Une voiture noire, aux vitres teintées se parquait non loin du hangar qui servait d'habitation à Rylee Byrd. Rien de dangereux pour elle, mais elle avait attiré l'attention de quelqu'un. Parce que oui, la rue parlait, les oreilles étaient partout et il était venu jusqu'au bureau de la Dona de Santis, que cette dernière, commençait à se poser des questions sur son travail au sein des forces de l'ordre. La Strike Team tremblait sur ses bases les plus solides, il y avait de quoi se poser des questions. Lemoine restait discret, il ne disait rien, mais il ne pouvait empêcher son équipe de parler, à d'autres, avec un verre dans le nez. Et les informations, finissaient toujours par remonter vers qui de droit.
Alors si l'agent Byrd n'avait plus d'intérêt à bosser pour la Loi, pourquoi ne pas tenter de discuter avec elle, pour la faire passer, pour de bon, cette ligne jaune que tous les flics pouvaient craindre? Noa n'avait eu que peu d'échanges avec cette dernière, puisqu'elle avait surtout à faire au chef de groupe, mais cela n'empêchait rien. Elle la savait efficace et avait toujours besoin de ce genre de force dans son entourage. Elle ne perdait rien à venir discuter, en paix, bien entendu.
C'était d'ailleurs ce qu'elle démontrait en faisant le déplacement jusqu'à cet endroit reculé de la ville. Plutôt que de convoquer l'inspectrice chez elle. Gabrielle lui ouvrait la portière et la Dona sortait donc du véhicule, pour rejoindre la porte, afin de se faire connaître. Bien sûr, sa garde du corps n'était pas loin et ne laissait clairement pas sa patronne seule, même si elles n'avaient pas grand-chose à craindre dans le coin, l'américaine estimait qu'on n'était jamais trop prudente. Et puis, c'était ainsi qu'elle protégeait la patronne. En ne laissant rien au hasard.
Quant à Noa, elle frappa à la porte, habillée plutôt sobrement, elle n'attirait pas non plus l'oeil dans ce coin plus pauvre que le centre londonien. Quand la porte finit par s'ouvrir, elle afficha un sourire amical.
- Agent Byrd, j'espère ne pas arriver à un mauvais moment, je souhaitais pouvoir m'entretenir avec vous, ça ne prendra pas plus de temps qu'il n'en faudra. Montrant alors une bonne bouteille de whisky dont elle savait que Rylee pouvait apprécier. En guise de ma bonne foi.
Autant montrer patte blanche. Elle n'était clairement pas là pour lui tendre un piège, bien au contraire.
Ca parlait, je ne le savais que trop bien. La strike était une des équipes les plus soudées qui existaient, on faisait passer notre travail avant notre vie privée, notre « famille » avant tout. Mais les choses avaient changé depuis qu’on avait été récupérés Iza. Il y avait eu les mois de tension avant le carnage qui avait été fait chez les albanais déjà. Carnage qui aurait pu être évité si Junior avait su se tenir mais quand on est autant sous stupéfiants on peut difficilement réfléchir correctement. Mais encore ça j’avais pardonné. C’était chiant mais c’était comme ça, on avait tous nos passages à vide et c’était sa jumelle qui était dans la merde alors soit. J’en avais fait des conneries moi aussi après tout. C’était la conversation après qui avait fini de refroidir l’ambiance. Je ne suis pas la meilleure mais me faire juger ainsi par un membre de famille ça pique aussi j’avais mis de la distance avec Zac. Le souci est qu’on travaille ensemble, on vit la moitié de notre journée ensemble…
Alors pour une fois j’avais étendu mon arrêt maladie, j’avais pris des vacances que je n’avais jamais prises et j’avais fini par revenir mais en faisant mon travail sans plus. Je venais, je travaillais, je repartais. Ca ne m’empêchait pas d’être efficace mais ma vie n’était clairement plus la Strike pour le moment. Il y avait bien entendu Iza qui était en partie la cause de tout ça comme elle avait besoin de moi mais aussi cette déception difficilement effaçable pour le moment vis-à-vis de Zac. Alors ça parlait. Je n’avais jamais pris d’arrêt ou de vacances. Je n’avais jamais été aussi peu au bureau, je n’avais jamais été aussi peu vu dans les bars avec l’équipe. Tout le monde parlait de retraite ou de changement de voie pour moi. Qui sait. Je ne cachais pas aux membres de l’équipe que je me mettais un peu en retrait le temps de savoir quoi faire. De toute façon pour le moment Iza passait avant le reste et après on verrait.
Aujourd’hui j’avais conduit Iza chez Meg pour une journée fille. J’y avais échappé comme elle se sentait bien avec sa meilleure amie et elle savait qu’il suffisait de m’appeler pour que j’arrive de toute façon. Je suis en train de poser le faux plafond quand tu frappes. « J’arrive ! » Parce qu’il faut le temps que je finisse de poser la plaque, que je descende, etc. Je m’inquiète peu, le hangar à ses yeux et ses oreilles et quelques protections et c’est rare que les tueurs frappent à la porte. Je finis par ouvrir, m’essuyant les mains sur mon vieux jean de taf. Tiens… « La Dona. Quelle surprise » Franchement pour te voir débarquer chez moi c’est que t’as un sacré truc à me demander. Le contraste entre nos deux tenues est saisissant. Déjà que de base y’a un choc vestimentaire mais là je suis en jean crade et tee shirt tout aussi usé en train de faire les travaux alors…
Je te laisse rentrer chez moi, saluant d’un clin d’œil Gabrielle et prenant la bouteille de whisky que tu m’offres. Ah ouais quand même… « Bah merci. J’peux faire une pause ouais. » C’est pas comme si j’avais la Dona tous les jours chez moi et faudrait être con pour te jeter dehors. Ici tu as une certaine influence et tu bosses pas mal avec JB alors autant voir ce que tu veux. Ma « maison » prend une partie du hangar et c’est visible que c’est assez spartiate chez moi, même si une touche féminine est clairement présente. Ca se voit même bien que je ne vis pas toute seule et qu’il y a une femme vu les tenues qui trainent un peu partout. Iza et le rangement quoi… Et moi je suis bien pareille. « Vous voulez inaugurer la bouteille du coup ? » Tant qu’à faire tu vas bien vouloir boire un truc non ? Je sors deux verres. « Alors, qu’est ce que j’peux faire pour vous ? »
L'accueil était comme Noa aurait pu se l'imaginer. Assez brut, naturel. A la Rylee quoi. Sans l'avoir côtoyer des masses, elle avait pu se faire une idée de son caractère les fois où elles s'étaient croisées et puis... JB avait répondu à certaines de ses questions. Elle savait donc que cette femme face à elle, avait les manières d'un biker. Cela ne la dérangeait guère. Qu'importe la tenue, la façon de parler. Ce n'était pas l'habit qui faisait le moine. Ce qui l'intéressait, c'était surtout la façon de bosser, de voir le monde. Et puis, une femme avec du caractère, c'était intéressant.
Elle entrait donc à l'invitation, suivit de près par Gabrielle, qui resterait près de la porte, bien entendu, mais qui ne la laisserait pas seule dans le hangar, on ne pouvait guère enlever l'ombre de la Dona ainsi. Cette dernière, gardait son petit sourire, tout en observant l'habitation. C'était original, collant assez au personnage finalement. En effet, elle remarquait bien vite que les habits qui trainaient ici et là, ne correspondait pas à l'agent, mais sans aucun doute, à une autre personne vivant elle aussi, ici.
- Elle est faite pour cela. Avec un petit mouvement de la main en direction de la bouteille. C'était un cadeau, elle en faisait bien ce qu'elle voulait. Et puis, c'était plutôt du bon whisky difficile de dire non.
La Sicilienne s'approchait d'une photo, l'observa un instant, avant de tourner la tête vers Byrd, tandis que cette dernière demandait ce qu'elle pouvait bien faire là.
- C'est plutôt à moi de poser cette question, qu'est-ce que je pourrais faire pour vous. Avec son sourire tranquille. Je ne suis pas du genre à tourner autour du pot, Rylee, j'irai donc droit au but. Il m'est parvenu que vous ne vous plaisiez guère au sein de votre équipe, voir même de la police? Alors me voici, je connais votre parcours, votre CV et il est évident que vous seriez un excellent atout à nos affaires. Je suis ici pour vous proposer un travail, seriez-vous intéressée?
Directe, c'était ainsi qu'était de Santis. Elle n'avait pas de temps à perdre à prendre la température. Mieux valait sauter directement dans le bain. Les choses ainsi dites, elle attendait de voir la réaction de son interlocutrice, car là était aussi, tout l'intérêt de la rencontrer chez elle. Sur son terrain, elle aurait sans doute plus de possibilité de dire ce qu'elle pense, sans pour autant craindre une quelconque retombée.
Même si elle refusait, Noa n'en prendrait pas ombrage, c'était là aussi, les aléas des affaires. Mais la femme de la Strike Team dans son équipe... sacré joker.
Je prends deux verres pour nous servir correctement après avoir eu ta réponse. Ni trop, ni trop peu. Je suis réputée pour avoir une bonne levée de coude mais force est de reconnaitre qu’avec tout ce qui s’est passé ces derniers mois j’ai laissé tomber l’alcool. J’apprécie toujours d’en boire ça c’est clair mais cela fait un bout de temps que je ne me suis minée la tronche. Faut dire que je rentre au hangar dès que j’ai fini le boulot pour être avec Iza donc ça aide à ne pas passer au bar du coin pour s’en mettre une. Elle a beau avoir retrouvé une certaine autonomie elle a besoin de ma présence pour être rassurée et je ne peux nier qu’il m’est agréable de la retrouver tous les soirs. Je ne le dirais pas, bien entendu, mais ça se voit à ma façon d’être et de me comporter.
Je n’ai pas beaucoup de photos chez moi à part la Strike parce que Matt’ a fait le cadeau d’un cadre avec la photo à tous les membres de l’équipe. Autant dire que ce n’est pas moi qui ai eu l’idée de la mettre là mais Iza est lancée dans le relookage du hangar et comme ça lui fait plaisir, je la laisse faire. Tant qu’elle ne touche pas à ma zone de mécanique elle peut bien faire ce qu’elle désire. Enfin avec parcimonie quand même hein, mais elle le sait. Je lève mon verre avant d’en boire une gorgée et attend de voir ce que tu me veux. Ta réponse me fait hausser un sourcil, je ne vois pas trop où tu veux en venir et je ne suis pas super fan des devinettes donc j’attends de voir si tu vas cracher l’information ou pas. Ca se voit sur ma tronche que ça me plait que tu sois franche, c’est la seule façon d’obtenir quelque chose avec moi de toute façon.
Un petit sourire apparait au coin de mes lèvres quand tu me dis les rumeurs qui sont parvenues jusqu’à toi. En y réfléchissant je ne suis pas surprise que tu aies eu des échos des tensions de la Strike. Nous sommes une des teams les plus soudées et depuis une étrange blessure que j’ai eue je suis largement moins visible avec les mecs de l’équipe. Je viens travailler mais je repars ensuite, nous ne sommes clairement plus comme les mousquetaires. Un pour tous et tous pour un n’est plus vraiment dans l’air du temps et c’est bien une première. On parle de retraite pour moi. Peut être. Je n’en sais rien pour le moment. « Vous êtes bien renseignée » Et j’en suis amusée. « Ca dépend ce que vous proposez. Dites toujours et je verrais. J’suis ni pour, ni contre pour le moment. C’est vrai que j’reconsidère ma place chez les flics donc j’suis ouverte aux propositions. » Puisque tu es au courant, ça sert à rien de jouer sur les mots après tout. Et puis de toute façon je suis mauvaise à ça alors restons directe l’une envers l’autre.
Si Rylee était en train de perdre son addiction à la boisson, c'était un nouveau bon point pour elle pour entrer au service de la Dona. Après tout, Noa avait besoin de personnes qui étaient au 100% de leurs capacités. Sinon, à quoi bon les payer grassement, s'ils n'étaient pas capables de faire plus que convenablement leur travail. Noa remerciait son hôte d'un sourire pour le verre et s'installait donc sur une des chaises, face à elle, félin tranquille, qui observait son interlocutrice pour voir sur son visage, à son air, si l'idée pouvait l'intéresser ou pas.
Comme elle l'avait espérer, le côté cash de Byrd était toujours présent et elle aussi, allait assez droit au but. Sans se montrer totalement intéressée, elle était prête à entendre ce qu'on avait à lui proposer. Elle envisageait donc vraiment cette possibilité de lâcher le badge. C'était un peu surprenant, quand même. Noa connaissait la Strike Team, surtout par Lemoine et ce qu'on en disait dans la rue et les savoir si peu soudés en ce moment, attisait la curiosité d'un certain nombre de vautours, prêts à les mettre en pièce, pour de bon. La Sicilienne quant à elle, était prête à ramasser les pièces qui tombaient, pour les avoir dans son équipe. Autant en profiter.
- Ma proposition est la suivante: j'ai besoin de femmes de confiances dans mon entourage. Pour ma protection personnelle. Vous pensez bien que Gabrielle ne peut pas tout faire seule. Elle a une équipe et je serai intéressée de vous la voir intégrée. Ce qui ne devrait pas trop vous dépaysez. Avec un petit sourire. Le salaire sera à la hauteur du travail demandé. Les horaires ne devraient pas non plus trop changer de ce que vous faites dans la police. Jours de congés et vacances inclus dans le contrat, payés aussi, bien entendu. Je ne cache pas que ce n'est pas sans danger, mais ce n'est sans doute pas ce qui risque de vous poser un problème, n'est-ce pas?
Elle prenait alors une gorgée de son verre. Elle ne cherchait pas à la lui faire à l'envers. C'était réellement pour son équipe de sécurité qu'elle cherchait à l'engager. Si après, Rylee voulait rejoindre les gros bras pour aller casser des dents, elle le pouvait parfaitement, mais Noa voyait la force qu'elle serait aux côtés de Gabrielle. Un boulot presque plus posé que celui de flic... presque.
- Bien entendu, je n'attends pas une réponse dans l'heure, vous pouvez prendre le temps d'y réfléchir. Mais je ne vous ferai qu'une fois cette proposition.
Car la mafieuse n'avait pas le temps de courir après les gens. Si Rylee prenait trop son temps ou refusait, elle ne reviendrait pas.
J’écoute ta proposition en buvant tranquillement mon verre. Cela me fait sourire d’entendre parler de jours de congés et de vacances je dois avouer. On pourrait presque croire que c’est un boulot de rêve face à celui que je vis tous les jours car les weekends se raccourcissent très vite s’il y a une urgence. Pour ce qui est des vacances je pourrais dire que je ne connais pas bien cela mais je viens d’en revenir car j’en ai pris pour une fois dans ma vie après les avoir offert généreusement à l’état pendant des années car je n’avais pas de raison de prendre des jours. Pour quoi faire ? Tourner en rond dans mon hangar ? Non ce n’est pas mon genre. Là je l’ai fait, pas pour moi et vu les travaux que j’ai à faire dans le hangar pour le rendre plus habitable mes jours de congés ne sont pas de trop. Heureusement je sais très bien le travail que tu me proposes : le même que celui que j’ai à peu près avec les mêmes ennemis puisque je te sais assez maligne pour éviter de t’affronter aux forces de police. Et JB t’y aide.
Après je sais que la désunion de notre équipe fait parler et que ça créé une faiblesse. Je ne l’apprécie pas non plus et c’est pour ça que je viens faire mon travail et que je prendrais une balle pour les trois mecs de l’équipe si c’était utile, quelque soit mes désaccords avec Zac mais ça n’empêche que oui ça fait une faille dans notre famille qui roule si bien d’habitude. Je sais bien que cette histoire ne va pas pouvoir continuer longtemps. Faut que je parle à JB et sa proposition arrive au bon moment car je ne suis pas fermée à la discussion. Justement ça me fait un peu le petit déclic en plus pour aller parler avec celui que ça concerne le plus : mon meilleur ami et chef de l’équipe. Je sais que la strike c’est un tout mais parfois quand on ne se sent plus dans ce « tout », mieux vaut laisser sa place.
« C’est noté » Pour le fait que tu ne demandes pas de réponse tout de suite mais je me doute qu’il ne faut pas attendre longtemps non plus et je comprends que tu ne cours pas après les gens. T’as autre chose à foutre et moi aussi. « Je vous donnerais ma réponse. » Qu’elle soit positive ou négative. Je trouve ça plus correct. « Par contre je suis liée aux Irlandais » Parce que toi tu travailles avec JB mais moi je travaille généralement avec Manus donc je préfère juste le préciser. Je sais bien du coup que je ne le ferais plus, d’un autre côté il ne sera plus intéressé quand je ne serais plus flic, mais je préfère préciser que je connais ce qui se passe de leur côté même si je te dirais rien. C’est juste de la franchise de ma part. « Ça changera si j’bosse pour vous mais j’préfère le préciser. » Comme ça, pas de truc qui peut revenir dans la gueule ensuite. Après je crois que vous essayez plutôt de tous vous entendre mais bon, j’ai tendance à aimer jouer cartes sur table.
Noa se moque de savoir ce qui désunie cette équipe. Elle n'était pas là pour augmenter la discorde entre eux. Mais pas là non plus pour ne pas voir les opportunités que pouvait offrir ce genre de problématique. Si un jour, cette Strike Team devait voir à disparaître, autant avoir les bons éléments de son côté. Lemoine était déjà dans sa poche, Rylee ne serait clairement pas de trop. Les deux autres... Zac Sanders était beaucoup trop instable pour qu'il puisse être un acète intéressant à ajouter à son équipe et Marlon Lynch, était sans doute le plus blanc de cette équipe, la Dona savait qu'il voyait d'un mauvais oeil, parfois, les relations que son boss et elle, pouvaient avoir. Autant dire qu'il ne sauterait pas sur l'occasion d'avoir un job sous ses ordres... mais qui sait... peut-être qu'un jour... elle ferait l'effort d'aller le voir.
Elle voyait bien au regard de Rylee, que les informations étaient prises au sérieux, considérées même. Autant dire que cela pouvait être plutôt positif. Cela voulait dire que la flic allait y réfléchir, sérieusement. Que cela mettrait un peu plus en péril l'équipe dans laquelle elle se trouvait, mais cela, c'était à elle et à ses équipiers, de trouver un moyen de garder la cohésion. Elle eut un petit mouvement de la tête, appréciant sa franchise. Qu'elle ait un lien avec les Irlandais n'était pas un problème, Noa n'était pas en guerre contre Manus, ils travaillaient ensemble, enfin ils avaient une relation d'affaire, de plus, son interlocutrice, ne risquait pour le moment pas de se retrouver dans les toutes hautes sphères de l'organisation. Il lui faudrait faire ses preuves, comme tous les autres.
- J'apprécie votre honnêteté, Rylee. Ce ne sera pas un problème pour nous. Qui sait, vous pourriez faire le messager entre nos deux familles. Avec un léger sourire, tandis qu'elle terminait tranquillement son verre. Avez-vous des questions? Peut-être pour mieux vous aider à faire votre choix?
Puisqu'elle était présente, que Byrd en profite, c'était maintenant ou jamais. Malgré son travail, ce qu'elle représentait, Noa était tout aussi honnête. Elle répondrait aux interrogations de la femme sans détour. Car elle n'était pas du genre à faire voir des merveilles à ses futur.e.s employé.e.s, juste pour les faire venir à son service. Mieux valait qu'ils sachent pertinemment dans quoi ils entraient, pour combien et à quel prix.
Le reste du liquide ambré tournait doucement dans le verre qu'elle tenait, alors qu'elle continuait de fixer la propriétaire des lieux, avec son petit sourire en coin, félin aux aguets de tout ce que l'autre pouvait lui montrer. Elle démontrait ainsi à quel point elle avait l'habitude de ce genre de conversation, de faire des affaires. Sans aucune condescendance pour autant.
- Sachez, aussi, qu'un refus ne me vexera pas.
De Santis pouvait tout entendre, même un non. Surtout qu'ici, rien d'essentiel n'était en jeu. Elle estimait que cette femme pourrait être un bon atout à son équipe, mais personne n'étant indispensable, elle en trouverait une autre, s'il le fallait.
Tout ça pour dire, que Rylee était totalement libre de son choix, ce qui était important aux yeux de la Sicilienne, car c'était ainsi, qu'on créait les meilleures loyautés.
Alors moi en tant que messager je pense que ça fera marrer pas mal de monde tiens. Mais pourquoi pas. Manus et moi on se connait assez pour qu’il sache à quoi s’en tenir si j’amène des informations de son côté et tu sembles avoir compris comment je fonctionne aussi. En tout cas c’est bien que ce soit pas tendu entre les deux clans parce que j’ai aucune raison de me prendre la tête avec les irlandais même si je change de camp à aider. Manus m’a jamais mis dans la merde et vis et versa. J’hoche donc la tête tranquillement, satisfaite de cet échange. « Non c’est très clair » Je ne vois pas quoi demander de plus. Tu m’as dit pour quelle raison tu pouvais me vouloir à tes côtés et ce que j’allais toucher à peu près. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus de toute façon tant que cette décision ne penche pas de ton côté.
J’finis mon verre avant de le poser sur la table. « J’me doute. J’réfléchis et je vous donne ma réponse ». Je ne ferais rien sans en avoir parler à JB. Il sera peut être déçu que je puisse songer à partir mais j’ne prendrais jamais de décision aussi importante sans en avoir discuté avec lui de toute façon. Marlon et lui sont mes deux repaires fixes et stables avec lesquels je peux parler de tout ça. Marl’ est au courant de ma fatigue vis-à-vis de toute cette histoire mais il a aussi largement assez à faire avec son inquiétude vis-à-vis de sa femme.
J’ai rien à rajouter, tu as certainement plein de trucs à faire aussi j’me lève histoire de te raccompagner vers la « porte » de mon bout d’hangar et fais signe à Gabrielle qui est toujours dans ton ombre. « Bonne journée » Jsuis pas la plus polie des meufs mais quand même. J’reviens ensuite prendre un second verre histoire de réfléchir à tout ça. Je décide de ne pas en parler tout de suite à Iza, me faut l’avis posé de JB en premier même s’il sera aussi peu objectif d’Iza ou Marlon forcément. Dans tous les cas il est temps de prendre une décision avant que notre team pâtisse de cette histoire. Cela traîne depuis assez longtemps.
