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Pizza Planet [Edward]
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Markiyan Baran


Pizza Planet


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CA. TA. STO. PHI. QUE. Catastrophique, cette journée a été horrible. On a pas enchainer les Urgences, à croire que tout le monde avait décidé de pêter les plombs. Entre les chutes de briques, les accidents de vélo, de motos et d'auto. Il y avait eu un bébé qui avait failli se noyer dans son bain, une mamie dont le pacemaker faisait des siennes, la femme qui s'était tordu le pied en coinçant son talon dans une bouche d'égout, le grand-père qui avait subi un triple pontage et qui ne se sentait pas bien, les vomissements des jumeaux qui gobaient n'importe quoi, l'employé du batiment qui s'était pris un clou dans la main, bref, du grand n'importe quoi. Et pour parachever le tout, nous étions en sous effectif. J'avais dû rappeler des médecins, en urgence et des infirmières. Cela avait duré des heures. A cela s'est ajouté une guerre de clan, la police avait débarqué avec un prisonnier pour un check-up avant son transfer dans un autre établissement. Par dessus tout ça, une grêve de la cantine et un dysfonctionnement du système de ventilation. La Chir qui se pensait les rois du monde ne voulait plus de patients, on était complet en gériatrie et la pédiatrie ne savait plus où donner de la tête quand une classe toute entière était arrivé parce qu'un gamin avait mis du poil à gratter partout dans l'école ou quelque chose dans le genre...

Il était pas loin de 22h quand tout à coup, ce fut le calme complet. Plus personne. Quasiment plus un bruit. Certains médecins avaient encore quelques patients à voir, certaines infirmières allaient et venaient dans et hors les chambres, mais ça me fait tout drôle de me dire que... je n'ai plus de patient. Le tabeau est vide. La salle d'attente est vide, à l'exception d'un sans-abri qui vient dormir là quelques fois. Bref, c'est vide. Les médecins me regardent comme si j'allais leur trouver du boulot. Mais je ne vais pas provoquer des accidents pour pouvoir travailler, non? On mérite bien une petite pause.

- Allez! Soirée Pizza! C'est moi qui invite.

Je veux bien commander autant de pizza qu'on veut, mais je m'en réserve une aux 4 fromages avec supplément fromage et croute au fromage. Une infirmière compose rapidement le numéro pour commander les pizzas et une fois la commande passée, elle annonce que ça ne devrait pas tarder. Je m'en vais dans la salle de repos pour me laisser tomber dans le canapé. En attendant, il me faudrait bien un café, mais j'ai la flemme de me lever pour aller me servir.

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Markiyan Baran
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03.10.23 13:05
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Edward Hammer
Edward était tombé dans les pommes. Deux fois. Une fois en promenant le chien, une fois chez lui un peu plus tard dans la soirée. Il avait repris conscience avec le chien, Orion, qui lui léchait la main. Hammer était habitué à avoir des souvenir absents dans son quotidien, à des heures qui s’évaporaient, mais jamais de cette manière. Ed avait juste essayé d’arrêter. Le médecin ne se considérait pas comme drogué… mais après plusieurs discussions, dont de celle de Mark et de Gustav, Hammer avait voulu arrêter. Après tout, cela faisait longtemps qu’il se disait qu’il pouvait arrêter quand il voulait.Mais la réalité était là. Edward ne pouvait pas s’arrêter. Il était… drogué. Le médecin n'arrivait pas à digérer la nouvelle. Mais elle était là, elle lui arrachait la gueule mais elle était là. Ses deux évanouissements étaient dû au fait que son système de digestion complet était détraqué. Hammer avait été malade bien comme il faut, et avait vomis plusieurs fois. Tout ceci se rajoutait à d’autre symptômes, comme des tremblements, de grands bouleversements émotionnels, mais aussi bien d’autres éléments d’inconfort. Puis surtout, il y avait cette envie de consommer qui existait au plus profonds de lui-même. Hammer s’était vu dans cet état lamentable. Il s’était vu chercher sa dose avec la perte totale d’accès à la réalité. Il lui avait fallu moins de 24h pour complétement péter les plombs. Il avait compris avec ses tripes pourquoi une personne droguée pouvait faire n’importe quoi pour sa dose, pourquoi on pouvait tuer pour ça. Edward l’avait compris. Il l’avait compris parce qu’il savait que c’était ce qu’il aurait fait.

C’était vraiment déprimé que Hammer avait pris son service. Ed’ avait fait comme d’habitude, il avait fait malgré que. Mais même ses habits de professionnel ne lui suffisaient plus pour lui mettre du baume au cœur. Il fallait qu’il arrête. Ed’ ne se considérait pas comme quelqu’un de bien, mais maintenant s’il était aussi mauvais professionnel, il en lui restait plus qu’à se tirer une balle dans le crâne et ça serait régler. En fait Hammer y avait déjà réfléchi et s’il devait paser à l’acte, c’était pas de cette manière qu’il le ferait. Le risque de se louper était trop grand et c’était aussi violent pour son entourage. Hammer avait envie de disparaître sans faire chier personne. Malgré les idées bien noires, Edward n’était pas encore tout à fait résigné. Il y avait une force en lui qui le faisait toujours tenir debout, une forme de volonté amer de dépassement de soit et de survivance. Hammer avait toujours réussi à subsister même si on lui avait pris beaucoup. Ce n’était pas encore le moment où il allait se laisser crever. Ed’ n’avait pas encore tout à fait toucher le fonds. Il pouvait encore creuser. Et pour ça, Edward se faisait confiance.

Cela n’avait pas été une bonne journée. Le service s’était surtout composé d’un sacré bordel, mais pas du tout joyeux et surtout triste. L’urgentiste avait fait au mieux. Puis, après bien 5 heures sans poser son cul sur une chaise, Hammer découvrit du vice et du silence dans la salle d’attente des urgences. Abasourdie par une telle situation, le doc était resté plusieurs minutes à regarder cette salle. C’était… étonnant. C’était même angoissant quelque part. La ville de Londres allait bien finir par de nouveau dégueuler des malades et des blessés. Cette situation fut enfin plus positive quand Mark prit l’initiative payer une pizza à l’ensemble du service. Hammer n’avait pas faim, mais il savait qu’il devait s’alimenter pour être certain d’éviter de nouveau le malaise. D’ailleurs, il avait bien entamé les bonbons de la salle de pause. Peu de personne le savait, mais le doc adorait manger des bonbons. C’était vraiment un plaisir coupable que le médecin gardait pour lui.

Un peu perdu, Edward avait fini par se rendre en salle de pause. Hammer posa sa blouse et ce ne fut qu’après qu’il vit Mark complétement avachi dans un des fauteuils. Le médecin le comprenait bien, il avait envie de faire de même. Il lui fit un signe de la main. « Salut. ». Puis Hammer eut de nouveau un petit moment d’hésitation, presque d’absence. Ed’ était dos au mur. Il avait peur de parler car chaque mot allait tout bouleverser. Intérieurement, Hammer avait la sensation que c’était la fin du monde. Il arriva à dire. « J’ai réfléchi à notre discussion la dernière fois. Il faut que je te parle. »
Edward Hammer
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20.10.23 22:23
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Markiyan Baran


Pizza Planet


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Ah, un peu de repos. Je pourrais, si je voulais, aller dans mon "bureau", mais j'ai horreur de cet endroit. Il sent le... le chef de service. Et même si j'en suis un, de chef de service, je préfère largement être au milieu de mes collègues. Entre les médecins, les infirmières, les aides-soignantes, ici, je peux discuter, même si je suis complètement épuisé. En tant qu'urgentiste, on apprend vite à se reposer dès qu'on le peut, même si ce n'est que 5 minutes et ces 5 minutes font tellement du bien. Ca redonne souvent du baume au coeur et une énergie à toute épreuve. Ce soir avait été le chaos absolu et voilà qu'il était 22h. On allait bientôt avoir les quelques indigestions d'huitres pas forcément très fraiches, les premiers retours de fêtes alcoolisées et les accidents de voiture parce que monsieur a voulu aller trop vite pour voir le match en direct... Bref, dans peu de temps, je crains qu'on recommence à paniquer.

« Salut.»

Je redresse le regard pour voir Ed devant lui. Il n'avait pas l'air bien. Encore moins que d'habitude. Déjà que d'habitude il faisait une gueule de six pieds de long, mais là, il était pale comme un linge. Je reste neutre, mais au fond de moi, je me demande bien ce qui se passe. Je n'ai pas envie de renvoyer qui que ce soit, on a trop besoin de monde, mais je ne peux pas laisser la menace que j'ai lancé finir aux oubliettes. Je le veux à 200% et là, il est passé de 50 à 0%. Plus je le regarde et plus je me dis qu'il est encore en train de subir ce qui ne va pas chez lui. Je ne sais pas pourquoi il fait une tête d'enterrement comme ça. Je me doute, et je suis pourtant certain d'avoir déjà la réponse, mais je ne peux pas accuser sans preuve. Je ne veux pas l'accuser tout court. Mais je sais que je vais bientôt devoir prendre une décision et que cette décision ne va plaire à aucun d'entre nous. Pourtant, je dois faire ça pour aider les patients...

« J’ai réfléchi à notre discussion la dernière fois. Il faut que je te parle. »

A moi? Alors là, je suis surpris. Je hoche la tête pourtant, parce que je ne vais pas laisser passer cette occasion. Quand je lui avais dit de parler à quelqu'un, je pensais qu'il allait choisir quelqu'un de bien plus proche, un membre de sa famille ou quelqu'un de bien plus proche que moi, en tout cas, mais je suis bien content qu'il me le demande. Oh peut-être qu'il a parlé déjà à une autre personne, je ne sais pas. En tout cas, oui, je suis tout ouï. Enfin peut-être pas ici. Il y a d'autres oreilles dont ce sujet ne les regarde pas, du moins, pas comme ça.

- Tu veux qu'on aille dans mon bureau? Ou on peut trouver une salle de libre... Ou dehors?

Je le laisse choisir, c'est déjà bien qu'il veuille parler. Si on va dehors, par contre, je prendrais mon manteau, parce qu'il commence à faire froid à cette heure de la nuit. Et puis, tant pis pour la pizza, la faim, ça peut attendre. Pas ce qu'il a à me dire.

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23.10.23 13:31
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Edward Hammer
Ce n’était peut-être pas le moment. Hammer avait encore le temps de renoncer. Son cœur était en train de battre de plus en plus vite, de plus en plus fort. Il se sentait en danger. Alors que son corps était en train de partir dans des piques d’angoisse, Edward conservait son idée première. Il ne savait pas encore dans quel gouffre il s’était effondré mais il n’avait pas envie de reculer. Ed’ avait conscience d’avoir des idées noires et il se demanda un instant si ce n’était pas le moyen le plus rationnel de se supprimer. Sans on taff, Hammer avait bien compris qu’il ne lui restait pas grand-chose. C’était l’héritage des années de rien.

A la question de Mark, Edward eu du mal à répondre. Non pas qu’il n’avait pas d’avis mais c’était surtout parce que sa toute sa tête était occupée par ses émotions négatives. Il hésita. Mentalement, Hammer répéta ce que venait de dire le chef de service. L’urgentiste était en train de forcer sa pensée, et malgré ses angoisses, il restait calme. Ed’ vivait un véritable cataclysme intérieur. « Le bureau, ça serait mieux. » Au pire, il s’adapterai. Mark devait vraiment le prendre pour un demeurer pour avoir un tel temps de réponse… ou alors pour un droguer. Hammer se sentait tellement idiot.
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23.10.23 21:18
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Markiyan Baran


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Le Serment que nous avions tous pris en entant en médecine est clair. Nous devons porter assistance sans contre-partie aux personnes dans le besoin, qu'ils soient patients ou collègues et c'est justement ce dont à besoin Edward. Il est mon collègue, un ancien étudiant, certes, mais une personne qui a besoin d'aide. Et si c'est maintenant, alors ça sera maintenant que je l'aiderai. Je me redresse et sans un autre mot je prends la direction de mon bureau, quatre étages au dessus. Tant pis pour la pizza quatre fromages avec supplément fromage et croute au fromage, ça peut attendre, pas Ed. Je préfère m'occuper de mes collègues plutôt que de sauter sur une pizza industrielle, ou presque.

Ce n'est qu'une fois dans le "bureau" que je défais ma blouse. Voilà, ça sera mieux pour discuter des problèmes, autres que professionnels, n'est-ce pas? Je pose la blouse sur le fauteuil du bureau à proprement parlé, le stétoscope est aussi déposé sur la table du bureau et je reviens, là où il y a les sièges, pour une conversation moins protocolaire. S'il n'est pas déjà assis, c'est un siège que ma main va montrer, pour l'inviter à poser son derrière là. Je ne vais pas lui reproposer un café, la dernière fois, il n'en a pas pris. S'il demande, je le servirai. Et puis finalement, c'est mon tour de prendre siège. Voilà, et maintenant? J'attends qu'il parle, tout simplement.

Je n'ai aucune envie de le presser de question, ça serait la manière parfaite de lui faire peur et qu'au final, il ne me parle pas du tout. Cela doit venir de lui, je ne suis qu'une oreille attentive. Je ne vais pas épier non plus ce qu'il fait. Un regard inquisiteur peut faire tout autant peur. Prenez l'exemple des psychiatres, ils ne se placent jamais DEVANT la personne, car un regard peut tout dire. Et là, si je me trouve devant Ed, vu que les fauteuils se font face, je regarde ailleurs... le tapis sous nos pieds sera le parfait exemple. Je suis extrêmement patient, et cela ne me dérange nullement qu'il prenne son temps. Tant qu'il parle, cela m'ira très bien.

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24.10.23 18:16
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Edward Hammer
Il n’y avait pas eu de refus. Edward l’avait presque espéré. Cela aurait été plus simple et pas vraiment de sa faute… mais là, il se devait de tout expliquer. Il était trop tard pour reculer. Le médecin suivi le chef de service, en silence, le cœur lui battant les tempes. Il avait si peur.

Hammer ne prononça pas plus de mot avant de s’asseoir. Alors que Mark était en face, Edward leva les yeux et vit qu’il ne le regardait pas. Il attendait. Edward était de la maison, et même s’il n’était pas le meilleur dans le cadre des relations humaine, il avait connaissance de cette technique. Son esprit rationnel laissa mourir ses propres commentaires et laissa seulement ses émotions le remercier. C’était peut-être un peu plus simple de cette manière.

Edward ouvrit la bouche. Il se reprit, tourna la tête, prit une respiration, puis tenta de nouveau. Le corps verrouillé, Hammer se pencha en avant, puis pris une respiration, puis deux, puis trois. Il se sentait idiot. Ce n’était pourtant pas si difficile à dire… ce n’était que quelques mots… et pourtant cela faisait des années que Hammer mentait et dissimulait cette vie.
Edward ne voyait plus l’extérieur, mais que ses mains et son cœur. Il était beaucoup trop concentré sur lui-même, à combattre la peur, l’incertitude et la crainte d’un rejet total. Malgré tout ce qui avait pu se produire, Hammer avait besoin de la considération de son responsable et de son ancien tuteur. C’était sans doute idiot et maladroit, mais Ed’ avait besoin de tout ça. Il avait besoin de tous ses contacts, de ses fonctions… mettre sa blouse, c’était réussir à l’éloigner de son mal-être et garder un masque qui lui plaisait. Mais l’intérieur était si mauvais qu’il avait réussir à faire pourrir la seule partie saine de lui-même.

-Je vais arrêter de travailler.

La gorge était nouée. C’était ridicule, il était ridicule à souffrir au tant, à ne pas parler plus clairement.

-Je ne suis plus en capacité… aujourd’hui, je suis un danger.

Comme un chien féroce, les idées noires lui attrapèrent le crâne. C’était un étau qui se resserrait indubitablement. Hammer ne savait plus vraiment ce qu’il voulait pour lui, mais ce qu’il savait, c’était qu’il ne voulait plus blesser personne. Edward voulait avoir des mains pour soigner, pas pour blesser. Il ne serait jamais une personne violente, il ne deviendrait jamais comme son père. Hammer avait aussi fait ce métier pour se démarquer. Il l’avait fait pour prouver au monde qu’il ne serait jamais quelqu’un qui fait du mal…. Pourtant, c’était presque croire qu’il avait user de la ruse, tel un cheval de trois, pour réussir à blesser ceux qui en avaient le moins besoin.

Ed avait posé les mains devant ses yeux, il aurait aimé y trouver des larmes. Si pleurer était vraiment lamentable, cela lui aurait permis d’évacuer un peu la douleur qui lui hachait le cœur. Hammer n’était pas venu pour se plaindre, encore moins pour qu’on est de la compassion pour lui. Il se avait coupable, et futur paria de ce service. Il ne méritait plus grand-chose. La voix enfin plus nette, il termina par révéler.

-J’ai un problème d’addiction.
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27.10.23 18:49
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Markiyan Baran


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Tant que le bipper ne tinte pas, je vais rester en place, devant Edward et j'attendrais qu'il parle. Ca ne doit pas être facile pour lui, alors je préfère lui laisser tout le temps nécessaire. Je ne sais pas vraiment ce qu'il va dire, encore moins comment il va le dire et jusqu'où il va le dire. Tout ce que je sais, c'est que j'ai des soupçons, entre ce que m'ont dit mes collègues et ce que j'ai pu observer également. Et je ne sais pas encore quelle sera ma décision. En tant que chef de services, je...

-Je vais arrêter de travailler. Je redresse la tête. Mes yeux se posent sur lui et j'essaie que ce regard ne soit pas imposant. Je sais juger l'état d'un malade, d'un patient qui arrive, et ce sont des décisions que nous devons prendre, mais là, sur Ed, je ne juge pas. Je ne dois pas. Le chef de service, peut-être qu'il devra juger, mais pour le moment, je veux juste l'écouter. Je ne suis plus en capacité… aujourd’hui, je suis un danger.

Au moins, c'est un pas vers l'acceptation. De je sais pas quoi, mais il reconnait qu'il est un danger. Un danger dans quel sens. J'aimerais bien savoir, mais je ne peux le presser de question, je pense qu'il s'enfuirait ou ne répondrait pas. Je le vois qu'il est en train de batailler sévère, en son fort intérieur. Ca surgit sur son visage et voilà pourquoi il se cache derrière ses mains. Et puis, quelques secondes plus tard, il lache une bombe. Une bombe qui ne me pète pas à la tronche, parce que c'est bien ce que je redoutais.

-J’ai un problème d’addiction.

Je ne dois pas juger. Mark ne juge pas, mais comme je l'ai pensé tout à l'heure, le chef des Urgences DOIT juger. Il doit prendre une décision. Il doit savoir. Et ce chef des Urgences, malheureusement, c'est moi. Je dois savoir. C'est important pour prendre la bonne décision. Alors je vais briser le silence et poser une question, j'espère qu'il ne prendra pas la poudre d'escampette. Mes coudes sur les genoux, je regarde toujours par terre, pour éviter de m'imposer, pour lui laisser une porte de sortie, si jamais.

- Une addiction à quoi, Ed'? Ma voix est la plus calme possible. Elle n'est ni chaleureuse, ni froide. Un juste milieu. Comme lors d'un diagnostic quelque peu délicat. On doit trouver toutes les portes de sorties possible, toutes les possibilités possibles pour aider au mieux le patient et plus que cela, on doit être au courant de tout ce qui pourrait être utile. Alors à nouveau, j'ouvre la bouche. J'ai besoin de certaines réponses. Depuis combien de temps?


Je ne vais pas demander la quantité, parce qu'au bout du compte, je ne suis même pas certain qu'il s'en rend compte. J'espère qu'il va continuer de parler, pour que je n'ai pas à poser de question, de peur de le voir fuir. Mais je sais que plus il va parler, plus je vais devoir juger. Alors je me persuade que ce que je suis en train de faire l'aidera, pour plus tard, pour reprendre le droit chemin. La gorge un peu nouée, j'attends de connaitre la suite. J'attends qu'Edward décide de parler...

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03.11.23 9:58
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Edward Hammer
A la question, Hammer baissa un peu plus la tête. Il avait honte, tellement honte. Putain. Il avait la sensation qu’il offrait sa tête en dissection. C’était aller trop loin, c’était aussi trop difficile d’en parler. Alors le médecin répondit simplement « Aux opiacés. » On ne parlait pas de clope ici, mais bien de drogue dure . C’était ce genre le truc dont on ne sortait pas. C’était une folie de croire qu’il pourrait s’en sortir, de croire qu’un jour que tout pourrait changer et aller mieux. En réalité, Hammer n'y croyait même pas. Il se savait condamné. C’était pour le mieux que Javier était retourné aux Etat-Unis… Croire qu’il aurait pu se produire quelque chose était naïf et au mieux dangereux. Edward n’était pas ici pour lui-même, mais pour éviter de faire du mal. Il s’était laissé tomber depuis longtemps.

Le médecin avait perdu le fil du temps. Ces années étaient passées sans qu’il les vive. Hammer n’avait que des restes niveaux souvenir. La faute au temps qui avait disparu lors de ses épisodes de consommation, mais aussi au fait que ni son cœur, ni son cerveau n’arrivait à imprégner les choses. Rien ne durait. Edward n’avait pas vraiment la prétention de vivre. Alors, au plus près de la réalité pour lui-même, Ed’ répondit « … Longtemps… » Puis le médecin avait toujours consommé, de manière festive certes, mais depuis très longtemps. Puis c’était à la perte de son œil, mais surtout au décès de sa petite sœur que Hammer avait vraiment sombré. La consommation était très régulière depuis, à la consommation qui était devenu quasi quotidienne aujourd’hui. Edward était dans une situation où il n’avait casi aucune chance de s’en sortir. Parce que c’était comme ça, parce que toutes les statistiques étaient contre lui. Les idées noires qui lui serraient la tête étaient d’accord avec ça. Mais si Hammer était comme un noyé, il cherchait aussi désespérément à trouver de l’aide. La drogue était un fil d’araignée qui lui avait tout de même permis de survivre jusqu’à maintenant.

Le médecin se sentait dépossédait de lui-même. L’expérience était difficile à vivre. Il avait l’impression d’être un acteur dans un mauvais film, d’être un fantôme traversé par des émotions qui n’étaient pas les siennes. De tout ça, Hammer n’en voulait pas. Il aurait voulu encore réussir à se faire croire que tout allait bien. Il aurait sans doute réussi, si cette conscience professionnelle ne lui tenait pas les tripes. Quoi qu’on pût en dire, Edward aimait profondément les gens. Il voulait réussir à faire le bien autour de lui. Très fragile, le cœur ouvert, Hammer demanda « … si… enfin… si j’arrive à devenir totalement clean… un jour, plus tard, est-ce qu’il sera possible que je réintègre le service ? » A se dire qu’il y aurait peut-être encore une place pour lui quelque part.
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03.11.23 22:11
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Je sais que je dois laisser du temps pour qu'il réponde. Je ne peux pas le forcer à répondre, évidemment, mais j'ai peur que chaque seconde écoulée, un appel des Urgences brise ce moment. Je veux sincèrement qu'il me raconte tout, mais je ne peux le brusquer au risque de le voir s'enfuir. Fort heureusement le bipper ne bippe pas. Il reste silencieux, accroché à ma ceinture. Dans ma tête se passent tellement de choses, entre la bonne gestion des Urgences, des cas possibles qui pourraient arriver, des cas qui sont déjà arrivés mais que je ne dois pas oublier. La pizza, bon sang, j'ai faim! Et en plus l'infirmière a commandé à la meilleure pizzéria qui fait la p*tain de pizza aux fromages de la mort qui tue du pâté. Mais le plus important, c'est Edward, en face de moi. Et je dois me concentrer uniquement sur lui.

Aux opiacés qu'il me dit. Il reste vague. Les opiacés sont fabriqués à partir d'opium, c'est considéré comme un dépresseur, c'est à dire une substance qui ralentit l'activité du système nerveux central. C'est excessivement dangereux. Son action analgésique est si puissante qu'elle entraine une dépression du centre respiratoire, d'où le nom "dépresseur". Il ajoute, à mi-voix que ça fait "longtemps". Donc la quantité doit être hallucinante. Ah, le pavot, foutue plante. Dans les balkans, c'est un véritable fléau. Quand j'étais jeune, il y avait des champs entiers, bien connus de tous le long des routes. Même si ça vient désormais d'Afghanistan majoritairement. Est-ce que je me risque à lui demander pourquoi il est tombé là-dedans? Non. Parce que ce qui est fait est fait et ça ne sert à rien de le replonger là-dedans.

« … si… enfin… si j’arrive à devenir totalement clean… un jour, plus tard, est-ce qu’il sera possible que je réintègre le service ? »

Cette fois, mon regard est posé sur son visage, je le fixe, impassible, je dois le juger, c'est mon rôle après tout. Maintenant qu'il a dit ce qu'il avait à dire, même si ce n'étaient que quelques mots, au moins c'est sorti. Est-ce que j'ai besoin de plus? S'il veut me donner plus, oui, mais il a craché la vipère. Il est accro aux opiacés. Le pourquoi, le comment, ce n'est pas à moi de demander. Peut-être que je devrais. Mais il a fait un effort. Et puis en même temps... Je veux savoir. C'est important. On doit toujours savoir l'origine du mal, afin d'apporter la meilleure solution, le meilleur verdict et la meilleure manière de guérir. Les coudes sur les genoux, les mains jointes et les lèvres posées sur les phalanges, je reste ainsi une minute. Une longue minute totalement silencieuse qu'on aurait entendu une mouche voler.

- Avant de te répondre, je veux savoir pourquoi. Pourquoi cette descente. Pourquoi tu es tombé là-dedans. Considère ma question comme une punition, Ed'. Ce que tu as fait ou plutôt dans quoi tu t'es embarqué est impardonnable pour un médecin. Alors avant de te donner la sanction que je juge appropriée, je veux connaitre l'histoire derrière tout ça. Comment et pourquoi.


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04.11.23 15:45
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Edward Hammer
Ed avait espéré avoir une réponse franche, dans le sens où cela serait une réponse où Mark lui aurait dit que la drogue c’est mal et qu’une fois clean, il pourrait revenir. Mais là… C’était une vraie punition. Hammer se sentait terriblement mal. Pudique de nature, Edward n’était pas du genre à raconter sa vie et là… là…. Dans un état de grande vulnérabilité, Hammer était de toute façon incapable de s’opposer à une figure d’autorité. La voix brisée, Ed répondit doucement « [color=#009933]… ça va être compliqué et… long à expliquer… je ne sais pas… je ne sais même par où commencer. » Sa tête toujours tournée vers le sol, Ed avait les mains qui tremblaient. Ce n’était même pas le manque, c’était le trop plein d’émotion. « Je suis désolé. » Vraiment, il l’était. « Je n’ai jamais voulu faire de mal à quelqu’un. » Jamais. Ce n’était pas ce que Mark lui avait demandé, mais Ed avait la tête trop pleine et le cœur trop abimé pour bien structuré sa pensée.

« C’est pas arrivé d’un coup, je veux dire, j’ai pas voulu que ça se passe comme ça. » Il ramena ses mains de nouveau sur son visage. Edward se sentait pleurait énormément, mais à l’intérieur de lui-même. C’était comme si son visage était une façade, et de l’eau dégoulinait de l’intérieur. Il y avait tellement de larmes. « Je sais que c’est ma faute… j’ai pas d’excuse… mais j’ai toujours fait au mieux. J’ai toujours agi pour que les patients aillent bien. » Mais Edward n’avait jamais appris à prendre soin de lui. Et quelque part, se faire du mal était aussi le moyen de se faire payer tout ce qu’il avait pu raté par le passé. « Je suis désolé. » Encore une fois.

Ecrasé par tout ça, Ed’ s’enfonça sur sa chaise. Il sentait tellement nul. Il était tellement un connard. Sa gorge s’était serrée au point qu’il n’arrivait plus à parler. Il lui fallut reprendre plusieurs respirations pour réussir à se maitriser de nouveau assez pour agir. « Je… le début, le vrai début… C’est arrivé après la perte… de… enfin… un de mes yeux. » Chose que Mark pouvait être au courant, puisque Ed avait passé un certain temps en arrêt maladie, puis Hammer avait fini par avoir des restrictions dans le cadre du taff. Avec un seul œil, il y avait un certain nombre de choses dont il n’avait plus la capacité de faire, comme conduire, même si ce n’était pas impactant dans ce cas. Hammer n’en avait jamais parlé. C’était un sujet beaucoup trop sensible. En parler un peu plus le ferait s’effondrer. Le traumatisme était loin d’être passé. Peut-être que le chef de service avait eu connaissance de l’affaire – après tout, Edward avait bien été pris en charge sur Londres- mais ce n’était pas forcément le cas. L’urgentiste n’était jamais venu évoquer le sujet. Hammer ne se considérait pas comme handicapé et n’avait vraiment pas envie que ça se remarque. Pour lui, une fois la connaissance obtenue, il était impossible de voir autre chose qu’un trou béant dans son visage. La blessure le déshumanisait et lui faisait perdre son identité.

Edward remonta ses mains jusqu’à son cuire chevelu et commença triturer ses cheveux, à se les tirer presque. Il se voyait de l’extérieur. C’était ridicule. « J’ai pas arrêté les anti-douleur comme il faut, j’avais trop mal, c’était pas possible… » Ce n’était pas totalement vrai, mais ce n’était pas totalement faux non plus. Hammer souffrait de véritables douleurs fantômes. Elles étaient renforcées par le caractère particulièrement violent de l’origine de la perte de l’organe. Mais en expliquant les choses de cette manière, Edward n’était pas tout à faire sincère. Par ses relations et son historique, Hammer avait un accès très simple aux produits illicites. Ed’ avait déjà consommé de manière festive durant les fêtes étudiantes. « c’est la seule chose qui m’a permis d’aller bien, de pouvoir revenir travailler. Je me disais que c’était pas grave… je sais que c’est con, mais sur le moment, j’ai eu l’impression que c’était une solution. J’allais arrêté, c’était temporaire, juste le temps que les douleurs se calment. » Parce que c’était des douleurs à devenir fou, à se frapper la tête contre les murs. C’était des douleurs ignobles et d’une intensité rare. C’était avoir un bout de charbon ardent qui le brûlait de l’intérieur. C’était le genre de douleur à crever, littéralement. Hammer était passé par l’enfer.

« C’est après… après que j’ai vraiment… enfin commencé vraiment à consommer. » A ne plus pouvoir arrêter et en arriver là où il en était. Il s’était encore produit beaucoup de choses.
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« … ça va être compliqué et… long à expliquer… je ne sais pas… je ne sais même par où commencer. »

Et bien moi, j'ai tout le temps et il est hors de question qu'il se barre comme ça, sans que j'ai la moindre indication à ce que je lui demande. Je reste impassible, attendant la suite. Je ne vais pas non plus le presser de question. Il est fragile, je le sens, fébrile. Il pourrait tenter la fuite si on le pousse de trop. Enfin je pense. Et puis, finalement, il parle. Il est désolé? Il ne voulait pas faire de mal à qui que ce soit. Je pince les lèvres. Le seul à qui il a fait du mal, c'est lui-même. Bref, cela ne répond tout de même pas à ce que je lui ai demandé. Je veux savoir pourquoi il s'est lancé dans cette abhération et surtout comment.

Il se lance, dans un discours décousu, mais il se lance tout de même. Bon, si j'en crois ses dires, il est tombé là-dedans sans y faire attention. Il cache son visage dans les mains. J'attends encore et toujours la suite. A nouveau il annonce qu'il est désolé. Cela ne m'énerve pas. J'ai peut-être même plus pitié de lui qu'autre chose. Non, non, Mark, tu es son supérieur et tu vas devoir prendre une décision. Alors pas de sentiment. Pas de pitié, pas de colère. Juste de l'écoute et une certaine forme de clémence. Je dois rester neutre dans cette histoire. Pour son bien à lui, pour le bien de l'hôpital, que cela soit collègues ou patients.

« Je… le début, le vrai début… C’est arrivé après la perte… de… enfin… un de mes yeux. »

Oui, j'étais au courant de cela. C'était dans son dossier personnel et l'hôpital avait dû amménager un certain nombre de choses pour lui. Il n'en avait jamais parlé auparavant et je n'avais pas cherché à lui parler. La perte d'un tel organe est difficile à évoquer. Alors j'ai gardé mes questions pour moi-même. S'il en vient à parler aujourd'hui, alors que ce qui est en train de se passer est particulièrement tortueux pour lui, je dois reconnaitre qu'il fait un gros pas, un très gros pas vers moi. C'est un point que je dois garder en mémoire. Et puis, au lieu de s'en prendre à son visage, c'est sur ses cheveux qu'il s'acharne. Je lui dirais bien d'arrêter, mais il ouvre la bouche et je ne veux surtout pas le couper. Ca pourrait foutre en l'air cette confession qui a mis tant de temps à sortir.

« J’ai pas arrêté les anti-douleur comme il faut, j’avais trop mal, c’était pas possible… »

Quelques fois, cela arrive... Un esprit fragile et... c'est la descente assurée. A-t'il était bien suivi? Je ne sais pas. Je ne me souviens plus du nom du chirurgien... Mais en tout cas, cela ne m'étonne pas vraiment. Les chirurgiens ne sont plus ce qu'ils étaient. Tout est dans l'argent. Il y a toujours eu un fossé entre la chir' et tout le reste. Mon jugement est biaisé. Et puis, là n'est pas le sujet. Edward continue. L'auto-persuasion est difficile à gérer et il n'a pas réussi. Il a continué. Il ajoute qu'il s'est mis à consommer vraiment juste après. Après la fin des douleurs? Après que cela aille mieux? Encore une fois, je lui laisse quelques instants de répit, mon esprit analyse ce qu'il vient de dire. Peut il vraiment s'en sortir? Après tout, il a essayé seul et cela n'a pas fonctionné.

- Ensuite? Pourquoi tu n'as pas arrêté? Pourquoi tu n'as pas cherché à te faire aider? Je le laisse répondre, ce n'est qu'après que je continue mon "interrogatoire". Je veux savoir combien il prend et quand il prend. Je dois te demander tes doses et la fréquence.

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Et ensuite ? Pourquoi il n’avait pas arrêté ? Pourquoi il n’avait pas cherché de l’aide ? Trois question d’une grande simplicités mais implacables. Edward était incapable de répondre. Si cela était possible, il s’était encore un peu plus écrasé sur son siège. C’était difficile. Hammer se sentait plus vivre, il avait juste sa respiration, et son cœur qui prenait toute la place. Il se voyait toujours de l’extérieur. Ce n’était plus vraiment lui. Le doc eut besoin de temps pour respirer, pour essayer de se maitriser un peu alors que tout semblait être totalement hors de contrôle. Hammer était démuni, poussé jusqu’à ses retranchements. Edward était au bout de lui-même.

Une réponse, parce qu’il fallait bien une réponse. Alors difficilement, Ed’ expliqua « Je… je ne sais pas. » Enfin, si, au fonds l’urgentiste le savait très bien, mais on ne se libérait pas d’une stratégie de survie bien implantée en quelques heures. Hammer connaissait très bien les réponses, mais il n’avait pas envie de se dire cette vérité. C’était trop difficile. Edward avait comme stratégie inconsciente le déni, ce qui n’était pas le plus simple pour avancer, ni pour communiquer.

Hammer était perdu, beaucoup trop loin en lui-même pour se retrouver. A cet instant, ce n’était même pas que le médecin ne voulait plus se prêter au jeu, c’était surtout qu’il n’y arrivait plus. Edward se sentait trop mal. Son cerveau ne semblait plus vouloir fonctionner. Il n’y avait plus grand-chose à tirer de lui à cet instant. Pourtant, ce qui avait vraiment fait basculer Edward, c’était la perte de sa petite sœur et l’éclatement de sa cellule familiale, mais aussi de sa rupture peu après. Tout c’était enchainé, comme un effroyable domino du destin.

A la question de la fréquence et des doses, Edward ne répondit rien. Pour cela, Hammer était bien au courant de ce qu’il prenait, la faute peut-être à une sorte de déformation professionnelle. Ed’ avait tout de marqué dans un petit carnet. C’était un élément qu’il portait presque toujours avec lui, comme un portefeuille, où tout était annoté bien que codé. Donner une réponse à ces questions étaient trop humiliant, trop demandeur émotionnellement, trop… tout. D’un point de vu professionnel, Hammer était une personne fiable, à part pour ces retards. Mais là, d’un point de vue personnel, Edward n’était pas le meilleur… Noyé sous ses émotions, Hammer était totalement immobilisé.
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08.11.23 15:49
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Je pose une question. Simple. Pourquoi il n'a pas arrêté. Sa réponse qui met tellement de temps à sortir est simple aussi. Mais pas du tout celle que je veux. Il ne sait pas. Il semble totalement perdu. Dans ses pensées. Je sais que ce n'est pas facile pour lui. Il a fait déjà un pas immense en venant me parler et un autre pas exponentiellement plus immense en arrivant à dire ce qui n'allait pas. Je reconnais cela. Mais j'ai vraiment besoin de réponse et il faut le reconnaitre que je suis tout de même en colère. Aussi longtemps et... être potentiellement... enfin... Il n'y a eu aucun problème durant tout ce temps, du moins en corrélation avec une possible prise de drogue de la part d'un médecin, alors je ne peux pas le lui reprocher. Néanmoins, il aurait été préférable (dans un monde idyllique, je vous l'accorde) qu'il en parle dès le début de ses problèmes.

Il reste cette fois totalement coi quand je lui demande sa dose et sa fréquence. Il ne répond pas. Je soupire. Je l'ai perdu. Il doit errer quelque part dans la galaxie entre Saturne et Uranus. Pourtant, il fallait bien que ça sorte. Je me passe une main sur le visage. La nouvelle est bien difficile à accepter. Même si... Même si, au fond, je m'en doutais. D'après ce que disaient ses collègues, les infirmières qui voient tout, entendent tout, disent tout... Et même un patient... Mais le pousser dans ses retranchements, cela aurait été le contraindre à attaquer. Un animal quand il se sent pris au piège, il montre ses griffes. Et c'est notre instinct à toutes et à tous. Je ne voulais pas que Edward s'enfonce encore plus dans son mutisme. Ok, il fallait trouver un moyen de le faire parler... Parce que je demandais des réponses et j'aurai ces réponses! Croyez-moi.

- Ok, Ed'... Tu m'écoutes? Je tente de le faire revenir un peu sur terre, quitte à agiter la main devant son regard absent. Je vais te poser les questions, tu me réponds oui ou non, c'est tout. Ok?

Je prends quelques instants, le temps de remettre mes idées en place et surtout de trouver les questions appropriées qui ne le feront ni fuir, ni s'énerver, ni partir dans des mondes à des millions de kilomètres d'ici. Alors qu'est-ce qu'il a dit tout à l'heure. Addiction aux opiacées. Je pense qu'il a voulu minimiser.

- Tu as dit "opiacés". Seulement opiacés? ... Opioïdes? A chaque question j'attends un signe de la tête ou un mot prononcé. Codéïne? ... Morphine? ... GHB? ... Héroïne? Et puis je m'arrête quelques instants. J'ai vraiment pas envie de poser la suivante. Fantanyl? Bon, il a l'air de s'être arrêté avant d'attaquer le Fantanyl, ce qui est une bonne chose... Enfin, façon de parler. Oxycodone? ... Méthadone? ... Tramadol? ... Autre chose ?

Au moins, je savais déjà plus en détail. Je pose les mêmes sortes de question pour connaitre les quantités et le mode d'administration à savoir s'il se l'injecte, la fume ou je ne sais pas quoi d'autre. J'y vais lentement, sans chercher à le brusquer. Et enfin, je veux savoir où est-ce qu'il trouve de telle quantités.

- Est-ce que ça vient de la pharmacie de l'hôpital? ... D'un peu de l'hôpital et d'ailleurs? ... Est-ce que tu as volé quoi que ce soit à l'hôpital?

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10.11.23 16:17
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Edward Hammer
Edward était perdu, tellement perdu. Il avait perdu contact avec le présent, le réel, il était à sans vraiment être là. Il fallu un peu de temps pour qu’enfin son regard se fixe sur les doigts qu’agitaient Mark juste devant ses yeux. La vie de Hammer était foutu. Tout ce qu’il avait fait été balayé. Se dénoncer, c’était comme pressé le doigts sur la détente. Il n’y avait plus grand-chose à croire, plus grand-chose à défendre non plus. Hammer vivait dans les cendres. Si les yeux étaient le miroir de l’âme, alors les pupilles d’Edward étaient peuplés de décombre et de paillettes de combustion. Il y avait beaucoup de tristesse et de fatalisme, bien qu’il y ait une lueur d’espoir persistante. Si Hammer n'avait pas encore jeté l’éponge, c’est bien parce qu’il espérait au fonds de lui qu’il finirait par réussir. Quelque part, il espérait encore avoir le droit au bonheur un jour. Il était arrivé en enfer et continuait d’avancer.

Edward répondit doucement « Ok. » Cela serait plus simple de cette manière. « Opoïde ? » « Oui… » « Codéïne? » « Oui » « Morphine? » « … oui » Hammer en avait beaucoup consommé avec la blessure liée à la perte de son œil. « GHB? ...non » « Héroïne? » « Oui » C’était ce qu’il consommait le plus. « Fantanyl? » « Non. » « Oxycodone? » « ...Non » « Méthadone? » « [color=#009933]...non » « Tramadol » « ... oui » C’était arrivé quelque fois, rarement. « Autre chose ? » « non » Heureusement, Hammer pouvait répondre ça aujourd’hui. Il n’avait pas totalement basculé.

C’était déjà plus clair. Edward se sentait très mal. Parler n’était pas simple, bien qu’il sentait qu’un poids terrible était en train de s’enlever de ses épaules. Finalement, Hammer avait passé une bonne partie de sa vie à mentir et à cacher ce qu’il était. Il avait caché sa consommation, mais c’était aussi menti par rapport à son orientation sexuelle. Finalement, Edward en se connaissait pas vraiment. Entre ce qu’il était et ce qu’il aurait dû être, il y avait un tel faussé qu’il se perdait. Une des grandes sources de son mal être venait de là.

Edward consommait surtout par injection. Pour ce qui était des quantités, Hammer dû s’y prendre à plusieurs reprises, mais termina par prendre le carnet qu’il avait dans la poche intérieur de sa veste. Il se sentait pleurer alors qu’il donnait le carnet à Mark. C’était terriblement humiliant. Les doses que prenaient Ed aurait tué n’importe quelle personne n’étant pas habituée. Hammer était terriblement avancé dans le chemin de la dépendance. Il ne pouvait pas réussir seul à arrêter. Edward sentait que la sueur avait collé son haut au niveau de son dos.

Les yeux tournés vers le sol, Edward répondu simplement « ailleurs… » Hammer n’avait presque jamais rien volé à l’hôpital. Enfin, jamais rien pour lui. Une fois, Edward avait réussir à faire sortir une poche de sang, mais ça Hammer n’en pouvait pas en parler. C’était dans le cadre de son activité pour le réseau, si Edward en parlait, cela serait vraiment un arrêt de mort. Alors il répondit « Je n’ai rien volé. »
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09.12.23 21:43
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Markiyan Baran


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Ed est vraiment dans une sacrée galère. Je soupire, réfléchissant à ce que je pourrais dire pour l’aider, ou pour trouver un moyen de le faire parler. Bon, le plus simple, ce sont les questions auxquelles on peut répondre par oui ou non, alors tant qu’à faire, autant les lui poser, car je veux le fin mot de cette histoire. Donc… codéine, morphine, héroïne et tramadol… Bon, c’est un bien joli cocktail… Heureusement qu’il a dit non au fentanyl, il n’est pas si bête que ça. Ensuite, quand j’en viens aux quantités et à la fréquence, il a bien plus de mal à me répondre et il semble hésiter à faire un mouvement. Je le presse un peu plus, car j’ai besoin des réponses. Finalement, il me tend un carnet et sans un mot, je le prends pour commencer à le feuilleter. Je suis face à une liste, date, quantité… les pages sont noircies. Bon sang, il a pris tout ça ? C’est énorme ! Je referme le carnet, mais je le garde entre les mains. Parce que j’ai encore d’autres questions. J’ai besoin de savoir s’il a volé quelque chose à l’hôpital. Le où il se fournit en stup ne me concerne pas sauf s’il s’agit de l’hôpital. Je suis soulagé, mais pas rassuré quand il me dit qu’il se fournit ailleurs.

- Bien. Je ne t’aurai pas pardonné si tu avais volé quelque chose de l’hôpital pour ce genre d’usage.

Je me redresse, le carnet toujours dans une main, l’autre passe sur la mâchoire avant de venir frotter ma nuque. Ca fait une sacrée nouvelle à accepter et à devoir juger. Parce qu’en tant que chef de service, je n’ai pas d’autre choix que de juger les infirmiers et médecins qui travaillent pour ce même service. Je vais jusqu’à la fenêtre et je regarde quelques instants à l’extérieur, réfléchissant à la « punition » que je vais devoir lui infliger. Finalement, je reviens m’assoir, sans un mot, en face de lui.

- Ed… Ta décision de partir d’ici… Je ne peux pas l’accepter. J’ai besoin de tous les médecins disponibles. Si on passe outre tes… débordements, tu es non seulement un médecin, mais tu es un bon médecin. A nouveau je passe une main sur la mâchoire en soupirant. Je vais te proposer quelque chose… En fait, non… c’est pas une proposition, parce que je ne te laisse pas le choix. A l’issu de la garde de ce soir, on va chez toi, on prend tes affaires et tu vas venir chez moi. On va te sevrer. Je veux garder un œil sur toi. Si tu me mens, si tu reprends une dose aussi minime soit-elle, tu finiras derrière les barreaux et probablement que ton sevrage sera d’autant plus douloureux et plus jamais tu ne pourras exercer. Je lui montre son carnet en l’agitant un peu. Je garde ça en garantie. Je lui laisse quelques instants pour digérer l’information. Ca te semble approprié ?

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