammer par le bras et l’attire vers un fauteuil roulant. -” Pose tes fesses. Je vais te pousser.” Il n’y a personne dans le couloir. Nickel. Brener pousse pour les diriger là où il aura ce qu’il faut pour le soigner.

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Gustav Brener
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Edward Hammer
Il acceptait ses excuses. Mais ce n’était pas vrai. C’était des mots pour le faire taire, pour lui faire croire que ça pouvait faire taire cette culpabilité. Parce qu’on ne pouvait pas accepter ce genre de chose. Edward avait été un connard qui était parti comme ça, qui avait tout coupé, tout abandonné. C’était gravé dans le marbre. C’était comme ça, rien ne pourrait plus changer. Leur relation était morte, comme beaucoup d’autres. A force de ne plus vouloir de contact avec personne, Hammer avait perdu tout le monde. Sa famille ? Ses amis ? Quand ce n’était pas lui qui avait coupé les ponts, c’était les autres qui l’avait fait. Lisbeth l’avait bien largué parce qu’il allait trop mal. Ed’ avait honte de ce qu’il était devenu. Après tout, sur le papier, on aurait presque pu croire qu’il avait réussi à construire quelque chose de bien. Mais c’était pas le cas. Edward était médecin, car il essayait de réparer et de soigner… parce que son principal défaut était d’être quelqu’un de toxic. Oh ce n’était pas volontaire, mais Hammer sentait bien qu’il était comme un poison dans la vie de ses proches. A chaque fois, il ne faisait que créer le malheur. Il valait mieux le fuir.

Pitoyable. Complétement. Une partie du médecin eu un bref moment de prise de conscience. C’était ridicule d’être là maintenant, et surtout dangereux. S’il se faisait chopper, il allait tout perdre. Pourtant il n’y avait plus grand-chose dans la tête du doc, plus de force non plus. Hammer en lutta pas contre les ordre de Gustav. Une chose était clair dans on estomac, Edward était un bon petit soldat qui faisait ce qu’on lui disait de faire. Pas la peine de réfléchir, de toute manière, il n’était plus en état. Edward se laissa faire, appuyé contre Gustav. Le médecin avait du mal à sentir les limites de son corps, à se rendre compte aussi que son équilibre n’était pas le meilleur.

Dans le silence de l’ascenseur, Hammer se laissa se perdre. Le regard dans le vide. Ailleurs. Loin. C’était plus simple de se laisser porter, de fuir si loin. C’était ce qui lui faisait du bien et ce qui lui permettait de tenir. Gustav avait dit que ça irait, alors Hammer se laissait y croire. L’espoir était une étincelle éclatante et brève, de quoi se rassurer un bref instant. C’était agréable. C’était aussi à chaque fois mourir un peu, à se rendre compte, que finalement, il n’y avait que l’abime.

Edward se laissa mettre sur le fauteuil roulant. Cette fois, son esprit fit le choix de vraiment laisser tomber. Hammer se voyait dans cette situation pitoyable. Il était le spectateur de sa propre vie. Ce qui se déroulait était une pièce de théâtre dont il avait vraiment pas envie de connaître la suite.


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Solange était en retard. Encore. En fait, c’était toujours le cas. L’infirmière n’arrivait pas à quitter son poste à l’heure. Il lui était difficile de laisser des personnes en détresse, de les laisser à l’autre équipe qui mettait toujours du temps à arriver. Solange était habituée à l’univers hospitalier, elle avait su la situation se dégrader au fil du temps, mais elle voyait aussi tout ce qui était positif et tout ce qui ce qui restait malgré tout. L’infirmière était un pilier du service, toujours calmes et toujours à trouver des solutions… Oh Solange n’était pas celle qui trouvait des grands remèdes, mais elle était celle qui trouvait de quoi soulager des maux de manière concrète et directe. C’était une petite main indispensable bien que parfois dénigrée. L’infirmière était semblable à la déesse Hestia dans la mythologie grec, méprisée par moment et pourtant indispensable au bien être de tous.

Solange était de doucement réfléchir à comment elle allait laisser son poste quand elle passa dans le couloir. Elle s’arrêta. La situation était… au mieux surprenante, au pire vraiment inquiétante. L’infirmière ne se laissa pas le temps de juger. Elle fit signe à Gustav de renter dans une chambre libre. Heureusement pour le doc, la chambre était encore occupée au niveau administratif. Ils étaient donc libres pour quelques temps.

Une fois installée dans la salle, Solange ferma la porte. Mon dieu, mais dans quel état c’était mis le médecin ? Solange avait connu Hammer dès le début de ses études. Il lui avait tout de suite paru très désagréable, incapable d’être compatissant… En fait, le médecin typique qui perdu tout contact avec l’humain et qui n’y voit que des corps à soigner. Puis, l’infirmière l’avait fréquentée au quotidien. Au fur et à mesure, elle s’était bien rendu compte que le médecin était surtout très mauvais en communication et avait un savoir-être déplorable. Docteur Hammer faisait un grand nombre d’heures à chaque fois que c’était nécessaire, truandé régulièrement sur l’administratif pour le bien être des patients et demandait à d’autres personnes d’intervenir lorsqu’il y avait des choses complexes pour lui. En fait, Docteur Hammer faisait appel à Solange régulièrement quand il voyait qu’un patient avait besoin de parler de quelque chose. Et malgré son savoir-être complétement nul, le médecin n’était pas méprisant avec les infirmières, brancardier et autre personnel. Si bien qu’avec le temps, Solange avait appris à apprécier ce médecin.

Sans visage ne trahissant aucune once d’inquiétude, elle prit la parole « Bonjour Docteur. On va s’installer dans cette chambre le temps que ça aille mieux. » Il était complétement ailleurs. Son regard professionnel disait surtout qu’il était sous l’emprise de stupéfiant, et surtout visiblement au bord du malaise. « On va s’allonger aussi. » Elle regarda Gustav et lui demanda « veux-tu bien m’aider ? » Aider un patient à transvaser était une tache qu’elle savait parfaitement faire, mais un peu d’aide ne serait pas de refus.

La position couchée semblait aider un peu. Le visage du docteur était moins crispé. L’infirmière regarda Gustav et demanda d’une voix douce «Tu sais depuis combien de temps il est comme ça ? » Solange allait devoir chercher son matériel pour prendre la tension et autres éléments.


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Gustav Brener

De la nécessité de savoir

« Beati pauperes spiritu »

mai 2028

Brener observa la chambre d'hôpital dans laquelle ils se réfugièrent. Il monte bien moins dans les étages qu’au début de son travail ici. Les tâches se sont additionnées de par le manque de recrutement en administration. Ceci dit, il devrait faire l’effort de monter ici. Ne pas oublier qu’il y a des patients vivants au-dessus de leurs têtes.

La voix de l'infirmière le tire de sa réflexion. Il s’approche tout de suite du lit pour transférer le doc. Il manipule des corps amorphes tout le temps. Il a donc une certaine pratique avec les poids morts. Pour supporter les effets sur le squelette, il fait pas mal de sport. La course à pied c’est surtout pour évacuer les mauvaises énergies accumulées.

-” Au moins vingt minutes je dirai. ” Gus ne peut pas en dire plus. Il ne tient pas à parler à la place d’Eddy. Il est un homme et c’est à lui de gérer les conséquences de ses conneries. -” Vas-y. Je le surveille.” A ce moment, il vérifie l’heure à son poignet. Il faudra quand même qu’il redescende pour faire le passage de poste avec Malcolm. Il attrape son téléphone et envoit un message dans la conv de l’équipe pour prévenir qu’il va arriver.


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Solange file tout de suite. Une fois la porte soigneusement refermée, son visage se détend. Tout de même que le médecin ait atteint ce stade est problématique. Enfin, pour l’instant, elle se met en quête du matériel pour le soin d’urgence. Elle se montre discrète. Il ne faut pas que les autres sachent.

Par chance, cela fait partie des kits pour lesquels ils ont encore du stock. Visiblement les Travaillistes ne veulent pas de la drogue dans les rues de Londres. Mais, la mafia chinoise fait des ravages avec l'opium et l'héroïne. Ça va faire dix ans qu’ils déversent leurs poisons partout. C’est une catastrophe pour la jeunesse.

Une fois tout, Solange passe par une autre réserve pour prendre deux briques de jus d’orange et des barres de céréales. Il faut du carburant pour que le corps se soigne. Elle revient dans la chambre et sourit au tech qui n’a pas bougé. «Merci. Je m’occupe de lui. » Brener hoche du chef mais ne bouge pas. «Je te tiens au courant quand il bouge. » Elle le voit qui se met lentement en mouvement. «Allez file avant que ça attire l’attention. » C’est ce qui décide Gustav à quitter le chevet de son ancien pote.


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Edward Hammer
Edward se sentait nauséeux. Avec tout ce qu’il avait déjà vomis, au moins il savait qu’il n’avait plus rien dans l’estomac. Le médecin prit le temps de boire doucement un peu d’eau et de prendre de quoi protéger son estomac. Il allait vraiment finir tout déglinguer à ce rythme. Assis dans son salon, Orion à ses pieds, Hammer n’était pas capable de dire ce qu’il avait vécu ces dernière vingt-quatre heure. Il avait le vague souvenir d’avoir quitté son logement, mais c’était tout. A si ! Il avait réussi à avoir les résultats de l’autopsie. Mais par qui ? Et quand ? Edward prit son téléphone et tenta de retrouver des traces de ce qu’il avait pu faire… Au moins, il n’y avait pas d’appel manqué ou de sms.

Edward se demanda un instant s’il n’était pas aller voir son voisin. Enfin, de toute façon Javier était absent depuis plusieurs semaines, plusieurs mois même. Probablement qu’il ne reviendrait pas. A cette pensée, le médecin eut un violent pincement au cœur. C’était comme ça. C’était qu’un voisin, Ed n’avait pas à s’attacher… et puis, enfin… C’était sans doute mieux de cette manière. Pourtant Hammer voyait bien sa consommation augmentait. Il était en train de mal tourner. Vraiment. Le médecin termina son verre d’eau, puis s’habilla pour filer aux urgences.

Hammer se sentait bien au taff, dans ses blouse, dans un rôle simple qu’il savait tenir. Du moins, le médecin avait les compétences et il savait qu’il faisait globalement les choses bien. Ce n’était pas grave si sa vie privée était un désastre complet, au moins sa vie pro était bien. Edward était sans identité de cette manière. Il préférait être dans n’importe quelle paire de chaussures plutôt que dans les siennes.

A la pause, Edward eut pourtant un sentiment diffus… un souvenir plutôt. Il pensait et repensait à Gustav. Ce mec… Hammer avait honte de son propre comportement avec lui. Enfin, ça ne changeait pas trop de son estime de lui-même. Nul, complétement nul. Mais pour que ce souvenir revienne aussi fort, il y avait quelque chose. Est-ce qu’il avait vu une connaissance en commun ? Cette idée en tête, Hammer traversa sa journée. Il avait du mal à enlever cette idée entêtante en arrière-pensée. Il lui fallait arriver à comprendre…. Déjà, Hammer n’avait aucune idée de ce qu’il avait pu faire pendant sa prise. Il ne pouvait pas non plus demander à quelqu’un. Après, un long moment, Hammer essaya de se souvenir, tenant de se remémorer ce moment. Il se souvenait vaguement d’un couloir… celui de la morgue. Non ? Bon. Le médecin pouvait toujours y faire un rapide tour. Il n’y perdrait pas grand-chose. Edward récupéra des dossiers à descendre, puis décida de s’y rendre. Ca lui ferait une bonne excuse. Puis comme ça, le doc faisait aussi sa part pour l’administratif. Ce n’était pas ce qu’il préférait, mais au moins il donnait aussi un coup de main.

Le médecin attendit que les portes de l’ascenseur s’ouvrent, puis entra dans la morgue. « Bonjour. » Hammer avait le sourire dans la voix. Intérieurement, il commençait à sérieusement paniqué. Il était venu là, alors qu’il était shooté comme un âne. C’était certain. Pour le compte-rendu d’autopsie surement. Personne ne l’avait vu ? Comme avait-il fait pour rentrer ? quelqu’un avait dû l’aider. Hammer était vraiment dans la merde. « Je viens déposer ces dossiers. » Edward posa l’énorme tat de feuille avec plus de brutalité qu’il ne le pensait. Au moins, ici, il faisait un peu plus frais.

Alors quelle était la tête de la personne présente ? Le médecin était à la recherche d’information, mais pas vraiment serein de ce qu’il allait trouver.
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Gustav Brener

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mai 2028

L’aiguille passa de nouveau dans les tissus de la défunte. Ensuite, Gustav tira délicatement pour qu’il y ait de la tension dans le fil à ligature. De loin, cela peut s’apparenter à ce que fait l'infirmière qui referme une plaie. Pourtant, la peau, une fois morte, est bien moins malléable. La manipuler est complexe et demande pas mal de force dans les doigts. Pendant que ses mains s’activent, son oreille est accompagnée par les notes de piano [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

L’alarme visuelle se mit à clignoter. La lumière rouge intermittente tranche avec le bleu éclectique des néons. Brener fait une rotation de sa nuque pour lorgner l’écran. Il redonne l’image de la caméra de surveillance en temps réel. Un gars des urgences est là. On dirait qu’Hammer prend des habitudes.

Le technicien baisse son casque audio. Il remonte la visière. -”Ne vous en faites pas Mrs Galligan. Je reviens tout de suite. ” Gus repose l’aiguille. Il hôte la paire de gants usagés, la charlotte de ses cheveux, alors qu’il donne un coup de rein pour pousser la porte de la salle d’opération.

La température remonte tout de suite de quelques degrés dans le hall. -”Salut.” Ils ne sont pas encore vus depuis qu’il est tombé dans les vapes. Solange a fait des mises à jour des infos. Ce qui était sympa de sa part. Brener n’a pas l’intention de s’impliquer dans tout ça. Il sait très bien que les propos d'Edward venaient des substances ingurgitées. Pour sa propre stabilité intérieure, Gustav se tient à distance.

-”Ok. Merci. ” Il attrape la liasse de papiers et la transvase dans la banette jaune. -”Le service interne nous les aurait descendus.” Il y a encore pas mal de production papier dans cette grosse boîte. C’est quand même bien pratique quand il y a une panne informatique. La vieille méthode reste efficace.

Une fois, les mains libres, Gustav se tourne vers leur visiteur. Le médecin a une meilleure mine même si ce n’est pas encore la forme. Pas très étonnant après sa descente de l’autre jour. C’est même étonnant qu’il soit déjà au boulot. Ils sont tous les deux là comme des idiots. Brener attrape les rebords de la borne d’accueil. Il a bien capté que la livraison est un prétexte. Ceci dit, il n’a pas vraiment envie d’aider Ed à progresser dans la démarche. -”On s’en occupe. ” Si ce revenant à quelque-chose à lui dire, rien ne l’en empếche.

Gus compte mentalement jusqu’à trois avant de se redresser. Il est prêt à tourner les talons pour aller s’occuper de cette vieille Irlandaise à la mâchoire chevaline.

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Edward Hammer
Edward resta un court instant à le regarder. C’était donc bien Gustav. Cela voulait aussi dire qu’ils s’étaient réellement vu lors de sa prise. Le médecin senti son cœur se serrer. Il était vraiment, mais vraiment trop con. Il sentait honteux, mal à l’aise… mais ce sentiment était dépassé par le fait de revoir ce mec. Brener, c’était la seule chose bien qu’il lui était arrivé plus jeune. C’était un mec en or, un vrai ami, quelqu’un de bien. Ado, Edward s’était souvent réfugié chez lui. Cela avait été un excellent ami… et après il était parti en Allemagne. Hammer n’avait pas su maintenir le lien. C’était sa faute.

Edward demanda « Gustav, c’est toi ? » Il eu un sourire, un vrai. « ça fait tellement longtemps ! Tu es revenu en Angleterre depuis combien de temps ? » L’urgentiste essayait de faire la conversation, mais il y avait un beau malaise. Après tout, si Gustav l’avait vu quand il était complétement défoncé il y avait de quoi. Hammer ne savait pas du tout ce qu’il avait pu raconter… il espérait qu’il n’y avait rien de bien embarrassant. Mais Edward était surtout heureux de revoir cette tête. Après, si son ancien ami ne voulait plus lui parler… et bien, Ed’ ferait avec. Il espérait tout de même qu’ils n’arriveraient pas là.
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Il n’y avait pas de trace d’ironie dans la question du médecin. Si ce n’était pas de l’ironie alors quoi ? Eddy leur faisait un blackout ? Ce n’était pas impossible vu l’état dans lequel il s’était mis. Gus était un peu partagé. Il y avait le gosse en lui; content de voir son vieux pote sur pied. Il y avait aussi l’adulte : celui qui n’avait pas envie de faire d’effort. Comme pour donner une leçon au type qui l’avait jeté comme un kleenex.

-”C’est moi.” A ce moment le technicien saisit qu’ils vont avoir une conversation. Il abandonne donc son poste. Il se redresse et passe de l’autre côté pour se rapprocher. Naturellement, Brener passe sur la remarque. Sinon, il sortirait une pique. Il n’a pas franchement envie d’être mesquin avec son premier béguin. -” Quelques années. Je suis revenu après ma formation. ” La mère d’Hammer est plus au courant. Il y aurait de quoi pleurer.

Mais le blond sourit. -” T’avais eu l’info à l’époque. J’avais prévenu toute la bande il me semble. ” Même si Edward n’était pas un animal social… Gus s'est dit que “pour lui” il aurait fait un effort. Mais, c’était trop demander, déjà. Au fond, Brener n’avait pas envie de faire de la discussion de comptoir. Il n’avait pas envie non plus de s’investir dans une relation si c’était pour être abandonné sur le bas-côté.

Gustav ne comprenait pas en fait. -” Qu’est-ce que tu me veux Eddy ? ” Est-ce qu’il voulait recommencer sa confession pour alléger son coeur ? Si ce mec revenait sur ses pas, c’est qu’il avait besoin de quelque chose ? Edward ne faisait rien de désintéressé. Il était ainsi fait. -” Je t’ai aidé parce que c’est ce qu’on fait. ” L’époque où Gustav aspirait à lui plaire était derrière eux. C’était loin derrière.

Enfin, ils pouvaient faire une hypothèse ensemble. -” T’as découvert que je suis dans la même ville que toi. Et quoi ? Je retrouve de l’intérêt à tes yeux ? Quoi ? t’es en manque d’amis ? ” L’expérience avait appris à Gustav qu’il était inutile de tourner autour du pot. Ça ne fait que compliquer les choses. Brener avait besoin de clarté quitte à être de nouveau déçu.

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Edward Hammer
Comment ça quelques années ? Gustav n’était pas resté en Allemagne ? Il l’avait prévenu tout le monde ? Edward n’en avait sincèrement aucun souvenir. La colère de Brener était en train de remonter, c’était une lame de fonds puissante et violente. Le médecin la vie venir mais fut incapable de dire ou de faire quoi que ce soit pour défaire ce moment. Ed avait du mal à suivre. Il avait vraiment eu l’information du retour de Gustav ? Réellement ? Hammer n’en avait pas le souvenir… Le médecin savait que sa mémoire était lacunaire, un vrai gruyère où parfois il se perdait dans les années et les mois… mais une information aussi importante ? Il l’aurait vraiment oublié ? C’était violent. Hammer se sentait misérable. C’était douloureux de se faire rejeter par d’autres personnes, ça l’était encore plus quand c’était une personne que l’on appréciait vraiment. Edward aurait préféré que Gustav se retourne et le frappe. Les dégâts auraient été plus simples à gérer.

Edward eut un petit délai avant de répondre. Il venait de prendre plusieurs grandes claques. Gustav, c’était la seule personne qu’il avait connu dans son enfance qu’il avait eu envie de revoir. C’était avec lui que Ed avaient des souvenirs qui ne s’étaient pas pourris avec le temps… Hammer était un connard, un enfoiré, un mec minable. Il le savait. Mais il ne l’avait pas ressentie aussi violement depuis longtemps. Au moins, il avait sa réponse. C’était Gustav qui l’avait aidé. Le fait que de dernier l’ait vu complétement déchiré n’avait dû aider. Hammer se rendit compte qu’il avait arrêté de respirer. Alors, il répondit, doucement : « Non. »

Le médecin le regarda droit dans les yeux. Il accusait le coup, mais il tenait bon. Edward continua, intérieur infiniment triste, mais la voix pourtant neutre. « J’étais juste content de te voir. » Hammer n’avait pas bougé d’un millimètre, les pieds encrés dans le sol. « Et quand à l’information de ton retour, je ne l’ai pas eu… ou en tout cas, je n’en ai pas le souvenir. » Au tant être franc. L’urgentiste pouvait au moins faire ça pour Gustav… Bien que la réalité était que désormais, il ne savait plus quoi attendre de ce moment. Sa place n’était pas là en tout cas. Il ferait mieux de partir.
Edward Hammer
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21.07.23 19:31
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