Alors que je roule à travers la campagne écossaise pour retrouver mon duc, je réalise que ça fait déjà six mois qu'on est ensemble. Six mois... Punaise, le temps passe tellement vite... Et dire qu'il y a six mois ce con adorable me fonçait dedans avec sa Jaguar, que je finissais à l'hosto avec un bras cassé et une moto défoncée, et que maintenant je suis la petite amie officielle du duc Cambell, seigneur du domaine d'Invevaray, passant la moitié de mon temps entre ma boutique et notre appart à Londres, et son château... Notre appart... ça me fait aussi sourire quand j'y pense... Monsieur le noble à l'appart immense et impeccable, tout droit sorti d'un magazine de déco, qui plaque tout et rend les clés pour rapporter ses costumes sur mesure dans ma petite penderie, et glisser son corps délicieusement musclé dans mon lit, avec Pirate et moi. Six mois géniaux à se découvrir, combler le fossé qui nous sépare de par nos origines, le traînant de théâtre en expos, de concerts dans des bars à des soirées avec mes potes, et lui qui m'initie à la bonne société et à ses habitudes à lui...comme le rugby. D'ailleurs j'ai été vraiment contente qu'il démissionne de son job abrutissant et qu'il se lance dans autre chose, comme encadrer des jeunes du coin pour découvrir le ballon ovale... Depuis qu'il a commencé je l'ai vu s'épanouir, aller les retrouver avec un grand sourire, et rentrer radieux mais couvert de bleus et de boue. Une vraie renaissance, et c'est là que j'ai compris à quel point son ancien job ne lui convenait pas...

Et donc là j'arrive de Londres après avoir fermé la boutique et avoir sauté dans son jet pour le retrouver directement ici plutôt qu'au chateau. Je me gare, coupe les gaz et met pied à terre avant d'ôter mon casque, le ranger dans le coffre et me mettre en route vers les gradins. Je monte rapidement les marches et m'installe dans les gradins un peu rudimentaires, l'admirant de loin. Il est beau ce con... et il est à moi. Enfin à moi... il sort avec moi et vit avec moi... Et je n'ai toujours pas compris ce qu'il fait avec moi... Je me dis bien qu'un jour il se rendra compte qu'il mérite mieux, une fille de son monde, et en attendant je profite au maximum... Comme là. Je sens des papillons dans mon ventre quand il me remarque et me sourit, lui faisant un petit signe pendant qu'il me contemple avec un regard idiot. Je l'observe jouer, s'entraîner, les guider, avant qu'il n'échange quelques derniers mots avec ses troupes, puis les laisser filer avant de courir vers moi, moucheté de boue et les cheveux collés par la transpiration.

Bonjour beau gosse! J'ai préféré te rejoindre ici plutôt que d'attendre au château. J'avais envie de te voir à l'oeuvre!

Je lui rends son baiser en riant avant de désigner la pelouse d'un petit geste du menton.

Ne dis pas ça, j'ai bien aimé! Et puis ils peuvent se targuer d'avoir le coach le plus sexy de toute la Grande Bretagne... Je serais curieuse de voir comment tu étais à seize ans! Gentil garçon ou tête brûlée?

Alors que tout nous oppose et que rien ne laissait présager que les choses allaient marcher entre nous, notre histoire était une affaire qui roulait plutôt bien. Très bien même. Il n'y avait plus de secrets et plus de non dits, tout était clair et il savait tout de moi comme moi de lui... Le début de quelque chose de bien et de chouette non? Et pas seulement le début... on approchait des six mois... Traverser le pays pour revenir en Ecosse était devenu une habitude, tout comme fréquenter les lieux qui lui étaient chers dans le coin... dont son ancien collège. (...) D'ailleurs comme je m'y attendais, c'est une vieille bâtisse en briques, ressemblant à un manoir, dont la moitié des poignées de porte doivent être plus vieilles que l'Indépendance des Etats-Unis... J'ai été dans un bahut moderne à Glasgow, enfin quand je dis "moderne" une horreur des années 70/80 cubique, moche et froide. J'aurais mille fois préféré être ici avec les parquets qui craquaient, les fenêtres à petits carreaux, les sculptures et autres qui puaient la Dark Academia et Poudlard... Ouais, j'aurais vraiment aimé être ici... Et j'ai appris à aimer l'endroit à cause de celui qui s'y trouvait plusieurs après-midi par semaine à se rouler dans la boue, un sourire de sale gosse aux lèvres. C'est d'ailleurs ce qui se passe quand il vient m'accueillir et je sens un mélange de transpiration, d'herbe et de boue qui émane de lui alors qu'il est tout près de moi... Rien qu'une bonne douche à deux ne saurait améliorer... Je ris à sa remarque et secoue la tête.

Tu rigoles? Je suis sûre qu'ils te trouvent trop cool et trop classe, et qu'au moins un d'entre eux doit être gay et qu'il se tripote le soir en pensant à toi... Et j'aime bien te voir avec eux... T'es beaucoup plus épanoui et heureux depuis que tu t'es lancé là-dedans... J'en suis vraiment contente... J'aime te voir heureux...

On en avait déjà parlé, et pendant un long moment il a hésité à garder son siège à la Chambre, mais je voyais bien qu'il ne se plaisait pas là bas, que ça ne l'intéressait pas... Au fil du temps il allait devenir comme une bougie privée d'air, qui brille de moins en moins fort avant de s'éteindre, et il 'était hors de question que je le laisse finir comme ça... non. Alors je l'ai aidé, conseillé, sans influencer son choix, mais j'essayais de lui donner un autre son de cloche que le devoir et la responsabilité... Et ça payait, finalement!

Je lui demande de me parler de lui quand il était gamin et j'éclate de rire quand il me dit que c'était une peste. Pourquoi ça m'étonne pas? Je le suis quand il m'entraîne à l'intérieur, vers le gymnase fermé. Je l'imagine là, ado, avec son sac à dos sur une épaule parce que c'était comme ça que faisaient les garçons populaires, entouré de sa cour, dont des filles pendues à ses basques, quémandant des miettes de son attention... On croisait quelques gamins en uniformes qui me dévisageaient avec surprise, ma tenue détonnant sûrement avec la couleur locale, et l'ignorant lui, qui devait maintenant faire partie des murs selon eux. Et finalement il nous emmène près de grandes vitrines comportant des photos, des médailles et des coupes, et pointe une photo où un groupe d'ados aux immenses sourire, brandissant une immense coupe à bout de bras. Et il me faut une seconde pour reconnaître mon mec sous cette tignasse bouclée et ce menton presque imberbe. Au point de faire une ou deux fois l'aller-retour entre lui et le portrait.

C'est toi? Punaise... les cheveux oui, c'est bien toi mais le reste... Je te reconnais à peine. T'as bien changé!

Il se met ensuite à commenter le cliché et je ris à nouveau, avant de secouer la tête en entendant son anecdote.

Mais quelle garce! Oser tromper le plus beau joueur de l'équipe de rugby, un duc qui plus est? Mais j'ai envie de lui dire merci, parce que qui sait, si elle n'avait pas fait ça, tu serais ptet marié avec elle maintenant, et je ne t'aurais jamais connu... Alors... merci mademoiselle la connasse et Trevor! Oh mais attends... je crois que la fête en question me dit quelque chose... J'avais été invitée par une copine dont le frère connaissait l'équipe de rugby, un truc du genre... Le costume de la mascotte me dit quelque chose. Oh t'imagines, si on s'était retrouvés tous les deux à cette fête? Sans se connaître?

Puis je hausse une épaule à sa question sur moi.

Tu imagines une ado un peu gothique/rock, aux cheveux teints en noir et au rouge à lèvres noir, DrMarteens et collants à résilles troués. C'était moi! Une fois à la maison je te montrerai des photos, j'en ai pas sur moi là... Tu as fini ici? Tu veux qu'on rentre?

Mon Duc... Bien sûr depuis qu’on avait commencé à sortir ensemble on avait beaucoup parlé de nous, de nos familles, de nos vies d’avant, mais à des moments comme ça, je me dis qu’il y a encore plein de trucs qu’on ignore encore l’un sur l’autre, des pans de nos vies encore dans l’ombre, et j’aime l’idée de me dire qu’on aura tout le temps pour les mettre en lumière, les découvrir et nous découvrir... Comme là, son passé de joueur émérite, la coupe remportée et de ses peines de cœur. Et je suis fière d’être là avec lui, dans le couloir de ce château transformé en bahut, face à la vitrine illustrant des parties de sa vie, et une de ses peines de cœur... D’ailleurs je me mets à rire quand il me dit qu’il n’était pas le plus beau, parce qu’il a un peu raison... maintenant il est beau à pleurer, à l’époque il ne sortait pas tant du lot... Il est comme le bon vin ou le bon whisky, ils se bonifient avec le temps! Je lui vole un baiser avant de poser ma tête contre son épaule.

Ah ouais? Je pensais que c’étaient les arrières qui étaient les plus admirés moi... Comme quoi toute ma vie n’était fondée que sur des illusions!

Il m’en dit un peu plus et je l’écoute avec intérêt, avant de poser ma main sur son flanc quand il me raconte sa côte cassée.

Ah ouais? Laquelle? Ça devait faire super mal non?

J’ai un nouveau rire quand il m’embrasse la joue, et je viens caresser sa barbe maculée de bout du bout des doigts, croisant son regard.

Eh... ça s’appelle grandir! C’est normal que tu ne sois plus le gamin sur la photo, tout comme moi je ne suis plus l’ado que j’étais... et heureusement même! Je crois que si je devais croiser mon moi de l’époque, je me bafferais!

D’ailleurs j’avoue que de repenser à moi à l’époque me fait sourire. Bon sang les goûts vestimentaires de merde tout comme pour la musique... Mais quand j’y réfléchis je suis plutôt fière de ce que je suis devenue... Surtout parce que je suis en paix avec qui je suis, je ne me cache pas, et j’assume totalement... Un peu comme lui maintenant qu’il a décidé d’abandonner son siège et de se lancer dans une autre forme de politique. Après un dernier baiser au goût de boue et de gazon je l’attends quelques minutes, le temps qu’il prenne sa douche et ressorte propre et beau, avant qu’on ne rentre à Londres. C’est dingue comme on s’habitue à prendre un jet... je devrais avoir honte, mais non... Alors pendant la demi-heure de vol on discute de sa campagne, avant d’arriver chez nous. Ouais, chez nous... C’est devenu très vite normal de le voir déambuler à moitié voire totalement nu, d’avoir sa brosse à dents avec la mienne sur le rebord du lavabo, et de rajouter une armoire pour ranger son lot de costumes taillés sur mesure, mais on s’y est faits. D’ailleurs une fois arrivés je pose mon sac, ôte mes chaussures et hoche la tête quand il reparle des photos.

Oui chef j’y vais! Et promis t’as le droit de critiquer hein, y’a prescription! Tu sais quoi, je te laisse t’occuper du repas pendant que je vais fouiller dans les cartons!

Je lui vole un baiser et file au salon où je fais une gratouille à Pirate qui est vautré comme un bienheureux sur le plaid du canapé, et sors une boite d’un tiroir. Je commence à fouiller parmi tout ce qui s’y trouve : cartes postales, billets de concerts, photos, prospectus, tickets d’entrée de musée et autres, avant de sortir ce que je voulais. Victorieuse je retourne le voir et lui tends le bout de papier glacé.

Et me voilà avec mes Doc, mon collier de chien et mes collants à trous!

Déjà au début quand on a commencé à sortir ensemble, et ensuite quand il s’est mis à faire de la politique, j’ai pris l’habitude d’être un peu écartelée, comme double. La journée et la semaine j’étais Lowri Conway, gérante d’une boutique d’articles ésotériques, fabricante de bougies et d’infusions, peinant parfois à joindre les deux bouts, et le week end, ou lors de certains événements, me voilà chatelaine avec des domestiques, prenant un jet privé, ou à m’afficher avec Tyr comme étant sa petite amie dans des soirées réunissant le gratin de Londres, tous les gens riches et puissants... Un choc des cultures auquel je commençais à m’habituer, surtout parce que mon beau duc restait le même dans tout ça, et ne me demandait pas de changer, mais qui était quand même bizarre. J’étais devenue une personnalité publique. On était encore loin de faire la une des tabloïds, heureusement, mais je faisais plus attention quand je sortais, ou à la boutique, de peur que quelqu’un surprenne quelque chose, un geste ou un mot qui puisse ternir la réputation de Tyrgan, et ruiner tous ses efforts pour faire campagne. Je n’étais pas devenue une nonne, loin de là, mais c’est vrai que je ne me laissais plus aller comme avant... et puis c’était pour la bonne cause. Depuis qu’il s’était lancé là-dedans, en plus des gamins dont il s’occupait, je ne l’avais jamais vu si heureux et épanoui et ça valait bien quelques efforts.

Mais là on est retournés à notre petite routine londonienne, le beau gosse au dîner pendant que je cherche la veille photo de moi que je lui ramène, fière de mon trophée. J’ai un léger rire quand il me dit que j’ai pas mal changé, me désignant des pieds à la tête d’un petit geste.

Heureusement! Je me trouvais tellement branchée à cet âge, mais je suis encore plus contente de ce que je suis maintenant! Surtout que ce maintenant est avec toi...

Il se penche un peu plus sur la photo, vraiment concentré, avant qu’il ne lève les yeux vers moi.

Oui, c’était une immense baraque, un manoir même. C’était pendant un été que j’avais passé chez ma grand mère, et une des filles du coin connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un. Tu vois l’idée. Mais j’imagine que j’aurais fait tache au milieu des fringues de couturier et du look « Barbie fait du cheval » à la Violet. Non pas que je n’aime pas Violet, mais elle est juste l’archétype des filles de bonne famille avec qui tu as dû grandir...

Je l’aide à mettre la table et nous sers deux verres de vin avant de m’asseoir face à lui. On trinque, alors que je lui lance des regards d’amoureuse transie, et je bois une gorgée quand il commence à me parler de Violet et du fait qu’il ait passé l’après-midi avec elle. Je hoche la tête en l’écoutant, piochant déjà dans mon assiette, avant de d’avaler ma bouchée quand il parle de son amie, et je hausse un sourcil quand il annonce qu’elle a pris un amant. Avant d’avoir un immense sourire.

Non, vraiment? Je m’attendais pas à ça et en même temps je trouve ça génial! Il faut qu’elle vive, qu’elle se lâche un peu! Elle est toujours tellement dans le contrôle, dans la peur de décevoir et de ce que les autres pensent d’elle qu’elle s’oublie. Le mieux ça serait qu’elle quitte ce con!

Je calme un peu mes ardeurs, reprenant une gorgée de vin.

Désolée... je m’emballe un peu.

Et je fais moins la fière quand il m’annonce qu’il lui a tout raconté, pour Peter et moi. Je pensais que quand l’occasion se présenterait, je m’en occuperai mais Tyrgan m’a devancée et je fronce un peu les sourcils.

Je... j’aurais bien aimé pouvoir le lui dire moi-même... Là j’aurais l’impression de donner l’image de la fille qui n’assume pas et qui envoie son mec au front pour annoncer les mauvaises nouvelles... Mais bon au moins c’est fait...

J’ai un léger soupir, et une sensation de malaise quand il me dit que Violet est blessée. C’est une personne tellement douce et gentille que je me sens doublement coupable de mes petites cachotteries. C’est vrai que toute cette histoire était foutrement compliquée... Alors je soupire, jouant avec la nourriture du bout de ma fourchette avant de croiser le regard de Tyrgan.

C’est pour ça que j’aurais aimé lui dire moi-même... Il n’y aurait pas eu ce moment entre la révélation et mes explications, et j’aurais pu tout de suite répondre à ses questions, trouver les mots... Mais maintenant c’est fait... Je vais lui envoyer un message tout à l’heure pour lui proposer qu’on se voie. Je n’aimerais pas non plus qu’on soit fâchées, je l’aime beaucoup... et je comprends pourquoi c’est ton amie...

Je termine mon verre et porte un peu de nourriture à mes lèvres, avant de m’arrêter.

Attends... rappelle-moi comment les membres de ton équipe t’appelaient? Ton surnom?

Avec Violet et Tyrgan, j’avais découvert le côté un peu obscur et honteux de l’aristocratie et du « beau monde ». Mariages arrangés même si c’était totalement illégal, chantages, pressions parentales, réputations et magouilles... Franchement, j’ai préféré mon enfance et mon adolescence normale de fille de la classe moyenne avec une grande mère mi-voyante mi sorcière, à leurs galas, rallyes et autres événements mondains où chacun de mes gestes aurait été scruté, analysé et détaillé. Où je n’aurais pas eu droit à l’erreur. Où des paparazzis auraient hanté chacun de mes pas, avides de prendre des photos compromettantes de la moindre connerie adolescente que j’aurais pu commettre et l’épingler en première page de leurs tabloïds de merde. J’ai vécu cachée, profitant de la bénédiction de l’anonymat et d’une vie sans attentes à part celle de trouver un job et d’être une fille « bien » dans le sens, être une belle personne dont mes parents peuvent être fiers. Alors apprendre que Violet s’encanaille, mais surtout qu’elle a trouvé un homme qui pourrait la faire vibrer, lui faire connaître ce que c’est qu’une passion amoureuse, et qui la traiterait avec tous les égards et tous les soins qu’elle méritait était une super nouvelle.

Mais je ne comprends pas pourquoi elle est toujours avec en fait... Je veux dire, j’imagine que dans vos sphères le divorce est mal vu mais il vaut mieux un scandale de quelques jours plutôt qu’une vie à être malheureuse non? Surtout qu’elle est quelqu’un de bien trop gentil et attentionné pour qu’elle subisse un connard jusqu’à sa mort. Mais c’est que mon avis... En tout cas j’espère juste que ça lui fera du bien... Elle le mérite!

Par contre je tique un peu quand j’apprends qu’il a révélé à Violet tout notre arrangement. Je sais que ça part totalement d’un bon sentiment mais je sais aussi que Violet aurait sûrement eu des questions, des interrogations, et le fait que Tyrgan soit seul avec elle l’a empêchée d’avoir toutes ces réponses... et c’est vrai que j’aurais aimé faire ça dans l’intimité de la boutique, au calme, autour d’une tasse de thé, peut-être même dans mon petit boudoir de divination. L’occasion finira bien par se présenter où je pourrai tout lui expliquer de vive voix...

Oui je me doute... Ta position n’était pas facile. Je vais l’appeler et organiser un thé toutes les deux où je pourrai lui expliquer tout ça. Peut-être même demander à Peter d’être présent aussi... J’espère qu’elle comprendra...

Et bizarrement, très bizarrement, on reparle d’une fameuse soirée dans un château écossais, château qui me rappelle quelque chose, surtout après m’avoir montré sa photo. Et d’un coup, sans vraiment comprendre, peut-être à cause du vin ou je ne sais quoi, une bribe de souvenir me remonte en mémoire. Peut-être un instinct ou un esprit qui me l’a soufflé. Red Bull. Non. C’est pas vrai... C’est pas... non... Je commence à sourire, puis à rire alors que tout s’éclaire.

Mais... Tyrgan, je me rappelle d’une soirée avec un Red Bull! Le gars était bourré comme un coing, il a fait tomber toute une rangée d’armures pour tenter de m’impressionner et plus tard je l’avais réconforté parce qu’il avait trouvé sa copine dans les bras d’un autre. C’était moi! On était à la même soirée ce jour-là! D’ailleurs je t’avais donné une pierre que j’avais sur moi, pour t’aider à guérir ta peine et je t’avais laissé mon numéro sur une carte de tarot. Tu m’as jamais rappelée en plus, monstre!