Dalia

-“ Moins… ” Murmurais-je, me rendant compte qu’en effet ma gêne n’était plus la même. Qu’elle avait moins d’emprise sur mon esprit. En cet instant, je ne me sentais pas honteuse de ma chair, ou diminuée. Je me sentais en accord avec mes envies et le regard de mon Prem. -“ Je crois que tu me guéris. ” lui avouais-je en perdant mes doigts dans ses boucles brunes. Qu’il était beau mon amoureux. Surtout avec ce regard-là. Je me sentais fière d’en être la cause. Mon cœur se gonfla de tendresse en songeant à notre petite fleur. Mon miracle adoré. Ma Dalia.

Je vis le trouble de son papa, avant même qu’il ne me posa la question. Je commençais à connaître mon homme. Ou bien était-ce parce que je portais moi aussi mes pensées vers la chair de ma chair ? Je lui souriais. Cette fois, je ne me sentais pas nerveuse, ou inquiète pour mon bébé. J’avais autant confiance en mon parrain qu’en toi. -“ Oui mon coeur. Je le crois. ” lui assurais-je, en venant embrasser le haut de son crâne. Posant un autre petit baiser sur la cicatrice crânienne. -“ Ils s’en occupent très bien, je le sens. ” C’était un instinct que je ne saurais expliquer à un homme. Mais, Dalia et moi étions liées.

Envoûtée, je suivais bien volontiers mon journaliste hors de ce lit d’amour. Il me tenait par son sourire. Il m’éveillait à la curiosité de la chair. Ce fut une charmante façon de nous rapprocher de la fin de notre belle parenthèse. Je ne m’étais pas sentie aussi apaisée depuis des semaines. Apaisée, repus d’un bonheur amoureux, et ragaillardie aussi. L’avenir ne me faisait plus peur de la même façon. Prem était là et Prem serai là.

Je terminais de faire ma natte et de l'attacher au-dessus de mon crâne. Il faisait beaucoup trop chaud pour les laisser libres. -“ C’est le plus beau de mes voyages oui. ” Reconnus-je devant mon chéri. C’était un voyage choisi et avec la compagnie choisie. Il était le plus beau de tous et j’avais l’intuition qu’il le resterait longtemps.