Dry the rain

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]- Ah, bon prince, avec ça, »

Je hausse un sourcil, partagé entre l'amusement et la curiosité accrue.

Bon prince, en plus de mes autres défauts, ce pourrait être le trait de caractère final d'un personnage suffisamment complexe et attachant. Mais je ne suis pas certain d'être bon. Pas prince, c'est une certitude. Je n'ai jamais eu pour objectif de répandre le bien et je n'ai pas à cœur de faire le moins de mal possible ; à mon sens il s'en fait toujours. Du mal. Quelle que soit l'action de départ, quelqu'un morfle un jour ou l'autre alors...
Les bons princes sont ces héros capables de continuer à croire que seul le bien doit être fait. Peut être fait. Ils ont tout mon respect, et un brin de pitié. Qui connait une personne si bénéfique ?
Ici, à Londres, à notre époque, ça n'existe plus.

Quelques nouveaux clients entrent, plus rares sont ceux qui quittent l'établissement. Il n'est pas encore tard et la place de chacun commence doucement à chauffer.
Le rendez-vous de l'irlandaise fini par arriver. Je le comprends à sa mine soudain plus ouverte. Je m'efforce de ne pas suivre le mouvement de ses yeux et apprécie au contraire leurs discrètes rotations. Puis elle s'anime plus concrètement et déjà je suis contraint de souhaiter bonne soirée à cette étrange Oz. Elle file, poliment, m'obligeant à reposer mes yeux sur Austin. Furtif mais pas assez vif car lorsque je reviens à ses orbes claires, ne reste que le vide.

" bonum vesperum. "

Dis-je dans un murmure, le regard rieur, les pensées battues.
La jolie rouquine s'installe avec le comparse attendu et je me focalise sur la fin de ma bière, ruminant en latin les quelques mots dont je me souviens, irrémédiablement influencé par son aura plus chaude que prévue. Hautaine et fermée, au premier abord, la coursière laisse maintenant planer un parfum franc, cuivré, captivant.

Si l'endroit est un des meilleurs endroits du quartier pour récolter des informations, je préfère me retirer. Un message envoyé à Maître Porter pour provoquer de nouvelles conversations, je retourne jusqu'au parking et fixe le ciel fade, opaque, avant de prendre la route.
Finalement j'ignore la réponse positive - à la quelle je ne m'attendais pas - qui anime mon portable et retourne à l'appartement avec une résolution en tête : je dois payer ma dette à l'IRA si je ne veux pas perdre de potentiels clients - en étant optimiste - ni devenir un ennemi de l'Armée - en étant réaliste. Pour ça, j'ai un sacré travail à fournir.
Le programme de la nuit est tout trouvé ;

[Fin]