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[CLOS] Une petite soirée tranquille? Ft... Sasha!
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Helen Richards
Depuis son agression, la procureure n'avait guère eu de moments de répit. Il est vrai qu'elle s'était jetée corps et âme dans le boulot. D'une, pour tenter d'oublier ce qu'il lui était arrivé, et de deux pour essayer de retrouver qui avait bien pût fomenter un tel attentat contre sa personne ou sa position... Pour l'instant rien de concret ne semblait ressortir de l'enquête. Que ce soit la sienne ou celle de la Strike qui avait l'affaire en charge.

Les rares moments qu'elle avait eu de libre depuis, elle avait fait en sorte de sortir autant qu'elle le pouvait. A la fois pour se changer un peu les idées et tenter de se détendre, mais aussi pour faire en sorte d'être entourée au maximum. Au milieu de la foule, et d'une flopée de potentiels témoins, elle se sentait moins vulnérable, peut-être à tord du reste...

Mais bref, c'était le premier soir où elle rentrait de bonne heure chez elle, pour une soirée au calme parmi les siens à Queensdale. Ce jour là, elle avait donc quitté le Guild' bien plus tôt qu'à l'accoutumé, et après un crochet pour faire quelques courses alimentaires, elle avait rejoint son appartement londonien. En ce tout début de soirée, le quartier de Queensdale était calme, comme souvent d'ailleurs. Les gens étaient plutôt affairés à la préparations des fêtes de fins d'année qui arrivaient à grands pas.

Flanquée de ses trois chiens, Helen s'était enfermée à double tour, et avait même enclenché l'alarme. Ce qu'elle ne faisait habitellement pas si tôt avant son agression, surtout quand son mari n'était pas encore rentré. A présent quiconque essayerait de pénétrer dans son antre sans son autorisation serait reçu comme il se doit! Car comme de bien entendu la Police locale avait reçu quelques recommandations spéciales, même si le quartier, huppé il va sans dire, était déjà sous bonne protection.

La magistrate posa ses courses dans la cuisine, et commençait à ranger ses achats quand le fixe de la maison sonna. Immédiatement, Helen se figea. La dernière fois qu'elle l'avait entendu sonner, c'était la veille de son enlèvement, et cela fit remonter tous les souvenirs qu'elle s'échinait à enfouir au fond d'elle depuis des jours. Au bout de trois sonneries, le répondeur se mit en route.
La phrase familière enregistrée en chœur par Mike et elle se fit entendre.
- Nous ne sommes pas là, mais vous pouvez laisser un message après le... -BiP!- fit l'appareil prêt à prendre le message.
- Je te rappelle sur ton portable, ma puce. Déclama enjoué son mari.

Moins de cinq secondes plus tard, le mobile de la magistrate sonna à peine qu'elle décrochait déjà, puisqu'elle savait que c'était la suite logique.
- Bonsoir, chéri.
- Salut mon coeur. Je viens d'appeler à la maison, tu n'es pas encore rentrée? La voix de son mari, même s'il essayait de le cacher était un rien inquiète. Evidemment, Helen le releva de suite, et elle tacha de paraître le plus détendue possible quand elle lui répondit.
- Si, si excuse-moi, je rangeais les courses et je n'ai pas été assez rapide pour répondre. Demi mensonge.
- Y'a pas de mal. Cette fois-ci, on entendait un sourire dans la voix de sa moitié. Il était audiblement rassuré.
Immanquablement, Helen sourit à son tour. L'incident précédent presque oublié.
- Tu rentres bientôt? Je vais te faire ton plat préféré...
- Chouette, un pizza!
- Grand nigaud!
- Quoi!?!! C'est pas ça? Les deux partirent à rire. Incident oublié. Plus sérieusement, je ne pense pas pouvoir rentrer de bonne heure comme prévu. Navré. Buckingham a changé sa commande au dernier moment, et je dois dégoter l'impossible pour demain midi. Autant te dire que ce n'est pas gagné. Mais je tente le plan B si tôt que je raccroche, avec un peu de chance...
- Tu sais bien que le plan B ne fonctionne jamais.
- J'ai un plan C, au cas où...
- Tant mieux. Fais vite.
- Promis!
- Oh! Sonne en rentrant, j'ai mis l'alarme...
- Ok, tu fais bien de me le dire! Autant ne pas affoler les voisins et faire rappliquer la cavalerie pour rien!

Ils raccrochèrent simultanément, le coeur un peu lourd, chacun de leur côté. Ils avaient hâte de se retrouver pour leur soirée, qu'ils espéraient -éperdument- des plus banales.

Comme Helen ouvrait "leur" placard pour ranger un paquet de riz, les chiens rappliquèrent en deux secondes chrono. Elles les avaient même presque oubliés tant ils étaient calmes depuis leur arrivée. Ils se pointèrent juste devant elle, et s'assirent côte à côte, immobiles. Seule leur queue balayant frénétiquement la carrelage de la cuisine trahissait leur immense impatience. Helen sourit à cette image banale de son quotidien.
- Ok, ok. Message reçu 5 sur 5! Les chiens se mirent à trépigner comme jamais, attendant leur pitance.

Trois gobelets de croquettes atterrirent dans les trois gamelles alignées. Flint doubla la cadence de ses trépignements. Daisy se coucha tel un sphinx, puis posa sa tête au sol entre ses pattes avant, avec un regard exprimant toute la misère du monde à faire craquer le pire monstre désintéressé. Et Whisky inclina la tête attendant le mot magique avec grande attention.
Le Go! habituel fusa et les trois clébards se jetèrent comme un seul hom... chien sur leur ration.

Flint finit le premier et de loin, les deux autres mirent une bonne minute de plus et repartirent vers leurs coussins au salon tout tranquillement, tandis que le plus nerveux de la bande finissaient de récurer les trois gamelles avec application. Des fois qu'une croquette soit bien cachée. Il finit par rejoindre ses deux comparses sous le sourire amusé de leur "mère" qui se mit au fourneau.

Au menu pour les bipèdes, poêlée de poivrons à la tomate et au tofu fumé, accompagné de riz blanc. Mike étant végétarien, et Helen s'y étant parfaitement habituée avec les années, ils se régaleraient comme d'habitude.

Le plat mijotait tranquillement. Helen était montée prendre une douche et avait passé une tenue plus décontractée. A savoir un leggings noir en partie caché par une chemise d'homme blanche qui avait sans doute connu des jours meilleurs, et à demi boutonnée.
Après un détour par la cuisine pour surveiller le repas, et baisser le gaz, la procureure avait rejoint le salon et s'était posée dans son fauteuil préféré pour lire son courrier, après avoir craqué une allumette sur la flambée que Mike avait préparée le matin même. Le bois prit feu en un rien de temps. Il avait un vrai don pour ça.

En moins de cinq minutes, la pièce était baignée d'une douce lumière que relevait un simple lampadaire au dessus de la femme qui ouvrait sa deuxième enveloppe sans regarder ce qu'elle faisait. Ses yeux s'étant perdu dans les flammes qui réchauffaient déjà bien l'atmosphère du salon. Flint avait d'ailleurs migré de son coussin et s'était étalé de tout son long devant l'âtre.

Un certain laps de temps s'était écoulé. Helen n'aurait su dire combien exactement. Un bon quart d'heure en tout cas, elle contemplait toujours le spectacle du bois qui rejoignait doucement mais surement l'état de cendres, quand on sonna à la porte.

Les chiens se redressèrent d'un bon, et guettaient la réaction de leur maîtresse. Tout sourire, Helen se leva pour rejoindre l'entrée, désamorçant l'attention des chiens. Les deux plus âgés firent mine de se rendormir, tandis que Flint s'étirait près à saluer son deuxième humain préféré.

Totalement confiante, la magistrate désactiva l'alarme, et déverrouilla la porte tandis qu'elle commençait sa phrase.
- Tu as fait drôlement vite finalement, dis d...

Alors ça, pour une surprise!

Helen Richards
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21.12.19 0:03
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Helen & Sasha

Je cours…
Je ne sais pas où mais je cours…

J’avais joué la fière face à Anton, j’avais refusé son offre, je lui avais même claqué d’une certaine façon la porte au nez. Mon plan avait fonctionné parfaitement, j’avais vu son air se décomposer, déçu, pensant certainement que je m’étais servie de lui toutes ces dernières années. J’avais tenu bon même si tout mon être me criait d’accepter son offre de me prendre en compagne mais j’avais fermé mon esprit, je m’étais recouchée et je l’avais laissé partir. Je ne désirais pas qu’il se mette dans une situation de faiblesse à cause de moi, il avait encore tout à prouver chez lui et craquer pour une petite fille de joie sur un coup de tête était une mauvaise idée. Je n’aimais pas la bratva mais elle était devenue ma famille et je savais bien que les autres familles étaient bien pires que celle à qui mon allégeance allait. Que je l’ai décidé ou non. J’avais donc coupé court à toute conversation et je m’étais mis en tête que je pourrais m’en sortir. Comme toujours. Ca faisait des années que je le faisais ainsi alors que pouvait-il se passer de pire ? J’avais négocié avec le chef de la famille pour prendre encore quelques jours à la sortie de l’hôtel Rosewood. Cela m’avait été accordé mais bien entendu les hommes de Markov ne l’entendaient pas ainsi et les filles ne prendraient jamais sur elles de dire qu’ils ne respectaient pas les ordres alors ils en abusaient souvent.

J’avais donc été sortie de mon appartement manu militari pour reprendre le travail. J’avais eu beau dire que j’avais l’accord du chef les hommes n’en avaient rien eu faire, j’étais en train de leur faire perdre de l’argent et ça les énervait. On m’avait donc jeté sur le trottoir pour reprendre « ce que je faisais le mieux ». J’avais pris sur moi, j’avais fait signe aux filles que tout allait bien et j’avais arpenté le quartier comme je l’avais fait pendant des années. Mais tout avait changé, le moindre bruit me faisait sursauter, je ne pouvais passer près d’une ruelle sans être prise d’une peur panique. Ca me rappelait cette nuit là, cette main qui était sortie de l’ombre pour m’attirer dans une ruelle, me frapper et avait commencé à m’égorger avant qu’un homme arrive. Et s’il finissait le travail ? Après tout j’avais entendu sa voix, je pouvais dire que c’était un homme qui m’avait attaqué. J’avais eu le temps de voir ses yeux, de sentir toute sa noirceur…

J’ai tenu quoi… dix minutes…. Vingt peut être avant que la peur ne m’étreigne trop pour que je ne pète pas un câble. J’avais suivi un client dans une autre rue et soudainement je m’étais mise à courir. Je ne sais même pas dans quel sens, c’était irraisonné et débile, j’en suis même tombée, ne voyant pas que mon téléphone s’éclatait au sol, laissant là le dernier espoir de pouvoir joindre quelqu’un. Je courrais juste pour échapper à ce qui hantait mon esprit et que je ne pourrais jamais fuir de toute façon mais c’était ainsi. Je suis tombée plusieurs fois, j’ai abimé les bandages de mes mains, défoncé mes fringues mais j’ai couru. Loin… Jusqu’à ce que je sois assez vide pour réaliser que je venais de faire la plus belle connerie de ma vie… Comment est ce que j’allais justifier que j’avais laissé un client en plan alors qu’on était déjà venu me chercher chez moi ? Comment j’allais justifier de m’être barrée comme ça et puis je n’avais même pas moyen de joindre Anton pour m’aider. Le voulais-je d’ailleurs ? Je lui avais claqué la porte au nez alors comment revenir aujourd’hui ?

J’ai erré un long moment, essayant de me repérer avant de comprendre jusqu’où j’ai couru. Les belles maison et immeubles me rappellent une adresse que j’ai entendue quelques semaines plus tôt lorsqu’on était rentré toi et moi après une soirée particulièrement agréable. Tu avais voulu me déposer en taxi, donnant ton adresse et je t’avais laissé me jeter quelque part. Je ne désirais pas que tu viennes jusqu’à chez moi pour que personne ne sache que nous étions en contact. Aussi bien pour toi que pour moi. Mais ce soir…. Est ce que je peux vraiment me permettre de venir te demander de l’aide ? Et quelle aide peux-tu bien m’apporter ? Est-ce que vraiment je ne vais pas te créer de soucis ? Sans m’en rendre compte mes pas me dirigent vers chez toi quand même et je reste quelques instants devant la maison avant de me dire que je vais attirer l’attention ainsi. Tu as su être une amie le temps d’une soirée, peut être que tu sauras aussi l’être ce soir ? Je finis par franchir les derniers mètres jusqu’à la sonnette et appuie. Je reconnais l’aboiement de Flint et cela me fait légèrement sourire avant que tu n’ouvres la porte. Je ne ressemble à rien. Je suis trempée, les vêtements tendancieux d’une pute abimés par ma course aléatoire dans Londres. Je tiens un de mes bras, m’étant fait mal en tombant, mes bandages aux mains ne tiennent plus, celui à mon cou est visible car mon foulard a glissé. « Salut… » Je tente un sourire mais franchement il est plus douloureux que vraiment rassurant. « Je… » Alors… Je sais même pas quoi faire en fait… Les yeux dans le vague je finis par faire, les larmes aux yeux car je suis terrorisée : « Je… Je veux pas te créer de soucis mais… Je ne sais pas où aller et…. » Et je fonds en pleure.

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“J'aimerais savoir peindre un cri comme Bacon, ou bien la peur, ce quelque chose qui me fige et me rend si vulnérable. Peindre la peur si précisément que je puisse la toucher, et ainsi la rendre inopérante, l'effacer, l'annuler de ma vie. ”(Tahar Ben Jelloun // beerus)
Une petite soirée tranquille
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29.12.19 18:21
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Helen Richards
D'enjouée, l'expression de Helen se défit totalement. Devant elle, Sasha. Enfin ce qu'il en restait! La pauvre enfant était dans un état. Tout juste si la magistrate la reconnaissait.

D'un coup, toutes les pièces du puzzle se remirent en place. Les phrases du dernier rapport concernant "Jack" faisant corps sous ses yeux. Elle avait bien lu que la dernière victime se prénommait Sasha, mais à aucun moment elle n'avait fait le lien. Bien entendu, en lisant le prénom, elle avait pensé rapidement à sa rencontre de l'autre soir, mais jamais elle ne s'était attendu à une telle surprise, et qui plus est, débarquant à son domicile personnel.

Pour autant, le spectacle la toucha au plus haut point, tant son amie semblait dans un état de détresse pas possible. Helen ne prit en compte ses paroles que lorsque la jeune femme éclata en pleurs, ce qui eut le mérite, si l'on peut dire, de faire revenir la procureure à la réalité.
- Grand dieu, Sasha! Même si c'était le cadet de ses soucis, instinctivement Helen regarda dans la rue, mais dans ce quartier tranquille, pour l'heure, il n'y avait personne. L'ainée invita d'un geste de la main la jeune femme à entrer, n'osant pas la toucher de peur de lui faire mal. Ne reste pas là, entre, trésor.

Ca lui faisait vraiment mal de voir Sasha ainsi. Sans parler de sa tenue qui cette fois levait tout doute, si doute il y avait encore dans son esprit à cet instant. Non, c'était plus les blessures, son état général qui fendait le coeur d'Helen.

Flint arriva pleine balle et commença à vouloir aboyer. Le cri qu'il poussa, pour qui côtoyait les chiens un tant soit peu, semblait vraiment emprunt de surprise. Il n'en poussa qu'un du reste. Il s'approcha alors, voulant renifler l'intrus qui n'était visiblement pas son deuxième humain préféré.
- Flint, va coucher, c'est pas le moment!

Les deux autres chiens arrivaient à leur tour, étonnés de toute cette agitation. Un regard de leur maitresse, et ils restèrent tous à distance, mais visiblement curieux.

Posant doucement sa main sur l'épaule de Sasha, Helen l'invita à avancer tandis qu'elle refermait la porte derrière elles, rapidement. Enclenchant à nouveau l'alarme machinalement, mais aussi un peu comme si elle pouvait ainsi empêcher le mal de poursuivre sa protégée.

Même si elle était bouleversée et qu'elle mourrait d'inquiétude de savoir ce qui lui était arrivée, la magistrate reprit un peu le dessus, et tenta de ne pas brusquer la jeune femme.
- Calme toi ma chérie, tu es en sécurité ici. Entre, viens te réchauffer un peu près du feu.

Mille questions lui venaient à l'esprit et Helen devait se faire violence, d'une pour paraitre calme, et aussi se refréner dans son entrain à vouloir savoir ce qui s'était passé, et ainsi peut-être soulager une partie des peines de son amie.

En face, la petite entrée donnait sur un escalier qui disparaissait en spirale vers l'étage. Sur la gauche, la cuisine qui s'ouvrait sur une courette intérieure, et à droite une grande pièce faisant office de salon salle à manger où trônait une grande cheminée à foyer ouvert qui donnait à la pièce une ambiance chaleureuse, au propre; comme au figuré.

La maîtresse des lieux hésita à allumer, mais elle se dit que ça risquait d'être un peu agressif pour Sasha. Elle s'abstient donc.
- Fais comme chez toi. Tu veux quelque chose?

La question lui semblait tellement dérisoire, vue la situation. Mais le but était de ne surtout pas la chambouler plus que ça, et la mettre en confiance un minimum maintenant qu'elle se trouvait à l'abri.
Helen Richards
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29.12.19 19:29
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Helen & Sasha

C’est ridicule. Je n’ai pas pleuré comme ça depuis des années, depuis que j’ai été mis au travail en même temps que ma mère. J’ai rapidement appris que les pleurs ne risquaient pas d’arranger ce qui était en train de se passer, voir risquaient plutôt de me compliquer la vie. Mais face à toi j’ai l’impression depuis le début de notre rencontre que je n’ai pas vraiment besoin de mettre de masques. Au début j’en ai mis quelques uns, comme je le faisais toujours, mais nous étions ressortis de cette soirée en connaissant l’identité l’un de l’autre. J’avais eu l’impression qu’on se comprenait facilement, sans avoir besoin de parler. Aussi, en cette soirée de détresse, c’est vers ta maison que mes pas m’ont conduit. Pourtant je connais d’autre personnes, des flics surtout étonnamment mais c’est en toi que j’ai confiance. Pas en Zac qui partira en vendetta personnelle, pas en Eileen ou JB qui devront faire leur boulot… C’est sur ton palier que je suis et que je pleure comme une gamine de douze ans.

Je rentre dans ta maison au radar pour me poser là où tu me dis de m’asseoir, près d’un feu de cheminée. La chaleur me fait du bien et me fais sortir un peu des méandres de ma trouille. Je tremble de tout mon corps mais j’essaie d’essuyer mon visage couvert de larmes avec les bandages de mes mains. Je me rends compte alors que je ne ressemble à rien, mes affaires dans un état assez lamentable et ma jupe déchirée. « Je ressemble à une pute de bas étage » Première constatation. Enfin de toute façon ce n’est pas loin de la vérité étant donné que je n’ai pas accepté la proposition d’Anton et je me contente de me regarder d’un air dégouté puis je te jete un regard désolé d’être ainsi face à toi. Je cherche dans mes poches mes affaires, me rendant compte que tout a du tomber dans ma course, mon téléphone et tout le reste. Super… Je suis totalement déconnecté de la famille… De toute façon je viens de m’enfuir alors bon… « J’suis loin de la splendeur de l’autre soir hein » J’en ris légèrement jaune en essayer d’essuyer encore mon visage et je grimace en touchant le bandage à mon cou.

« … De l’eau ? » Je ne sais pas trop ce que je veux à vrai dire, je suis perdue et je regarde autour de moi sans vraiment savoir ce que je découvre. Je bouge l’épaule pour essayer de la détendre, ce n’est certainement pas grand-chose, juste un mauvais coup en courant et en tombant. « Tu sais n’est ce pas ? » Pourquoi j’ai ses bandages. Tu es procureur donc tu sais forcément la nouvelle attaque de Jack et le fait qu’il n’a pas réussi à tuer la pute qu’il avait attaqué. J’ai passé les informations exprès en espérant que vous le trouviez et protégiez les autres filles même si c’est risqué pour moi. C’était donnant-donnant. Des informations contre ma tranquillité mais je ne suis pas sûr de l’avoir toujours… Ma tranquilité… Mais de toute façon, qu’est-ce que la liberté pour moi ? « Mais qu’est ce que j’ai fait… » Je vais me faire tuer si je rentre chez moi et je n’ai aucun endroit pour aller si je ne reviens pas, je n’ai même pas de papiers. Quel fou je fais d’avoir décidé de me barrer comme ça, je suis complètement dingue. « Me files pas aux flics s’il te plait. » Je sais même pas pourquoi je te dis ça, tu le ferais pas de toute façon hein ? Dis moi que je me suis pas trompé sur toi…

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08.01.20 22:11
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Helen Richards
Le mutisme de son invité ne lui disait rien qu'y vaille alors qu'elle l'avait suivi docilement jusqu'à l'installer dans le salon. Face à ses tremblements, Helen attrapa vivement un plaid posé sur le fauteuil en vis à vis, et s'accroupit en face de sa protégée en lui déposant le doux tissu sur les jambes, tandis que Sasha semblait prendre l'entière conscience de ses malheurs.

La réflexion que la jeune femme fit à voix haute vrilla les tripes de la magistrate. Cela sonnait comme un constat sans appel, et ramenait tout le monde à confronter ce qui, de fait, était une certaine réalité.
Evidemment, Helen avait parfaitement capté l'inventaire mental que semblait faire son invité surprise. Et le regard qu'elles échangèrent était plutôt éloquent quand au ressenti des deux.

A sa seconde réflexion, Helen étouffa un léger rire nerveux, et le ponctua vivement.
- J'avoue!

Elle sourit affectueusement avant d'ajouter.
- On va arranger tout ça, ne t'en fais pas.

A sa proposition, Sasha demanda à boire. La procureure se releva, et avant de prendre la direction de la cuisine.
- Je t'apporte ça. Tu veux que j'appelle un médecin ou tu crois que mes notions de premiers secours vont suffire?

Etant entendu, qu'elle pouvait évidemment trouver un médecin discret au besoin. Enfin en théorie... Si Liam Hawkins pourrait faire l'affaire. Ils étaient assez amis de longue date pour pouvoir lui rendre ce service. Même si Helen détesterait lui devoir ce service.

A peine le temps de faire l'aller retour, et qu'elle revenait déjà avec une bouteille tirée du réfrigérateur, et un verre qu'elle remplit en route.
- Tiens. Si tu veux autre chose ou à manger, n'hésite pas. Au moins c'était dit.

En revenant, l'aînée avait noté le mouvement d'épaule de Sasha, signe que surement quelque chose n'allait pas de ce côté. Elle allait lui demander mais fut interrompue. Sa question qui valait affirmation serra le coeur de la procureure en lui remémorant les faits et l'affaire entière d'ailleurs. Le soupire et le petit hochement de tête qu'elle fit en retour valait tous les discours.

Helen posa sa bouteille et s'assit sur la table basse face à une jeune femme qui craquait littéralement, même si ses larmes s'étaient taries pour l'instant.
- Hey, hey! Sasha, regarde-moi. Tu n'as strictement rien fait de mal. Tu as bien fait de venir ici.

C'était sincère. Helen se doutait que ça aurait quelques conséquences, mais elle était tout à fait disposée à les assumer. Pour l'instant tout ce qu'elle souhaitait c'est que son amie se retape, aussi bien physiquement que moralement.
A sa supplication, la magistrate leva un sourcil et tenta la carte de l'humour.
- Ces vendus? Jamais!
Là encore, en théorie, s'ils étaient vendus, c'était plus à elle. Avant de continuer. Tu n'es coupable de rien, tu es libre à ce que je sache.

En tout cas pour ce qui concernait l'affaire, c'était uniquement une victime.

Mais la procureure repris vite son sérieux, sans gravité pour autant.
- Je te le répète, tu es ici chez toi et tu peux rester autant qu'il te plaira. On a une chambre d'amis, et je serais ravie qu'elle serve enfin. Finissant sa phrase dans un sourire qui se voulait rassurant.

Par contre, plus elle regardait Sasha, plus elle se disait qu'il allait falloir lui redonner apparence "humaine".
- On ne va pas te laisser dans cet état. Tu as assez de force pour monter jusqu'à la salle de bain, ou tu veux te reposer un peu d'abord?

Même si elle se doutait qu'elle était éprouvée physiquement, Helen ne savait pas trop dans quelle mesure. Mais puisque nerveusement, elle semblait déjà plus posée, c'était une proposition qu'elle pouvait faire.

Helen Richards
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08.01.20 23:47
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Helen & Sasha

Ta réflexion me fait échapper un petit rire de nouveau. C’est clair que j’étais bien plus beau en mignon comme l’autre soir qu’en pute défoncée comme aujourd’hui. Au moins mon rire un peu jaune se transforme en vrai rire quelques instants et je touche avec plaisir la couverture que tu mets sur moi. Elle est agréable et chaude mais je la repousse doucement. « Je vais tout te salir » C’est si beau chez toi je ne veux pas tout pourrir. Je me penche pour poser son front contre le tien comme tu es en face de moi. Je retrouve rapidement l’intimité qu’on a eu à la soirée, c’est comme si c’était ancré dans les réflexes de mon corps même si on se connait que peu. « Je ne crois pas » On va rien arranger du tout. Peut être mon état physique mais ce sera tout. Je te laisse t’échapper pour m’apporter un verre d’eau car j’ai la gorge sèche entre la course et les rares larmes qui se sont échappées. « Je pense pas avoir besoin de grand-chose. » Il faudrait que je refasse mes bandages c’est tout et pour mon épaule c’est juste des muscles un peu froissés je pense. « Y’a le Doc qui a pris soin de moi mais je ne pense pas qu’on ait besoin de le déranger » Habitude de l’appeler ainsi et je ne sais pas si tu sais qui on appelle ainsi, je suis loin de me douter que c’est ton meilleur ami. Mais je l’aime bien cet homme, il me met en confiance.

J’ai besoin de rien d’autre pour le moment, j’ai juste besoin de réaliser et de savoir ce que je dois faire. Si j’y arrive. Je souris quand je vois ta réaction. Oui tu sais. Bien… Il n’y a rien d’autre à dire de toute façon et je ris doucement quand tu me dis que je n’ai rien fait de mal. « Mais je n’ai plus rien » Je n’avais déjà pas d’avenir mais j’avais un semblant de famille. Désormais je n’ai plus rien du tout. « On ne quitte pas la bratva Helen. En tout cas, pas vivant » Autant dire que je n’ai qu’une espérance de vie très courte désormais. Et si tu me files aux flics ce sera pire mais je ne sais pas ce qui est le pire à vrai dire. Dans tous les cas je mourrais de toute façon et je soupire longuement. « Je n’ai jamais été libre. » De rien. Même attaqué par Jack j’ai demandé l’autorisation de tout ce que j’ai fait et dit et aujourd’hui je suis de nouveau dans la rue à tapiner. J’ai pensé jusqu’au bout que je pourrais m’en sortir et que ça irait mais je me voilais clairement la face, je ne suis pas capable de reprendre le boulot aussi facilement, je suis complètement flippé qu’il puisse de nouveau m’attaquer. Peut être veut-il finir ce qu’il a commencé. Après tout je suis la seule victime encore en vie et même si je ne l’ai pas vraiment vu, je peux donner quelques informations.

« Je veux pas te créer de soucis. Tu es de la loi. Tu ne peux pas héberger une pute. J’ai rien. J’ai pas de papiers, je suis certainement recherché par les miens et les flics aussi parce qu’ils rêvent de faire tomber les Markov » Mais ça je ne le ferais pas. C’est comme ça, un code de l’honneur comme un autre mais je n’ai aucune raison de donner des informations sur les miens. Les Markov ne sont peut être pas les meilleurs mais c’est bien pire ce qui peut arriver derrière eux si jamais ils tombent. Et puis… J’ai mes raisons. « Je veux pas dormir ! » Je réponds un peu trop vite, dévoilant les angoisses à fermer les yeux que j’ai depuis que j’ai été attaqué. A chaque fois je le ressens lui et j’en fais des cauchemars terribles. J’ai fini les médicaments que le Doc m’a donné, faudrait que je lui en redemande mais là je ne vois pas comment faire, j’ai même plus son numéro. « Oui une douche… » Ce serait peut être pas mal. « Tu as des bandages ? » Pour que je refasse ensuite ceux de mes mains et de ma gorge. Sinon je me débrouillerais. Je me relève doucement et te suis, un peu comme un zombie mais une douche ne peut pas me faire du mal après tout, tu as raison.

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16.01.20 11:30
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Helen Richards
De minute en minute, il semblait à Helen que Sasha se détendait un peu. Évidemment, ce n'est pas encore ça, et elle aurait forcément besoin de temps pour surmonter ce qui lui était arrivé. C'était bien normal. Et le rire que les deux femmes eurent réchauffa le coeur de la magistrate. Elles y arriveraient. Elle en était certaine.

Alors que Sacha commençait à refuser le plaid au prétexte qu'elle allait le salir, Helen leva les yeux au ciel, avant de la réprimander gentiment.
- On ne discute pas, s'il te plait. Elle était encore en état de choc, il fallait qu'elle reste au chaud.

La maitresse de maison couvrit donc son invité. Le rapprochement physique, puis le contact qui suivit se fit tout à fait naturellement. Helen ferma les yeux, et sourit en posant sa main sur la joue de Sasha avant de se reculer.
D'avoir lu le rapport quelques heures plus tôt, d'avoir vécu elle même une très grosse frayeur récemment, la procureur ne pouvait que mesurer son traumatise, et elle espérait que ce qu'elle taisait pour l'instant passait un minimum dans leurs regards ancrés.

La jeune femme la ramena à la réalité en lui rappelant son état. Effectivement, si au regard de la loi, elle était libre, au regard de la pègre, il en était tout autrement. Helen soupira.
- Je vais arranger ça, je te le promets.

Elle ferait en tout cas tout ce qui était en son pouvoir. Et il était certain. Ce ne serait surement pas simple, mais elle ferait tout son possible pour honorer sa promesse.
Evidemment Sasha n'était pas à cours d'arguments. Helen rétorqua vivement, un rien en colère, qu'elle s'évertua à tempérer face à son amie. Son courroux se portant bien sûr sur ce système qui avait piégé cette pauvre enfant.
- Alors, les Markov, je m'en occupe. Les flics, ils feront ce que je leur dirai de faire, et il est absolument hors de question qu'ils se servent de toi. Quand à toi, je t'interdis de te déprécier de la sorte, ok?

Et elle était on ne peut plus sérieuse.

Alors qu'elle offrait de l'héberger, Sasha se défendit ardemment, en disant qu'elle voulait pas dormir. Helen comprit de suite l'allusion, elle même ayant pas mal d'angoisses la nuit. Sans la présence rassurante de son mari à ses côtés, elle n'imaginait même pas pouvoir fermer l'oeil non plus.
- Ne t'inquiète pas, on fera exactement comme tu veux.

En tout cas, le message était passé... Elle allait appelé Liam, pas trop le choix. Sasha devait absolument arriver à dormir. Se reposer comme il faut était une des clés de sa guérison.

Helen avait donc rebondit en changeant de sujet, et la jeune femme accepta son offre pour faire une petite toilette.
- Viens, je te montre. Je vais aller voir ce que j'ai dans ma pharmacie et je vais te trouver quelque chose à mettre pendant que tu prends ta douche.

La devançant jusqu'à l'escalier, la magistrate la laissa passer devant pour monter. Si Sasha avait une faiblesse, elle préférait pouvoir parer une éventuelle chute.

Arrivé au niveau supérieur, l'escalier continuait jusqu'à l'étage au dessus où se trouvait la master bedroom du couple. A ce niveau, le palier s'ouvrait sur la droite, côté rue, et correspondait à une zone de travail où deux bureaux se faisaient face, le tout entouré de multiples bibliothèques bien garnies de livres divers. Sur la gauche, Helen ouvrit une porte qui donnait sur une chambre, côté jardin, attenant une salle de bain privative.
- Considère toi ici comme chez toi. Vraiment. Ca me ferait plaisir.

La pièce était d'une taille correcte, plutôt cosy. Des tons assez neutres, plutôt claires, avec une légère British Touch, juste ce qu'il faut. Un lit Queen Size recouvert d'un boutis finement brodé, deux chevets et une commode assortie. Une grande armoire courait le long du mur où se trouvait la porte du coin toilette.
La petite pièce était équipée classiquement d'une douche à l'italienne, d'un WC et d'une vasque double intégrée dans un meuble de rangement. Le tout dans des tons gris ardoises et blancs très moderne, relevé de touches vertes de différents tons, donnant à l'endroit un côté assez zen.
Helen sortit quelques linges de toilette, et un peignoir d'un placard.
- N'hésite pas à fouiller, logiquement il y a tout ce qu'il faut. Et si tu ne trouves pas, appelle moi.

La maîtresse de maison fit un tour d'horizon du regard comme pour voir s'il manquait quelque chose, et après quelques secondes, avant de laisser Sasha, elle demanda.
- Ca va aller?

Se doutant que ça devait sacrément se bousculer dans la tête de la jeune femme.



Helen Richards
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16.01.20 21:13
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Helen & Sasha

Je ne suis pas vraiment en état de lutter contre toi pour ça aussi je te laisse recouvrir mes jambes puisque tu veux absolument le faire et je viens chercher le contact. Avec toi il s’est toujours établi naturellement aussi cela me fait du bien. Je souris quand tu poses ta main sur ma joue et profiter de la chaleur et douceur de ta peau. C’est tellement agréable après avoir passé la soirée à courir pour fuir un fantôme. Mais si je ne me bats pas pour la couverture je ne suis quand même pas d’accord sur ce que tu dis et ce que tu veux faire. Déjà je ne suis pas libre. Même aux yeux de la loi je suis un criminel. Je suis un prostitué, je n’ai pas de papier et on a certainement pas validé mon arrivée sur le territoire alors au mieux on me renvoi chez moi et je retournerais dans le réseau. De toute façon, même si demain on me donnait des papiers par je-ne-sais quel miracle, qu’est ce que j’en ferais ? Je n’ai plus rien. Je n’ai même pas d’argent pour vivre. Ce n’est pas pour rien que les familles qui ont des « filles » ne les perdent jamais. On ne peut juste pas partir. Et je n’ai pas envie de te mettre dans les ennuis pour ça. Tu as été adorable avec moi jusqu’à présent mais bon… j’aurais peut être du y penser avant de frapper à ta porte. Quelle idée…

Je sursaute quand tu te montres ferme mais directe. D’habitude je ne suis pas si réactif mais là je suis un peu à fleur de peau. Je souris en me détendant parce que je comprends ce que tu veux faire. Si j’ai eu un instant de faiblesse, ma nature me fait reprendre doucement le contrôle de mes émotions. Faut dire que ça fait des années que je travaille cela. « Tu es belle quand t’es aussi sérieuse. » Angel revient, doucement… L’habitude de dire ce qu’on pense sous couvert de séduction. Un court instant je redeviens ce que j’ai été le temps d’une soirée mais j’ai du mal à me débarrasser de cette peur qui me colle à la peau et de la sueur qui coule le long de ma colonne vertébrale dès que je pense à lui… Pourtant j’en ai eu des tortionnaires mais lui c’est tout à fait autre chose, c’est le mal à l’état pur c’est juste… le diable. Et je frissonne de nouveau au souvenir de cette soirée, refusant de dormir, c’est bien trop difficile pour moi et je n’ai personne pour me rassurer.

Je te suis docilement, montant les escaliers doucement en me tenant. J’ai l’impression d’être dans du coton tout en étant passé sous un bus aussi une bonne douche me fera du bien en effet. « J’ai jamais eu de chez moi aussi grand » J’ouvre de grands yeux tellement c’est immense. Wah… « Tu sais que mon appartement tient dans ta salle de bain ?! » Je ne peux m’empêcher d’en rire, c’est le stress qui redescend doucement et franchement je suis halluciné par autant d’espace. Mais l’appel de la douche est plus forte pour le moment que la curiosité aussi j’hoche la tête et ferme la porte. Tremblant je défais mes affaires lentement, laissant tout en tas avant d’ouvrir l’eau. Pendant qu’elle chauffe je défais aussi mes bandages. Je ne suis pas censé mouiller mes blessures mais vu l’état… Vaut mieux que je nettoie tout ça a l’eau claire et on verra ensuite. Je rentre sous l’eau et essaie de me laver. J’ai l’impression d’être un automate et je mets un temps avant de sortir des limbes. Je ne sais plus si je dois crier, pleurer et frapper quelque chose aussi je finis par me coller sous le jet d’eau jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer.

La première longue gorgée d’air que je reprends est violente mais ça me réveille un bon coup. Technique que j’ai souvent utilisé, volontairement ou pas mais au moins ça met une claque et j’essaie de me secouer. Maintenant va falloir assumer. Impossible de faire marche arrière. Je me lave le corps et les cheveux avec le premier truc que je trouve et me rince avant de sortir pour m’enrouler dans un grand peignoir. Il est si doux… Je me regarde dans la glace. Je ne ressemble pas a grand-chose avec le maquillage qui a coulé aussi je cherche de quoi tout ôter et me remettre au naturel. C’est ainsi que je fais le plus androgyne mais c’est ce qui me ressemble le plus après tout. Je finis par sortir de la salle de bain pour m’asseoir sur le lit. Me doutant que tu me guettes un peu je lâche avec un peu d’humour. « Je suis déçu, je ne trouve pas les magnifiques tableaux que tu as acheté » Autant se rappeler des bons souvenirs non ? Et je te souris légèrement quand tu arrives. J’ai une belle cicatrice sur la gorge et d’autres aux mains comme je me suis défendu quand il essayait de m’égorger. Je passe mon pouce dessus un peu pensif mais c’est ainsi, ça fait parti de moi maintenant. A vrai dire les cicatrices physiques je m’en fous… C’est le mental qui a plus de mal à repartir même s’il se cache derrière des traits d’esprit.

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Helen Richards
Ce n'était pas encore ça, mais Helen avait vu pointer Angel quelques secondes à plusieurs reprises. Ce qui lui laissait penser que les choses s'arrangeraient gentiment avec du temps. Elle s'en réjouissait bien entendu, et elle avait hâte.

Ses remarques sur la taille de son appartement l'avait faîte sourire. Bien entendu, c'était effectivement plutôt grand surtout une telle surface près du centre Londonien. Mais c'était sans commune mesure avec l'endroit où Helen avait été élevée. Là, Sasha aurait de quoi s'extasier pour de bon! Ce serait marrant à voir certainement. Un jour peut-être...

Une fois son invité installé dans la salle de bain, la proc' était montée à l'étage en envoyant un message à Liam Hawkins, qui lui répondit dans la foulée. Ils échangèrent par sms, tandis Helen choisissait de quoi habiller Sasha dans ses affaires. Sur les instructions du médecin, elle trouva aussi quelques médicaments.
Elle postait un dernier message à son ami du haut du palier, quand elle entendit Sasha plaisanter sur leurs emplettes artistiques. Elle commença à redescendre les bras chargés, alors qu'elle lui répondait sur un ton plutôt enjoué.
- Oh, tu fais bien de m'y faire penser, j'ai une surprise pour toi à ce sujet. Rappelle-le moi si j'ou... Commença-t-elle avant de s'interrompre à la vue de Sasha, assise sur le lit face à elle.

Le rapport qu'elle avait lu donnait une description médico-légale des blessures, mais les voir était une toute autre chose.
- Grand dieu, Sasha! Quel monstre peut faire ça?

Si tant est qu'elle prenait l'affaire au sérieux, à partir de maintenant, elle en ferait une priorité, voir une affaire personnelle. La procureure se jura de trouver l'abomination qui était capable de faire ça à ces pauvres jeunes femmes. Il était impossible à ses yeux de laisser un tel monstre sévir dans Londres plus longtemps.

Helen posa les affaires sur le lit et s'assit à côté de son amie. Elle approcha sa main de celle de Sasha et effleura à distance une de ses blessures comme pour l'effacer ou au moins tenter d'en apaiser les douleurs. Si seulement, elle pouvait avoir ce pouvoir.
- Je suis tellement désolée, si tu savais.

La magistrate ferma les yeux avant de relever la tête pour croiser le regard de Sasha. Un tel spectacle faisait remonter en elle son agression toute récente. Si physiquement, elle n'avait pas été aussi marquée, elle pouvait sans peine imaginer le ressenti de la jeune femme, et ça lui fendait le coeur.

Sentant les larmes sur le point de lui monter aux yeux, Helen se ressaisit. Elle pivota pour prendre de quoi soigner son amie, et cette fois avec un sourire en coin et un éclat malicieux dans les yeux, elle demanda à Sasha.
- Alors comme ça, tu connais Liam Hawkins?

En pensant à lui, Helen allait de suite un peu mieux. Il était un soutien sans faille depuis... toujours, il lui semblait. Des décennies d'une amitié sincère que rien n'avait jamais réussi à entacher.
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17.01.20 22:25
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Helen & Sasha

Ton regard sur mes blessures et moi me fait frissonner légèrement. Je sais à quoi je ressemble : à pas grand-chose. Je suis assis sur ton lit avec un peignoir bien agréable mais trop grand car je suis plutôt squelettique avec des cicatrices qui se voient bien comme je sors de la douche. Je n’ai jamais été bien épais et ce n’est pas les deux semaines à ne pas pouvoir manger à part en perfusion puis grâce à des soupes qui ont contribué à renforcer mon corps. Mes os sont plus saillants, mes yeux fatigués. Seul mon sourire reste parce que je n’ai pas envie que tu t’apitoies sur mon sort. « Je suis en vie, c’est bien déjà non ? » Parce que mes collègues n’ont pas vraiment eu cette chance. Je suis même la première victime de Jack qui s’en sort ou alors les autres n’ont pas voulu en parler mais moi j’ai tout dit à la police. Le trottoir c’est ma famille, je n’ai pas envie que d’autres filles soient tuées par ce monstre si je peux aider. « Ne sois pas désolée, tu n’y es pour rien. C’est comme ça. » Il n’y a pas de coupable à part lui donc il ne faut pas s’excuser, ça sert à rien. Ce qui est fait est fait.

« Une surprise ? » Je ne suis pas capable de supporter tes yeux compatissants sur moi mais je te laisse toucher ma main. Ce n’est plus douloureux ça mettra juste du temps à se résorber et je prends ta main entre les miennes finalement avec un sourire. Je n’ai pas envie de craquer encore, j’étais déjà pas dans un bel état en arrivant alors franchement, parlons d’autre chose. « Me dis pas que tu m’offres le tableau surtout ! » Et je ris doucement. C’est un peu forcé clairement mais c’est mieux de partir là-dessus et je te fais un petit sourire qui veut tout dire. Dire que je n’ai pas envie d’en parler, dire que je ne suis pas là pour ça, dire que c’est encore trop douloureux pour ça, dire que j’ai juste envie de passer à autre chose.

Je te laisse t’échapper et me soigner. J’ai l’habitude qu’on le fasse depuis quelques jours aussi je me prête au jeu. « Le Doc ? » Nous l’appelons surtout comme ça mais j’ai appris en regardant les dossiers qu’il s’appelait Liam Hawkins en effet. Ou quelque chose dans le genre mais le prénom Liam j’en suis sur et certain. « Oui c’est un homme bien. Il soigne tout le monde le Doc. Souvent je me dis qu’il n’a pas peur d’accepter même les mafieux mais il dit toujours qu’il a prêté serment de soigner toute vie humaine, et qu’il n’est ni Dieu ni Juge pour décider qui doit vivre ou mourir alors il fait toujours au mieux. » C’est beau. J’ai rarement vu quelqu’un capable de faire cela même chez les médecins. Une grande partie tourne la tête quand il voit arriver une fille de la bratva ou des autres mafias. Après c’est peut être idéaliste, je ne serais clairement pas capable de penser comme lui mais c’est bien qu’il y en est. « Tu as l’air de le connaitre bien. » Je sens que ton ton à changé en parlant de lui, ça trahit que tu le connais et je suis curieux.

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01.02.20 22:55
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Helen Richards
C'est un sourire un rien forcé qui avait répondu à sa question. Bien sûr que l'essentiel était d'être en vie, mais pour autant être marqué ainsi dans sa chair hérissait le poil de la procureure. Si elle n'était pas responsable des actes odieux de ce copycat, il était tout de même de son devoir de tout faire pour l'arrêter. Et de fait, à l'heure actuelle, le dossier était bien maigre. Même s'il s'était quelque peu étoffé depuis la déposition de Sasha justement.

Gentiment, la plus meurtrie des deux essayait encore de la dédouaner de son impuissance. Malgré tout, et encore plus face à ses récentes mésaventures, Helen se réconfortait comme elle pouvait d'avoir rencontré une telle personne. Car plus elle apprenait à la connaître plus son sentiment de sympathie à l'égard de Sasha semblait fondé. C'était juste quelqu'un de bien à ses yeux, et qui surtout ne méritait pas ce qui lui était arrivé. Si tant est que quelqu'un puisse le mériter réellement...

Heureusement pour toutes les deux, la conversation repartit vite sur quelque chose de plus gai. Un vrai sourire, presque de gamine, s'afficha sur le visage de la magistrate.
- Si! Bien sûr! Je t'ai gardé le plus potable à mon sens, et sache que sa côte a déjà doublé!

Helen était réellement ravie. En quelques jours, les tableaux avaient déjà pris de la valeur.
- Je ne saurai trop te conseiller de le garder encore un peu, et d'ici quelques semaines, il m'est dans l'idée que tu seras à la tête d'une somme fort rondelette avec la prochaine expo.

Mais, bref, elles auraient l'occasion d'en reparler...

Il fallait panser les plaies maintenant, et pas que au figuré. Helen prit de quoi désinfecter les entailles.
- Tu me dis si ça fait mal, mais logiquement ça ne pique pas.

Ca avait l'air propre à part ça, mais mieux valait ne pas risquer une surinfection. Alors qu'elle commençait ses soins avec applications, Helen écoutait Sasha lui venter les qualités de son ami. Elle le reconnaissait bien là. C'était vraiment un homme bien.

La jeune femme saisit parfaitement son amusement, et Helen répondit à sa question pleine de curiosité.
- Mieux que bien. On était dans le même lycée. On est même sorti ensemble un temps. Et je crois qu'il est ce que j'ai de plus proche et de plus cher comme ami.

Le monde était petit parfois. En même temps, même tranche d'âge, même région, même sphère de la société, la probabilité n'était pas nulle au départ pour une rencontre.
- Il est tard, et c'est plutôt propre, aussi on le fera venir demain s'il estime que c'est nécessaire. Pour ce soir, j'ai ce qu'il faut.

Helen savait Sasha assez forte et fière pour ne pas se plaindre aussi redoublait-elle de précautions dans ses soins. Elle était si concentrée à sa tache, qu'elle arrivait à se détacher de l'importance des blessures à cet instant. Pourtant, il était clair que les cicatrices qui en résulterait seraient visibles bien longtemps.

La désinfection faite, l'aînée prit de quoi faire les bandages. Sa concentration redescendit de quelques crans.
- Au pire, tu le verras ce week-end, on fête le retour de son fils, qui se trouve être mon filleul. On doit diner ensemble.

Assurément, le monde était petit, et plutôt bien fait!
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02.02.20 0:03
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Helen & Sasha

« Je vais être riche ! » J’en ris car on sait bien toutes les deux que je ne peux pas accepter ce tableau. De toute façon, même si je pouvais le prendre, autant dire que les sous ne me reviendraient pas puisque je suis en dette éternelle auprès de la Bratva. Mais ça me touche que tu fasses ça car je sens bien que ça te tient à cœur et que tu es vraiment heureuse de me faire ce cadeau. C’est rare de rencontrer des gens comme ça, des gens qui prennent vraiment soin des autres. Je suis heureux d’être venu ici ce soir même si je ne sais pas du tout de quoi demain sera fait. « Tu sais bien que je ne pourrais pas en profiter. » Il vaut mieux que je n’ai rien en main et en poche si tu veux vraiment me faire un cadeau. « Gardes tout et si jamais j’en ai besoin un jour je saurais que c’est toi qui l’as » Ton cadeau ou ce qu’il a rapporté. J’ai réussi à mettre quelques affaires chez des amis ainsi, histoire de pouvoir me mettre un peu d’argent de côté si jamais j’avais besoin de partir donc autant faire pareil tous les deux.

« Ca va, t’inquiètes pas. » Je te regarde me soigner avec douceur et te laisse faire. C’est étrange de voir des gens prendre soin de moi. Tu es comme le Doc, tu fais les choses doucement avec la réelle envie de ne pas faire mal. J’ai déjà été soigné pour des mauvais coups, souvent on fait ça rapidement parce qu’on a autre chose à faire ou parce que ça rebute les gens de soigner un prostitué mais le doc n’est pas comme ça et toi non plus. C’est agréable. Je te raconte d’ailleurs ce que je sais sur Liam, comprenant que vous êtes amis. C’est quelqu’un de bien il a toujours pris du temps pour les filles et moi. Je le trouve parfois trop utopiste et surtout jouant sur le fil du rasoir à ne pas hésiter à nous soigner mais je ne vais pas m’en plaindre, ça fait du bien de rencontrer des gens comme ça.

« Qu’est ce qui a fait que vous vous sépariez ? » Je joue un peu mon curieux en te laissant finir les bandages. « Ca ira » Tu m’as soigné donc tout ira bien et je ne sais pas si je pourrais rester demain donc autant déjà prendre les jours comme ils viennent. Je t’observe quand tu me dis que je pourrais le voir ce weekend au pire. « Helen. Je ne vais pas rester chez toi éternellement. Je ne sais pas ce que je vais faire encore mais cela va finir par te créer des soucis. » Et je n’ai pas envie que la Bratva remonte jusqu’à toi ou encore de te créer des ennuis car tu as un prostitué sous ton toit. Tu es une procureur quand même. « Je me doute que tu veux m’aider mais je ne suis pas sûr que ce soit possible par des moyens légaux. Je veux dire… Pour l’Angleterre je reste un émigré russe sans papier qui travaille pour la bratva. Je serais emprisonné ou expatrié et dans les deux cas tu sais que je ne survivrais pas » Faut pas rêver. Peut être que je pourrais me faire faire des faux papiers et partir, je ne sais pas. J’ai quelques contacts ici je peux essayer de voir si Tim’ pourrait m’aider. « Est-ce que je peux t’embêter encore ? Tu pourrais me trouver un téléphone ? » Car le mien est en morceaux quelque part dans une rue près de mon appartement.

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12.02.20 18:17
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Helen Richards
D'un hochement de tête, Helen avait validé le choix de Sasha au sujet du tableau. Elle comprenait parfaitement qu'avec son mode de vie, cela pouvait être compliqué de "gérer" une oeuvre d'art. De toutes les façons, le tableau serait entre de bonnes mains, et elle ferait au mieux de leurs intérêts communs. Mais dans son esprit, c'était bel et bien Sasha qui était propriétaire de ce tableau.

Pendant les soins, la question que lui posa son vis à vis la fit sourire, un brin nostalgique.
- Nous étions jeunes. Trop sans doute.

Ils étaient à un âge où on découvre la vie, et assurément l'un comme l'autre avait envie d'autres choses, de nouveautés, d'expériences... Ils étaient partis chacun de leur côté, mais toujours en parallèle se retrouvant régulièrement. Au fil du temps une solide amitié les avait lié.

Malgré son invitation, Sasha ne semblait pas vouloir s'éterniser. Mais Helen avait un peu de mal à en mesurer les raisons profondes.
- Tu sais que je connais 2 ou 3 personnes fort bien placées... Sans compter les dossiers que j'ai contre certains. J'ai quelques leviers forts efficaces que je peux actionner sans souci.

C'est ce qui était pratique avec les hominidés de sexe masculin communs, ils avaient tendance à collectionner les bourdes, voir même les vices. Il suffisait juste d'être bien renseignée, et ça tombait bien, c'était son job! Le tout était de gérer ça ensuite au mieux. Avec les années, elle se débrouillait plutôt pas mal avec ça.

Le moins qu'on puisse dire c'est que Sasha n'était pas non plus à court d'arguments.
- Je ne veux évidemment rien t'imposer, mais je peux et surtout j'aimerais t'aider. Ne t'inquiète pas pour moi en revanche, je peux me défendre, et puis il y aura toujours moyen d'invoquer le fait qu'il faut agir pour les personnes dans ton cas. Tu es victime d'un système qu'il faut mettre à mal et qui est d'un autre âge. Les médias aiment bien ce genre de combat.

Le plus bel exemple de face à face de deux têtes de mule!

A sa requête pour un téléphone, la magistrate réfléchit quelques secondes.
- On est évidemment pas dans le quartier idéal pour trouver un téléphone pré-payé, mais j'ai une solution.

Elle sortit son téléphone, et lança un appel avec un sourire confiant à son ami.
- Dis, ça te dérange de faire un crochet en rentrant et me ramener un mobile pré-payé? ... Oui, c'est exactement ça! ... Ok. Merci, M. ( hrp:sic! XD )

Helen raccrocha en secouant la tête, amusée, et s'expliqua.
- Il dit que ça fait très James Bond. Il y a de ça, non? Avant de lui tendre son propre téléphone. Si tu veux utiliser le mien en numéro caché en attendant...

Après, beaucoup de personnes ne décrochent plus face à un appel masqué, donc tout dépendait de son interlocuteur.

Helen se tapa sur les cuisses pour initier le mouvement, et se leva dans la foulée.
- Allez je te laisse t'habiller, je vais aller voir où en est le repas. Repose-toi un peu si tu veux. Se doutant bien que Sasha devait être exténué.

Helen prit la direction de la sortie, et s'arrêta sur le pas de la porte en s'appuyant sur le chambranle pour se retourner un instant vers son invité.
- Je suis en bas, si tu as besoin de quoi que ce soit.

La maîtresse des lieux rejoignit donc la cuisine pour peaufiner le repas et mettre le couvert. Tout en officiant, elle se dit qu'elle verrait avec Liam pour essayer de trouver une solution pérenne pour leur ami.
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13.02.20 21:20
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Deux têtes de mules en effet. Tu ne lâches pas l’affaire mais moi non plus. Je sais dans quoi je suis depuis tout jeune et on n’en sort pas indemne ou en un seul morceau quand on décide de partir. Je souris cependant de te voir à fond sur ma défense. C’est agréable. « Tu ne lâches rien hein ? » Mon ton n’est pas méchant c’est juste une évidence que tu ne me laisseras pas retourner à la rue ce soir voir même demain. Tant que je n’aurais pas une solution viable quoi. Mais pour le moment je ne vois pas laquelle je pourrais trouver. « Tu sais, même si tu trouvais une solution pour me récupérer des papiers et pour justifier que j’ai le droit de « vivre » je ne pense pas que la bratva me permette de vivre avec tout ce que je sais sur eux. » Surtout que j’ai été très très proche de l’héritier des Markov alors je ne me fais pas d’illusions. « Je connais bien trop de choses sur eux. Choses que je ne dirais pas mais je reste un danger pour eux quand même. » Car même si tu veux m’aider je ne dirais rien sur la bratva. C’est bête mais c’est un morceau de ma vie quoiqu’ils puissent avoir fait. Les filles sont ma famille et je tiens beaucoup à certaines personnes là-bas.

« Je sais que tu peux te défendre mais je ne voudrais pas qu’ils s’en prennent à des gens que tu aimes. Tu sais comment ça fonctionne. » Tu restes une procureur, une personne importante cartes mais tu n’es pas à l’abri d’un kidnapping ou bien de rébellions sur ta famille. Je m’en voudrais si on s’en prenait aux tiens. Je te sers doucement la main en pensant que j’aimerais d’ailleurs contacter une ou deux personnes en qui je peux avoir confiance. Enfin j’espère… Mais je ne sais pas si tu peux me trouver ça. Ca ne coute rien de demander aussi je le fais et te laisse passer ton coup de fil. Je souris à ta réponse. « Oui. Je crois que je vis dans un mauvais James Bond depuis trop longtemps d’ailleurs. » Sans parler de Jack qui a fait tourner cela dans un mauvais film d’horreur. « Non ça peut attendre, ne t’inquiètes pas » Je ne veux pas prendre ton téléphone on ne sait jamais et c’est facile de fouiller ensuite dedans plus donc autant te laisser loin de mes affaires. On ne sait jamais.

« Merci Helen » Vraiment. Je te fais un petit sourire et me relève pour ôter le peignoir de bain et passer les affaires que tu m’as prêtées. Tu n’es pas grande heureusement donc ça me va plutôt bien même si je suis bien plus maigre que toi. Je m’allonge un peu sur le lit en regardant le plafond. J’ai beau être dans le gaz mon esprit s’agite violemment. Je m’en veux de ce que je viens de faire, j’aurais du reprendre mon travail sans rien dire mais cela avait été plus fort que moi. J’avais été incapable de supporter de passer près d’une ruelle. Tout était revenu violemment à mon esprit et j’avais eu la trouille. Lui c’était la mort. Mon style de vie m’amènera certainement à cela mais lui c’était encore autre chose, c’était la douleur et la mort à l’état pur. Le frisson qui me parcourt à ce souvenir me fait me mettre sous la couette pour essayer de me réchauffer. Dois-je appeler Anton ? Tim ? Jonna ? Est-ce que je mets réellement encore quelqu’un dans la galère dans laquelle je me suis mis ? Tim peut peut-être me faire sortir du territoire si ça se trouve. Si je récupère les sous que j’ai caché ici et là et de faux papiers c’est peut être la meilleure des solutions. Les russes ont largement assez à faire en ce moment avec les Albanais et Jack pour aller me chercher carrément dans un autre pays.

......

Mon esprit va quand même finir par se mettre en veille au bout d’une petite heure à s’agiter et je vais m’assoupir, ratant totalement l’heure du repas comme je dors terriblement mal en ce moment et que j’ai perdu toute notion du temps. C’est un souffle… Un regard… Un murmure à mon oreille suivi d’une douleur violente au cou qui va me faire crier et me redresser soudainement dans le lit. Je me recroqueville dans un coin, les genoux contre la poitrine après avoir allumer toutes les lumières. C’est rien Sasha. Rien du tout… Juste un cauchemar. Tu es tout seul, il n’est pas là. Des larmes coulent le long de mes joues mais je les essuie de rage en réalisant que j’en ai marre de me sentir si faible moi qui ai toujours cherché à être le plus fort et à assumer cette vie. Je souffle longuement avant d’entendre des pas à l’étage et je me relève pour ouvrir la porte. « Excuses moi, je ne voulais pas te déranger » Je ne sais même pas quelle heure il est, tu dormais peut être… Je me rends compte que j’ai faim en plus, je suis un hôte détestable.

*En russe dans le texte
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“J'aimerais savoir peindre un cri comme Bacon, ou bien la peur, ce quelque chose qui me fige et me rend si vulnérable. Peindre la peur si précisément que je puisse la toucher, et ainsi la rendre inopérante, l'effacer, l'annuler de ma vie. ”(Tahar Ben Jelloun // beerus)
Une petite soirée tranquille
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20.02.20 22:10
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Helen Richards
Les arguments des deux forces en présence tenaient la route, mais la complexité du cas de Sasha méritait effectivement qu'on y réfléchisse à deux fois avant d'agir. Faire une erreur pouvait lui, voir effectivement, leur couter très cher, et c'était bien la dernière chose qu'Helen voulait à cet instant. Aussi, elle lâcha l'affaire pour un temps, mais elle espérait que son ami avait compris qu'on pouvait compter sur elle au besoin.

La maitresse des lieux était donc redescendue avec son téléphone puisque Sasha pouvait attendre, non sans avoir répondu d'un sourire entendu à son remerciement sincère. Franchement, c'était le moins qu'elle puisse faire, et elle le faisait vraiment de bonne grâce.

Tout était prêt juste quand son mari rentra enfin, avec un nouveau mobile qui demandait quelques explications. Evidemment, elle les lui donna non sans l'avoir fait patienter trente secondes qu'elle mit à profit pour monter l'objet à son nouveau propriétaire. Pas sûr que son sommeil soit aussi paisible qu'il semblait à l'instant où Helen était entrée dans la chambre, mais pour autant elle n'eut pas le coeur de la réveiller. Aussi laissa-t-elle le téléphone en évidence pour qu'elle le trouve au besoin.

Comme il était habituel entre eux, Helen expliqua la présence de Sasha à l'étage, lui racontant tout en détails. Ne connaissant pas la jeune femme, Mike avait sans doute un peu plus de détachement que sa femme, mais pour autant il comprenait et acceptait tout à fait la situation. Lui qui en était pétri, il était plutôt heureux que sa femme garde son empathie et son sens de la compassion alors qu'elle gravitait depuis tant d'années dans un monde qui selon lui en manquait cruellement.

Ils dinèrent tranquillement, et l'homme de la maison fut un rien déçu de ne pas faire la connaissance de Sasha. Mais il était tard, et il avait du travail le lendemain matin de bonne heure, aussi décida-t-il d'aller se coucher, après avoir sorti les chiens rapidement.
après lui avoir souhaité une bonne nuit, Helen relança le feu dans la cheminée et se posa dans le confortable fauteuil en face. Le regard perdu dans les flammes dansant devant elle, elle finit par s'assoupir. C'est un cri qui la sortit de là. De suite, tout lui revient et elle monta voir son hôte.

Arrivée en haut, Helen tenta de percevoir quelques bruits. Tout était calme à présent, elle hésita à entrer. Peut-être que le sommeil avait été plus fort que la peur... Non, elle savait les cauchemars, elle savait qu'être seul dans ces moments là renforçait bien souvent l'angoisse du réveil.
Elle s’apprêtait à entrer quand la porte s'ouvrit sur un quasi fantôme, pâle comme un linge même dans la pénombre, qui s'excusait encore.
- Hey! C'est rien. Fit la procureure d'une voix douce dans une sourire qui se voulait rassurant.

Elle ignorait si Sasha prenait sur elle, mais elle était quasi certaine que quelques larmes avaient dû couler à nouveau, peut-être de rage d'ailleurs. Etre à fleur de peau dans ses circonstances étaient une évidence. Il aurait fallu être une vraie machine pour supporter ça sans broncher.
Le regard de la magistrate se tourna un instant vers l'escalier qui montait au niveau au dessus, et suivant sa pensée, elle attrapa gentiment la main de son amie.
- Viens, on sera mieux en bas. Helen amorça le mouvement en expliquant. Mike semblait déçue de ne pas te voir, mais il t'a quand même laissé un peu à manger. Plaisanta-t-elle. Tu as faim?

C'était quitte ou double. Pour son cas, elle avait mis presque deux jours à retrouver un semblant d'appétit après son enlèvement. Et encore, si elle avait le malheur d'y penser en mangeant, la nausée la prenait et elle ne pouvait plus rien avaler.

Arrivés en bas, Helen guida son invité vers le salon.
- Installe-toi dans le canapé, je te ramène un plateau. Tu piocheras comme bon te semble.

Une grosse minute plus tard, Helen revint les bras chargés et posa le tout sur la table basse devant Sasha, avant de s'asseoir à côté légèrement en biais pour lui faire un minimum face.
- Ca va aller? Lui attrapant gentiment la main et la pressant en signe de soutien.

Elle ne lui trouvait évidemment pas bonne mine. Mais c'est aussi ce qu'elle avait en tête qui tracassait la magistrate.
- Tu veux parler un peu?

Elle saurait être une oreille attentionnée, et il fallait que Sasha sorte ce qu'elle avait en tête. Mais elle savait aussi qu'il y avait un temps pour ça, et que c'était peut-être encore trop tôt, aussi ne voulait-elle rien forcer. Ce n'était pas totalement son métier, mais la magistrate avait acquis avec le temps un minimum de connaissances en psychologie.
Helen Richards
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21.02.20 23:05
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