Plaf. Plaf. Les vêtements moites tombent sur le parquet de la chambre. Boules mouillées qui trahissent le moment de laisser aller. Les lambeaux d’un désir déjà gâtés par la réalité. Peu à peu la carcasse de Junior se libère du carcan. L’énergie de la luxure l’a quitté. Il n’est plus qu’un homme en décomposition.
Les minutes s’écoulent dans le silence pesant de ses pensées. Il passe les habits secs. L’impression d’être le prisonnier à qui on vient de filer son uniforme de captif. Un fort soupir vient avec son dernier mouvement. Il se passe une main lasse sur le visage. Il a besoin de sniffer pour ce sortir de cette humeur de chien. Il se gratte l’arrière du crâne. Cherchant qui pourrait le fournir à cette heure de la journée. Peut-être Benji. Il doit être dispo entre deux “classes”.
Zac revient dans le séjour. Il commence à regrouper ses affaires, écoutant à peine la musique. Une fois que tout est là, il cherche à capter le regard de la rousse: -“On se tient au courant pour le WE. ” Lui demande-t-il en confirmation. Il a bien senti le manque de motivation tout à l’heure.
Un frisson de froid le prend par derrière. Junior attrape son blouson pour le passer. Il fouille les poches et vérifie qu’il y a bien sa clef de moto. Le portefeuille est dans le sac. Ses prunelles grises font le tout de la pièce. Souvent, il oublie des trucs quand il voit Sio. Elle lui fait penser à autre chose. Il en deviendrait lunaire. Un effet de malade sur sa pauvre trogne d’amoureux.
-“ Bon j’ai tout. ” Il s’avance pour poser un baiser rapide sur le front blanc de la miss. Il ne se sent pas le droit à autre chose. Pas maintenant qu’il sait qu’ils sont deux en compétition. Ça le rend passablement triste cette histoire. -“ Fais gaffe à toi. ” Fait-il comme un rituel de protection. Ensuite, il balance le sac de sport sur son épaule fatiguée. Bah voilà qui est fait. Zac se prépare mentalement à aborder une fin de journée en solitaire. Un râclement de gorge et il entame le chemin vers la porte de sortie. Interdiction de faire volte-face sur l’Irlandaise. Elle a donné le code de conduite.
La porte grince sur les gonds. Le couloir est silencieux comme la mort. Junior ajuste le sac sur son épaule et dévale la volée de marches. L'âme en peine, le coeur en vrac, et les poings serrés.
Tu l'écoutes d'une oreille, le regarde a peine. C'est difficile à digérer tout ça, mais c'est comme ça, c'est ta faute, tu as lancé un sujet sur une pente plus que glissante. C'est un simple hochement de tête que tu lui accordes comme toute réponse. Tu hâtes d'être au week-end, même si cela ne semble pas s'imprimer sur ton visage. S'éloigner de la ville, réfléchir, imaginer quelque chose de différent. Tu ne le retiens même pas quand il dépose un baiser sur ton front, c'est juste un maigre “bye” qui s'échappa des lèvres. Et quand la porte claque, tu soupires. Agacé, mais tu as un nouveau meuble de monter.
*****
La porte d'entrée claque juste derrière. Elle est verrouillée avant de dévaler les marches à grande vitesse. C'est enfin le grand moment, celui que tu attends depuis trop longtemps. Que tu redoutes aussi légèrement. Au vu de la façon dont vous vous êtes quitté trois jours auparavant, il y a un ressentiment au-dessus la tête et des attentes ainsi que des réponses qui doivent être partagés. Mais malgré ça, t'as quand même envie de passer un bon moment, profiter à fond, oublier les choses totalement futiles et garder le meilleur.
T'as quand même eu le temps de réfléchir durant les trois jours. De savoir ce que tu voulais et ce que tu voulais plus dans ta misérable vie. Dans l'idéal aller de l'avant, faire le grand saut des changements serait le premier pas le plus transcendant. Et tu as envie de croire qu'il fera partie de ce nouveau départ.
Une fois en bas, le sac sur l'épaule, tu t'empresses de rejoindre la moto garé juste devant. Un grand sourire sur le visage, sans forcément oublier ce qui s'est passé, tu ne veux simplement pas pourrir ce début de journée ensoleillé en tirant une mine de six pieds de long. T'as envie de lui montrer que ton esprit est des plus concentré sur lui et rien d'autre.
« Salut le motard. »
T'avance suffisamment jusqu'à pouvoir lui déposer une bise sur la joue.
« J'ai pris que le strict nécessaire dans le sac. Dont une mine trousse de soin. Juste au cas où que j'sois pas douée. »
Parce que tu te connais suffisamment pour savoir que tu serais capable de t'égratigné la main, même avec une feuille.
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Les affaires de Junior sont déjà attachées au derrière de la moto. Affaire se résumant à une brosse à dent, deux caleçons, un t-shirt. Il n’a jamais eu besoin de beaucoup de choses avec lui. Ca, il le doit à la vie à Bellary et aux excursions en famille. A quatre, y avait pas moyen de prendre toute la baraque. Bon, il a quand pris de quoi pour qu'ils puissent s'éclater en soirée. Jonas lui a fait un super prix.
Il s’avance vers Siobbhan pour l’accueillir. Il ne peut pas s’empêcher de la trouver mignonne. Son visage souriant, les tâches de rousseurs… Elle lui donne juste envie de tout faire pour elle. C’est dingue, mais ça fait un moment que Zac a arrêté de lutter.
-“ Salut l’Etudiante. ” Lui réplique-t-il sur le même ton. Il s’en ait voulu, lui d’avoir décampé, comme un lapin blessé. C’est vrai que sa fierté en a pris un coup. Une partie de lui rêvait qu’elle le choisirait sans attendre. Doucement, il s’ose à dériver pour que le coin de leurs lèvres se frôlent. Qu’elle sache, qu’elle lui manque.
Il lui prend son sac, sourire en coin des lèvres. -“ Mh. Tout ça pour que je fasse l’infirmier. Ouais. Je te connais. ” Il dépose le sac et attrape la veste en cuir que lui a prêté sa jumelle. Y a rien de mieux pour couvrir quelqu’un pendant une longue chevauchée. -“ Tiens. Pour la route. Joe te la prête. ” Il sait qu’elle lui ira et en plus il a hâte de la voir dedans. Il fait le tour de la bécane pour gérer le bagage. -“ Si ça te plaît, on ira t’en chercher une. ” Celle-ci elle a des fleurs dans le dos, une doublure à la Pink Ladies.
-“ Okay. Tiens. Le casque. ” Lui dit-il en venant face à elle pour l’aider à le mettre. Il ne faut pas déconner avec la protection. Surtout quand on est une débutante. Sanders prend le temps de lui expliquer comment elle devrait se sentir, comment bien attacher la sangle sous son menton. Il teste le positionnement en la secouant doucement. -“ Maintenant l’assise. T’as les prises là, si tu veux changer de position. Le plus simple c’est peut être que tu te tienne à moi. ” Il monte dessus, allume enfin le moteur, le fait ronronner.
Il l’attend, vérifie qu’elle est bien calée. Juste avant de baisser la visière, il lui fait un clin d'œil malin. Il a fait une révision complète la vieille. Le plein. Tout pour que tout se passe bien. Que ce soit un bon moment ensemble. -“Quand tu as besoin d’une pause, tu me dis. On s’arrête autant que tu veux. ” Ils se mettent en route. Junior prend directement la sortie de la capitale. C’est pas là qu’ils vont s’éclater. La nature les attend. Il roule à une vitesse constante tout le temps où ils sont en périphérique. La partie la moins intéressante.
Le paysage commence enfin à verdir autour d’eux. Les routes sont vides de trafic. Zac quitte la nationale. Il les enfonce lentement mais sûrement dans la campagne anglaise. Il choisit les chemins tranquilles. La présence de Sio dans son dos lui fait du bien. C’est agréable. Le petit rayon de soleil qui lui chatouille les épaules aussi. Ils dépassent une première grande ferme. Les odeurs sont parlantes. Il voit les gars qui les suivent des yeux. Mais peu importe, le reste du monde peut aller se faire voir. -“ Comment tu te sens ? ” Crit-il au travers du casque pour se faire entendre de la belle.
Il y a l'excitation qui se lit littéralement sur ton visage. Tu n'as rêvé que de ça, tu n'attendais que ça. Cette fameuse balade rien qu'entre vous, loin de tout. C'est un peu l'option de facilité pour fuir à la vie londonienne, mais ça ne fait pas de mal. Ni pour lui, ni pour toi. C'est presque mérité au fond. Studieuse, tu écoutes tous les conseils qu'il te donne. Les gestes à faire et ne pas faire derrière lui, mais surtout le maintien qui évite une chute des plus catastrophiques. C'est bien la première fois que tu montes, ce serait dommage que tout se passe mal à cause d'une erreur insignifiante. Il y a tout de même un certain trac, une petite peur qui persiste et reste. C'est comme la première fois que tu es monté sur un vélo, un vertige impressionnant qui s'est logé dans ton esprit avant de comprendre le mécanisme.
Une fois bien enroulé dans la veste que tu trouves des plus jolies, bien sécurisé avec le casque et accroché, tu te laisses emporter par le mouvement de vitesse. C'est un peu surprenant au début, ça te prend aux tripes, puis finalement, ça devient rapidement agréable. C'est comme dévaler une pente à toute vitesse, ressentir l'adrénaline et prendre son pied.
Tu profites du paysage qui défile, tu t'accroches à lui avec un sentiment de bien-être. Voilà ce qui manquait cruellement dernièrement. Il aurait fallu faire ça bien plus bien plus tôt. Mais mieux vaut tard que jamais comme on dit.
« C'est trop bien ! »
C'est si plaisant que tu voudrais que ça ne s'arrête jamais. Mais ça fait un moment que vous roulez, une petite pause ça ne ferait pas de mal, juste de quoi se dégourdir un peu les jambes avant de repartir. Et puis, la vue et si belle, le soleil est chaud, ce serait dommage de ne pas en profiter un peu.
« On peut faire un arrêt 3 min ? »
Tu attends son aval. La moto qui finit par ralentir dans un coin sympa. Dès que tu as le droit tu descends, retire ton casque de protection digne d'un film en faisant voler les cheveux dans le vent. Tu fais quelques pas pour réveiller les jambes, mais surtout tu profites du grand air frais. C'est ce qui manque dans le centre de Londres. Entre la pollution et le reste on en oublie que l'air de la nature est un pur bonheur.
En attrapant ton téléphone dans le fond de la poche arrière, tu fixes le brun avec un petit sourire sournois sur le visage.
« Vient là pour une photo. Interdiction de dire non. »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
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Junior entend la demande de sa comparse de route. Il incline le casque en signe d’accord avec elle. Comme il l’a dit, c’est elle qui donne le tempo de leur balade. Au fond, il aime bien savoir que c’est avec lui, et personne d’autre, que Siobhan fait cette virée. Une fois trouvé un bon endroit où faire le stop, il fait ralentir le moteur de la bécane. Ils sortent du sentier. Les pneus sont calé par le duvet d’herbes folles. La béquille est en place. La machine est un poids mort dur à bouger.
Lui aussi se met tête nu. Il regarde la jeune fille déambuler. Y a un côté bucolique qui le charme pas mal. Même si ça ne fait que nourrir au fond un monde d’images déjà bien rempli, sous son crâne de camé. Une fois bu un bon quart de litre d'eau, il se sent mieux. Il s’apprête à en proposer à la belle. Son geste est suspendu. Il hausse un sourcil amusé. Plus on lui interdit un truc et plus ça lui donne envie de faire le con. Elle doit le savoir depuis le temps. Mais, il approche, pas à pas, amusé. Sanders arrive et d’un coup, d’un seul, il la saisit par la taille. -“ J’en fait que une avec toi dessus aussi. ” Et toc.
Il passe dans le dos de la rouquine. Son bras est passé autour de sa taille. Il la regarde de profil en jouant à la déconcentrer, en lui volant des baisers. Ce n’est pas sérieux. Mais bon, le grand air, en moto, avec la fille dont il est dingue depuis un moment… Peut être bien que ça le shoot un peu. Une fois qu’ils ont, quand même, réussi à prendre la photo, Zac palpe les courbes de la belle. -“ J’aime bien te voir en motarde. ” Il pose un baiser sur son crâne. -“ C’est reparti ! ”
Le prochain arrêt ce sera probablement pour le cassedal. Pour une fois le mec à anticipé en achetant des sandwich au super-marché, des bières et des biscuits saveur chocolat. Il n’a jamais eu le talent de son père dans le domaine de la cuisine. Ça ne le dérange pas! Pendant qu’ils sont en train de déguster ce repas de roi, Junior observe sa voisine. Il attrape une pâquerette à la racine, l’arrache de terre. Il se penche vers Sio pour la glisser dans ses cheveux. Quand ils ne se disputent pas la vie est cool. Tellement cool.
Le motard lui sourit. Il arrache des touffes d’herbes et les balance au loin. Ce genre de paysage ça lui rappelle la maison de Lechlade. Il a une vague pensée pour sa famille. Irrémédiablement cela l’amène à penser à l’Inde. -“ Ca t’es déjà arrivé de penser à partir d’ici ? ” Depuis que Meg et lui se sont quittés. Depuis qu’il est camé jusqu’à l’os et que Londres le fait chier, lui, il y pense. A Bellary il est chez lui.
C’est important pour toi de marquer le coup de cette journée, de garder un souvenir de votre moment à tous les deux. Cela semble si rare qu’il faut l’immortaliser. Les probabilités qu’elles finissent accrochés sur le frigo, ou simplement en fond d’écran sur le téléphone son assez grande. Impossible de réellement savoir pour le moment, néanmoins tu es certaine de vouloir la prendre. Plus encore s’il s’agit de l’unique qu’il veuille bien t’accorder. Et d’un autre côté c’est aussi une excuse pour qu’il soit plus proche de toi, qu’il te prenne dans les bras, te taquine. Au final, ça ressemble à un parcourt du combattant, il te déstabilise facilement, t’empêche de mener à bien ta petite mission, mais ça te fait sourire, rire, rire comme si tu n’avais pas aussi heureuse depuis longtemps. Ton doigt appuie sur le petit bouton en boucle en espérant arriver à prendre LA bonne. Pas le choix ! Il bouge sans cesse, tu grognes joyeusement. Jusqu’à ce que ladite photo “parfait” apparaisse, celle qui rend éternel deux amant interdit se regardant dans les yeux avec une passion bien trop grande. Tu aurais presque envie d’en prendre davantage, de partager plus de choses et de graver tout ça. Tu t’en mordilles les lèvres d’envie, du moment, de lui, de tout, que ça dure sans s’arrêter. Si seulement.
Après s'être de nouveau mis en route, le prochain arrêt n'arrive pas avant le repas. Tu as l'estomac qui se rempli avec joie et le sourire aux lèvres avec ta fleur dans les cheveux. La motarde aux fleurs, ce n'est pas mal comme surnom. Il faudra que tu y penses plus sérieusement. Et le paysage est tellement beau que tu ne peux t'empêcher de le prendre en photo. Sortie de Londres tout parait plus coloré, plus beau, plus joyeux. On voudrait s'y perdre et ne jamais rentrer.
Mais tu reportes ton attention sur Zac, réfléchis un instant à la question, pèse le pour et le contre, avant de finalement donner une réponse adéquate.
« Oui, plus d'une fois. »
Trop de fois d'ailleurs. Tu avais quitté l'Irlande pour avoir une meilleure vie et au final, tu as enchaîné les bourdes, les erreurs et autres stupidités comme si tu ne savais pas saisir ta chance. Sur le sol Anglais, les choses auraient dû être différente, les choix aussi, mais en fin de compte tout est tombé à l'eau. Enfin, il fallait reconnaître aussi que tu n'avais pas fait grand-chose pour éviter ça.
« Mais je ne saurais pas où aller. Je veux dire, je pensais que Londres serait une bonne idée et au final... tout est compliqué, tout est une question de mauvais choix qui se répètent. »
Tu soupires, pas qu'un peu, sans forcément penser à Avalon, mais aussi les études, les amis qui ne sont pas vraiment bon.
« Je ne sais pas où j'aurais envie d'aller, où je me sentirais vraiment à ma place. Mais il parait que le changement fait du bien. Et toi tu y as pensé ? »
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En apercevant le petit tic de Siobhan, Zac ne peut pas s’empêcher de se dire: “Je voudrais être cette lèvre qu’elle mordille.” Il se sent attiré, tout en sachant, en lui-même qu’elle est avec un autre homme que lui. Qu’elle fait sa vie avec un homme qui n’est pas lui. Peut-être pourrait-il arriver un incident à Avalon. Le danger est si vite arrivé dans cette capitale de malheur. C’en serait terminé du rival. Sio viendrait avec lui et ils seraient heureux. Que voilà une pente savonneuse.
Zac apprécie d’avoir l’estomac plein. La sensation de manque le prend moins aux tripes quand il est rempli. Le fond de l’air est doux. Ici, ils sont loin des turbulences de la cité. C’est un soulagement pour les sens aussi. Parce que là-bas tout est trop. Trop fort, trop agressif, trop trop. Cela donne l’envie de creuser un trou jusqu’au noyau de la terre et de s’y cacher.
Ils soupirent ensemble. Deux cœurs fatigués de se prendre des coups.
-“ Oui… souvent. ” Il arrête d’arracher l’herbe. Les images de sa ville natale lui sautent au cerveau. Il avait effacé toutes ses photos; un soir de rage. Depuis, il n’a que ses souvenirs. -“ Rentrer en Inde. Je t’ai dit que je suis né là-bas ? ” Il ne se souvient pas. Il y a des pans entiers de sa vie qui sont devenus de la bouillie. Mais, tout de même, il se rappelle des couleurs de Bellary. L’odeur du riz épicé.
Comment lui décrire cet endroit magique ? -“ C’est différent d’ici. … C’est plus beau… plus chaud…. plus paisible. ” Pourquoi a-t-il fallu qu’ils s’exilent ici ? Cette île de malheur leur a fait du mal. Il n’y a qu’à voir son état à lui. Junior soupira encore. Au fond la Strike suffit-elle ? Il lance un regard sur Oswell. Qu’est-ce qui l’empêcherait de prendre l’avion et de retourner là où il a été le plus heureux ? Qu’est-ce qui le retient ? Il n’a même plus de réponse.
Là, maintenant, se faire une promesse à soi. Si ce week-end ne convainc pas la belle, il tira sa révérence. Adieu l’Angleterre! -“ Mais bon, comme tu l’as dit, compliqué!” Dans un grondement, il se remet sur pieds. Il fait des mouvements d’assouplissement de la nuque. -“Alors ? On reprend ce road trip, Princesse ? ” Doucement, Zac vient lui tendre une main secourable pour qu’elle se relève. Une fois qu’ils sont l’un contre l’autre, il pose un baiser sur sa joue. Juste parce qu’il ne peut pas s’empêcher de la trouver jolie sous le soleil.
Ils mettent les casques, Zac démarre. Les voici repartis à l’aventure. Cette fois, le chauffeur ne regarde plus autant le paysage. Il rêvasse étrangement à une vie à deux, à Bellary.
Toi tu avais des envies de partir, de quitter cette ville pour quelque chose qui te correspondrait davantage. D'aller dans un endroit où tu te sentirais enfin chez toi. Certainement pas à Belfast. C'est à peine si tu étais encore la bienvenue et si seulement l’envie d’y retourner était présente. L'ambiance y était bien trop malsaine pour que ce soit une bonne idée. Et au fond, il n’y avait rien qui te manquait réellement là-bas. Tes frères n’habitant plus là, ce n’était pas pour tes parents t’ayant rejeté que cela en valait la peine. Mais peut-être que Zac n’avait pas cette envie, peut-être qu’il ne ressentait pas le même besoin que toi et qu’il s’y sentait bien à Londres.
Enfin, c’était là une réflexion bien loin de la réalité. Au final à l’entendre, lui non plus ne semblait pas trouver le bonheur dans cette ville Anglaise.
« Non, tu ne l’as jamais dit. C’est génial. Ce pays a l’air tellement beau et coloré. Rien à voir avec ici. Il faudra que tu m'en dises plus sur l’Inde ! »
Ton visage s'illumina d'un sourire. Le plaisir d'en apprendre de nouveau sur lui était réel. De connaitre des choses sur ses origines que tu ne savais pas. C'était suffisant pour avoir envie de le questionner sur toute sa vie. D'apprendre ce qu'il aimait, ce qu'il préférait. Même si vous aviez une grande facilité à parler de tout, il restait des choses – comme celle-ci – qui ne furent aucunement abordé. Principalement parce que vous passiez bien plus de temps à flâner, rire, vous disputez ou partager des échanges charnels. Mais il y avait tellement plus que ça. Et ces trois jours étaient l'occasion idéale. D'ailleurs, peut-être que lui aussi voulait en savoir plus sur ta personne. Toi qui ne parlais jamais de ton passé, ta famille, de qui tu étais. Après tout, cette virer improviser était là pour ça, au-delà de lui donner une réponse sur l'avenir de tes sentiments envers lui, c'était le moment pour vous découvrir. Autant savoir réellement avec qui tu voulais partager le reste de tes années.
« Ok. C'est parti ! J'ai hâte d'arrivée à un prochain point avec une belle vue »
Tu lui prends la main pour quitter le sol. Tes joues rougissent légèrement au baiser sur la joue. Cette sensation que tout est parfait, que tout va bien est si agréable. Tu voudrais qu'elle dure, que les choses simples, que votre vie soit une aventure aussi palpitante que celle-ci.
Vous parcourez la route durant plusieurs heures. Tu profites du paysage. Vous faites encore quelques pauses à ta demande, simplement parce que tu n'as pas pu résister à prendre le paysage en photo. Mais il est si beau, comment résister, avec le soleil qui disparait petit à petit derrière les montagnes. Un magnifique couchez de soleil que tu immortalises, la joie gravée sur le visage.
Puis, un peu plus tard vous arrivez à Bourton-on-the-Water. Surnommé « la petite Venise des Costwolds », situé au nord-ouest de Londres, tirant sa réputation des nombreux petits ponts qui enjambent la rivière Windrush. Le cadre idéal pour y dormir. La nuit n'est plus très loin et tu ne sens pas de continuer l'excursion dans la nuit noire. Au moins, vous avez évité les motels étranges perdu en plein milieu de la route.
Une fois descendu de la moto, le casque posé, tu cherches sur ton mobile les lieux abordables et confortables. Tu trouves ton bonheur en moins cinq minutes et t'empresse de le partager.
« On dort là pour ce soir ? Tu le questionnes en montrant le téléphone. Ça ne me parait pas trop mal. D'après google c'est bien noté, pas trop cher et ils font d'excellent petit déjeuner. »
Dial House Hotel, à quelques rues de votre position avec un parking pour ranger précieusement la bécane de monsieur. Le site proposée encore deux chambres libres avant que ce ne soit trop tard. Une occasion qui ne fallait aucunement manquer.
« D’ailleurs, je viens de penser... ça va être notre première nuit ensemble loin de Londres , dis-tu le rouge montant doucement sur tes joues. Non pas que ça me dérange, au contraire , tu avances vers lui une main passant délicatement sur son torse, un air malicieux sur le visage tu t’approches encore jusqu’à murmurer à son oreille : j’ai peut-être quelque chose d’intéressant sous ses vêtements de motarde. »
Et tu t’amuses à mordiller légèrement cette oreille. Tu cherches la petite bête. Joueuse et heureuse de cette journée, l’envie de continuer sur cette lancé, sur cette note parfaite. Tu le taquine avec grand plaisir.
« Enfin, si monsieur est sage, peut-être qu’il aura droit de gouter le dessert. »
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Le sourire de Sio touche son amant au coeur. -“ Nan! J’ai mieux! Il faudrait qu’on y aille ensemble un jour. Tu verras de tes propres yeux à quoi ça ressemble! ” Lui rétorque l’expatrié avec passion. C’est qu’il aime avec passion cette terre de laquelle il a été éloigné, par les aléas de la vie. Mais, rien au fond, ne peut séparer un de Lascelle de Bellary. S’il était un peu moins borné, Zac s’y rendrait plus souvent. -“ Mon père nous paiera les billets.” Par le ciel ou par la mer, les parents des jumeaux ne diront pas “non” à une visite.
Cette idée de prendre la poudre d’escampette a été très bonne. Sanders sent que cela leur fait du bien. Heureusement que la belle rousse a eu l’audace de le proposer. C’est aussi elle qui décide de leur cadence. Chaque fois qu’il la voir descendre de selle pour prendre une photo, il a une pensée pour Joy et pour leur mère. Elles aussi adorent être derrière un objectif.
Le son de Windrush leur parvient au loin. C’est un signe qu’ils approchent d’un point d’arrivée. Un point d’étape sympathique avant qu’ils soient attrapés par la nuit. Zac s’y est arrêté; une ou deux fois au cours des années. -“ Tu vas adoré ce petit coin. ” Zac se penche pour regarder l’écran de téléphone. Il sourit en coin. -“ Deal! ” Là ou ailleurs, le principal c’est d’avoir un toit au-dessus d’eux. Il est content de pouvoir suivre les envies de sa belle irlandaise. Une fois la moto arrêtée, Junior récupère leurs sacs. Son regard s’attarde sur la façade du motel.
Au contact de la main sur son torse, le flic ralenti naturellement. Il baisse les yeux sur la rouquine. Diable qu’elle est mignonne quand elle rosie. -“Ah ouais ? ” Il a les mains prises. Mais son regard se charge de lentement la dévétir en imagination. De nouveau un air malin se dessine sur sa trogne. -“ Peut-être bien que j’ai une surprise aussi… ” Ils sont deux à avoir envie de jouer. Le contexte s’y prête. Zac se sent frissonner aux attentions de la jeune femme. Elle a de l’effet sur lui depuis le début. A quoi bon le nier. -“ Ah. ” Murmure-t-il en reculant la tête juste avant un baiser. -“Sage! Okay ! ” Dit-il en s’écartant doucement dans un rire léger.
Il prend les devants pour pousser la porte et la tenir pour eux. L’endroit à l’air calme. Une fois qu’ils ont les clefs, ils trouvent le petit ascenseur vieillot. Sanders n’aime pas trop ces machines. Mais, il se tient droit et attend tranquillement le “ding”. -“ 222. Côté gauche je pense. ” Ils remontent une partie du couloir. La porte grince un peu quand elle s’ouvre. Une découverte de la chambre en un regard.
-“ Nickel… Ca te va ? ” Doucement, il dépose les bagages sur le lit. Par habitude, Zac va voir la vue des fenêtres et vérifie la salle de bain. Il se gratte la gorge, en revenant vers sa comparse de route. -“Une petite douche ? ” Bien entendu, ce qu’il entend par là, c’est de partager la cabine. Ce ne sera pas la première fois. Mais, cela ne sera pas comme les autres fois. Tranquille, Junior vire sa veste. Il se pose ensuite pour virer ses chaussures de route. -“ God. Ça fait du bien. ” Les chaussettes finissent au sol. Puis c’est le tour du pull à col roulé. Naturellement, les yeux du loup se retrouvent perdus dans ceux de celle qu'il aime.
Le dessert, oui. Toi en l'occurrence, mais ce n'est pas la peine de le dire, de l'énoncer pleinement pour le faire comprendre. Ce jeu du flirt se suffit à lui-même pour donner une vision claire de ce qui risque d'arriver. Et cette simple idée te donne des pensées lubriques qui éveillent grandement ton appétit. C'est agréable de l'entendre rire, ça te réchauffe le cœur et l'esprit, ça te donne envie de rester là. D'oublier tout le reste et de profiter de ce moment figé. Mais il faut se mettre en quête de votre toit pour la nuit alors, tu le suis gentiment, un sourire béat sur les lèvres et presque des papillons dans les yeux.
Dans le petit hôtel on vous donne rapidement la clef, les indications pour arriver à la chambre et le principal de ce qu'il faut savoir en cas de problème. La chambre est finalement à l'image du bâtiment. C'est à la fois cosy et mignon. Le choix semble plus que bon. À l'intérieur, ton premier réflexe est de retirer tes chaussures, la veste et de laisser ton corps s'étendre sur le lit de tout son long. Bien que tu aies adoré cette balade, cela reste tout de même agréable de se reposer un peu et de profiter du calme alentour.
Tu en profites pour l'observer se débarrasser de ses affaires. Un spectacle plaisant à regarder. Une mine presque triste sur le visage quand il s'arrête en si bon chemin pour te contempler, qui finalement te fait rougir.
« On devrait faire ce genre de choses plus souvent... Ne serait-ce que pour le plaisir de te voir te déshabiller. »
Et un rire s’envole de ta bouche. Tu glisses jusqu’au bord du lit en y restant assise. Les yeux suivent la courbe de son torse et tu t’en mords les lèvres sans vraiment y prêter attention. Tu es diablement chanceuse, il est beau, drôle, charmant, protecteur et adorable. S'il était possible de revenir en arrière tu aurais aimé le rencontrer en premier, peut-être auriez-vous pu éviter un bon nombre de tracas.
« Je suis curieuse, dis-tu en remontant les yeux doucement jusqu’à les plonger dans les siens, c’est quoi la surprise. Je veux savoir. »
Il avait attisé ta curiosité et maintenant il fallait que tu saches. L'impatience à ce sujet allait être trop grande. Toi tu ne faisais que porter de la dentelle affriolante, le niveau de surprise n’était probablement pas le même.
« Est-ce qu’il faut faire quelque chose en particulier pour que tu me le dises ? Je serais presque capable de tout »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
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Junior sent ce regard insistant sur son corps. Comme chaque fois qu’il découvre l’Irlandaise en train de le reluquer, il est tiraillé par deux émotions distinctes. Le plaisir de lui plaire et la tristesse de ne pas être assez. Seulement, leur dernière dispute à l’appartement lui a bien montré qu’il n’arriverait pas à la convaincre. Sio a un choix à faire. Zac ne peut pas intervenir dessus. Cela ne pourrait que se retourner contre lui.
« On devrait faire ce genre de choses plus souvent... Ne serait-ce que pour le plaisir de te voir te déshabiller. » Le jeune flic pose un regard sur son amante. Il garde pour lui la réflexion qui lui vient. Ce n’est pas ce que la belle souhaite entendre.
-“Quand tu veux. ” Lui dit-il alors qu’il a un clin d'œil taquin. Puisque après tout, ce n’est pas lui qui doit jongler entre différents partenaires. Elle est prioritaire sur toutes les autres. Mais, ce n’est pas utile de le lui redire, maintenant, elle doit l’avoir compris. Sanders a mis son coeur à poils la dernière fois. Il a fallu faire ça pour qu’elle trouve du temps pour eux.
Je suis curieuse, dit-elle en remontant les yeux doucement jusqu’à les plonger dans les siens, c’est quoi la surprise. Je veux savoir. Au moins, il arrive à éveiller ses réactions. Peut-être que la partie n’est pas encore complètement perdue. Peut-être que la belle rousse pourra décider de prolonger ce week-end en mois… en années. Zac les voit bien tenir un cap commun pendant quelques temps. Sans oser se dire qu’il aimerait que ce soit même un itinéraire de vie. Un peu comme ce que ses parents ont fait quand ils se sont rencontrés. Est-ce que ce serait possible d’être aussi fous que les de Lascelle ? Qu’est ce que ce serait bien.
-“T’es curieuse. ” Note-t-il tout en laissant fleurir son sourire de loup. Il sait quel est l’effet sur les filles quand il fait ça. Il voit bien aussi comment son père fait. Il pourrait amadouer n’importe quelle femme quand il fait ça. Zac voudrait réussir avec Siobhan les autres filles ne l’intéresse plus. Pour la conquérir, il est okay avec le principe d’arrêter la poudre. Oui, Junior veut bien se ranger. Si c’est pour être avec elle.
« Est-ce qu’il faut faire quelque chose en particulier pour que tu me le dises ? Je serais presque capable de tout. » C’est un jeu intéressant. Est-ce un jeu qui peut prendre une tournure intime. Peut-être une tournure qu’ils pourraient dire érotique ? Zac a envie d’être en corps à corps. La douche peut attendre qu'ils en profitent. Ils n'auraient pas ce luxe souvent. Il y a des choses que le jeune loup a envie de partager avec elle. Une danse.
-“Mm.” Il attrape la boose dans son sac et il active la play-liste sur son téléphone. -“On danse… ” La surprise, elle finira bien par la voir. Il la fait de façon à ce qu’elle ne puisse pas la louper. Encore faut-il que Sio le regarde lui. Zac recule et tend une main pour qu’elle se lève. Tranquillement, il pose ses mains sur ses hanches et l’attire contre lui. Il pose un baiser sur son épaule alors qu’ils commencent à bouger en rythme. Voilà quelque-chose que Zac à souvent observé chez ses vieux aussi. Le pouvoir de la danse sur les amoureux.
Au fur et à mesure de la danse le jeune flic respire l’odeur de sa charmante comparse. Il ferme à demi les paupières et se laisse bercer par son rêve. Il aimerait qu’ils soient l’un à l’autre. -“Merci d’être venue.” Murmure alors Zac pour ne pas dire quelque-chose qui les mettraient mal à l’aise.
Curiosité mal placée, mais il est vrai que tu étais bien prête à tout pour savoir ce qu'il avait à partager. Sans réellement de limite, quoique peut-être un petit peu quand même. Le mystère restait si profond qu'il n'y avait même pas d'indice sur quoi te raccrocher. Comment pouvait-il en dire autant et si peu à la peu à fois. Comment pouvais-tu penser à autre chose que cette envie de savoir ? Il fallait bien. Si monsieur avait décidé de te faire attendre, il était difficile d'en faire autrement. Et puis, voilà qu'il sort quelque chose auquel tu ne t'y attendais pas. Danser ? Vraiment ? Tu te mords la lèvre hésitante, pensant que c'est déjà bien trop tard pour fuir.
« D'accord... »
Tu te lèves tranquillement, doucement avant d'avancer vers lui. Comment dire poliment que tu ne danses pas. Non pas que tu n'aimes pas ça, mais les danses de couples c'est... quelque chose d'inconnu pour toi. Ce n'est pas quelque chose qui semble bien compliqué, balancer son corps d'un pied sur l'autre et suivre le mouvement. Mais tu ne danses pas Sio, tu es nul dans ce domaine, alors tu espères sincèrement qu'il sera celui qui mènera le mouvement.
Les bras passant autour de sa nuque, la tête enfouie dans son cou, tu te laisses porter par le son, par l'ambiance, par lui. Tu avais peur d'être maladroite dans les gestes, mais finalement... finalement tu apprécies cet échange. Ce moment rien qu'à vous. Comme le reste de votre journée. Il fallait peut-être en passer par là pour que tu réalises à côté de quoi tu serais passé. Et tu restes là entre ses bras, à balancer ton corps de droite à gauche, à cesser de prêter attention au temps qui passe. Ça défile, mais qu'importe, ça pourrait bien durer une éternité comme ça.
« Je suis heureuse d'être là, vraiment... ici et nulle part ailleurs »
Un murmure suivi d'un baisé dans le creux de sa nuque. Mais les mots sont sincères. Tu te sens bien, apaisé, heureuse. Tu aurais aimé avoir ce sentiment bien plus tôt, bien avant que tout ne dérape par ta faute.
« Je me suis fait la réflexion que j'aurais aimée te rencontrer à l'époque du lycée. Être de ceux qui se connaissent depuis plusieurs années et qui entame quelque chose de plus fort qu'une amitié d'ado. »
Qui sait, peut-être que vous auriez pu fêter vos cinq, dix, ou quinze ans ensemble. Peut-être qu'il y aurait eu cette image de la petite famille, accompagné d'un chien, d'un jardin d'un ou deux enfants et une belle maison où y vivre. Peut-être que tu n'aurais pas eu supporter tous ses démons à ta poursuite et que le défilement de cette vie aurait été sans encombre. Dans un autre monde tu aimes croire que ça doit être le cas. Mais même si ça ne l'est pas dans cette réalité-là, chaque instant partagé est finalement très précieux. La tête sortie de son cou, un doigt passant légèrement sur sa joue, un sourire éclairci ton visage et tu lui voles un chaste baisé.
« Alors, il va falloir me dire monsieur Sanders... est-ce que je danse mal ? »
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Le cou et la nuque de Junior sont réceptifs aux attentions. Il est sensible de la peau. Ce n’est rien de dire qu’il est à fleur de peau quand cette jolie rousse est l’initiatrice. Elle le fait frissonner. Il retient un ronronnement dans le creux de sa gorge. Mais que sont-ils ? Sinon de bêtes égarées et en mal de tendresse ?
« Je me suis fait la réflexion que j'aurais aimée te rencontrer à l'époque du lycée. Être de ceux qui se connaissent depuis plusieurs années et qui entame quelque chose de plus fort qu'une amitié d'ado. » Lui confie Sio alors qu’ils dansent encore.
Zac a directement une image en tête. Il revoit la bande de son lycée. Les trois gars et les trois filles qui jouent aux rebelles. Joy qui charrient les mecs. Il se revoit flirter avec Megara. Ils ont eu seize ans. Leur jeunesse, leur soif de vivre, leur désirs les ont liés pendant quelques années. Mais, maintenant il n’en reste plus grand chose. Quelques fêtes durant lesquelles ils ressassent les anecdotes.
-“On n’a pas besoin d’être au lycée pour faire ça… ” D’ailleurs, ce n’est pas dit que le scénario aurait marché. Seize ans, on change vite et beaucoup. Maintenant, ils sont capables de savoir ce qu’ils aiment. Enfin, lui en est capable. Il n’a pas de doute.
A son tour, il relève le visage pour observer sa cavalière -« Alors, il va falloir me dire monsieur Sanders... est-ce que je danse mal ? »
-“Lady Oswell… tu t’en sort très bien.” Lui dit-il avant de reprendre un baiser furtif. Il recule légèrement pour lui laisser de l’espace. La playlist accompagne leur moment commun. Le motard entend surtout un truc de fond. Il a le cœur qui bat lourdement dans le creux de sa poitrine. Il faut dire que Siobhan est terriblement belle.
Zac a un sourire et écarte ses mains. Il sait qu’il doit conserver une distance minimale pour garder sa tête froide. -“ Je sens le phoque. Je vais prendre une douche.” Bien sûr, il a prévu une chemisette un peu plus classe pour la soirée. C’est une façon d’être élégant pour les yeux de la demoiselle. Il passe son haut par la tête.
La dernière empreinte artistique date de quelques semaines. Sanders a pris un train jusqu’à Paris pour rencontrer la tatoueuse. La cicatrisation est quasiment terminée. Le dessin occupe le bas du dos. Il est sur les côtes basses. Les deux silhouettes animales sont explicitement en amour. Les chaussures sont virées. Le pantalon de conduite atterrit sur le lit. Zac attrape sa tenue du soir. Il est en caleçon chaussettes et file dans la salle de bain. Il referme doucement la porte et enclenche l’eau pour avoir la bonne température.
Surtout, il évite de lancer un regard vers le miroir. Maintenant, qu’il est loin de son regard, sa respiration accélère un peu. Est-ce possible d’avoir autant peur d’être rejeté ? Zac vire ses derniers habits et fonce sous l’eau tiède. Il se lave avec détermination. Le front appuyé contre la parois, il lorgne son entrejambe dans un soupir désemparé. Ce n’est pas le moment pour avoir ce genre de pensées. Il attrape le mitigeur et passe à l’eau froide. Violent et efficace.
Une fois la serviette de bain sur la taille, Junior passe aux produits de beauté. Tout pour plaire à cette fille.
Quel était donc le verdict de cette danse improvisé ? Est-ce que tu devais prendre des cours ? Dans ce cas, autant demander à ce qu'il soit ton professeur, il y avait fort à parier que tu deviendrais l'élève la plus modèle. Ou au contraire, un peu trop à rentrer dans le lard de ce dernier. Mais finalement, tu ne t'en sortais pas trop mal à l'écouter. Tant mieux, peut-être une nouvelle compétence à peaufiner et ajouter à ton arc. Un jour.
Les yeux suivirent religieusement les mouvements de ses bras. Les gestes faisant ôter son haut tandis que le regard se mit à suivre la courbe de son ossature. Spectacle qui ne dure qu'un instant puisqu'il fuit dans la salle de bain, ne laissant que le dessin qui orne son dos comme seule contemplation. Œuvre d'art ayant pris place sur sa peau et qui fait rougir brusquement tes joues. C'était quelque chose de peu commun, d'original et ton cœur bat à toute vitesse. Une preuve de plus qu'il était le bon choix, l'évidence. Il était temps de cesser de souffrir pour un rien. Il était fou pour l'avoir fait et pourtant, ça n'enlève en rien la beauté du geste.
À ton tour tu fais sauter les vêtements, ne gardant que la lingerie gardée pour l'occasion. Silencieusement tes pas le rejoigne. Tu t'approches suffisamment pour observer les détails de ce dessin, encore un pas pour venir effleurer du bout des doigts sa peau, pour jouer avec les quelques gouttes restant de sa douche et en définir les contours. Détails plaisant pour tes mirettes. Le tout allant si bien avec sa musculature.
Doucement, avec prudence, tu viens y déposer tes lèvres. Un chemin de baiser qui remonte avec lenteur jusqu'à la naissance de sa nuque. Les mains caressants ses épaules, elles migrent jusqu'à l'avant de son torse, redessinant les formes de son épiderme du bout des doigts.
Complètement fou. Et pourtant il te plait. Pas la peine de donner des mots. Tu fais transmettre le message par tes actes.
Profession : En quête d'emploi et ayant abandonné ses études d'arts, Siobhan ne se consacre plus qu'à la photographie par pur plaisir, cherchant à immortaliser les moments précieux de la vie.
Etat Civil : Célibataire, une page qui se tourne, ou autre qui s'ouvre peut-être
Zac ferma les paupières. Ses sens perturbés se concentraient sur le haut de son dos. Là où les doigts de sa fée venaient de se poser. Combien de rêves, de fantasmes, où Sio se rapprochait ainsi de lui ? Le pauvre fou ne comptait plus. Il demeura immobile pour ne rien perturber. Qu’elle reste là dans son dos où ils pouvaient sentir la chaleur qui émanait de leurs peaux. -“Tu l’aimes ?” Chuchota le flic, en parlant du nouveau dessin. Il l’avait fait faire en pensant à eux deux. Il avait eu envie de ça.
Ils étaient là ensemble. Sanders savait qu’elle était moitié nue contre lui. Cela le bouleversait. Il pouvait sentir ses muscles frémir sous sa peau. Il redoutait et en même temps rêvait que sa serviette ne tienne plus. Conscient de son désir amoureux Zac devait se reprendre… avant d’être inconvenant… A moins ?
Très doucement, un geste après l’autre, il se retourne pour lui faire face. Il croise son regard et s’y accroche. Ses mains viennent entourer son beau visage. La droite écarte tendrement les cheveux feu dans le dos de la jeune femme. -“ Ma reine… ” Lui murmure-t-il avant d’aller cueillir un baiser à sa bouche. Un doux et soyeux baiser pour les lier.
L’une de ses mains se pose au creux de sa taille. Il en profite pour la rapprocher et la coller contre lui. Leurs ventres se touchent. Zac l’embrasse de nouveau plus passionné, sa langue vient chercher la sienne. Une chaleur embrase son corps amoureux. Il a trés envie de progresser sur cette voie. Mais, comme tout animal qu’on a blessé, il a une crainte. Une vraie crainte, profonde, qui empoisonne ses pensées…
“ Je… Tu… Tu veux ? ” Quelque part en lui, le drogué a cette réserve. Il a toujours entendu la même chose. “Soit à l’écoute de ta partenaire.” Son pouce masse lentement le ventre de sa belle amie. Il pose un baiser fébrile sur son menton, puis descend sur sa gorge. A vrai dire, il n’ose pas trop la regarder dans son corps. Un désir sincère taraude déjà sa nuque. “ … Ma Sio… ” Lui murmure-t-il tout bas dans le creux de son oreille.
