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[CLOS] Un vendredi soir - PV Jess
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Jessica Keenan
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Un vendredi soir. Feat Léandre Tyler —


Une fois dans la chambre, l'atmosphère se métamorphose petit à petit. Léandre a certes détourné Jess de la drogue, mais pas de sa gourmandise. Elle ne peut pas se contenter de ce qu’elle considère comme un simple amuse-bouche. Il lui en faut plus. Puisqu’il lui en faut toujours plus.

_ « Mmm. Je peux avoir encore d’autres facettes.» S’amuse la rousse. Ses doigts dessinent lentement les côtes du juriste, comme pour les sculpter. Elle garde un sourire félin, carnivore sur la bouche.

Parler d’un moment au bureau semble plutôt logique pour deux collègues un vendredi soir. Aussi l’avocate se contente de sourire en coin, notant mentalement de passer sur le territoire de Tyler. Un jour où sa chère greffière sera là, pour comprendre ce qui va se passer derrière les portes closes. Que Mélanie puisse comprendre que ses suspicions peuvent continuer. Une petite idée qui trouvera toute sa forme au moment opportun. Pour que le jeu reste à leur hauteur. _ « Je note ça. » Elle étira alors sa langue pour suivre la ligne de sa poitrine. « Tu vas devoir être ouvert… d’esprit. »

Jessica ne recule pas, elle le laisse lire son visage. Sa bouche attrape un doigt au passage le temps d’une taquinerie. Le sourire de la belle changea lentement. La question de Léandre faisant son chemin dans l’esprit détendu de l’avocate. _ « Vraiment ?» Répété-t-elle moqueuse, maligne. La main masse lentement le ventre, le bas du ventre, allant vers la promesse d’une autre caresse. « Mmm. J’ai envie de… profiter. » Elle vient bien au-dessus de lui Cléopatra sur son Marc-Antoine. Ses cheveux longs serpentent le long de sa poitrine, puis vers lui le jeune homme. « Qu’on passe de bons moments. » Elle se penche pour attirer sa bouche contre la sienne. Un baiser humide et passionné de lubricité. « un week-end, sans horaire, avec des massages, du soleil … » Jess lui mord l’oreille pour faire passer son envie dans le crâne du bourreau de travail.







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Jessica Keenan
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12.07.21 20:39
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Léandre Tyler
Léandre eut un sourire franc « Alors, je veux tout connaître. ». Avec l’avocate, le juge avait confiance. Si Tyler était plutôt quelqu’un de décomplexé au niveau sexualité, il restait prudent. Ne pas voir pouvait lui poser des problèmes. C’était une des raisons pour laquelle, il n’invitait que des personnes auxquelles il avait suffisamment confiance. Jessica avait prouvé qu’il pouvait la lui accorder sur ce point. Elle n’avait pas cherché à se dérober à la lecture de juge, à cacher ses sentiments. La Rousse était sincère mais aussi parfaitement détendu. C’était agréable de le sentir.

Tyler répondit « Je le serai. ». Il était curieux. Jessica se cachait derrière une image de femme fatale aux goûts exotiques. Il se demandait si c’était réellement le cas. Léandre avait tout de même soif de nouvelles expériences. D’autant plus que tout cela avait le goût de l’interdit.

Léandre laissa échapper un soupir. Il avait terriblement envie d’elle. Le désir était là et Jessica savait le maintenir. Le juge réfléchissait à toute vitesse et comme cela aller pouvoir se faire. Il n’était pas certain qu’il puisse s’absenter de cette manière au vu de son emploi du temps… Mais aussi pour des questions financières. Léandre ne pouvait pas aligner les mêmes dépenses que la Belle, c’était une évidence. La réflexion fut remplacée par un frisson primaire alors que l’avocate lui mordillait l’oreille. «Nous ferons ça. » Un moment sans contrainte, au soleil, juste eux à deux. C’était agréable de le rêver. Encore faudrait il pouvoir le vivre. Il y aurait forcément un moyen.

Tyler avait une main sur le dos de la Belle. Il la caressait, suivait ses lignes. Il utiliser son autre main pour saisi celle de Jessica et demanda « Caresse moi. » Mais de façon plus directe, qu’elle se fasse moins désirée.
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16.07.21 20:46
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Un vendredi soir. Feat Léandre Tyler —


La victoire aux lèvres, Jess répond à l’ordre du Juge, jusqu’à ce qu’il n’ait plus d’autre option que rendre les armes. Toutes les armes. La belle continua ainsi au cours des minutes suivantes. Insatiable et ravie d’avoir une victime d’aussi bonne humeur nocturne. Leur séance cadencée seulement pas le dig d’un clocher au loin.

Depuis ces mois d'aventures juridiques, ils ne s’étaient pas encore ouverts comme ce vendredi soir ci. Les circonstances se sont réunies pour une étrange confession dans les draps. Keenan est la première à s’en amusée. Trop ivre et détendue pour aller chercher plus loin que le moment présent. Ce fut par la lassitude du corps qu’ils en vinrent à s’arrêter. Dans les vapeurs d’un orgasme terrassant.

Dehors c’est encore la nuit, si bien avancée. La rouquine retombe dans les draps comme une bienheureuse. Elle inspire à fond, sourit au plafond, en massant son ventre. Lentement, elle se roule sur le côté pour venir mordre l’épaule de sa victime. Elle frotte son nez sur la zone. Quel délice que cet état planant. _ « Réveille-moi à 8h...» Susurre-t-elle en sachant qu’il l’entend très bien. Ses doigts caressent lentement le le bas ventre de l’Anglais. « Avec ta langue. » Une suggestion provocatrice, qui est tout de même dans l’ambiance actuelle. Jessica est une gourmande et compte bien en profiter autant que faire se peut.

Le corps encore brûlant se love dans les froissements de draps. Comme toujours Jessica s’installe dans la position foetale dans laquelle elle s’endort chaque soir. A une différence près, cette nuit son corps est orienté vers Tyler. C’est son souffle qui arrive au niveau du bras du jeune homme. Elle a ses pieds qui errent dans la chaleur des siens, sans jamais les toucher. En un instant, son souffle est calme et régulier. Il n’y a rien de mieux qu’une nuit de sexe pour apaiser Keenan. Un sommeil paisible sans rêve particulier, lui permet ainsi de récupérer de tout ce sport de chambre.





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21.07.21 22:59
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Léandre Tyler
Il l’aimait. Cette certitude lui encrait le cœur. Alors que la Belle frottait contre son épaule, Tyler se redressa pour lui volait un dernier baiser. Calme et serein, son sourire s’étira à la demande de la Rousse. « Qu’est-ce que tu es gourmande… » et exigeante, injuste parfois. Mais Léandre le ferait, tout comme c’était elle qui lui avait réveillé de la meilleure manière qui soit la dernière fois.

Tyler ferma les yeux. Il était tenté de se rapprocher d’elle. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, tout comme il avait pu le faire dans l’ascenseur. Léandre avait bien compris que ce n’était pas ce que Jessica désirait, alors il avait appris à faire sans. Le juge réprimait pourtant un désir, voir un besoin. Tyler aimait dormir avec quelqu’un, d’adopter ses formes ou de se lover dans ses bras. La manière de faire n’avait pas que peu d’importance, ce qui comptait était le résultat. Le sexe n’était parfois pas le plus important. Léandre n’avait pas vraiment d’explication, du moins il refusait d’y réfléchir. Peut-être avait-il peur d’être complétement seul, que tout le monde l’abandonne et qu’il soit oublié. Ses angoisses muettes étaient enfermées en lui-même.

Léandre sentait Jessica qui était toute proche. La chaleur de son corps irradiait et agissait comme un baume sur sa peau. La mélancolie n’était pas venu s’accrocher à ses os. Le magistrat se sentait heureux. Son esprit était saturé par ses propres sensations et cette fatigue bienvenue. Il se sentait bien. Pourtant, Tyler refusa tout d’abord au sommeil de venir l’attraper. Léandre voulait profiter de cet instant. Les moments où il se sentait aussi bien étaient rares. Il aurait voulu que le temps s’arrête.

Epuisé, Léandre termina par se laisser emporter par le sommeil. Profondément apaisé, Léandre se laisser bercer par le moment et la respiration de sa partenaire. Pourtant ce sommeil calme se mua peu à peu en tempête.

Léandre rêvait. Tyler sentait pourtant son propre corps. Il se savait couché dans les draps qui n’étaient pas les siens. Ses yeux étaient fermés, les paupières aussi lourdes que de la fonte et les pupilles pourtant libres. Le magistrat était entièrement concentré sur lui-même. Deux réalités se superposées. Léandre entendait le bruit ronflant de la voiture, de la radio trop basse pour être comprise. Tyler sentait la ceinture de sécurité qui le maintenait, le poids lourd de sa propre tête embrumée par l’alcool. Léandre ouvrit les yeux. Il faisait nuit. « Tu peux dormir tu sais… » Archi conduisait, son visage éclairé de manière régulière par les lumières de la route. Il avait l’air fatigué et serein. « C’est pas la peine de lutter. ». L’homme eut un sourire. C’était rare de la voir sourire. Léandre n’avait pas réussi à suffisamment garder ses souvenirs. L’image qu’il avait de son père avait été définitivement tâché par le deuil. Il se souvenait des disputes, des mots qu’il n’aurait jamais dû dire et de ceux qu’il n’avait pas prononcés. Léandre avait les lèvres scellées. Il aurait voulu crier. Il fallait stopper se souvenir maintenant. Dans son sommeil, Tyler ouvrit la bouche et tenta de prévenir celui qui été déjà condamné. « Non… non… Stop, arrête toi… ». Archi soupira et eut un sourire. Son regard se perdit dans la nuit.

Les pneus qui crissent. La voiture qui tourne. Le choque. La tôle qui se froisse. La gravité qui se transforme. Les vibrations du choque. Léandre se sentit transpercé. Ses oreilles sifflées. La peur. L’incompréhension. Tyler s’était arrêté de respirer. Sa respiration s’était bloquée au fonds de sa gorge, tout comme sa vie s’était mise en suspension pendant quelques instants. Léandre avait les mains serrées, ses doigts s’étaient agrippées aux draps. Les phalanges étaient devenues blanches et les ongles s’enfonçaient dans la peau. Tyler arrêta brutalement son apnée. Léandre savait qu’il dormait. Il sentait son propre corps, son obsession était de se réveiller mais il était incapable de faire quoi que ce soit. Son esprit était coincé dans ce rêve. Son corps était une prison.

Léandre entendait une portière s’ouvrir. L’adolescent qu’il était vit son père, le corps coincé contre l’airbag qui s’était déclenché. Lui aussi était sonné. Il le vit se faire extraire de la voiture et jeté au sol. Le pare-brise était brisé. Les morceaux de verre et les autres matières non identifiées se mêlaient au sol. Léandre entendit son père parler. Des mots qui n’avaient plus de sens. C’était une masse informe d’informations, mais Tyler en identifia sans difficulté leur signification. Il suppliait. S’il devait mourir, au moins qu’il laisse son gamin survivre. Les yeux ouverts. Léandre aurait voulu se lever, crier, hurler, faire quelque chose. Mais il n’avait rien fait. Il y avait de nombreuses explications et excuses. Le jeune homme qu’il était avait eu le corps profondément abimé, un traumatisme crânien, des fractures multiples… les faits étaient pourtant là. Il n’avait pas pu bouger. « Non… NON ! » Des larmes de culpabilité roulèrent sous ses yeux. Léandre n’était pas courageux. Ce jour-là, il n’avait rien fait.

La douleur lui rongeait les os, sillonnait sur les anciennes blessures et cicatrices. Léandre se sentait cassé de l’intérieur. Il sentait le poids de ses paupières et la tristesse qui lui rongeait le cœur. Il était coincé. Léandre avait terriblement peur.

L’agresseur termina son office et se dirigea vers lui. Chaque pas semblait faire trembler le monde. L’adolescent était entièrement dévoré par son instinct de survie. La mort était en marche et elle venait le chercher. Lorca ouvrit la portière et Léandre tomba en avant. Tyler se souvenait très bien de son visage, de ses pupilles, des sillons qui se dessinaient sur sa peau. Cet homme, Léandre aurait pu le reconnaître parmi une foule d’inconnu. Il était impossible de l’oublier. L’image était gravée au fonds de sa mémoire.

Le jeune homme sentit l’agresseur le soulever, le faire rouler sur le dos, puis poser brutalement un pied sur sa gorge. Léandre ouvrit les mains et les ramena jusqu’à son cou. Il n’arrivait plus à respirer. La pression était trop importante. Mais lorsqu’il avait senti le bitume, les éclats de verre et l’odeur du brûlé, l’adolescent n’avait pas bougé, pas esquissé le moindre geste. Son esprit de survie avait choisi de jouer le rôle du cadavre. Pourtant Tyler n’en était pas encore un. Il n’avait pas l’intention de l’être. Léandre voulait vivre. Il ferait tout pour et continuerai de se battre, même s’il fallait changer le monde pour cela.

Alors que le manque d’air devenait insupportable, Lorca relâcha la pression. Les yeux ouverts, Léandre le vit reculer. Il vit cet homme réfléchir, hésiter, douter. L’assassin prit alors une décision qui changeait toute une vie. Le coup de pied fut direct et violent. Les yeux ouverts, l’adolescent ne voyait plus. Il n’y avait que le vide. Dans les draps, Léandre sentait des gouttes de sueurs couler dans son dos. D’un geste désespéré, il ramena ses mains devant ses yeux. Il essayait de retenir sa vue. La perte de ses yeux s’était fait sans bruit, sans larme. Le jeune homme avait fini par entendre les bruits de pas s’éloigner… Il n’y avait plus que le silence et son propre désespoir.
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26.07.21 23:10
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Un samedi matin . Feat Léandre Tyler —


_LEANDRE « « Non… non… Stop, arrête toi… » .» L’angoisse qui sonne dans cette voix tire Jessica de son sommeil. Il fait noir. C’est encore la nuit. C’est trop tôt. L’esprit est au ralenti. Il faut faire un effort pour bouger, s’approcher de son comparse de lit.

_ « Léandre ? » L’appelle-t-elle en tâtonnant pour aller lui toucher le bras. La tension qui émane de lui parvient jusqu’à elle. Cela la réveille un peu plus. La respiration chahutée aussi. Jess sent qu’il y a un souci. Elle cherche le bouton pour allumer la lampe de chevet. L’ampoule progressive diffuse une lumière douce dans la pièce. Elle éclaire le lit défait. Le corps du Juge contracté par la peur. Il est en plein cauchemar. Un cauchemar de quoi ?

Jessica vient à genoux près de lui. _ « Léandre ? » Elle repoussa ses cheveux pour avoir le visage dégagé et le voir. Il transpire la panique. La belle a une moue tracassée. Ce n’est pas elle la meilleure pour ce genre de situation. Elle n’a jamais su faire avec les émotions des autres. Keenan posa une main sur son torse mais n’osa pas le secouer. Elle-même sujette aux frayeurs nocturnes - à une époque - Keenan connaît l’effet d’un réveil trop brusque. Il est mauvais.

_LEANDRE « « Non… NON ! » » La rouquine sent la panique grandir en lui. Elle se reconnaît en lui. Les larmes sur ces joues lui confirment qu’il vit un moment atroce. Pendant une seconde elle envisage d’appeler la belle-mère de Léandre. Mrs Tyler saurait quoi faire. Mais, il le lui reprocherai encore une fois. La belle inspire et hausse de la voix.

_ « LEANDRE ! REVEILLES-TOI ! » Il se tient par la gorge et là c’est elle qui commence à avoir peur. Elle tente de lui faire lâcher la prise sur le cou. _ « LE-ANDRE ! Arrêtes. » Au moins arrêta-t-il de s’auto-stranguler. Jessica le regarda faire, se protéger les yeux d’un ennemi fictif. Elle se mit à frissonner. Les bras recouverts de chair de poule. Elle pensa avoir peur pour lui. Mais, il y a autre chose. Une crainte plus insidieuse. Le monstre qu’on a enfermé sous clef et qui revient gratter contre la porte de la mémoire. Jessica sait comment cohabiter avec ses angoisses. « ... c’est malin. » Feule-t-elle entre ses dents. Elle inspire encore une fois, à fond pour empêcher ses entrailles de se nouer. Elle cherche des yeux de quoi couvrir son corps nu.

C’est une réaction miroir totalement stupide. Connor est en Californie. Il est très loin. La stupidité de son esprit l'agace profondément. « ... Léandre… » Parler plus fort n’a pas servi, l’avocate tente avec la douceur. La jeune femme ignore le picotement contre sa nuque. Mais, elle sait comment cela marche. Il faut stopper le mal tout de suite. Elle hésite à aller dans la salle de bain maintenant. Mais, un scrupule la retient. Léandre peut faire n’importe quoi dans cet état. C'est trop risqué de le laisser sans une surveillance pour le moment.

Les dents serrées, la belle inspire lentement pour se détendre. Ses doigts plongent dans les cheveux du martyr. Ils massent lentement. Un mouvement, même s’il n’est pas naturel pour elle, ressemble à ce que ferait une mère pour rassurer son petit garçon. Jess espère car elle n’a pas mieux en stock. « Allez… Réveilles-toi. » Lui demande-t-elle avant de lancer un regard par dessus son épaule. Bien entendu, il n’y a personne. Ils sont seuls.





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27.07.21 12:27
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Léandre Tyler
Léandre attrapa brutalement la main de l’avocate. Pendant un bref instant, il posa son autre main devant lui, en geste de défense. Le juge comprit rapidement la situation. « Jessica.. ? » C’était bien elle. Perdu et encore paniqué, Léandre lui lâcha le poignet. Les yeux ouverts, il demanda avant de s’arrêter de lui-même « La lumière… ». Il n’y en avait plus, en tout cas, pas pour lui. Il était aveugle. Pendant un dixième de seconde, cette notion lui avait été étrangère. Il soupira avant de passer une main devant ses yeux. Il y avait des larmes sur ses joues. Complétement perdu, Léandre les essuya. La peur dévorante de son cauchemar ne l’avait pas quitté. Sans filtre, il demanda « Ne me laisse pas. » Pas maintenant, juste qu’elle reste quelques minutes avec lui. Pourtant Léandre ne voulait pas non plus être dépendant, encore moins être un poids pour ses proches. Mais c’était comme pour l’empoisonnement, il y avait des choses qu’il ne voulait plus affronter seul.

Léandre reprenait peu à peu conscience de la réalité. Il n’avait plus la sensation tenace du goudron dans le dos. L’angoisse s’était collée à ses os et si elle se faisait moins présente, c’était pour être remplacée par la tristesse. Confus, il demanda « Est-ce que j’ai crié ? » Tyler savait qu’il était capable de tout dans cet état. Le plus frustrant était qu’il ne maitrisait rien, qu’il ne pouvait pas combattre. Ce n’était pas comme avoir mal où il était possible de compenser avec un effort. Là, c’était dans son sommeil. C’était injuste. Son corps était un traitre. Le visage toujours dissimulé derrière ses mains, Léandre en profita pour contrôler l’état de ses yeux. Au plus fort de la crise, il lui était arrivé de se griffer.

Le juge prit une profonde respiration. Il essayait de se calmer. Mais les faits étaient qu’il était fatigué de tout ça. Vraiment. Léandre essayait de passer à autre chose, mais ce traumatisme le hantait. Il y avait trop de questions qu’il ne voulait plus poser. Tyler ne voulait pas craindre de nouveau de dormir, c’était trop difficile à supporter. « Je… » Il y avait trop de choses à dire et trop peu de mot. « Je ne voulais pas te faire subir ça. » Jessica n’y était pour rien. Leur lien était clair, Léandre l’avait bien compris. Si elle voulait le rejeter à cause de ça, il pouvait rationnellement le comprendre… même si c’était très douloureux. Encore une fois, le sentiment d’injustice et de mal être le rattrapa brutalement. Il n’était pas en état de gérer quoi que ce soit. Ses souvenirs le hantaient beaucoup trop pour affronter le présent sérieusement. Il tenta de se justifier « Normalement, cela n’arrive pas lorsque je suis avec quelqu’un. » S’il avait pu l’anticiper, il ne serait pas rester dormir… Mais Tyler se rendait compte qu’il était dans le déni. Avec l’arrivé du procès, il était évident que ces crises allaient se multiplier. En détresse, il se releva doucement. Il n’allait pas bien. « ça va aller. » C’était faux. « Il faut juste que je respire… ça va passer. » Mais même après 11 ans, ça ne passait pas. Léandre ne voulait pas que Jessica le voit comme une personne à charge. Il se devait de réussir à se gérer lui-même. Elle n’aurait jamais dû être témoin de cet état.

Léandre pensa amèrement à son traitement. Dans son cas la médecine ne pouvait pas faire mieux. Le risque serait de le mettre dans un état où il ne pourrait plus travailler. Ce n’était pas acceptable pour le juge. Léandre espérait surtout que la réalisation du procès lui permettrait de se délivrer de ces cauchemars. Tyler voulait guérir. A voix basse, il expliqua « Je devrais y aller. » S’habiller, appeler un taxi, se déplacer lui paraissait impossible. Mais il préférait partir de lui-même, que Jessica n’ait pas à lui demander.
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28.07.21 20:50
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Un samedi matin . Feat Léandre Tyler —


Tout à coup, le juge sort du cauchemar. La façon de saisir le poignet, vive et péremptoire surprend Jessica. Un geste de salut pour lui est une attaque pour elle. La jeune femme se raidit de tout son corps. Elle doit à son autocontrôle de ne pas bouger, de ne pas donner un coup de réflexe en retour. Un coup de défense. Une bonne inspiration évacue une petite partie de sa propre tension mentale, pendant que lui cherche à reprendre pied. Ils sont tous les deux écorchés et vulnérables.

Jess a un mouvement pour descendre du lit. Aller à la salle de bain. Là où se trouvent les drogues qui pourront étouffer ses montres d’enfance. Mais, elle se retrouve, là encore, surprise, brusquée, et arrêtée par la demande de Léandre. Ils ont du sens ces mots. Mais, ils sonnent creux dans l’oreille de la belle avocate. Dénaturés par défaut. Parce qu’au moment où elle a fait cette même demande, il n’y a eu personne pour rester. Personne pour lui tenir la main. Ce n’est pas Tyler qu’elle voit, mais cette jeune fille que personne n’a écouté.

Alors, ils sont là, trois ombres figées sous les néons. Jessica ne bouge plus d’un cil. Elle attend, sans parler, sans esquisser la moindre pensée non plus. Penser peut être la plus dangereuse des actions. La voix de Léandre la fait à peine réagir. Lever les yeux pour voir ces traits tirés par des émotions intenses. La confusion qui lui transpire des pores de la peau. Il ne va vraiment pas bien. Jess le constate. Mais, elle n’est pas une Mélanie.

Bien sûr, lui, il se met à parler et à bouger. Il cherche à expliquer, à justifier et à excuser. _ « C’est bon Léandre. Personne ne veut vivre ce genre de truc. Je ne suis pas conne. » Ces mots ne sont pas assez diplomates. Keenan le sent, plus qu’elle ne le sait dans cet instant. Son intelligence est trop handicapée par sa propre angoisse. Il n’y a rien qui soit facile. Tout l’effracte en vérité. _ « ... On passe dessus. » C’est le mieux qu’elle puisse faire là, tout de suite. Parce qu’elle n’a pas envie de lui dire qu’avec son affreux traumatisme, il vient de déclencher un processus. Que si elle s’écoutait, elle le planterait là pour s'assommer de somnifères.

_ « Aller où ? » Rétorque-t-elle d’une voix atone. Le bourdonnement dans le creux de son oreille empiète dans son esprit. « T’as même pas la force de tenir assis. C’est bon… » Ce qui n’est pas dit pour le blesser ou le taquiner. Jessica ne tient pas à avoir la mort de Tyler sur sa conscience. Ce n’est pas nécéssaire. Pire que ça, elle n’a pas envie qu’il lui arrive un malheur. Point qu’elle n’a pas du tout l’intention de partager avec lui. Il serait capable de s’en satisfaire. Néanmoins, Jessica ne veut satisfaire personne. D’autant qu’elle sait, elle qu’il n’y a pas d’espoir permis dans son cas. « Tu restes. Tu repartiras demain. » Mais pour l’heure, il fait encore nuit noir dehors. Ils vont déjà aller jusqu’au matin.

_ « Essaye de te poser. » Lui dit-t-elle alors qu’elle attrape son oreiller. « Je vais dormir dans le salon. » La rousse attrape une couverture sur le coffre au pied du lit. Elle sort de la chambre à coucher. Les émotions taclent son esprit. Comme souvent dans ce genre de situation, son corps dit ce que sa langue tait. Jess lâche ce qu’elle a et file vers les WC qui sont à l’entrée. A peine met-elle la tête au-dessus de la cuvette que son corps rejette une bile acide. Pragmatique, comme toute ancienne anorexique, Jessica supporte et attend la fin des spasmes. Tout ceci est géré dans le calme et le silence.

La belle va se rincer la bouche à l’évier. Elle humidifie sa nuque et ses tempes. Elle inspire dans le calme et commence à chercher dans les tiroirs du salon. A mesure que Keenan ferme et ouvre les tiroirs, les émotions cherchent à monter de nouveau. Il lui faut rapidement un bouclier.






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Léandre Tyler
Léandre était confus. La situation lui échappait. Il était perdu dans l’espace et dans le temps. Quelle heure était-il ? Il n’en savait rien. Devant les réponses franches de Jessica, Tyler se mura dans le silence. Cela n’allait pas. Léandre savait très bien que l’avocate n’était pas un modèle de gentillesse, mais c’était encore pire à l’instant. Le juge ne le prit pas pour lui, mais plus pour la situation qu’il avait déclenché. La culpabilité ne le lâchait pas, tout comme le cercle de mauvaises pensées qui venaient le ronger. Tyler avait été de ceux qui s’était déjà perdu dans ce tourbillon. Il avait touché le fonds. Ce jour-là, Léandre avait pensé trouver une solution, mais il avait surtout fait souffrir ses proches.

Que la Rousse accepte qu’il reste était tout de même un soulagement. Il n’avait pas la force de faire grand-chose. Tyler se sentait complétement perdu dans l’espace, le fait que cela ne soit pas chez lui aggravez cette sensation. A l’instant, il ne se sentait pas capable de se déplacer… C’était juste trop difficile. Léandre attrapa la couverture et la remonta, le geste était futile. Le magistrat se savait ridicule, mais il aurait tout fait pour se sentir un peu plus tranquille. L’angoisse ne l’avait pas quitté. Tyler savait juste qu’il allait devoir faire pendant une bonne heure, peut-être plus. L’expérience lui permettait au moins de mieux gérer ce genre de situation.

Si Léandre savait comment cela allait évoluer, il commençait surtout à être inquiet pour Jessica. C’était insupportable. Il…Il l’aimait, jamais il n’avait voulu lui faire du mal. Involontairement, il avait réveillé une blessure. S’il ne savait pas de quel mal Jessica pouvait souffrir, Léandre arrivait à comprendre la situation. Dans le quotidien, c’était une vague qui détruisait absolument tout. C’était d’une violence inexplicable. Tyler savait aussi à quel point la solitude pouvait devenir pesante. Il fallait pouvoir s’isoler, mais c’était aussi insupportable de ne pas pouvoir faire comprendre aux autres. Léandre avait eu la chance d’être plutôt bien entouré dans les moments les plus compliqués, d’avoir eu des proches qui avaient su être là, malgré tout. Mais le magistrat s’était aussi rendu à quel point peu de gens était capable de rester. Beaucoup voulait partager les moments positifs, peu était capable d’accepter de vivre le pire.

Tyler entendit Jessica vomir. Elle allait mal. Et si Léandre savait que la crise était désormais passé et qu’il ne fallait « plus » que gérer les conséquences, la rousse était tout début du processus. Il y avait une sorte de double peine dans ce cas, la peur d’avoir peur et la certitude qu’il n’y avait aucune échappatoire. Jessica était arrivée en enfer et il fallait qu’elle continue d’avancer. Il l’entendait ouvrir des tiroirs, fouiller de façon rapide. Léandre n’avait pas besoin d’explication, il se reconnaissait en elle. Le magistrat prit le temps de respirer, pour retrouver une voix calme. Mais cela n’allait pas, il en avait conscience. « Jessica… » Si elle pouvait l’écouter, juste quelques secondes. « Dans la poche intérieure de ma veste, il y a des anxiolytiques. » En petite quantité, la faute à Maxyme qui s’assurait qu’il ne se surdose pas. C’était une mesure nécessaire. « Tu peux les prendre. »

Léandre était démuni. La peur, l’angoisse et la tristesse ne le quittaient pas. Il savait les choses normales, mais les accepter de moins en moins. Surtout pas maintenant. Il se sentait inutile au mieux et au pire destructeur. Ils avaient passé une excellente soirée et c’était endormi sur les promesses d’une belle matinée. Conscient que Jessica ne le voyait plus, Léandre se laisser aller à la tristesse. Allongé sur le côté, il ramena ses jambes contre lui. Il tentait de faire face, de retrouver le plus vite possible son état normal. Il était en colère contre lui-même. Si Léandre était devenu juge, c’était pour se protéger lui ainsi que ses proches. Il ne voulait pas être un poids et ne pas faire du mal comme il venait de le faire. Il fallait qu’il change. Dans le silence, l’écho son cœur le faisait frissonner. Il ne voulait plus être comme ça. Il voulait changer.

Tyler savait que la présence d’un allié pouvait aider, voir diminuer une crise. Il savait aussi, du moins, il était fort possible que l’agresseur de Jessica soit un homme. Léandre ne savait pas si sa présence pouvait aggraver ou non les choses. Il aurait voulu l’aider, lui prendre sa douleur. Il aurait voulu faire plus. Il aurait voulu, mais il n’était qu’un homme. Tyler sentait le désespoir l’abattre. Ils s’étaient fait du mal et aujourd’hui, Léandre continuait de le faire. Est-ce que passer une bonne soirée pouvait justifier d’un tel moment ? Rationnellement, il était logique que Jessica le jette définitivement. C’était peut-être un signe, qu’il n’y avait rien de compatible entre eux et qu’ils se fourvoyer.

La tête trop pleine de penser, Léandre n’arrivait plus à les gérer. Le cœur en déroute, il savait juste qu’il ne pouvait pas rester sans rien faire. Il avait déjà subi une telle situation dans le passé, il savait à quel point la culpabilité pouvait ronger. Le juge avait ses fantômes. Il savait aussi à quel point ces moments étaient importants. Alors, il prit sur lui. Léandre se déplia et chercha le bord du lit. Il ne savait plus où il était. Chaque mouvement était difficile. Son esprit était saturé, mais il préférait l’action que tout le reste. S’il ne savait pas s’il allait réussir, il aurait au moins essayé quelque chose. Léandre posa ses pieds sur le sol et se leva doucement. Son équilibre n’était pas bon. Il sentait le poids de son propre corps, la manière dont la paume de ses pieds étaient sollicité. Le fait de se tenir droit lui faisait du bien. Malgré ce qu’avait pu faire subir son corps, ce dernier lui permettait encore de faire ça. Léandre se déplaça en longeant le lit, puis suivi le mur. Il était maladroit et lent. Il avait l’impression de nouveau devoir apprendre à marcher.

A la porte, il demanda finalement. « Est-ce que tu veux que je reste avec toi ? ». Pas besoin de beaucoup de mots, un oui ou un non suffirait. Léandre savait qu’il s’exposait à une réaction violente. Jessica n’était pas dans son état normal. Il ne lui en voudrait pas. Pour le reste, il voulait juste lui offrir une main tendue, qu’elle ait le choix.
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_ « Tu veux tes habits ? » Demande l’avocate en le voyant s’agiter sur le lit. Avant d’avoir la réponse, elle eut l'initiative. Ses membres se déplacent pour aller glaner les habits qu’ils ont laissés en début de soirée. Jessica les saisit un à un. Être dans l’action du corps aide un peu à contrôler ce qui se passe en interne. Une fois les vêtements déposés non loin de Léandre, Jessica se trouve trop désoeuvrée. La houle n’est pas loin, à la faire tanguer, la faire chavirée vers le fond noir.

Plus que son prénom, c'est le mot magique qui agit sur le cerveau de la belle. Jessica se détourne tout de suite de ses tiroirs et fuse vers la penderie. Elle constate la petite dose dans le creux de sa paume en silence. Mais sans un mot, elle gobe l’ensemble et avale. Comme elle en a avalé des centaines d’autres avant. Consciente que l’effet ne viendrait que dans quelques minutes, la rouquine trompa son impatience en se cherchant des vêtements. Elle enfila quelque chose de plus chaud.

Ensuite, elle trouva le paquet de cigarette qui traîne sur un meuble. A cet instant, les poumons du Juge sont loin de ses pensées. Elle coince le bâton dans sa bouche. Juste au moment où la voix de Léandre se fait entendre dans son dos. C’est une voix d’homme qui est douce et bienveillante. Mais les hommes savent faire cela, se faire doux, pour les attirer. Ils savent poser le masque et attendre que leur proie vienne d’elle-même dans le filet.

_ « ... je ne sais pas. » Jessica repose son briquet sur le rebord du meuble. Elle se tourne lentement vers son partenaire. Il est blanc livide. Mais il est parvenu à se relever. C’est un signe plutôt encourageant. A ce moment particulier, Jess regretta qu’il ne pu voir, qui ne pu de lui-même faire ce qu’elle est incapable de lui demander. Qu’il reste ici avec elle et qu’il la tienne dans ses bras. Qu’il fasse ce que personne ne fait jamais avec elle: la rassurer, la bercer. _ « Fais ce que tu veux.» Lui lance-t-elle doucement.

Elle secoue ses mains moites pour chasser la nervosité qui s’y agrège. Les minutes sont si longues dans ce genre de situation. Ses yeux vont et reviennent de lui à la pièce suivante. C’est un peu comme si Jessica est poussée dans deux directions opposées. La tension douloureuse dans ses omoplates l’empêche aussi de se concentrer. _ « Ca va passer. » Pour qui le dit-elle, lui ou elle ?

En fin de compte, son corps descend, attiré vers le sol par la gravité. Il longe le lavabo pour finir replié. Les jambes collées au corps, entourées de ses bras. Les beaux ongles se plantent lentement dans la chair douce et blanche de la rousse. Jessica commence un exercice de respiration. Les inspirations par le ventre et les expiration par le nez. Les larmes arrivent, aussi tièdes que silencieuses. Finalement, c’est mieux qu’il ne voit rien. Jess attend que le poison s’évapore et que la drogue fasse son effet.






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Léandre n’aurait pas été capable d’aller chercher ses vêtements par lui-même. Que Jessica lui donne sans qu’il n’ait à les réclamer était un soulagement. Le magistrat n’aurait pas voulu reconnaître cet élément à voix haute, il voulait rester le plus indépendant possible. Léandre n’aimait pas demander de l’aide, même s’il devait s’y résigner par moment. Sans aucune hésitation, le juge s’habilla. Le fait d’avoir une couche de tissus sur lui le rassurait, puis c’était aussi bien plus agréable. Les vêtements froissés, Léandre se sentait pourtant un petit mieux.

Si Jessica n’avait pas refusé son aide, elle ne lui avait pas non plus demandé directement. Mais Tyler avait déjà traversé plusieurs fois cette situation, demander de l’aide paraissait impossible. En tant qu’adulte, en tant que personne forte, indépendante, il était très difficile de demander de rester avec soi juste pour ne pas se sentir seul. Léandre l’avait pourtant fait à de nombreuses reprises. Lors de son séjour dans un établissement de rééducation, il avait passé de nombreuses nuits à dormir avec Victoria… Parce qu’être seul était devenu insupportable. Surtout lors de ce genre de crise.

Debout, appuyé sur l’encadrement de la porte, Léandre savait ce qu’il devait faire. Pourtant l’avocate ne lui simplifiait pas la tâche. Sa réaction était pourtant normal. Être seul devenait une nécessité, tout comme être entouré devenait vital. Les deux besoins cohabitaient et n’étaient pas si incompatibles. Il était nécessaire qu’une personne de confiance entre en jeux. Léandre n’était pas certain du niveau de confiance que lui accordait la rousse… et il espérait que cela serait suffisant. Elle avait toujours été clair avec lui, elle ne l’aimait. Pour l’avocate, leur relation était une transaction dans laquelle chacun trouvait son compte. Cela n’allait pas plus loin.

Jessica s’était éloignée pour finalement se réfugier dans la salle de bain. Enfin, c’était ce que Léandre en déduisait avec ce qu’il entendait. Pour se rendre jusqu’à là, il fallait longer le mur ou traverser la pièce. Le première option n’était pas envisageable, car beaucoup trop longue… Et la deuxième l’angoissait. C’était risible, mais Léandre se sentait déjà perdu dans cet espace qui n’était pas le sien. Il était trop fatigué et déboussolé pour réussir à reprendre ses repères. Le magistrat eut envie de lâcher prise, mais il savait surtout qu’il allait s’en mordre les doigts par la suite. La culpabilité était trop difficile à porter. Puis Léandre voulait aider Jessica, il en éprouvait presque un besoin. Le juge l’aimait. Il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l’aider. Ce qui signifiait qu’il devait réussir à traverser cette pièce pour le moment. L’angoisse s’était transformée en une sorte de petite bête qui s’était mise à lui ronger l’estomac. Léandre plia malgré tout son corps et avança, les mains devant lui. Il aurait voulu avoir sa canne mais ne l’avait pas. A son grand soulagement, il ne trouva pas d’obstacle. Mais plutôt le touché particulier du mur adjacent à la salle de bain. « Jessica ? ». Il l’entendait respirer, mais elle ne faisait presque plus aucun bruit.

Léandre entra dans la pièce, doucement, une main toujours fermement posée sur le mur. Tyler s’approcha de l’avocate, il mit un temps à comprendre qu’elle était au sol. Il la comprenait. C’était ce que l’instinct poussait à faire. Le magistrat expliqua à voix haute « Je m’assois à côté de toi. ». Lorsqu’il avait été à la place de l’avocate, Léandre avait eu plusieurs fois très peur car les individus avaient tendance à ne pas le prévenir lorsqu’ils entraient dans son espace vital. Le froid du carrelage était réconfortant. Léandre sentait sa propre angoisse qui ne le lâchait pas. Une partie de lui-même avait envie de se mettre en boule et de ne plus rien faire. Tyler ne sentait pas bien. Il savait que cet état n’était que passager, mais cela rester tout de même douloureux.

Aux côtés de l’avocate, Léandre avait peur de tout mal faire. Ses craintes étaient exacerbées par son état. Il avait peur qu’elle le rejette, chose légitime puisqu’elle ne l’aimait pas. Il avait aussi peur de la blesser d’autant plus. Tyler avait donc choisi de se comporter avec elle comme il aurait voulu que l’on le fasse avec lui. Mais Léandre savait très bien qu’il était différent de l’avocate, que ce lui avait convenu n’était peut-être pas de dont elle avait besoin. Effrayé, Léandre se décida tout de même à agir. « Je suis là. ». Très doucement, Tyler l’entoura de ses bras. Le geste était simple, similaire à celui qu’il avait pu faire dans l’ascenseur. Léandre était très attentif aux réactions, plus qu’à lui-même en réalité. L’angoisse se faisait beaucoup moins sentir. « Tu n’es pas seule. » Tyler ne la lâcherait pas. Il était amoureux comme il ne l’avait jamais été. Elle faisait désormais de ce cercle de proche qu’il défendrait contre vents et marais.

Dans le calme de l’appartement, Léandre exprima à voix haute une autre évidence « Tu es en sécurité. » Il continua « Il n’y a personne d’autre que nous ici. ». Jessica avait probablement été agressé par un homme. La peur n’était pas rationnelle, mais Léandre expliqua tout de même « Les portes sont fermées à la clef et le gardien filtre toujours à l’entrée. » Personne de malveillant ne pouvait se rendre jusqu’ici.

Léandre était très fatigué, physiquement et émotionnellement. Mais il se sentait bien plus calme, bien que cet état restait fragile. Il éprouvait de la peur et de la frustration envers l’état de la rousse. Il aurait voulu faire bien plus, mais ce n’était pas possible. « ça va aller. » Il le fallait. Les médicaments allaient bientôt faire effet et l’avocate serait libérée. Attentif à ses réactions, Léandre était prêt à la libérée ou bien à répéter au tant de fois qu’il le fallait ces mots rassurants. Le juge savait à quel point c’était important et à quel point, il en avait eu besoin lui, d’être rassuré.
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Le temps, l’espace, tout est dilaté autour de Jessica. Elle est à la fois présente et absente. Consciente d’être assise sur le sol de la salle-de-bain, et absente de cette pièce. Dans son esprit chaotique se dispute alors le passé et le présent. Elle ressent l’infernale sensation d’être en train de se noyer en elle-même. Hurlant mentalement pour que le cauchemar ne l’enferme pas à nouveau entre ses griffes. Non, il est impossible que tout recommence.

A la place, la présence de Tyler s’impose petit à petit dans la pièce. Une présence qui la déconfine de force. Jess est tirée hors de son monde intérieur. Elle reprend corps avec tout ce que cela peut avoir de dangereux et de rassurant à la fois. Elle ignore si c’est à cause des bras qui l'encercle ou la médication. Elle ne sait pas si c’est le fait que Léandre soit là. Ou bien encore si c’est qu’elle soit ailleurs, loin de la Maison. Mais le sourire vicieux s'effrite. La silhouette se dissout comme un mirage obscure. Sans pour autant que la prise ne se desserre sur ses tripes.

_ « Non... » Ça ne peut pas aller. Keenan combat la peur par la peur depuis si longtemps, depuis tellement longtemps. Elle sait que jamais elle ne pourra se débarasser d’eux. Ses monstres. « Non... » Répète-t-elle, alors qu’elle détourne son regard de l’angle sombre dans le dos du Juge. Les muscles s'ankylosent enfin. La chimie artificielle pose son voile magique sur les émotions. Jessica voit le mur trensparent s’ériger entre les angoisses et elle.

Engourdie, elle s’accroche au rebord du lavabo pour se mettre sur pied. Elle attrape l’aveugle par le bras pour le soulever de terre. Manquant sans doute de les faire retomber dans l’élan. Elle le tient pour qu’il ne tombe pas en marchant. Ou bien c’est elle qui se tient à lui pour ne pas tomber. Peu importe. La distance lui semble terriblement plus imposante. Chaque pas en paraît dix dans son état second. Dès qu’elle approche du matelas, la rousse sent que toute force l’abandonne. Comme si elle n’a attendu que cet instant pour déserter. _ « Ne t’en va pas tout de suite. »

La langueur n’a plus rien de sensuelle maintenant. Elle sert de refuge à l’être. Jessica n’a plus ni crocs, ni faim. Elle se laisse faire et dans un ultime effort vient se cacher sous les draps encore tiède. Le médicament barre la route aux rêves pour l’instant. Les ailes de plombs l’assomme pour une poignée d’heures. Juste le temps que tout redevienne normal à l’intérieur.






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24.08.21 21:10
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Léandre suivit le mouvement, entrainé par la main de l’avocate, le juge se releva et manqua presque de tomber en avant. Son équilibre était précaire, tout comme celui de Jessica. Tyler était perdu dans l’espace, il ne savait plus où ils étaient. Si Jessica était dans un moment de détresse, elle avait encore ses yeux pour s’orienter. Ils firent quelques pas et Léandre puis de nouveau poser la main sur les draps du lit. Le magistrat était perdu dans le temps, il était incapable d’estimer l’heure, tout comme il n’arrivait pas à savoir combien de temps l’avocate était restée prostrée dans la salle de bain.

Jessica s’allongea dans le lit, l’attirant contre elle. Léandre eut un instant d’hésitation, puis s’allongea lui aussi. Son corps suivait celui de la belle, tendit que ses bras l’enlaçaient. Le jeune juge avait plusieurs fois espéré ce moment, mais pas de cette manière. Tyler n’en éprouvait aucune satisfaction. Il n’y avait là aucun stratagème de sa part, aucune malhonnêté. Léandre se faisait parfois manipulateur, mais il n’avait rien fait de manière volontaire dans ce cas. Le magistrat était en colère contre lui…Mais aussi contre l’avocate. Jessica ne l’aimait pas. Elle s’accrochait à lui comme un naufragé en pleine mer. Cette constatation amère ne le quittait pas. Il n’y avait que lui qui ressentait quelque chose.

Dans l’obscurité des cauchemars, Léandre conservait les yeux ouverts. Il ne voulait pas dormir, au-delà de ça, il en éprouvait une certaine crainte. Son monde intérieur était occupé par ses souvenirs, monstrueuses bêtes qui ne voulaient pas lâcher prises. Le magistrat sentit la respiration de la Rousse se faire plus calme, plus lente, plus profonde. Demain serait un autre jour et cette crise ne serait plus qu’un fantôme. Combattant les siens, Léandre restait éveillé. Il écoutait, mais sentait surtout Jessica respirer dans ses bras. Elle était belle. La voir aussi sereine était rassurant. Si le juge savait que les monstres ne pouvaient pas être détruit de la sorte, au moins pouvaient-ils être muselés quelques heures de cette manière. Cela permettait de croire à une certaine tranquillité.

L’appartement de la Rousse était particulièrement bien isolé. Il n’y avait aucun bruit de voisinage, aucun bruit de la route. Les repères temporels de Léandre n’existaient pas ici. Tyler se sentait triste, la mélancolie s’était accrochée à ses os, tendit que la peur s’était figée dans son estomac. Le magistrat avait l’habitude d’être ainsi accompagnée. La journée allait être difficile, mais il y survivrait comme à son habitude.

Défaitiste, Léandre fut surpris de ressentir peu à peu un certain sentiment de sérénité. Il n’était pas calme, ni même tranquille, mais il sentait que la crise était derrière lui. Le temps, mais aussi le fait d’avoir la femme qu’il aimait dans ses bras, aidaient probablement. Tyler éprouvait pourtant une certaine rancœur envers l’avocate. Il l’aimait, mais elle ne l’aimait pas. L’avocate « ne fait pas dans le sentiment » comme elle l’avait si bien expliqué. Jessica était dans ses bras, mais il y avait une barrière qui ne pouvait pas être franchi. Léandre ne pouvait pas la forcer à l’aimer. Cela ne fonctionnait pas de cette manière. En silence, Tyler réalisa calmement que cette situation devenait trop difficile à vivre. Si Jessica trouvait dans ce lien du réconfort, Léandre s’y abimait peu à peu.

Le juge déplia ses doigts et voulu doucement caresser les cheveux de la belle, mais il s’arrêta dans son geste. Jessica n’en voudrait pas. « [Ils] ne voulaient pas la même chose. » Le malaise qu’avait eut l’avocate lorsqu’il l’avait embrassé sur la joue avait bien été remarqué par l’aveugle. Tyler essuya plutôt la larme muette. Il préférait se mentir, de tout justifier par la fatigue. Il voulait se noyer dans son parfum et vivre dans l’illusion. C’était bien plus simple et moins douloureux. Mais le constat était là. Léandre repoussa ses pensées tout au fonds de lui-même. Toutes ses décisions étaient repoussées à plus tard. L’urgence était de passé ce procès et de survivre à cette tempête.

Triste, le sommeil happa finalement le juge. Le sommeil léger, Léandre rêvait de nouveau. Si le cauchemar n’avait rien d’agréable, au moins n’avait-il rien de terrifiant. L’odeur particulière des lieux lui permit d’identifier facilement où il se trouvait. La morgue avait aussi une musicalité particulière, des bruits absents, des tintements métalliques et en arrière fonds le ronronnement d’une radio. Léandre ne prêta pas intention aux bulletins d’informations, même s’ils annonçaient la fin du monde. Tyler ne voyait pas, alors on lui donna des gants. C’était à lui d’identifier quelqu’un. Mais qui ? Cette réponse serrait l’estomac du juge, mais au moment où il allait poser les mains sur ce visage, Léandre ouvrit les yeux. La respiration de l’avocate avait changé. Elle était en train de se réveiller. L’esprit encore brumeux, Léandre caressa la main de l’avocate avant de glisser ses doigts entre les siens. S’il ne pouvait pas croiser son regard, il pouvait tout de même la voir de cette manière. Tyler se repella de la demande de l’avocate, mais ne fit rien. Cela n’avait plus de sens lors de cette triste matinée. Léandre eu un sourire triste, il n’avait pas envie de parler. Ou il n’avait que des phrases qui ne voulaient pas être entendues. Toutes paroles étant inutiles, il se mura plutôt dans le silence. Léandre se bougea légèrement pour être plus en contact de l’avocate, mais ne fit rien de plus. Aussi fragile que ce moment pût l’être, il voulait conserver cet instant le plus longtemps possible.
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La machine du corps prend souvent le pas sur l’esprit. Surtout quand celui-ci a été lessivé. C’est l'estomac qui se manifeste de l’intérieur. Il a tourné à vide pendant presque vingt-quatre heures. Maintenant, il réclame sa pitance. Mais, la rouquine n’a qu’à mettre ce besoin primaire en arrière-plan. C’est facile. Elle s’en occupera plus tard.

La torpeur du sommeil artificiel lui permet de rester dans cette bulle tiède. Langueur qui est sans réflexion. La tête est aux sensations. La présence corporelle. L’odeur d’un corps. Le souffle d’un homme. Ce n’est pas si désagréable que la belle le montre. Mais, Jessica n’aime pas s’attarder le matin, contre un.e partenaire. Cela implique un partage, le début d’une intimité. Une ouverture qui complique toujours les choses.

Elle a appris à taire les besoins moins primaires. Ce qui peut à un moment faire que l’autre à l’ascendant. Un pouvoir insidieux sur le bien être. Sa main s’éloigne de celle du Juge par précaution. Ce n’est pas le samedi matin qu’elle a eu en tête pendant leur soirée. Mais, même elle, a un minimum de décence. Puis, le corps -qui porte des odeurs d’anciennes peurs et de désirs mourants- s’extirpe difficilement. Keenan se glisse sur le rebord du lit. Assise, elle accepte la fraîcheur qui brise le cocon.

_ « Tu bois du café ? » Avec un doute dans la voix. Elle a l’impression d’avoir connu cette information. Mais, sa mémoire fait défaut. C’est le genre de détail qu’elle ne retient jamais. Les habitudes alimentaires d’un partenaire. Jess se penche pour attraper le peignoir asiatique. Une soie de fond rouge, délicate, douce, qui la préserve du froid matinal de ce samedi. « Je vais l’amener ici, ce sera plus simple. » Lui lance-t-elle en allant à la salle de bain. Elle trouve un pic pour relever sa chevelure avant de constater les dégâts dans le miroir. Un coup d’eau sur le visage pour effacer les traces de maquillage. Une crème de jour frottée en quelques secondes sur les pores fatigués.

Ses pas sont légers, silencieux, alors qu’elle disparaît dans l’autre partie pour activer la cafetière et une bouilloire. Maintenant que le corps est actif, les échos de la veille commencent à assaillir l’Américaine. Elle ne peut pas s’empêcher de chercher son téléphone. Aller vérifier sur le réseau que le danger est toujours de l’autre côté de l’Atlantique. Elle décompte les heures, en ouvrant un flacon orange. Celui qu’elle ne trouvait plus. Il n’avait pas bougé de place en fait.

Pendant que le café passe, Jessica retourne dans la chambre à coucher. Elle va ouvrir l’un des rideaux de quelques centimètres. Il fait bien jour et c’est une belle matinée. La rue est calme ici. Tout est paisible. Jessica regarde par-dessus son épaule. Elle regarde Léandre tiraillée entre deux émotions contradictoires. Celle de l’agacement. Il l’a vue s’affaisser hier. Une reconnaissance tacite qu’il soit resté. Elle approche du côté du lit où il est.

Sans dire un mot, elle vient sous la couverture, au-dessus de lui. A quatre pattes, allant tranquillement tirer sur le cordon de son peignoir, charmeuse. Une fausse geisha, une vraie tigresse, sans fois, sans loi. Ensuite saisir une des mains de Tyler pour la poser sur sa poitrine. _ « On en était à peu près là, il me semble. » Lui murmure-t-elle en ondulant sensuellement. Au moins, dans ce genre de jeux, c’est facile. Inutile d’aller se compliquer la vie. Ils ont tous les deux besoin de simplicité en ce moment.





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Jessica retira des doigts de la main du juge. Il ne bougea pas. Au moins le message était clair. Léandre ferma les yeux, le corps contre celui de la belle encore quelques instants. Ils auraient pu être bien tous les deux. Mais ce n’était qu’un bonheur hypothétique. La belle avait du mal à se lever, mais s’extirpa en silence des draps. Léandre ne bougea pas sur le moment, sage, silencieux et sans sentiment comme devait être une bouée de sauvetage. Le juge profitait de la chaleur du lit. Il était trop fatiguée, épuisé par ses émotions, fatigué des efforts fournis et de ne pas avoir eu le repos nécessaire. Léandre n’avait que peu et mal dormi. « Noir, sans sucre. ». Sa réponse fut plus froide qu’il l’avait voulu, parce qu’il était déçu. Déçu par Jessica, déçu par lui-même. La tristesse qui s’attachait habituellement à ses os s’était matérialisé dans tout son être.

Jessica avait le pas silencieux. Seuls les bruits de objets qu’elle touchait permettait à l’aveugle de la localiser. Léandre était fatigué, déprimé. Rationnel, le magistrat avait parfaitement conscient que c’était la suite de la crise de la veille. Il lui fallait ses médicaments. Une fois ingéré, tout irait tout de suite mieux. Enfin, c’était ce qu’il espérait. Tyler se rapprocha du bord du lit et chercha sa veste. Ses doigts trouvèrent la boite, mais pas de comprimé. Il n’y avait plus rien. Jessica les avait pris, comme il le lui avait proposé. C’était sa propre faute. Ses doigts filèrent dans l’autre poche et trouva finalement les plaques d’identifications de son père, ce collier typiquement anglophone. Le contact le rassurait, l’apaisait, un peu. Léandre pensait à son père, à ce qu’il aurait dit, pensé de la situation. Archi Tyler n’aurait pas aimé Jessica, mais il aurait été fière que son fils devienne juge. Les pensées du magistrat dérivèrent, sans objectif, sans conscience du temps. Léandre aurait voulu avoir des pensées plus heureuses, mais il se savait cloisonner dans une manière de réfléchir qui le blessait. Il avait beau le rationaliser, en sortir était autre chose. Les dégâts qu’avaient subi Léandre ce jour-là n’avaient pas été que physiques… ça continuait de lui abimer sa vie comme maintenant. Déprimé, Tyler n’avait plus envie de bouger. Il faudrait avoir une discussion franche avec l’avocate, mais ce n’était pas le moment et le juge n’avait pas l’énergie pour ça.

Léandre n’avait pas entendu la Belle entrer dans la pièce, il s’allongea et se tourna un peu plus vers elle quand il la senti glisser sous les draps. Aguicheuse, elle prit la main du juge pour la posa sur sa propre poitrine. « Jess… » Qu’avait-il envie de dire ? Léandre était confus. La peau de l’avocate lui semblait brûlante. Le magistrat se redresse légèrement et embrassa doucement la Belle. Il avait envie de ne plus être triste, de retrouver l’ardeur qu’il avait eu le veille… Sans un mot, il fit doucement basculer l’avocate sur le dos avant de venir l’embrasser de nouveau. Bien plus froid qu’il ne voulait l’être, Léandre essayait de réveiller une flamme qui restait éteinte. Si Jessica faisait du sexe comme elle buvait, fumait, se droguait. Pour oublier, pour se noyer dans l’instant, pour tuer les mauvais souvenirs et se préserver dans un moment de plaisir instantané. Léandre avait beau essayé, il était bien trop déprimé pour que cela fonctionne. L’équilibre était rompu. Résigné, Tyler s’arrêta doucement. Il avait conscience qu’il allait grandement frustrer sa partenaire. Il expliqua « Ce n’est pas toi Jessica, mais… je n’ai pas envie. ». Ce n’était pas la peine d’aller plus loin, ni même d’essayer de faire quoi que ce soit. Pour éviter toute incompréhension, le magistrat fut direct « Je suis trop déprimé. » Tyler se sentait ronger par la tristesse. Alors que Jessica avait dépassé la crise qu’elle avait eu durant la nuit, ce n’était pas le cas du juge. Il marchait encore dans les cendres de ses cauchemars. « Il faut que je prenne mes médicaments et que je dorme suffisamment. » Léandre n’avait pas envie de s’éloigner, mais il avait aussi conscience qu’il n’allait pas trouvait de dont il avait besoin ici. Tyler essaya tout de même de rassurer sa partenaire « Tu rester une femme particulièrement désirable. » Il aurait voulu sourire, mais il n’avait plus l’énergie pour ce genre de frasque sociale.

Le juge se posa sur le bord du lit, il attrapa les plaques métalliques d’identification et les rangea dans sa veste. Il n’avait pas envie de parler tout ça… Enfin si, mais pas avec l’avocate. Jessica Keenan n’avait pas besoin de discuter. Elle attendait autre chose de lui et lui attendait quelque chose d’autre d’elle. Dos à elle, le magistrat s’exprima sur la nuit qu’ils venaient de passé. « Je m'excuse pour cette nuit… Ça n'arrivera plus. » Il soupira. Léandre se sentait misérable. Si la crise était passé, elle continuait à hanter le magistrat avec insistance. Tyler expliqua, ayant le besoin d’exprimer sa résignation à voix haute « Je ne vais être bon à rien aujourd’hui. » En fin d’après-midi, il y avait bien un dernier rendez-vous de préparation pour le procès. Le juge y serait présent physiquement, mais mentalement… Le procès allait Lorca allait commencer dans moins d’une semaine et Tyler était déjà dans cet état… ça promettait des moments difficiles.

Léandre attrapa ses lunettes noires. Il allait se préparer et partir. Le magistrat ne trouverait pas de dont il avait besoin ici. « Merci pour le café. »
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Jessica Keenan
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Un samedi matin . Feat Léandre Tyler —


L’expression grivoise et joueuse s’efface. La situation ne prête pas du tout à ce genre d’humeur. D’ailleurs Keenan pressent l’arrivée d’une tempête sous son front. Elle a déjà écarté les mains, à présent, elle cherche à se déloger de là. Elle s'extirpe tout en écoutant Léandre expliquer et déblatérer des excuses. Mais, malheureusement pour lui, pour eux les excuses n’ont jamais fonctionné sur elles. En fait, elles ont plutôt le don de l’agacer. Elle se ramasse pour ramper loin des draps et de la chaleur humaine. Elle prend aussi sur elle pour ne pas rétorquer, ne pas dire, ne pas le brimer.

_ « Pas la peine de soigner mon égo. Il survivra. » Lui lance-t-elle pour couper court au morceau de violon. Elle n’a pas de sensibilité pour ce genre de situation. Et puis Jess ne sait pas gérer les gens mal dans leur peau. Elle n’en a pas envie. La nuit lui a déjà demandé tout son quota de patience.

_ « Disons que je ne suis pas celle qui faut pour gérer des traumas. » Ce qui n’a rien à voir avec la façon dont ils s’entendent tous les deux. Ils ont un truc qui plaît assez à l’avocate. Sinon, elle aurait coupé court après l’épisode de l'ascenseur. Mais Tyler en demande trop pour elle. Jessica sortie définitivement du lit, déçue et frustrée aussi. Il n’avait pas la tête à cela, n’avait pas envie, pas l’énergie, mais elle si. Il lui faut donc un plan b avant de devenir une cocotte-minute. Mais qui serait disponible sur le vif un samedi matin ? Tout à sa réflexion Jessica participe un peu au soliloque de l’amant. _ « Eh bien ne fait rien. Lâche. Vu ton état, autant annuler et dormir. Ca sera plus porteur. » Elle s’occuperait de son envie une fois qu’il serait sorti d’ici. C’est en tous cas le conseil qu’elle lui donne.

Le message est parfaitement passé. Keenan n’est pas naïve. On est loin de ce qu’elle a imaginé. Mais, Léandre ne lui donne pas d’options. _ « Ok. Et je vais te commander un taxi. » Lui annonce-t-elle en sortant de nouveau de la chambre. Ils sont en statuquo. Pourquoi prolonger le temps ensemble ? Il est évident qu’ils ne sont plus du tout sur les mêmes envies.

Keenan cherche et retrouve finalement son smartphone. D’abord elle écate un SMS de d’Aaron, son frère devient envahissant. Ensuite, elle commande un véhicule pour dans une demie-heure. Précisant qu’un plancher bas est préférable pour le client. Ensuite, elle active ses applis pour lancer un appel pour une heure plus tard. Ce qui lui donne le temps de s’occuper du départ du juge, de prendre une douche et de changer les draps. Elle passe aussi par son répertoire coquin et vise les hommes qu’elle pourrait épuiser physiquement. Luka le vigile ou bien l’Irlandais et ses grandes mains musclées… voir les deux.

Dès qu’elle entend le pas dans le couloir, Jess file voir où en est le café. Elle attrape les meugs pour préparer ce qu’il lui a demandé. La cigarette du matin lui manque. Mais cela aussi, elle pourra le faire une fois seule. Voilà typiquement le genre de matinée qui lui confirme qu’elle ne veut pas de vie de couple. C’est pour ça qu’elle n’a pas envie de s’encombrer d’une relation trop élaborée avec ses partenaires. _ « Je n’ai pas grand chose pour accompagner… Une banane ? » Dans une autre ambiance, Jessica lui aurait fait un jeu de mots, une remarque coquine. Là, elle pose juste le fruit à portée de main du Juge. _ « Écoute, la première partie était sympa. Mais, là, c’est clair, t’as besoin de quelqu’un qui peut gérer tes angoisses. … C’est pas moi. » Ils ne vont pas revenir sur l’état dans lequel elle s’est mise elle. Ce n’est pas la peine, aucun d’eux n’en a envie et encore moins l’énergie.

_ « Tu as mon numéro. Tu m’appelles si tu as envie qu’on se voit. » Étant donné qu’il a refusé deux ou trois fois son aide pour préparer le Tyler-Lorca, Keenan ne le relance pas. Elle sirote le café noir, en silence, pour ne pas avoir un mot malheureux.






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