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Première audition - (PV Helen)
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Steve était assis dans le couloir du tribunal. Le bureau de la procureur, Helen Richards, se trouvait juste à côté. Le dos droit, les mains posées sur ses cuisses, Steve était très calme. Le jeune homme n'avait pas peur, mais il savait que ce moment allait être crucial. La justice allait forcément le surveiller, mais il devait tout faire pour gagner en tranquillité. Il allait avoir besoin d'être entièrement libre de ses mouvements pour arriver à ses fins...Steve pouvait aussi effectuer ses premiers repérages.

Steve était la première personne à sortir de la secte des enfants d'Eokeus. Le groupe avait désormais une quarantaine d'années et restait toujours aussi mystérieux. La secte avait aussi gagnée en taille et en influence. Désormais, c'était un village entier. Steve était fière d'en faire partie. Il savait très bien que les gens considéraient que c'était un enfer... Mais pour Steve c'était Londres qui était un enfer. Dans la communauté, il n'y avait pas de laissé pour contre. Il y avait toujours un toit et de quoi manger, alors qu'ici on pouvait croiser des SDF crevant dans le froid.

La communauté était un endroit fermé, il n'y avait presque aucun contact avec l'extérieur. Les deux enquêteurs qui étaient venus dans le village avaient été abattus. Steve n'avait eut aucun regret. Ils avaient été une menace et ils avaient été éliminés. Leur cadavres avaient été donnés aux porcs. Il n'y avait plus aucune traces d'eux et rien, rien ne pourrait prouver qu'ils avaient été tué dans le village. Mais il y avait peut-être des preuves, des éléments pouvant mettre en danger la communauté, qui avaient été ramenés à Scotland Yard. Steve avait comme mission de détruire ces preuves. Et s'il fallait y laisser la vie, alors il le ferait.

Le jeune homme regarda son bras et sa main tordu. Il avait encore régulièrement mal, mais c'était surtout psychologiquement que c'était le plus difficile. Lorsqu'il s'était cassé le bras et la main, Eokeus ne l'avait pas soigné. Steve était là pour se racheter. C'était sa chance de prouver qu'il était digne de faire partie de la communauté.

Steve vit la porte s'ouvrir et se leva. Le jeune homme était grand, les épaules larges, les mains caleuses. Il était calme, froid, mais polis. "Bonjour, je m’appelle Steve Connington. J'ai été convoqué par la procureur Helen Richards. Est-ce que je suis au bon endroit ?". Steve était bien habillé et propre. Il était venu seul, la famille éloignée qui l'avait pris sous son ailes avait dit qu'un avocat n'était pas nécessaire. Steve n'aurait qu'à raconter la vérité, ce qu'il avait vécu et vu. Témoignage et histoire qu'il n'avait partagé avec personne. Le jeune homme savait qu'il allait devoir se taire et mentir. Mais Steve était un piètre comédien, il ne savait pas réellement comment il allait s'en sortir. Mais même si la procureur le soupçonnait de quelque chose, le jeune homme n'avait commis aucun crime pouvant être prouvé.
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02.02.20 21:20
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Helen Richards
En plein Westminster, dans le Parliament Square, le Middlesex Guildhall est un imposant bâtiment historique de la ville dans le plus pur style Gothique Art Nouveau. Le côté moyenageux de la construction plus que centenaire laissait rarement de marbre. C'était toujours impressionnant d'être convoqué à la Court Suprême de Justice, et surtout par la procureure en personne.

Du moins, ça, c'était la théorie! Car c'est justement le calme qui semblait imprégner le jeune homme assis dans le couloir qui interpella en premier la magistrate lorsqu'elle rejoignait son bureau flanquée du dossier qu'elle était allée chercher elle-même pour se dégourdir un peu les jambes. Ca lui arrivait de temps en temps quand elle savait qu'elle n'aurait pas tant que ça d'avoir l'occasion de bouger dans sa journée.

Comme il était l'heure de son rendez-vous, elle se doutait de l'identité de son visiteur, et en s'approchant, cela ne faisait plus guère de doute.
- Bonjour monsieur Connington, entrez je vous prie. Le ton était plutôt neutre, et sans être autoritaire, un rien directif.

Ce qui pouvait parfaitement coller à l'idée de ce qu'on pouvait se faire d'un procureur de sa majesté. Le duo entra dans le majestueux bureau et Helen referma la seconde porte du vestibule qui les séparait du commun des mortels. La première étant refermée par un des greffiers commis, entre autre, à cet effet.

Si le lieux seyait parfaitement à la fonction, à côté de l'imposant fauteuil de la magistrate, on pouvait voir un épais coussin d'où émergea quelques secondes de manière assez comique trois têtes de cabot, qui aussitôt rassurés disparurent dans un nouveau parfait ensemble. La femme ne releva même pas la scène, tant elle était familière à ses yeux.
- Je suis Helen Richards, mais vous aviez deviné, n'est-ce pas? Le jeune homme eut droit à un premier léger sourire, avant d'entendre. Je vous en prie asseyez-vous. Lui désignant les deux fauteuils face à elle.

La procureure fit le tour de son bureau, posa son dossier sur une épaisse pile, et s'apprêtait à s'assoir quand elle croisa le regard de son visiteur pour la première fois de face et plutôt de près. Si elle allait dire quelque chose, elle se reprit très vite, et finit par s'asseoir comme si de rien n'était.
- J'imagine que vous savez pourquoi vous êtes là...

Une entrée en matière un peu abrupte, elle en était tout à fait consciente, mais c'était aussi une manière de tester un minimum les forces en présence.

Un peu plus tôt, elle avait relu le dossier qu'avait commencé à instruire son propre père presque quatre décennies plus tôt. Dans ce laps de temps, les pièces s'étaient ajoutées une à une au compte gouttes. Mais ces derniers temps, cela s'était plutôt accéléré et il commençait à y avoir du tangible. D'autant que la disparition récente de deux enquêteurs du Yard donnait une priorité que l'affaire de cette secte n'avait pas auparavant.



Helen Richards
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03.02.20 0:23
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Steve était calme. Il était particulièrement attentif à son environnement, analysant ce qu'il se trouvait autour de lui. Il salua poliment la magistrate, puis la suivi docilement, se calant sur son pas. Les locaux étaient impressionnants, mais cela avait peu d'effet sur Steve. Il savait qu'était la peur, la vraie. Il avait traversé des épreuves terribles pour arriver jusqu'ici. Par contre Steve fut beaucoup plus surpris par la présence des chiens. Il y avait peu d'animaux en ville, et il n'aurait pas penser en trouver dans le palais de justice. Cela lui aurait presque permis d'avoir de la sympathie pour la magistrate... Mais Steve ne considérait que les membres de la communauté. Il ne pouvait apprécier les ennemis du groupe, ne pouvant même pas leur reconnaitre une qualité.

Steve confirma qu'il avait bien compris l'identité de son interlocutrice, hochant simplement la tête. Mais il ne lui rendit pas son sourire. Le jeune homme restait froid. Le rentier prit le temps de s'asseoir, toujours très observateur. Il avait les deux pieds bien encré au sol. Steve ne croisait pas les bras, il avait simplement les coudes posés sur ses cuisses, la main droite tenant son poignet gauche. De cette façon, son bras et sa main gauche semblaient moins tordus. Le dos droite, Steve avait verrouillé son langage corporelle. Il n'y avait pas de tic, mais de geste perdu ou fantôme, le jeune homme était dans le contrôle.

Helen Richards prit la parole, lui posant immédiatement une première question. Steve était sur la défensive. Il était particulièrement méfiant. Car si cette femme pouvait paraître inoffensive, elle avait dans les mains de quoi blesser la communauté. C'était une des tête de serpent de l'énorme hydre qui menaçait le groupe.

Le jeune homme ne répondit pas spontanément, prenant le temps de réfléchir. "j'ai été arrêté pour consommation de produit illicite. Mais ce n'est surement pas pour cette raison que vous m'avez convoqué.". Steve avait été arrêté alors qu'il avait récupéré de l'herbe et qu'il en avait fumé. Le jeune homme avait bien compris que cela n'avait pas été malin... Mais en même temps, cela lui avait paru logique que ces produits soient courants. Pourtant à Londres, si on pouvait en trouver, c'était totalement illégal. Steve se mordait clairement les doigts de cette faute. Il s'était mis sous les feux des projecteurs de la justice avec une telle maladresse.

Steve ne continua pas, se murant dans le silence. Il ne souhaitait pas donné d'emprise à la magistrate. Il ne voulait pas non plus parler de la communauté. Il allait la laisser aborder le sujet. Le silence ne dérangeait pas le jeune homme. Ce n'était pas quelque chose qui le stressait ou l'angoissait. Il avait tout son temps, la procureur probablement beaucoup moins.
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04.02.20 0:21
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Helen Richards
Les forces en présence s'observaient, c'était une évidence. Si dans un premier temps, la procureure avait pensé se retrouver devant quelqu'un d'un peu nigot de s'être fait prendre à consommer de la drogue, il était déjà assez évident à ses yeux qu'elle avait une tout autre personne devant elle. Le jeune homme avait de la tenue, des manières et une certaine prestance.

Évidemment c'était encore un peu tôt pour cerner parfaitement le personnage, mais il était assez clair à présent qu'Helen allait devoir se méfier un minimum du personnage qui lui faisait face. Si elle nota son handicap physique, elle ne le fit pas remarquer.
De toute façon, c'était ce qu'il avait en tête qui l'intéressait. Et le mouvement sectaire dont il était un membre avait pû faire de lui la pire des marionnettes. A elle maintenant d'essayer de mesurer le degré de dangerosité de l'arme en présence. Car elle avait idée que c'est ce qu'il pouvait être aux vues des agissements récents de l'organisation. Le fait qu'ils laissent un gamin de son âge se balader n'était surement pas une simple coïncidence. Elle espérait avoir tord, mais elle en doutait fortement.

D'ailleurs la façon même dont il avait fait sa première réponse confortait Helen dans sa première impression. Steve était réfléchi, et ce n'était assurément pas l'idiot du village. A sa réponse, la magistrate leva un sourcil faussement admiratif.
- Bien vu. Même si pour rappel, la consommation de produit illicite de classe 2 est passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à deux ans assortie d'une amende qui peut être fort conséquente. C'est loin d'être anodin. Tenez le vous pour dit. Le rappel à la loi était fait. Ca restait évidemment très théorique. Mais je t'acc... je vous accorde que dans les faits, il serait assez compliqué d'enfermer tous les contrevenants. Pour autant, depuis le Brexit, certains magistrats n'hésitent pas à faire des exemples. Richards força un sourire. Je vous rassure de suite, j'ai d'autres chats à fouetter!

La magistrate prit quelques secondes et secoua la tête, visiblement déconcentrée, pour ne pas dire amusée.
- Navrée, mais j'ai vraiment beaucoup du mal à faire abstraction. On vous a déjà dit que vous êtes le portrait craché de votre père quand il avait votre âge?

En beaucoup plus posé, ceci étant. Son père était un vrai vers coupé à cet âge là! Il n'aurait jamais tenu assis sur une chaise sans bouger comme ça.
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04.02.20 19:30
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Steve écoutait la procureur, prenant acte de ce qu'elle disait. Pour le moment ce n'était qu'un rappel à la loi, mais le jeune homme avait bien compris que cela pouvait aller beaucoup plus loin. C'était un moyen de pression possible. L'essentiel était ne pas donner d'argument à la justice. En soi la prison ne faisait pas réellement peur à Steve, ce qui l'inquiétait, c'était de ne pas pouvoir réaliser sa mission. Mais lorsque la procureur lui confirma qu'il n'aurait pas plus d'ennui, le jeune homme éprouva tout de même un certain soulagement. Le fonctionnement du monde judiciaire lui paraissait encore très obscure. Steve ne connaissait pas grand chose dans ce monde... Et il ne voulait pas se retrouver coincer dans les rouages de la justice.

Helen Richard avait le dossier concernant la communauté dans les mains... Est-ce que c'était le seul exemplaire ? Est-ce qu'il y avait d'autre version numérique ? Steve n'était pas à l'aise à l'informatique et avait clairement du mal à savoir si ces informations pouvaient se trouver ailleurs... Le jeune homme rentrerait dans l'action uniquement au moment où il serrait certain de réussir.

Steve ne répondit pas au sourire de la procureur. Il restait polis, mais il était froid. Le jeune homme avait bien vu que la magistrate avait voulu dire quelque chose puis s'était arrêter peu de temps auparavant. Steve était intrigué. La réflexion d'Helen le déstabilisa. Le jeune homme s'était attendu, sauf à ça. Il répondit, abruptement : "Non". Puis il demanda, en étant un peu plus naturel :"Vous l'avez connu ?". En soi, le père de Steve n'était pas décédé. Mais il ne faisait plus parti du monde commun depuis longtemps. C'était un membre de la communauté. Steve ne connaissait pas bien ses parents et il n'avait pas été élevé par eux. C'était la communauté qui géré son éducation, qui avait su lui inculquer des valeurs, l'aimer et le protéger. Ses parents n'avaient pas tenu ce rôle. Steve était d'ailleurs en décalage complet avec la société commune à ce sujet. Il avait vraiment du mal à comprendre ce fonctionnement. Le rouquin était toujours surpris de la manière dont les gens parlaient de leurs parents et de leurs enfances... C'était totalement différent.

La procureur avait réussi à piquer au vif la curiosité de Steve. Pour lui, Wiliam Connington était un homme amaigri, les épaules basses, le dos légèrement vouté, les joues creuse et le regard triste. Le rouquin ne portait pas beaucoup d'estime à son géniteur, n'éprouvant pas non plus beaucoup d'affection. C'était juste son père. Ce qui comptait, c'était le groupe.
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04.02.20 21:38
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Helen Richards
Si avant de rentrer dans son bureau, elle n'avait pas remarqué, et ensuite si le calme de Steve dénotait avec l’agitation de son père, plus elle regardait le jeune homme, plus il était le portrait craché de son père. Même si ça datait, c'était flagrant, et limite déstabilisant pour Helen.

La façon dont il répondit à sa dernière question, d'abord strict, puis plutôt curieux fit à nouveau sourire la magistrate. Elle ne se formalisa pas de l'emploi du passé, même si cela pouvait vouloir dire beaucoup de choses. Et à commencer, par le trahir en sous-entendant que l'homme était inaccessible depuis son entrée dans la secte. Ce qui au demeurant était on ne peut plus vrai.

Donc, l'air de rien, elle lui répondit ouvertement.
- Plutôt bien, oui. Nous n'étions pas vraiment de "bons" amis... Mimant les guillemets. Elle chercha le mot adéquat un instant. Nos pères l'étaient par contre. Non, avec votre père, nous étions plutôt... d'excellents adversaires! Une sourire énigmatique, et un rien nostalgique aussi, flotta quelques secondes sur le visage de la femme.

Reprenant un air plus sérieux, elle dévisagea le gamin comme si elle le sondait, avant de lui demander avec intérêt.
- Est-ce que vous montez à cheval aussi bien que lui?

Flinstone, son plus jeune chien trouva le moment opportun pour se lever et venir flairer le nouveau venu dans une attitude tout à fait décontractée. Il était chez lui, il faisait comme chez lui! La magistrate le laissa faire, elle le stopperait au besoin si le gamin réagissait mal. Mais elle savait le cabot curieux et sans danger, même avec quelqu'un qui n'appréciait pas spécialement la gente canine.

Pour Helen, c'est quasi une obligation qu'il monte à cheval. Un père cavalier comme il avait ne pouvait qu'avoir inculqué sa passion à son fils. Elle s'expliqua néanmoins.
- En fait, depuis l'adolescence nous concourions dans les mêmes épreuves de concours complet. On a progressé ensemble au fil des années, chacun étant le lièvre de l'autre. C'était une saine compétition. Nous n'étions pas mauvais à la fin!

Se remémorer ces années la laissait toujours nostalgique. Comme on l'est souvent quand à un âge plus avancé, on se rappelle des bons moments de sa jeunesse.

Si elle n'avait pas voulu suivre les pas de son père et se consacrer à la Justice, Helen aurait sans doute continué les concours au niveau professionnel. Elle ne regrettait pas, bien sûr, mais elle se demandait parfois quelle aurait pu être sa vie dans ce cas...

Pour revenir à son vis à vis, elle espérait un peu le dérider à lui parler de choses moins formelles. Il n'avait quand même pas vraiment le comportement naturel d'un jeune homme de son âge.

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04.02.20 22:50
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Steve avait dû mal à comprendre où voulait vraiment en venir la magistrate. Est-ce qu'elle voulait le mettre en confiance ? Est-ce que c'était une technique habituelle dans la justice ? Dans le deuxième cas, Steve n'en savait rien. Et s'il était très observateur, le jeune homme se fit la réflexion qu'il devait rentrer dans le jeux de Helen Richards. C'était elle qui devait mener l'entretien. Le rouquin se devait d'être un caméléon et de prendre son rôle de victime à cœur, mais il n'était aucun deux. Steve avait dû mal à s'adapter, à jouer le comédie. Mais il se devait de faire au mieux pour avoir les mains libres à l'avenir. Sa mission était primordiale, Steve ne pouvait pas échouer.

Steve avait dû mal à imaginer la vie que son père avait pu avoir. C'était presque ironique de voir la différence au niveau des trajets de vie entre William Connington et Helen Richard. Un des deux avait fait de mauvais chois, et Steve savait que c'était la procureur qui s'était trompée. Le jeune homme répondit simplement et plutôt rapidement : "Je suis bon cavalier". Steve prenait moins de temps pour réfléchir, étant un peu plus spontané. Mais il ne compléta pas sa réponse car il n'avait jamais fait d'équitation avec son père, et n'avait donc jamais pu comparer leur niveau.

Un des chiens de la magistrate se leva et s'approcha de Steve. Le jeune homme aimait les animaux. Dans la communauté, Steve s'occupait beaucoup des bêtes. Il aimait en prendre soin et les apprécier beaucoup, que cela soit des animaux domestiques ou de fermes. Steve avait facilement de l'empathie pour les eux. En étant désormais à Londres, il se sentait plus proche des animaux que des habitants de la ville. Steve abaissa main droite pour laisser la possibilité au chien de la renifler, puis le jeune déplia ses doigts, invitant l'animal à recevoir une caresse. Le tout en jetant de bref regard à la procureur, vérifiant qu'il n'était pas en train de commettre une faute.

Helen Richards finit par terminer son explication. Steve ne savait pas réellement à quoi ressembler un concours hippique, ni à quoi cela correspondait vraiment. Il n'avait donc aucune idée si ses compétences pouvaient être valorisées dans ce genre d’événement. Il eut un petit silence. Steve essayait de rentrer dans le jeux de la procureur, essayant de tenir une conversation classique comme si de rien n'était. "Je ne pensais pas que vous aviez le droit de ramener vos animaux sur votre lieu de travail.". Le jeune homme se justifia "Il y a peu d'animaux à Londres". Puis il demanda "Comment s'appellent vos chiens ?". Ce n'était clairement pas le sujet du siècle, ni le sujet de conversation le plus intéressant, mais au moins Steve faisait un effort.
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05.02.20 0:18
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Helen Richards
Le jeune homme gardait le contrôle assurément. Ses réponses concises laissait penser à la procureure qu'il s'observait vraiment. Pour l'instant il lui était difficile de savoir ce qu'il en était au juste. Mais de plus en plus, elle se disait qu'il était vraiment formater, et plutôt déterminer. Ceci couplé au fait qu'il semblait plutôt malin pour son jeune âge, cela ne lui disait rien qui vaille.

Alors que le chien s'approchait de Steve, la magistrate nota son regard qui semblait lui demander son assentiment. Elle hocha la tête en ajoutant.
- Il est gentil, et s'il vient comme ça c'est qu'il est en confiance.

Pour le chien tout du moins!

Le sujet "cheval" ne semblait pas passionner le jeune homme, mais la diversion du chien relançait la conversation. Il s'étonnait du fait que les chiens soient là.
- Disons que ce n'était pas interdit, j'ai un peu bousculé les habitudes. Mais comme ils savent se faire discret, tout le monde les tolère au final.

Oh, elle se doutait bien que certains devaient s'en offusquer, de la même façon qu'elle savait de source sûr que parfois on le lui reprochait, mais jamais en face.
Le sujet semblait déjà plus intéresser Steve, donc Helen continua.
- C'est surtout qu'une ville comme Londres n'est franchement pas l'idéal pour eux. Si c'est pour les laisser enfermer à la maison, j'estime que ce n'est pas une vie pour eux.

Raison pour laquelle, ils la suivaient partout. Si elle n'avait pas pu, ils seraient rester à la campagne avec son père. Ou bien, elle n'en aurait carrément pas pris.

Lorsque le jeune demanda les noms, Helen s'exécuta.
- Lui, c'est Flintstone, c'est le fils de Daisy et Whiskey qui dorment comme des loirs. Les deux autres n'avaient pas bouger d'un millimètre, même pas à l'évocation de leur nom. C'est l'heure de la sieste, ils ont bien couru ce matin. Ajouta-t-elle en plaisantant.

Le garçon semblait plus à l'aise avec le chien qu'avec elle en tout cas. Un peu comme son père! Il y avait toujours eu une distance entre les deux concurrents que seul la compétition n'expliquait pas. Un peu comme si William avait peur d'elle ou du moins était impressionné.

Elle s'amusa de l'entente naissante entre les deux.
- Tu lui plais, c'est rare qu'il s'approche comme ça, surtout ici. Il sait que c'est sérieux et qu'il doit rester sage. Tu as des animaux à toi?

Elle était passée naturellement à plus de familiarité, et la ressemblance père-fils y était pour beaucoup. Outre le fait qu'il aurait pu sans problème être son propre fils vu leur différence d'âge.

S'il avait le même feeling avec les animaux que son père avec les chevaux, assurément c'était sans doute un vrai centre d'intérêt pour le jeune homme.

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05.02.20 18:54
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Steve passa la main dans le pelage de chien. C'était un bel animal, bien nourri et en forme. Le rouquin écoutait attentivement la magistrate. Ainsi les animaux n'étaient pas interdits, cela pouvait être tolérés. Helen Richards était procureur, ce qui devait forcément lui apportait quelques avantages. Le même comportement venant de quelqu'un se trouvant plus bas dans la hiérarchie sociale semblait irréaliste.

Steve ne pouvait être d'accord avec son interlocutrice. Laisser les animaux enfermés dans une maison, ou pire un appartement n'était pas une bonne chose. La ville en elle-même était un endroit hostile. Il y avait trop de circulation, trop de gens et peu d'espace. Il n'y avait pas grand chose d'adapté et surtout, les animaux ne semblaient pas être acceptés.

Le jeune homme était attentif, écoutant et se notant intérieurement les noms des chiens. C'était le genre de détail qui comptait. Aux derniers commentaires de la magistrate, Steve fit un sourire sincère. Le rouquin se montrait moins froid. Il essayait de rentrer dans le jeux de la magistrate. Mais le jeune homme ne perdait pas de vu son objectif, il devait montrer patte blanche pour être tranquille à l'avenir. Il répondit "Ici, non". Puis, essayant de faire des réponses moins concises, Steve expliqua "Ma tante a deux chats, mais ce n'est pas pareil.". Depuis qu'il était venu dans la société civile, Steve avait été récupéré pas une sœur de son père. Irène Connington avait décidé de prendre son neveu sous son aile, essayant de le connaître un peu plus et surtout de l'aider à commencer cette nouvelle vie.

Steve continua "Avant, je...". Il s'était arrêté de lui-même. Parler de la vie de la communauté, même juste pour des informations aussi anodines lui étaient difficile. Ce n'était pas à cause de mauvais souvenirs ou de la peur. Non c'était simplement car c'était quelque chose d'interdit. Steve savait qu'il avait le droit d'en parler, un petit peu, pour des choses sans importance. Mais même ayant connaissance de cette permission, cette règle était tellement inculqué dans son esprit que s'en était difficile. Malgré tout, il finit par reprendre "La-bas, j'avais un chien qui s’appelait Artlas. C'était un landseer.". C'était un gros animal, atteignant les bon 70 cm au garrot, pesant entre 50 et 60 kg. Mais c'était surtout un chien débordant d'affection. Steve continua "Il y avait aussi Artemis, une jument dont je m'occupais beaucoup." L'animal n'appartenait pas à une race équine particulière, c'était le résultat d'un mélange indéterminé. En évoquant tout ça, Steve eut un petit pincement au cœur. Ses animaux lui manquaient.
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05.02.20 23:32
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Helen Richards
Ce n'était pas encore ça, mais on pouvait parler d'entente cordiale. Il était maintenant assez clair aux yeux de la magistrate qu'elle n'arriverait pas à tirer grand chose de cet entretien si elle passait pas à l'action. Ce garçon était bien trop malin et pas assez impressionnable. Sans compter que si elle l'avait convoqué, lui, c'était grandement parce que son nom était ressorti au milieu d'autres. Forcément, vu qu'elle connaissait la famille, elle avait tenté sa chance. Mais qui ne tente rien...

Et d'un coup, alors qu'elle n'y croyait presque plus, le jeune sembla baisser un peu sa garde. Livrant une première information. Ainsi donc, il vivait à présent à Londres, et chez sa tante qui plus est. Vrai que la famille Stonor n'avait plus vraiment de relations avec les Connington à présent. Elle pourrait toujours convoquer la tante au besoin...

Quand il commença à vouloir parler de son passé, et à s'interrompre, Helen crut qu'il allait se refermer pour de bon, pourtant il finit par donner quelques détails.
- Vrai que ce genre de gabarits ne passe pas bien en ville. Mais visiblement Steve s'entendait aussi avec les plus petits. Le chien avait trouvé un nouveau copain. Il partit vers son panier et revint avec une balle qu'il voulait visiblement qu'on lui lance.

Peu importe comme la scène pouvait être mignonne, la maîtresse mit le holà de suite.
- Ah, non, Flint! Pas ici, tu sais bien! Il y avait tout de même des limites, et ce genre de jeu en était une. Le chien regarda son alpha une seconde, mais ne lâcha pas l'affaire totalement. Son regard faisant l'aller retour entre la balle et son nouvel ami.

Au commentaire sur la jument, Helen sentit de suite que ça coutait au jeune homme d'être ainsi séparés.
- Ils te manquent, j'imagine...

Ce n'était pas facile d'imaginer pleinement la vie au coeur de la secte avec les quelques détails qu'elle en avait. Les dérives sectaires pouvaient partir dans tellement de directions, plus inquiétantes les unes que les autres à ses yeux.

C'était assurément plus que délicat d'aborder le sujet, et pour y avoir réfléchi un long moment avant cette entrevue, la magistrate estima que face à ce genre d'adversaire, elle n'arriverait à rien sans tenter son vatout. Si tant est qu'elle arrive à lui faire dire quoique soit qu'il ne veuille pas dire. Et à présent, elle était même intimement convaincue qu'il était bien trop mesuré et intelligent pour faire une vraie bourde, peu importe le sujet.
- Bon Steve, je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps, d'autant qu'à la façon dont tu interagis avec moi, ni toi, ni moi ne sommes dupes. Même en disant ça, elle gardait un coté posé et bienveillant, sans en faire des tonnes non plus. C'était sincère au demeurant. Tu es majeur, mais pour autant je dois m'assurer que tu n'es pas parti de chez toi pour cause de maltraitances. S'il y avait ce genre de problèmes dans ta communauté, il faut en parler. Tu comprends mes motivations?

Ca pouvait faire cliché, mais si les enfants ou les adolescents étaient malmenés, elle se devait d'agir. Même si rien ne semblait réellement l'indiquer jusqu'à présent, c'était une vraie possibilité.
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06.02.20 22:31
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Steve était toujours aussi calme. Le petit chien voulait jouer, ramenant sa balle pour la donner au rouquin. La magistrate intervint raidement. Le jeune homme se redressa, se tenant de nouveau droit. Steve ne sera pas le complice de l'animal. Il n'était pas là pour défier la magistrate quel que soit la manière.

Steve était presque soulagée que la procureur prenne la décision de poser des questions directes. C'était plus clair, plus simple. Le jeune homme resta silencieux quelques instants, réfléchissant à ce qu'il allait dire. "Je comprends". Steve savait ce que voulait la justice. Derrière ces belles paroles, il y avait surtout le désire de détruire la communauté. le groupe était dérangeant, trop différent pour être accepté. Les londoniens vivaient dans une ville bouffée par la corruption et le vice, ils ne pouvaient supporter qu'une zone échappe à leur contrôle. Helen Richards était un rouage de ce système destructeur.

Steve continua, s'exprimant distinctement "Il n'y avait pas de maltraitance, ni de problèmes particuliers". Le jeune homme parlait sincèrement car il était intimement convaincu que c'était le cas. Mais tout observateur extérieur aurait dit quelque chose de différent. Il y avait de la violence physique et mentale dans la secte. Des choses qui seraient considérées comme inacceptable et insupportables. Le corps de Steve, sa main et son bras droit en témoignaient. Et si ce n'était pas de la violence directe, il y avait une maltraitance terrible liée aux défauts de soin. La mort était omniprésente. Provoquée par des maladies telles que des pneumonies, grippes et autres.

Steve continua, souhaitant donné une explication à son départ. "Je suis parti car je veux voir comment cela sa ce passe ailleurs... Et aussi pour poursuivre des études.". Il n'y avait rien de vrai dans cette phrase. Le jeune homme s'était effectivement inscrit dans une licence de mathématiques. C'était surtout pour rassurer sa tante. Steve se devait d'être le parfait petit étudiant. Il se devait d'inspirer la confiance et la sympathie. L'histoire du rouquin était presque crédible, sauf lorsqu'on avait connaissance de son appartenance aux Enfants d'Eokeus. Personne ne pouvait fuir d'une secte avec de tels arguments.

Le jeune homme espérait que la procureur serait satisfaite. Mais il ne demanda pas s'il pouvait partir. Steve ne voulait pas donner l'impression qu'il voulait fuir. Plus le temps passait, plus Steve risquait de donner des éléments. Le rouquin se mua dans le silence, laissant Helen Richards reprendre la parole.

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08.02.20 12:27
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Helen Richards
A son intervention un rien autoritaire, Helen ne sut dire qui fut le plus impressionné. En tout cas, le jeune avait perdu le peu de décontraction qu'il avait eu depuis son arrivée.

Le moment était donc venu de passer aux choses sérieuses. Le sujet de la secte était abordé. Comme elle s'en doutait, la magistrate eut une réponse qui semblait toute faite. Ces arguments étaient un peu légers à son goût.
- Steve, si je te pose la question, tu te doutes que c'est parce que j'ai des signalements contraires à ce que tu prétends.

Là encore, elle se voulait honnête avec lui.
- C'est plutôt rare, pour ne pas dire une première, de voir un jeune de ta communauté par ici...

Le jeune homme expliqua ses motivations. Au demeurant, ça se tenait, mais ce n'était quand même vraiment pas dans les habitudes de cette secte de laisser revenir leurs membres chez "l'ennemi". Aussi, il était plus que probable qu'il avait d'autres motivations, mais de là à les lui faire avouer... La magistrate n'espérait même pas pour l'instant.

Forte de sa relecture récente du dossier, elle tenta autre chose.
- As-tu une idée de la notion de "défaut de soins" voir de "non assistance à personne en danger"? Elle sortit un dossier d'une des épaisses piles sur son bureau. Sur la couverture juste un code, rien ne pouvant le relier à la secte ou quoi que ce soit. Ce n'était pas le but en fait.

Helen le mit devant elle et ne l'ouvrit pas, juste posa-t-elle ses mains dessus, doigts croisés.
- J'ai un travail fascinant, vois-tu. Toute la journée, à longueur d'années, on m'apporte des documents, toutes sortes de documents. Des plaintes, des rapports, des mandats, vraiment c'est très variés et plutôt conséquents. Et mon job, c'est d'en faire des dossiers. Comme celui-ci, par exemple. Elle montra évidemment le dossier en question. C'est un peu comme les pièces d'un puzzle dont j'ignorerai tout au départ. Et puis avec le temps, les pièces s'imbriquent, alors je commence à en tirer des suppositions. On s'imagine des choses, on apprend, on comprend...

Ce n'était pas facile, pour ne pas dire impossible, de lire dans ce gamin. Pourtant, sa jeunesse était surement sa faille. Peut-être arriverait-elle à le faire sortir de sa réserve. Il devait bien avoir ses limites.
- Par exemple, ton bras. Quand j'étais jeune, j'ai connu un gamin qui s'amusait à venir monter les chevaux dans les prés. Il s'était fait disputer une paire de fois, mais il revenait tout le temps. Un jour, on l'a plus vu pendant plusieurs semaines, et quand il est réapparu il avait le bras exactement comme toi. En fait, il était tombé de cheval, et s'était cassé le bras, et va savoir comment, il avait réussi à le cacher à ses parents qui du coup ne l'ont pas amené à l’hôpital. Et son bras s'est consolidé un peu comme le tien. On l'a compris l'été suivant quand certains l'ont vu en bras de chemise. Tu me racontes ce qu'il t'est arrivé?

Si l'anecdote était tout ce qu'il y avait de véridique, elle n'avait bien entendu aucune preuve que ce soit la même chose pour Steve. Pourtant, elle en viendrait presque à l'espérer. Enfin pour l'enquête, pas pour le gamin, car elle se doutait qu'il devait encore en souffrir.
Helen Richards
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09.02.20 0:09
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Steve restait toujours calme, mais il sentait les mailles du filet se refermer sur lui. Le jeune homme voulait essayer de faire bonne figure, mais si le sujet dérivait trop, il ferait appel à un avocat. La magistrate était intelligente et savait ce qu'elle faisait. Le rouquin ne répondit pas à la première question de la magistrate, faisant le choix de ne pas se positionner. Steve était beaucoup plus concentré sur les dossiers que manipulaient la magistrate. Est-ce qu'il y avait des copies ? Est-ce que c'était bien les documents concernant la communauté ? Le jeune homme se fit la réflexion que ce n'était pas le ScotlandYard qu'il fallait attaquer, mais ce bureau en détruisant tout les dossiers. Helen Richards était peut-être une des têtes principales à abattre. Les explications de la procureur ne fit que renforcer cette idée.

Steve était de nouveau totalement froid, s'étant remis dans sa posture de départ. Il observait. La procureur avait repris sa première stratégie, l'anecdote pour finir par une question. Le rouquin resta silencieux. Il ne savait pas quoi répondre, ayant l'impression de se retrouver face à question piège. Steve manquait de connaissance. Il risquait de fauter. Le jeune homme sentait qu'il était dans une zone dangereuse. Il répondit, essayant de gagner du temps pour réfléchir "La communauté a toujours pris soin de moi... Et je ne comprends pas comment quelqu'un a pu vous faire un tel retour.". Steve déplia les doigts de la main droite. Il ne pouvait pas répondre qu'il était tombé d'un arbre et qu'il s'était fait mal de cette façon. Ce n'était pas seulement le bras, mais la main aussi qui avaient été touché. Steve ne pouvait pas dire que la communauté ne l'avait pas remarqué, cela indiquerait qu'ils n'avaient pas fait attention à lui. Ses connaissances dans le domaine médicale étaient trop limités... Steve fit tout de même le choix de mentir "J'ai toujours eut ce problème au bras.". Il continua, précisant "Je suis né comme ça." Steve ne voulait pas de pitié, il n'en avait pas besoin "Ce n'est pas gênant, je sais me débrouiller.". Mais le jeune homme espérait bien pouvoir guérir un jour. Il savait que s'il trouvait de nouveau grâce devant Eokeus, son bras et ses doigts reprendraient leur forme originales.

Steve n'avait pas d'explication plus précise à donner. Enfin, il ne pouvait pas dire la vérité. Steve termina son explication "C'est la faute de personne. C'est comme ça.".
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09.02.20 22:08
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Helen Richards
Evidemment Steve avait réponse à tout. Même si en l'espèce, on pouvait douter de ses dires. C'était un schéma usuel dans les sectes. Les adeptes niaient tout en bloc, et se défendaient les uns, les autres, niant jusqu'à l'évidence selon les cas. Aucune surprise en somme pour la magistrate qui n'allait surement pas s'avouer vaincue pour autant.

Helen laissa le jeune s'expliquer, ou du moins tenter de le faire pour son bras. Chaque réponse lui enlevait un peu plus de crédibilité. Laissant s'installer un silence qui au fil des secondes devint un rien gênant. Etait-ce ça ou pas, son vis à vis s'enlisait dans ses explications, peu crédibles au demeurant. Elle ponctua.
- Si tu le dis...

Si les paroles pouvait laisser un doute sur la conviction de la procureure, la façon dont elle le regardait un peu moins déjà, du moins pour quelqu'un d'intelligent comme l'était ce gamin. Pour autant la magistrate changea de sujet.
- C'est quand même curieux ce que tu me dis parce que j'ai différents témoignages qui m'indiquent un tout autre son de cloche. Elle laissa le sujet en suspend n'en précisant pas plus pour le moment.

La magistrate secoua la tête visiblement dans ses pensées un instant, un petit sourire nostalgique s'affichant sur son visage.
- J'ai croisé ton grand père il y a quelques semaines, et on se remémorait quelques souvenirs communs. Il me rappelait ce CCI** où j'avais fini assise dans le passage de gué avec de l'eau jusqu'à la taille, et où je dois l'avouer j'étais légèrement irritée, et ton père riait tellement qu'il a failli tomber quand son cheval a fait un écart. A son tour, Helen étouffa un léger rire. On s'amusait bien à l'époque!

Il était clair que l'aristocratie à cette période n'avait que assez peu de limites. Le gamin ne pouvait simplement pas du tout imaginer à quel point.
Mais d'un coup, la procureure se rembrunit.
- Il a été très blessé du départ de ton père. Je crois qu'il n'a plus jamais été le même ensuite.

Helen savait que le patriarche avait un temps essayé de ramener son fils à la raison et à la civilisation, mais qu'il avait échoué, le laissant démoralisé au possible. Outre le fait qu'il avait perdu l'héritier de la famille, il avait dans le même temps vu s'envoler ses plans de mariage pour faire perdurer le règne des Connington. Forcément, c'était des choses qui se faisaient encore un peu à cette époque dans la noblesse anglaise.

Helen n'avait, dieu merci, pas eu ce problème. Son père n'ayant pas ce genre de plans pour elle, d'autant que de toutes les manières, elle aurait perdu son nom en se mariant, étant une femme.
Mais du coup, elle comprenait aussi les motivations de William à vouloir fuir un système qu'il n'était pas facile de défier. Enfin de là à entrer dans une secte... Mais au moins avait-il écouté son coeur en suivant la mère de Steve. Suivant le fil de ses pensées.
- Mais j'y pense, les rumeurs disaient ta mère enceinte quand ton père est partie, tu as donc un frère ou une soeur?

Enfin ce n'étaient plus vraiment des rumeurs au regard de la corpulence de la dite mère même quand ils avaient déserté. Sujet glissant peut-être...


HRP : Si j'y vais un peu fort, dis-le et j'édite, hein! Wink
Helen Richards
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10.02.20 23:38
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Steve sentait qu'il perdait du terrain. Devait-il jouer sur la sympathie ? Le jeune homme n'était pas bon commedien, ce n'était pas la peine d'essayer de la gruger... Partir ? Cette option montrait qu'il avait peur et qu'il avait des choses à cacher. Le rouquin se devait d'essayer de gagner la confiance dans de la procureure, du moins d'essayer d'être le plus libre possible pour la suite des événements. Il ne pouvait pas non plus mettre la communauté en difficulté. Steve avait l'impression d'être un cul de sac.

La procureure continua sa stratégie : une anecdote pour l'amadouer puis une question. Mais cela n'avait que peu d'emprise sur le jeune homme. La notion de famille était beaucoup moins forte que pour les gens de l'extérieur. Ce qui comptait pour Steve, c'était la communauté. Sa famille proche ou éloignée partageaient son ADN ainsi qu'une partie de ses valeurs, mais ce n'était pas si important. La souffrance qu'avait pu éprouver son grand-père ne l'impactait pas. Et surtout, elle n'était pas justifiée. William Connington avait rejoint la communauté pour une bonne raison, c'était les autres qui étaient complétements fous.

Steve avait envie de lancer une pique agressive, mais décida de ne rien dire. Il se devait de jouer le jeux. La procureur posait la question de façon innocente, mais elle connaissait très bien la vérité. Elle avait tout ces rapports, ces dossiers... Le groupe était surveillé. L'Etat ne les lâcherait pas. Steve comprenait bien mieux l'urgence de la situation. Il se devait de trouver une solution rapidement pour les empêcher de nuire. Le jeune homme répondit calmement : "J'ai deux sœurs ainées : Elizabeth et Sarah." Il s'arrêta un instant, le rouquin ne réfléchissait pas pour mentir, ni à sa formulation, non il avait mal. Si la notion de famille était moins forte, cela restait ses frères et sœurs. Steve ne parlait jamais d'eux, encore moins à une personne extérieure de la communauté. Les morts n'étaient pas oubliés, juste laissé de côté afin de ne pas trop faire ressortir cette douleur latente. C'était de la tristesse qu'il ressentait. Une tristesse qu'il ressentait jusqu'au fonds de ses tripes. Ce n'était pas émotion forte et brutale, c'était une sensation de fonds. Steve état peut-être juste quelqu'un de profondément triste.

Le rouquin continua, expliquant simplement une situation terrible "Ma petite sœur ainsi que mes quatre frère sont décédés.". Le jeune homme n'avait pas fait son deuil. Steve avait été proche d'Anthony. Il l'avait vu grandir, tomber malade, s'éteindre à petit feu et mourir. Le rouquin était resté impuissant devant la situation... Le noyau familial avait explosé. Le poids des absents était trop lourd.

La colère provoquée par toute cette souffrance était légitime. Mais Steve n'était pas en colère contre le groupe, il était en colère contre les infidèles. Ils étaient nombreux, trop nombreux. C'était eux qui empêchaient le monde de tourner correctement. C'était eux qui amenaient des maladies étranges. C'était de leur faute. Steve était bien trop endoctriné pour saisir l'absurdité de son raisonnement. Steve avait trop souffert, trop encaissé pour remettre en question ses croyances.

Les yeux posés dans le regard de la magistrate, Steve continua : "Vous avez accès à toutes ces informations... Et non par des rumeurs, vous avez des pièces, des preuves de tout ça." Les dossier le confirmaient. Helen Richards l'avait elle-même expliqué. "Qu'est-ce que ça vous apporte de me le faire dire ?". La plaie était ouverte, profonde et douloureuse. Steve était quelqu'un de stoïque. Il ne pleurait pas, mais ne criait pas non plus de joie. Et si les émotions étaient contenues, elles existaient.
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11.02.20 21:46
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