Le crépuscule commence à peine. Le ciel de Londres se teinte d’orange. L’air est encore chaud. Les rues sont remplies par les citadins qui veulent savourer ces soirées d’été. Il y a moins de touristes en été. Enfin, moins de touristes extérieurs. Les anglais viennent profiter de la capitale. Ce quartier est excentré, calme. Une des zones les mieux lotie de la capitale. Castelli s'installe toujours dans les beaux quartiers d’une cité.
Il y a un théâtre. Là de l’autre côté de la rue. Il ne ferme jamais. La programmation est classique et ennuyeuse. Tous les soirs, à 19h45, spectateurs et spectatrices arrivent. Sur leur 31, les uns et les unes s’exposent comme s’ils sont en campagne. Eva vient parfois les regarder. Du balcon elle a un point d’observation idéal. De quoi vois la parade sociale, sans être vue des autres.
Ainsi, elle aperçoit Mrs Dykes lorsqu’elle arrive à l’angle du carrefour. Une femme plutôt petite, menue, énergique. Rien à voir avec les gros bras tatoués. Ou les mercenaires barbus. Le danger ne se trouve pas dans les muscles. C’est l’esprit de Justice qui est l’arme la plus dangereuse.
Le coude sur la rambarde, Castelli détaille cette femme. Ni cible, ni proie, celle-ci n’est pas non plus une amie. Ni même une camarade. Eva peine d’ailleurs à définir (exactement) ce qu’est cette relation. A la plus a trait aux maîtresses-chanteuses. Alys a tout de suite été claire. Elle est une véritable oie blanche. Espèce en voie de disparition sur cette île maudite. Heureusement, l’Italienne a trouvé une façon de pondérer les ardeurs de cette servante de l’ordre. Un petit accord, comme ils en font tant et tant ici bas.
Pieds glissés dans les souliers et montre glissée au poignet. Il est grand temps de descendre de cette tourelle d’observation. On ne peut toujours rester loin du danger. Bien souvent il faut aller à sa rencontre. Le secret est de ne pas avoir peur. La meilleure façon de museler la peur c’est d’être préparée. Eva est toujours prête. Stratège dans les veines, elle peut anticiper les déconvenus. Mais sa véritable force se trouve dans sa capacité d’adaptation. Avoir un atout dans sa manche et sans servir. C’est grâce à cela qu’elle n’a pas encore été derrière des barreaux.
Au pied de l’immeuble Eva remonte la rue. Elle achève la marche quelques mètres plus haut. Elle pousse la porte d’un petit restaurant italien. Un de ces dizaines de bouibouis qui propose la cuisine basique de la méditerranée. Un commerce tout à fait modeste. Eva détonne dans ce charmant paysage culinaire. Elle est élégante et soignée. La robe noire est coupée à la perfection. Un certain goût pour les belles choses se ressent, dans la marque des textiles, les rares bijoux. Trop intelligente pour faire étalage de sa richesse, Castelli reste une femme qui a des moyens.
« Leurs pizzas sont délicieuses. » Comment-t-elle, alors qu’elle repose le menu en plastique. Un regard cyan happe celui de la dame qui arrive à la table. Eva détaille Alys. Elle s’enfonce dans le fond de la chaise en bois. Les doigts de la main gauche caressant la nappe en papier qui protège la table. « Comment allez-vous Alys ? » Demande la trafiquante, une fois que chacune est correctement installées. Il y a une façon de faire des affaires. Pour Castelli c’est tout en délicatesse. Elle aime à prendre le temps de faire les choses. Puisque de toute façon la finalité est déjà connue des deux parties.

Je venais enfin de sortir de la bouche de metro, Je détestais ces endroits là qui grouille de monde. J'étais loin de me sentir serein dans le métro. Tous ces gens dont je connaissais pas dans un promiscuité la plus totale. J'étais loin d'être agoraphobe par contre, mais passer trop longtemps dans le métro ne me plaisait guère et il fallait dire que ce quartier était tellement excentré que j'ai du changer trois fois de ligne. Ce qui était flagrant c'est une fois avoir sorti de l’enceinte du réseau, la chaleur m'enveloppait directement. Le crépuscule venait à peine d’apparaître et il faisait encore clairement chaud. Ces chaudes soirée d'été étaient sympa et elles suscitaient une recrudescence d'animation de quartier. Le théâtre, situé non loin de là devait attiré beaucoup de visiteur. J'eu l'occasion par le passé d'y aller avec mon mari une ou deux fois, bien Evidemment longtemps avant que mon couple n'explose. Je fixais donc la devanture de l’établissent, assez longuement pour que la nostalgie des moments passé avec mon compagnons m'emporte. je me remettais donc à marché fuyant l’édifice du regard, ce serait me faire violence si je restais.

La face de l’immeuble d'Eva se dévoilait alors et il fallait dire que c'était du bel ouvrage. Ce que était sûr , c'est que cette femme avait des moyens assez considérable pour se payer un appartement la dedans. J’ignorais si elle campait a sa fenêtre ou si elle m'observait mais je ne relevais guère la tête je ne la connaissais pas encore assez et j’ignorais comment elle pouvait le prendre. De tout manière elle n'aurait aucun soucis à ce faire , ma plaque et mon arme trônaient dans mon tiroir , celui de mon bureau au commissariat. Je n'étais pas là pour l’arrêter mais pour obtenir des informations. Un bon flic doit toujours s'entourer de son réseau d’informateurs e ce....De n'importe quelle nature qu'ils soient ! Je risquais un regard quand même assez furtif , Evidemment je la vie à sa fenêtre. C'était vrai , je savais pas comment qualifier cette relation que je pouvais avoir avec l’italienne. Nous étions pas ennemis même si nos divergence sur l coté de la lois pouvaient le laisser croire, nous n’étions pas non plus amies. Il m'en fallait beaucoup pour que j'accorde ce genre de lien de confiance et je supposais que pour Eva , c'était pareil. Je dirais que pour le moment ce qui résumerais bien la situation serait une une neutralité absolue doublé d'un grand respect mutuel. Eva me donnait des précieux renseignements sur les trafics en tout genre concernant l'art. C'était pas la priorité première de nos service de police mais sait on jamais, un de ces trafics pouvaient être liés à certaines de nos affaires en cours ou autre. Tout est si emmiellé ici !

J’étais juste en bas de son immeuble , si d'abord l'idée d'attendre qu'elle descende d'elle même me trottait en tête, je me dirigeais vers la sonnette, lorsque je je me souvenais alors que le rendez-vous n’étais pas en bas de chez elle mais dans un petit restaurant. Une fois m'être rappelais ce menu détail je me remis en route. Elle vait choisit un restaurant italien, que domage ! Moi qui voulait manger quelques chose de plus exotique. J’arrivais assez vite au lieu de rendez-vous , après tout le restaurant n'était qu'a quelles metre plus loins !

Je rentrais donc dans l’établissement , elle avait choisit une table assez tranquille dans un coin de la salle ce qui me frappa Elle était assez dignement vêtue , une robe noir et élégante qui devait coûter peut être pas moins d'un de mes salaires. Cependant elle n'était pas du genre a montrer aux yeux du monde sa richesse , voila un bon point que j’appréciais. Qu'est ce que j'avais horreur de tout ces choses " m'as -tu-vue". Je la saluais donc un sourire aux lèvres, un sourire amical , celui que l'on sort lorsque l'on veut instaurer une bonne relation.L petite musique d’ambiance était apaisante, la décoration modeste, tout était parfait ! Elle me venta alors la qualité de leur pizza

- Si vous le dites alors je vous crois ! Personnellement je suis plus attiré par tout ce qui exotique mais je me laisse tenter , ces vous qui décidez aujourd'hui !

Je posais donc ma pochette à coté de moi sur la baquette pour l'installer juste en face de l'italienne. Son regard cyan me scrutait, il était claire que j'avais affaire à une un professionnelle des relations humaines. Elles semblait parfaitement dans son élément. Je m’asseyais confortablement et lui rendit son regard doublé d'un léger sourire.

- Je vais bien même si j'en ai marre de patauger dans cette affaire concertant l'Eventreur !


Il était clair que nous allons prendre notre temps , nous étions guère pressées et commencer par la politesse ne fait jamais de mal !

Un fin sourire cueille la critique de l’inspectrice. Les britanniques sont perpétuellement en recherche d’aventure gustative. Lorsque que l’on connaît les spécialités culinaires du Royaume d’Angleterre, point de mystère. Les plats y sont grossiers. Lourds. L’absence d’épice convient sans doute au palais les plus paresseux. Pour une Italienne, que dire une gourmette, comme Castelli c’est une tristesse. Que dire une diablerie ! « Vous n’avez qu’à me donner votre définition de l’exotisme. Je trouverais une carte qui convient. » Petite taquinerie qui évoque une hiérarchie des saveurs. Ceci dit, élargir le champ des possibles: pourquoi pas. Donner la main est hors de question. Eva ne laisse personne décider à sa place. Homme ou femme.
Elle suit Alys du regard. Elles sont nées dans deux mondes différents. Leurs parcours de vie sont à l’opposé. Il y a donc quelque-chose d’exotique à la côtoyer. Une femme, tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Une mère de famille. Une policière. Ce qui se manifeste avant même que leur commande soit prise. A la mention du tueur en série, la trafiquante regroupe ses mains, les joints. Le haut du dos se tend. « Il mène tout le monde en bateau. » Un an bientôt que l’ombre de l’assassin hante Londres. Les autorités de tous les bords se sont mis à sa poursuite. Chasse à l’Homme tout à fait exceptionnelle. « Peut-être est-il protégé par une personne puissante. » Les politiciens peuvent être aussi sombres que les truands. Castelli ne fait jamais affaires plus dures qu’avec ces hommes affamés de pouvoir et de reconnaissance. Ils sont insupportables. « A qui profitent ces crimes ? » Demande-t-elle d’un ton tranquille de théoricienne de comptoir. Elle se pose régulièrement la question par intérêt personnel. Malheureusement aucune réponse trouvée. Ce qui est étonnant c’est que le Réseau soit aussi dépourvu de réponse lui aussi.
Elle repousse le menu en papier. Si elle a donné ce point de rendez-vous c’est qu’elle sait déjà ce qu’elle veut manger. « On dirait que les Lords n’ont que faire de la sécurité de leurs “sujets”. » Observation sommaire. Eva est une anti-monarchiste convaincue. Elle trouve le principe de la royauté obsolète. Cette obstination à vouloir demeurer sous la coupe d’une couronne la sidère. A croire que les Anglais sont restés des enfants qui ont peur du noir. Un serveur s’avance alors. Eva lui adresse un sourire de connivence. Elle se retient d’utiliser sa langue maternelle. Autant ne pas froisser la dame à sa droite. « Une margarita avec un verre de rouge. S’il te plait Maximo. Merci. » L’Italienne gribouille sur un bout de feuille. Il oblique ensuite pour connaître le choix de l’étrangère. Londres est cosmopolite. Mais c’est plus que ça. Les mafias sont enracinées sur le territoir. A chaque espace ses rois de l’Ombre. Ils sont ici au service de la Médicis. Cella que l’on nomme la Dona tient d’une main de faire le commerce qui arrive de la Méditerranée. Et Eva jouit de son aura avec la discrétion d’une courtisane.
Une fois seules, un silence s’impose de nouveau. « Que puis-je faire pour vous ? » Toute politesse gardée. Si bien qu’on peut croire à une simple transaction orale. Non pas à un chantage de l’une sur l’autre.

Les journées étant intenses dans mon travail je ne pouvais guère manger autre chose que des plats rapide lors de mes brefs arrêts aux fast-food en compagnie de mes collègues. Il n’a que dans ces moments là d’ailleurs ou on pouvait se vider la tête et penser autre chose que les horreurs que l’on voit tous les jours. Et puis n’était pas les café restaurant auxquels j’allais avec mes filles en week-end qui allait vraisemblablement me donner de l’exotisme. La seule chose qui changeait un peu plus e ce que j’avais l’habitude c’était lors de mon séjour à Paris il y’a de cela presque Cinq ans. C’est dire mon manque de repères culinaires ! En cela je pouvais compter sur Eva qui depuis que je la connais m’a fait découvrir pas loin de trois adresses. Leurs plats ont radicalement fait pétiller mon palet. Eva me demandait de définir selon moi ce qu’est l’exotisme. Je ne savais guère quoi répondre. “Eh bien vous savez c’est comme les gouts et les couleurs, ce que je trouve exotique pourrait ne pas l’être pour vous et ainsi de suite ! Mais je vais tenter de vous répondre, pour moi l’exotisme se trouve dans le fait que ce soit pas quelques choses que l’on à l’habitude de manger …C’es aussi une question d’Epice..“ Ma réponse montrait là un certain retard culinaires mais je comptais sur Eva pour y remédier à cela. Mon ventre se mit soudainement à gargouiller à la vue d’un serveur qui apportait un plateau à une table voisine. Je reportais alors mon attention sur la blonde assise devant moi. “Si vous le permettez j’aimerai vous faire découvrir un de ces jours excellent pub-restaurant il au cœur même de Chelsea“

Le fait d’avoir parler du tueur m’a remis le travail en tête, ce que je ne voulais clairement pas d’ailleurs. Ce qui est difficile dans ce genre de boulot, c’est de le laisser derrière soi, même l’espace d’une soirée. La gestuelle qu’Eva venait prendre me montrait qu’elle était grandement intéressée par cette affaire. En même temps qui ne le serait pas, c’est un fait divers surprenant malgré la sauvagerie des meurtres. “Pour être honnête j’en ai ma claque…Mais attendez qu’il fasse un seul faux pas ! et c’est là qu’on lui tombera dessus ! J’ai d’ailleurs demandé il y’a moins d’un mois à être mise sur le dossier “Une information qu’une ne doit pas e dire à n’importe qui, j’en avais conscience mais ce n’était rien de moins qu’un échange de bons procédés. Un échange d’infos. La blonde me fit par d’une hypothèse. Comme si je n’y avais pas pensé moi-même ! “Très juste, c’est même ce que je voulais creuser mais mes supérieurs m’ont rapidement rappelé à l’ordre. Peut-être pour éviter un certain degrés de scandale !“ Elle avait raison , ce n’était pas parce qu’on fait de la politique et avons une notoriété publique que l’on est certainement blanc comme neige. En soit c’était parfaitement logique. De toute maniérer il n’y avait que les gens avec un certaines aisances financière qui pouvait se le permettre. Le tueur devait bien avoir les moyens de financer de très bonnes études en médecine pour être aussi précis ! La trafiquante me posa une question intéressante. Je pris mon sourire familier et finis par lui répondre “A qui profite ces crimes ? Eh bien la réponse est simple. Déjà les médias ! Nos chaines d’infos n’ont jamais eu autant d’audience depuis le début des meurtres… Ensuite, et ça ce n’est qu’une théorie personnelle….Je pense que les meurtres profites au réseau de trafic d’organes…Les trois dernières victimes ont été retrouvée avec des organes manquant.. Peut être que le tueur essaie d’en tier une rétribution “

Mes yeux allèrent de al blonde à mon menus j’observais chacune des pages , chaque recoin mais ma faible connaissance gastronomique me rendait indécise. Il y’a avait bien le pavé de saumon fumé accompagnée de Panzartti , une sorte de croquette de pomme de terre mais tout cela faisait assez banale et je voulais vraiment manger italien. “Eva… Que me conseillerez-vous ?j’ai une réelle faim de loup“

Sa manière de repousser le menu m’indiqua qu’elle avait déjà choisit ce qu’elle prendrait et qu’elle semblait réellement familière avec l’endroit. Sa remarque sur les lord ne me choquait guère , ils étaient nombreux à partager cette analyse et pour être honnête je savais que pour certains de nos grand seigneur. J’avais par conte des propos plus tempérés qu’Eva. “Je dirais que oui mais je vous rassure il ne sont pas tous comme ça ..Certains sont effectivement bien trop occupé à voir leur propre intérêts“.

C’était dire j’avais eu la même conversation quelques jours plus tôt avec ma voisine, sa manière de voir les lords m’avait fait sourire. Elle avait dit je cite “ Un ramassis de consanguins qui ne pense qu’a leu propres fesses“ . D’un autre côté, je n’échangerais pour rien au monde nos principes et symbole. Tout ceci est bien trop ancrée en nous pour nous en débarrasser. Mais je ne suis pas contre le progrès loin de là, je n’en vois juste pas comment tiré un trait à nos rites et nos valeurs. Un serveur s’amena alors, tout sourire je lui déblatérais alors le nom du plat qu’Eva venait de me conseiller quelques temps plus tôt. Le tout avec du vin également ! Rapidement je m’empressai de mon bipeur que je m’empressai de mettre hors ligne, demain était mon jour de congé pares tout ! La semaine qui allait venir allait s’avérer charger. J’avais un pile de dossier encore non lu sur mon bureau sachant que je venais à peine e finir celle de cette semaine.

Le serveur avait finit par quitter la table nous laissant de nouveau seule, c’est alors qu’Eva pris son ton un peu plus cordial. Cela me fit sourire. “Eh bien il n' y a rien d’urgent , juste que notre précédent rendez-vous remonte à plus d’un mois et demis…Et il peut s’en passer des choses en un mois…Alors dites-moi… Quoi de nouveau sur le marché de l’art ?“

Une invitation. L’agent est audacieuse. Cela provoque un sourire amusé. La frontière rétrécit. Un rendez-vous après l’autre. « Un pub de Chelsea. Pourquoi pas.» Castelli poursuit son parcours épicurien. La nourriture est précisément un domaine dans lequel elle peut satisfaire son besoin de nouveauté. Elle regrette que les restaurants étoilés restent sur leurs assises. Perdant peu à peu ce goût du risque qui les a pourtant amené à être reconnus. Une virée dans le quartier changera.
Eva n’est pas la seule à exprimer l’envie de changement. Quotidiennement, presse et radio clament que le “Royaume” a besoin que la crise intérieure soit prise en main. Sans citer Scotland Yard, c’est pourtant elle l’accusée dans leurs discours policés. Les Britanniques veulent se sentir en sécurité dans leur capitale. Ce que le peuple veut. Il finit par l’obtenir. Les urnes, ou la Rue, sont leurs moyens d’expression. « Ah. Intéressant. Et ?» Les pupilles de l’Italienne ont un bleu cyan qui brille plus fort. Elle ne cache pas sa curiosité. De femme. L’éclat ne dure guère. La réponse n’a rien d’encourageant. L’exemple typique. Cette île est belle et bien aux mains des corrompus. « Votre devoir est-il envers vos supérieurs, ou bien envers les citoyens Anglais ? Si vos supérieurs ne veulent pas agir, c’est peut-être qu’ils ont perdu leur légitimité à l’être ? Parfois la meilleure façon de remplir sa mission est d’aller à l’encontre des ordres. » La police n’est pas dénuée de rebelles. L’équipe de Lemoine par exemple. Instiguer le doute fait partie des méthodes de la trafiquante. Cela lui permet de jauger avec précision la force de conviction d’un interlocuteur. Utile pendant une négociation financière. Celui qui n’en démord pas connaît la valeur de son bien. Tandis que celui qui fléchit peut être écrasé nez au sol. Concernant l’enquêtrice, l’opération sert davantage à évaluer son éthique personnelle.
« Hum. Vous voulez dire qu’il y a eu du mouvement de ce côté ? » Eva reste loin de la traite des blanches. Elle ne marchande pas autour de l’être humain. Les objets sont les seuls produits qui l'intéressent. D’ailleurs sa posture est connue de ses proches. Avec elle les mafias comme la Triade ou la Bratva mettraient la cléf sous la porte. « Le tueur serait forcément en contact avec les vendeurs.» Les réseaux de trafiquants humains sont sous la surveillance de tous les services secrets nationaux. A l’ère numérique impossible d’être invisible. Un bon hacker ferait le travail.
Hum. Oui Eva peut donner le conseil le plus simple. Un choix qui fait consensus pour tous les palais. « Si c’est Italien que vous voulez manger. Une pizza. Je vous recommande une Allégria. » Ici le cuisinier a grandi au pays. Il a appris le métier avec de vrais pizzaïolos. Qualité assurée. Alys y trouvera son compte en Italie et en gourmandise. « Avec un petit verre de vin apéritif. » La prohibition a amené les restaurateurs à inventer de nouvelles boissons. Accompagner leurs plats de vins sucrés et légers. Avec un degré d’alcool en dessous de la règle. Castelli pourrait les emmener dans un établissement moins rigoureux. Ou la carte des vins perdure. Mais le comportement de sa compagne de dîner ne va pas avec l’idée. Alys est encore un chevalier blanc. Incapable de franchir la ligne jaune. Ce n’est qu’une question de temps. Ils finissent par faire des compromis avec leur morale. Seule façon de survivre dans ce Londres.
Alys représente parfaitement la voix de son territoire. « Hum. J’oublie toujours. L’amour anglais pour la noblesse. » La Mort d'Elisabeth n’a pas éteint cette passion anglaise pour l’aristocratie. La Monarchie ne va pas s’arrêter de sitôt. A moins que la colère qui gronde dans les maisons prenne forme. Aucune nation n’est à l’abri d’un renversement.
« La nouvelle la plus remarquable … La famille Stanhope se retire des affaires. » Lady Lucy Stanhope est une des vraies rivales de Castelli ici. La seule qu’Eva n’a pas réussi à amadouer. La décision de cette famille prestigieuse de quitter le monde de l’Art a été aussi inattendue que déstabilsante. « Certains vont s'en sentir les mains libres. Le cartel chinois plus que les autres. » Aucun doute que certains se sentent pousser des ailes. Ils vont y voir une grande occasion de sortir du lot. Si les forces de polices se concentrent sur les affaires de la famille Wang -par exemple- cela fera un bon : une pierre deux coups. Eva pourra ensuite avancer ses propres pions. Parfait.

En Italien dans le texte