« Henry, ce n'est vraiment pas sérieux, comme comportement. »
« Coin. »
Les mains sur les hanches, Gabriel Sullivan se tenait debout sous l'arbre multicentenaire du jardin de Kingsbridge, la tête levée vers les plus hautes branches. C'était tôt le matin, les premiers rayons de soleil venaient inonder doucement la cour intérieure et y réchauffer l'étang, et le responsable des lieux n'avait pas encore enfilé la tenue de son ordre. Il portait une simple paire de pantalons de training, un t-shirt, et il avait encore ses pantoufles aux pieds (des pantoufles pelucheuses en forme de canard, qu'un de ses paroissiens lui avait offert). Les cheveux en pétard, il n'avait même pas pris le temps de se coiffer, ou de prendre sa première tasse de café. Dès qu'il avait entendu les coin coin, il avait su de quoi il s'agissait. Pas encore, s'était-il dit en se précipitant dans le jardin. Et bien si, encore...
« Tu sais que j'attendais mieux de toi, j'aurais cru que tu avais compris après la dernière fois ! »
« Coin. »
Si Gabriel se targuait de parler aux palmipèdes, il n'avait jamais prétendu les comprendre pour autant; il fallait bien avouer qu'ils manquaient un peu de conversation, mais c'était après tout une des raisons qui poussait le pasteur à apprécier la compagnie de son ami à plume. Il n'était pas compliqué, il écoutait très bien, ne jugeait jamais personne...et avait juste l'étrange et fâcheuse tendance à se retrouver dans des situations inextricables. Comme d'être perché sur une des plus hautes branches de l'arbre et d'être trop paniqué pour en descendre tout seul, ce qui n'était vraiment pas naturel chez un canard.
Sullivan était d'abord allé chercher l'échelle dans la remise, mais elle ne lui avait pas permis de grimper assez haut. Les gourmandises dont Henry était féru n'avaient pas réussi à l'attirer plus bas non plus. Le canard oscillait entre un calme inexplicable et une panique qui l'était bien moins, et cancanait de temps en temps sur divers tons. Ma foi, Gabriel n'avait plus trop le choix : il avait appelé Lev. Il avait fait la connaissance du pompier quelques mois plus tôt, quand un déluge particulièrement violent avait causé une petite inondation de l'église ; Lev avait fait partie de l'équipe envoyée sur place pour constater les dégâts. Les deux hommes s'étaient tout de suite entendus, et s'étaient recroisés plusieurs fois par la suite...notamment parce que Lev avait la patience d'un saint lorsqu'il s'agissait de venir récupérer Henry du nouvel endroit improbable où il s'était retrouvé coincé. Au moins, aujourd'hui ce n'était que l'arbre, plutôt qu'une des tours ou le clocher...
« J'espère que tu es fier de toi ! »
« Coin. »
« Est-ce que c'est un coin contrit ? J'espère que c'est un coin contrit. Déranger d'honnêtes gens aussi tôt, franchement ! »
Ma fois, tous deux n'avaient plus qu'à attendre leur sauveur.
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19.08.19 11:18
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Gabriel&LevDuck tales, who-ho!
Étonnant pour vous peut-être à lire la suite, mais pour une fois, Lev ne se réveillait pas d'une soirée bien arrosée. Non. Il passait sa semaine à la caserne et se montrait plus sage dans ces moments. Il s'était même réveillé aux aurores, comme souvent, pour aller passer ses 40 premières minutes sur un tapis de course. De quoi bien mettre en route le corps, afin de se préparer à la suite de la journée. Après une bonne douche, il irait sans doute s'occuper de contrôler le matériel du camion qu'il avait à charge, jusqu'à ce qu'on les appels pour une urgence. C'était presque une routine bien huilée, ou presque, car les feux ou les situations sur lesquelles les pompiers pouvaient se retrouver, ne se ressemblaient jamais vraiment.
Mais alors qu'il sortait de sa douche, se frottant les cheveux pour les sécher rapidement, il attrapait son téléphone pour répondre à un appel. Le père Sullivan avait encore une fois besoin de lui. Son animal de compagnie, un canard - ce qui pouvait être surprenant - s'était à nouveau retrouvé à une hauteur difficilement atteignable pour qui n'avait pas l'échelle adéquate. Honnêtement, le jeune russe aurait pu en rire, car la situation s'y prêtait, mais il promettait à l'homme à l'autre bout du fil, qu'il serait rapidement sur place. C'était aussi le travail des combattants du feu d'aider les animaux en détresse. Et bien qu'il ait plutôt l'habitude d'attraper des chats dans les arbres, un canard le sortait un peu de l'ordinaire. Un canard qu'il avait fini par connaître, à force de venir le déloger des endroits les plus improbables qu'il avait décidé de visiter.
Et puis, Gabriel était un type plutôt sympathique, que Lev aimait bien côtoyer. Autant dire qu'il ne mit que le temps de terminer de s'habiller, d'alpaguer un collègue et le camion était en route pour l'Eglise. Pas besoin de mettre les feux bleus, ce n'était pas une urgence, ils discutaient tranquilles en roulant, avant de finalement arriver à destination. Bajanov sautait de la cabine, pour aller saluer l'homme de Foi, tendant une main franche, tout sourire, comme souvent, son casque sous un bras.
- Alors Padre, cet animal vous mène encore la vie dure? Remarquant alors le look de ce dernier, ses yeux brillant un instant d'amusement. On va le récupérer rapidement, vous en faites pas.
Le binôme du pompier déployait déjà la grande échelle, qui permettrait d'atteindre les plus hautes branches de l'arbre où se trouvait le palmipède.
Les journées étaient plutôt tranquilles à l'église de Kingsbridge, ces temps-ci. Remarquez, c'était souvent le cas, et c'était même quelque chose qui arrangeait plutôt bien Gabriel Sullivan. Il avait toujours considéré sa charge comme un havre de paix en des temps troublés, et il faisait de son mieux pour qu'elle le reste, et pour quiconque pouvait en avoir besoin. Quitte à des fois devoir composer avec des figures qu'on aurait pu considérer comme peu reluisantes, mais qu'il n'allait nullement jugé, l'ayant été lui-même. Toujours est-il que les matinées qui n'étaient pas un dimanche ou un jour de célébration particulière étaient souvent d'un calme plaisant, appelant à la contemplation et à la sérénité. Souvent, on y découvrait des formes endormies sur les bancs, des gens sans toit à qui Gabriel permettait toujours de passer la nuit dans l'église. Et il y avait toujours des cafés et des donuts pour celles et ceux qui ne disaient pas nom à un petit-déjeuner...
C'était donc un matin comme tant d'autres, qui voyait notre pasteur se retrouver en pantoufle dans le jardin. Au moins ne portait-il pas son bon vieux peignoir élimé, qui se trouvait au lavage. Il s'y sentait bien, dans ce peignoir ; il aura sermonné dedans s'il avait pu. Mais aussi peu orthodoxe qu'il soit, il se devait bien de faire preuve d'un minimum de décorum... Enfin, pour le moment, il n'avait pas besoin de son col blanc, et le prochain sermon ne serait que dans quelques jours. Pour l'heure, il n'avait rien de prévu de particulier, si ce n'était assurer l'entretien quotidien des prémices de l'église, un peu de jardinage...et convaincre un certain canard récalcitrant de descendre de son arbre. Ce qui pouvait se révéler être une tâche ardue même pour les fidèles les plus convaincus ! A croire qu'il fallait un miracle...
Et ce miracle arrivait justement, pénétrant dans le jardin avec son casque sous le bras, son charmant sourire sur le visage. Sullivan lui sourit en retour, et serra la main tendue, avant d'afficher un air d'excuse contrite : « Lev ! Merci d'être venu. Encore une fois, je suis désolé, mais je ne sais plus quoi faire... J'espère que cela ne va pas trop prendre de ton temps... »
La bonne volonté de Lev et sa force tranquille avaient séduit le pasteur dès leur première rencontre, et il avait rapidement appris à apprécier le pompier, qui devait avoir...et bien, une patience d'ange ! Gabriel ne connaissait pas beaucoup de monde qui se serait ainsi déplacé à répétition pour un simple canard, qui plus sans jamais se plaindre et en gardant toujours le sourire.
« J'ai essayé avec mon échelle, mais elle ne va pas assez haut. » Il désigna d'un geste l'échelle de jardin, puis salua le partenaire de Lev, qui s'appliquait à installer la leur, bien plus impressionnante. Et sans doute bien plus sûres aussi : celle de Gabriel avait connu des jours meilleurs, et branlait un peu...
« Parfois j'ai l'impression qu'il ne s'en rappelle qu'un jour sur deux ! Et le pire, c'est que je crois bien qu'il a grimpé là-haut plutôt que d'y voler ! Je ne sais pas comment il fait... »
De sa branche, Henry observait placidement les humains qui s'activait en-dessous, ne donnant pas un seul instant l'air de réaliser qu'ils s'activaient ainsi pour lui.
« Ça me fait plaisir de te revoir ceci dit, il faudrait que ce soit aussi dans d'autres circonstances. » ajouta joyeusement Gabriel. C'était vrai quoi, un canard, ça ne devait pas être la seule raison de croiser quelqu'un d'aussi sympathique !
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06.10.19 12:46
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Gabriel&LevDuck tales, who-ho!
Lev ne voyait pas pourquoi il lui faudrait tirer la gueule, alors qu'il faisait son boulot. Et puis, c'était plus cool de s'occuper d'un canard, que de devoir éteindre un feu qui avait violemment pris dans une maison. La peur faisait partie de son travail, il connaissait les risques à entrer à l'intérieur pour éteindre les flammes qui mangeaient tout sans s'arrêter, il avait eu des collègues gravement blessés, morts, c'était aussi ce qui faisait le quotidien de son boulot. Heureusement, ce n'était pas souvent. Le but était bien de rentrer sain et sauf. Alors bon, monter sur une échelle pour sauver un animal, c'était plutôt la partie cool de tout ce bordel. C'était plus plaisant encore, quand les propriétaires étaient des gens sympas et pas trop stressés, ce qui était le mieux.
- Y a pas de souci Padre. C'est aussi mon taff de m'occuper de ces récalcitrants. Levant la tête pour voir le canard sur son arbre, surpris des paroles de l'homme de Foi. Vraiment? Il utiliserait son bec pour grimper?
Soyons honnête, Bajanov était réellement amusé et avait une envie de rire assez flagrante. C'était tout le côté fun de son travail, se retrouver dans des situations parfois bien cocasses et pour le coup, ça l'était! Entre la dégaine de son interlocuteur et le pourquoi de sa venue. Une matinée qui commençait plutôt bien, aux yeux du jeune pompier.
- Vous allez surtout finir par vous cassez une jambe si vous continuer à utiliser cette échelle. Tout en pointant du doigt le fameux objet. Vu son état.... vous devriez faire une collecte pour pouvoir vous en payer une nouvelle.
Autant que les bonnes ouailles du coin, aident un peu leur prêtre, non? Il se souvenait à quel point, en Russie, le pope amassait masse cash. Enfin... fallait dire aussi qu'il bossait pour la Famille, ça aidait à s'en foutre plein les poches et ce n’était clairement pas l’Église qui allait cracher sur la corruption et la protection qu'offrait les mafieux. Il savait qu'avec le Père Sullivan, c'était bien différent. Encore une raison d'apprécier le gaillard.
- C'est une invitation Padre? Fit-il avec son petit air taquin et charmeur, ouais il ne pouvait pas s'en empêcher, c'était bien sa façon de faire. - Lev!
Ce dernier tourna alors la tête, pour voir que l'échelle de secours était mise en place.
- Ah, on va pouvoir y aller.
Il posait alors son casque sur la tête et se frottant les mains, il attrapait les gants à sa ceinture pour les mettre et grimpait alors à l'échelle, avec l'agilité d'un singe. On voyait bien l'habitude de ce mec à faire ça. Fallait bien avouer qu'ils ne se tournaient pas les pouces en caserne et que les exercices étaient quotidiens. Surtout avec leur capitaine. Il arrivait alors à hauteur de l'animal.
- Alors Henri, t'as envie de te voir pousser des moustaches? Attrapant avec délicatesse le palmipède, le plaçant sous l'un de ses bras, comme avec son casque juste avant, pour ensuite redescendre tranquillement. La bête dans ses bras ne bougeait pas d'une plume, comme s'il appréciait le voyage.
Lev revenait alors vers le propriétaire. Le lui tendant.
- Vous l'avez fait baguer au moins? Qu'on puisse le retrouver si un jour il décide d'aller voir ailleurs?
Ouais, même si le père Gabriel le tutoyait, lui avait un peu de mal à rendre la pareille, peut-être parce qu'il était de service ou peut-être que les lointains souvenirs de son éducation l'en empêchait.
Henri était un canard heureux. Du moins en donnait-il toujours l'impression. Il fallait bien avouer que sa vie n'avait rien de terriblement compliqué. Il passait la plupart de son temps à barboter tranquillement dans sa mare, et le petit jardin était l'entièreté de son domaine. Quand il ne nageait pas en rond avec une passion qui défiait l'entendement, il trottinait entre les fleurs et les buissons, laissant échapper de temps en temps ce qui avait tout l'air d'un cancanement de bonheur. L'oiseau faisait un compagnon agréable, à la présence duquel Gabriel s'était rapidement habitué. C'était fou comme la simple compagnie d'un animal pouvait vite devenir inestimable. Et inestimable, Henri l'était, à sa façon.
« Il y a tant de bestioles que ça qui se retrouvent coincé dans les cimes de la cité ? » demanda Gabriel, curieux. D'un certain côté, peut-être bien que ces appels n'étaient effectivement pas les plus désagréables. Après tout, mieux valait un chat sur un échafaudage...ou un canard dans un arbre qu'un feu en train de ravager la façade. « Je ne saurais pas dire. Il s'arrange toujours pour grimper quand personne ne le regarde. J'imagine qu'il pourrait s'envoler, mais parfois je me demande vraiment s'il sait comment on fait. »
A vrai dire, le pasteur n'avait jamais vu l'animal voler, aussi loin qu'il s'en souvienne. Henri semblait terriblement terrestre, quand il n'était pas d'humeur aquatique. Quelque part, l'imaginer en plein vol semblait presque incongru, bien que techniquement il dût en être capable. Bah, il était peut-être timide ; ce qui était sûr, c'était qu'il n'avait pas le vertige.
« Oui, je ne sais pas pourquoi je persiste à l'utiliser... Elle fait partie des meubles, j'imagine. Ce n'est pas le truc qui passe en premier dans le budget, mais il faut dire que c'est un danger que peu d'hommes d'églises courent en général, je ne crois pas que les canards font partie du décorum. Et puis il y a plus important pour les collectes. »
Ceci dit, le pompier avait raison, il était temps de remplacer l'objet. La bourse de Gabriel n'était pas aussi serrée qu'il ne pouvait pas se le permettre. D'autant qu'il n'était pas particulièrement dépensier en général. Et puis il n'avait pas envie d'appeler une fois les secours parce qu'il gisait sur le sol, une jambe ou un bras cassé.
« Pourquoi pas ? » réagit-il sur le sujet de l'invitation. L'idée l'amusait assez, dans le bon sens ; il y avait perspective bien plus désagréable. Il s'écarta sur le passage du collègue de Lev, qui apportait l'échelle, certifiée plus assurée que celle de l'église. Sullivan observa l'intervention avec intérêt, comme chaque fois. Les geste du pompier étaient précis et assurés, témoignant de la force de l'habitude et d'une discipline certaine. Ainsi coincé sous le bras de son secouriste, le canard avait l'air particulièrement heureux, du moins autant qu'un canard pouvait l'être. Peut-être bien qu'il appréciait le voyage, au point d'en faire une affaire répétée...
« Je n'y ai jamais vraiment pensé. Henri n'est pas vraiment mon canard, il reste son propre maître. Si l'envie lui venait d'aller voir ailleurs, ma foi...qui serais-je pour l'en empêcher ? Mais quelque chose me dit qu'il n'est pas si aventureux, malgré ses escalades. » Il réceptionna le canard, qui hocha la tête d'un air satisfait. Gabriel le gratta derrière la tête, avant de le déposer au sol. En quelques pas, l'animal rejoignit la mare, où il se mit à flotter d'un air extrêmement satisfait.
« Merci. Comme toujours, tu es efficace. Vous aussi. » Il sourit à Lev, hochant la tête à l'attention de son collègue. Lev et Gabriel se connaissaient depuis un certain temps maintenant, grâce à Henri, mais il continuait de sentir une certaine réserve de la part du pompier, et il était curieux de voir s'il pouvait arriver à la dépasser.
« Je promets de mieux le surveiller, à l'avenir. Du moins, s'il m'en laisse l'occasion. Il va nous falloir autre chose qu'un canard pour continuer de nous croiser, tout de même! »
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09.11.19 11:52
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Gabriel&LevDuck tales, who-ho!
- Plus qu'on pourrait le croire, en effet. Mais les animaux à plumes, canards, cygnes ou autre, on les aide plus à traverser les routes avec leurs petits, qu'on ne les récupère sur les arbres. C'est le vôtre qui est un spécimen à ce niveau. Fit alors Lev en réponse à la question du prêtre. Il aimait bien ce genre de contact à la population, sauver un animal c'était moins stressant - enfin tout dépendait de la situation de l'animal, bien entendu -. Mais je dois vous faire une confession. On sort de moins en moins pour les chats dans les arbres, après tout, avez-vous déjà vu un squelette de chat dans les cimes? Pas vraiment hein. Amusé.
Bah oui, les félins avaient toujours un moyen de descendre au final, ils ne mourraient pas en haut des arbres. Ils étaient juste un peu flemmard parfois. Mais la volonté de redescendre était toujours la plus forte. Un peu comme ce canard qui sans aucun doute, pouvait utiliser ses ailes pour revenir sur le plancher des vaches.
- En effet... surtout qu'il pourrait s'envoler pour revenir dans sa mare. Levant légèrement les mains toujours tout sourire. Ah mais vous faites ce que vous voulez de votre argent Padre, moi je dis ça pour vous éviter un accident hein. Si la prochaine fois, on doit faire venir l'ambulance, ça va vous coûter bien plus cher que l'échelle. Oui, mieux valait lui éviter un séjour non-désirable. HA ha! Ok ok, alors je vais considérer votre invitation.
Oui, Lev continuait d'être taquin. Il l'appréciait bien ce mec, il avait une sorte de façon de voir la vie qui l'amusait, pour ne pas dire autre chose. Ne se moquant pas du côté religieux de l'homme, qu'il respectait, tant que ce dernier ne lui imposait rien. Bien entendu. Et puis, il fallut aller attraper ce foutu volatile. Qui se laissa faire avec une docilité exemplaire. A la question sur le baguage de la bête, Gabriel eut une réponse somme toute... ecclésiastique.
- Comme vous voulez, vous connaissez mieux Henri que moi. Lui ne faisait, encore une fois, qu'une proposition pour lui faciliter la vie. Il risque de vous manquer s'il disparaît. Enfin il n'allait pas insister non plus.
Le collègue faisait un petit mouvement de la tête à l'homme d'Eglise quand ce dernier les remercia, le russe, lui, gardait son sourire.
- Pas d'problème. Faut dire qu'il est plutôt cool à se laisser faire. Il observait l'homme et l'animal, comme si une vraie complicité s'était créée entre eux. Faudra m'expliquer un jour comment vous avez pu l'approcher ainsi. Le canard donnait vraiment cette impression d'apprécier l'humain qui s'occupait un minimum de lui.
La dernière remarque de Sullivan ne manqua pas de faire rire notre pompier.
- Vous y tenez à me voir hein, mais sachez une chose Padre, je ne suis pas du genre à être convaincu à venir à l'Eglise tous les dimanches pour écouter un sermon. Chuis du genre à apprécier le péché, sous pas mal de formes. Autant être honnête avec lui. Mais si ce n'est pas pour tenter d'amener une nouvelle brebis à votre bergerie et que vous avez une bonne bouteille, je suis votre homme!
Quoi? Comme on le disait toujours, Bajanov n’était pas compliqué, pas farouche et plutôt ultra sociable. Il serait curieux de découvrir un peu plus quel était l'homme qui se cachait sous la bure.
