AccueilDernières imagesRechercherMembresS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Et s’il y avait un terrain d’entente ? @Manus
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


La gestion du “club” prenait moins de temps maintenant que l’affaire était lancée. Ils étaient implantés. L’affaire commençait à tourner. Les rivaux se présentaient aux portes. Le Réseau était au courant des frictions. Pour l’instant il y avait un statu quo. C’était la même chose qu’à Moscou, le grand-père et la neige en moins. Ils allaient devoir si faire.

Anton avait monté une équipe de confiance pour faire le plus gros du travail en son absence. Pour la première fois depuis son installation sur Londres, il avait enfin les mains un peu plus libres. Il allait pouvoir s’occuper d’autres choses, qui réclamaient son attention. Des affaires qu’il avait mis de côté, en attendant les jours plus calmes. Contrairement, à ce que s’imaginait son père, il n’avait pas pour vocation d’être son exécutant direct, jusqu’à la fin de sa vie. Il avait une autre perspective.

Pour cette raison, entre autres, le cadet commençait à étendre son carnet relationnel. Cette décision mûrement réfléchie, n’avait rien à voir, avec la traîtrise que redoutait son père, ou la lâcheté dont avait fait preuve son frère. Il voulait avoir les pleins pouvoirs sur sa propre existence, ni plus, ni moins. Mais pour cela, il lui fallait des alliés. Il voyait en la mafia Irlandaise un potentiel inexploité.

Aussi avait-il gardé pour lui, les noms des contrebandiers, qu’il avait croisé pendant l’installation de leurs opérations d’import. Anton les rencontrait les uns après les autres. Homme de raison et de prudence, il espaçait les entrevues, ne les faisaient jamais au même endroit, et ne laissait jamais transiter exactement les mêmes informations. Un moyen efficace pour savoir à quelle vitesse une information se répandait dans cette maudite ville.

Vers vingt et une heures, Anton poussait la porte du Rosewood, pour son troisième rendez-vous “secret”. Il passait devant le comptoir pour présenter ses respects et faire patte blanche. L’écu d’or présenté un majordome arrivait pour prendre son manteau et lui proposer une tenue sèche. Cela faisait trois jours qu’il pleuvait en quasi continuité. Anton acceptait la serviette, pour ses cheveux, mais refusait poliment le smoking noir. Ce n’était pas son genre. Il les portait pour les soirées de bienfaisance et les gala de danse de sa sœur.

Le bar de l'hôtel particulier était animé. Markov marchait doucement, en prenant le temps d’étudier les personnes présentes. Savoir qui traitait avec qui donnait un avantage. Il saluait froidement un cousin éloigné de la branche des Kassianov. Puis, il quittait la salle principale pour passer à l’arrière. Les notes de Vivaldi s’envolait pour une musique plus underground. Anton trouvait un canapé en cuir disponible. Il levait deux doigts en l’air pour faire signe à un serveur en livrée. Il lui commandait un verre d’eau plate.

« Bonsoir! » Interpellait-il l’homme convié à la table, tout en se levant en signe de politesse. Ils étaient à peu prés de la même carrure. « Anton Markov. » Peut-être le savait-il déjà. De toute façon, le cadet de la famille Russe ne cachait pas son origine, lui. Une fois les deux hors la loi posés, le blond ouvrait la conversation. « Un verre ? C’est pour moi. » D’ailleurs le verre d’eau, simulacre de la vodka de son pays, arrivait sur la table. Il n’y toucha pas. Il se penchait en avant, les coudes sur les genoux, les mains jointes. Il cherchait à capter l’attention de l’Irlandais. « McCormack ? C’est de quelle région exactement ? » Avant de débarquer dans les Royaumes-Unis Markov ne savait quasiment rien des gangs présents sur le sol. Depuis, il avait fait des recherches. Il avait appris. Il savait que pour avoir un quelconque pouvoir il fallait d’abord la connaissance. Cet immigré en avait nettement plus que lui.

Anton attrapa le verre pour s'hydrater. Il était serein. Il n'avait pas peur. Cet endroit était le seul de la capitale où aucun mafieux n'avait à redouter son ombre. « Vous connaissez le terrain. Je suis arrivé y a un peu plus d'un an ici. Je découvre encore beaucoup de choses. Comment faites-vous pour passer la douane ? » Oui, le Russe trouvait inutile de revenir sur leur accord tacite de silence mutuel. Il n'avait rien dit. Il partait du principe que lui non plus. Ce qui l'intéressait vraiment c'était de voir ce qu'ils allaient en faire.

code by exordium.


Invité
avatar
Invité
14.10.19 21:52
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


L’irlandais était curieux. Il connaissait les récents déboires des russes, et comme tout déboire survenant à la concurrence, Manus s’en était réjoui. Certes toute agitation l’inquiétait, il redoutait une guerre des gangs qui nuirait aux affaires et provoquerait l’attention de la flicaille sur ses affaires. Aussi avait-il surveillé étroitement, mais de loin, ce qu’il se passait de ce côté ci. Il avait eu donc vent des histoires complexes d’héritages, d’héritier pas forcément bon dans la tâche, et des hyènes tentant de croquer le gâteau. C’était toujours la même éternelle histoire, il l’avait vu avant et la verrait encore. Alors, quand l’invitation avait parue, elle l’avait tout d’abord étonné. Que pourrait bien lui vouloir les russes ? Une alliance ? Cela l’étonnait fort. Les russes ne sont pas du genre à s’allier à qui que ce soit, et s’ils le faisaient, ne se tourneraient-ils pas vers les chinois, plus proches stratégiquement ? Les irlandais étaient de nature méfiante, et comme toute personne originaire d’une ile, ils pensaient se débrouiller fort bien tout seuls. Par le passé ils avaient dû affronter la concurrence rude, mais à présent, les limites des territoires étant posés, la paix étant instaurée, et l’ère nouvelle à leur profit depuis le brexit, ils n’avaient plus d’inquiétude si ce n’est celle de la perfide albion toujours sur leur dos. Manus était persuadé que des agents britanniques rodaient et ne tarderaient à pointer le bout de leur nez. Mais assurément ils ne seraient russes et n’enverraient d’invitation.

Cependant, il avait bouquiné suffisamment de romans historiques et de livres de stratégie militaire pour savoir qu’une invitation pourrait parfaitement déguiser un piège. Comme les Borgia en avait l’habitude. Manus était méfiant quand il s’agissait de sortir de son territoire, d’aller vers de parfait inconnu, de se fier à des personnes non irlandaises. Mais le russe ne lui était pas totalement inconnu. Il remit ce nom sur un visage. C’était le petit jeune qu’il avait croisé à l’aéroport plusieurs fois. Manus s’était renseigné sur lui après l’avoir croisé, c’était son côté maniaque qui aimait savoir à qui il avait affaire. C’est donc confiant qu’il répondit à l’invitation, d’autant que les hôtels lui inspiraient également confiance. C’était un territoire neutre où la paix était assurée par des lois dures mais nécessaires. Il débarqua donc ce soir là flanqué d’un de ses hommes, relativement jeune qui servait d’assistant, homme à tout faire mais qui surtout était là pour apprendre. Manus croyait qu’en l’apprentissage sur le terrain mise à part pour les comptables. Il avait de plus son chauffeur qui le déposa face à l’immeuble. Le parapluie de l’assistant aidant, Manus ne reçu que quelques gouttes mais l’irlandais qu’il était aimait la pluie et ne la redoutait pas, même quand ses chaussures prenaient l’eau ce qui n’arrivait qu’après une bonne baston.

L’irlandais laissa son assistant au bar de l’hôtel en lui demandant de se renseigner sur les services pourvu aux membres. Après tout, ça l’intéressait vraiment, ce travail ne serait vain. Mais il savait également que son assistant ne raterait rien de l’échange. Il était sourd et lisait parfaitement sur les lèvres. C’était une aide précieuse. Mais dans ces circonstances cela voulait surtout dire qu’il devait assurer, il serait écouté par un jeune garçon qui le gardait en fascination, et pour son ego il fallait qu’il en reste ainsi. Manus délesté de son assistant s’approcha de la tablée et de son hôte. Il eut un sourire aimable en lui serrant la main, fermement. « Bonsoir Anton. » fit l’irlandais en s’asseyant. « Bien volontiers, répondit-il. Whisky, irlandais s’il vous plait. » demanda-t-il au serveur qui était déjà à leur table, rapide comme l’éclair, et prompt à disparaître avec la commande. « Irlandais. » précisa-t-il même si le secret avait été éventé au préalable. Ce n’était d’ailleurs un secret, entre son accent, ses manières un peu rustres en dépit d’une certaine recherche d’élégance et d’intellectualisation, il était un pur produit de son pays.

Manus ne put s’empêcher de regarder autour de lui avant de se souvenir qu’ils pouvaient parler librement ici. Il eut un petit sourire amusé. « Je pensais que vous aviez remarqué l’une de mes techniques. Cependant, je ne peux vous révéler mes petits secrets, sinon comment pourrais-je bien vous proposer mes services ? Faire entrer des choses dans cette ville c’est mon métier. Ce que contient les caisses qu’on me confie ne me regarde absolument pas. » fit observer l’irlandais en adressant un clin d’œil au russe. L’offre était sur la table, il pouvait s’en emparer ou pas, c’était son choix. Manus était suffisamment intelligent pour faire affaire avec tout le monde. Tant qu’on était réglo.

code by exordium.


Invité
avatar
Invité
06.11.19 19:33
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Le serveur repartait avec la commande de l’Irlandais aussi discret d’un guerrier Sioux. Le personnel des hôtels Particulier était chaque fois d’une grande professionnalité. L’Hotèl de Moscou avait une excellente réputation lui aussi ce qui n’était pas une mince affaire. Cela faisait des années que ça durait. C’était admirable. Il ne connaissait pas un autre organe illégal aussi solide. Marvok aurait été curieux de savoir qu’elles étaient les méthodes de recrutement du Réseau. Ils auraient eu intérêt à s’en inspirer. Ce n’était pas le seul élément qui attisait la curiosité du Russe.

« D’Irlande mais de quelle région ? » Demandait encore Anton tout aussi affable que son invité. Ils observaient des manières. Ils avaient l’air d’être deux hommes bien élevés. C’était facteur de meilleures affaires en général. L’éducation dont avait profité le Slave avait cependant un revers. Elle lui donnait du recul sur les activités familiale. Il voyait les faiblesses économiques et morales dans ces affaires. Il les critiquait. Il les méprisait de plus en plus. Alors, lentement, mais sûrement, le cadet préparait sa sortie.

Tel qu’il s’y attendait la discussion ne se perdait pas en conjecture, ou en circonvolutions. Anton voyait qu’il était devant un biznesman. « Vous me facilité la tâche. » Mesurait-il avec satisfaction. « Je cherche quelqu’un d’indépendant. Vous n’êtes pas relié à l’IRA c’est cela? Je ne veux pas avoir de connexion avec des groupuscules politiques. C’est risqué. » La priorité première était de s’extraire du circuit global et du trafic mené par le Père Russe. Ce qui pouvait, ce qui était, interprété comme une trahison. Anton devrait donc être extrêmement prudent. « Quelqu’un qui arrive à passer en dessous de Tous les radars. Même les nôtres. Vous voyez comme c’est complexe à présent avec la technologie. » Pour l’instant aucun des profils n’avait pu lui affirmer à cent pour cent d’en être capable. Anton savait que c’était compliqué. Londres n’était pas n’importe quelle métropole. Pour une raison inconnue tous les mafias s’étaient donné rendez-vous là. C’était le nouveau carrefour commercial européen.

« C’est une période favorable pour le changement. Je veux du changement pour la Russie et pour le monde. Il y aura des résistances évidemment. Les précurseurs sont toujours persécutés. Mais le résultat sera fortement profitable aux hommes comme vous et moi. Vous pourrez faire ce que vous voudrez. » Anton se redressait de sa hauteur. Il épiait le regard de son homologue. C’était là précisément qu’il voulait y lire son impression. Il lui souriait aimablement. Tout ceci éveillait de la réserve, voir de la méfiance. C’était normal. Ce qu’il ne voulait pas voir c’était de la peur. « Suis-je devant le bon homme ? » Si ce n’était pas le cas, eh bien tant pis, il se contenterait de lui proposer un petit accord facile pour faire tourner les produits russes plus vite.

code by exordium.




Invité
avatar
Invité
10.11.19 15:08
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Manus n’avait de souvenir d’avant l’explosion, trop rares et trop éparts. Il se souvenait de son père parlant d’une belle époque, d’un paradis perdu. En revanche, il se souvient de Dublin, et des combats menés pour les frères encore sous la domination, de ces armées silencieuses et secrètes, de ces bombes fabriquées dans des maisons, des appartements. Il se souvient aussi de la guerre religieuse. Des affrontements féroces dont on ne savait toujours la raison. Il se souvient surtout de l’apprêté de la colère qui ravageait tout alors. Il avait la sensation que l’Irlande était toujours en feu, comme si elle se consumait à jamais. Peut-être que c’était les âmes des disparus qui nourrissaient ces flammes. Des lueurs brillaient encore dans ses yeux lorsqu’il répondit enfin, d’une voix laconique, comme s’il revenait de loin, comme s’il était encore embrumé par la brume des landes irlandaises. « Dubin, j’ai toujours été un citadin, au cœur de la bataille. » souffla-t-il.

Manus était quelqu’un de franc et il n’avait pas l’intention d’envoyer balader ses valeurs pour se mettre en accord avec les russes. Il ne mentirait pas sur son passé aussi rugueux et fougueux était-il. Les russes avaient fait pire, mille fois pire que ce qu’il ne ferait jamais. Et Manus n’avait pas honte d’être ce qu’il est. Il avait été un soldat pour sa patrie, se battant pour ses frères opprimés. Il n’avait jamais prit les armes par défi, par hargne ou par vengeance, mais par calcul, parce qu’il savait que rien d’autre ne fonctionnerait, encore aujourd’hui, il s’en désolait mais estimait que les choses n’avaient guère changer. « Je ne vous mentirais pas, je l’ai été. Par le passé. L’état britannique s’est assurée de me couper les liens avec mes généraux, et je n’étais qu’un soldat. Je ne suis pas un terroriste, si c’est ce qui vous inquiète. Je n’allume de feu que lorsque c’est nécessaire. » C’était la stricte vérité. Manus n’aimait les bains de sang inutile. Il savait que la Babylone était sur le point de s’effondrer, et la vicier un peu plus, ne ferait que provoquer la rupture. Tel était devenu son combat. « Autrefois je prenais les armes pour combattre un empire, à présent, je le disloque avec ce que je fais venir. »

Un petit sourire de fierté échappa à Manus. Oui, il était fier de sa méthode, pas vraiment portée sur la technologie, bien au contraire, à l’ancienne, éprouvée par le temps, assurée par la bonne vieille méthode et un réseau très largement compris. Car ils avaient des liens avec tous les irlandais des bas-fond, fort nombreux, et même quelques membres de l’IRA. Plus le réseau était étendu et plus ses membres étaient du menu frottin, plus il était facile de passer outre des radars. Mais Manus pouvait comprendre la frustration du jeune russe surtout s’il était porté sur la technologie. « Oh il y a toujours un moyen d’y parvenir, il faut seulement être patient. » susura l’irlandais en sirotant son whisky dont le gout de flamme lui restait sur la langue. Comme ce breuvage convenait à ces hommes habités par un feu ancestral. Mais il ne doutait point que les russes en soit pareillement doté. Ils avaient tous deux la réputation d’être des durs à cuir.

Le jeune homme parlait de changement, mais Manus connaissait l’homme et le système dans lequel il vivait, suffisamment pour savoir que les empires montent puis s’effondrent, que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement et que même les plus talentueux peuvent se tuer avec leurs propres armes. L’histoire était pleine de tragédie et d’ironie, trop pour qu’on puisse l’ignorer. « Je ne puis vous assurer l’être. Si vous vous êtes renseigné sur mon compte, vous devez savoir que je suis quelqu’un qui joue de prudence. Dites moi ce que vous voulez apporter comme changement, et quel monde vous souhaitez accoucher, je vous dirais si je puis vous aider ou si ne le puis. Sachez en revanche que je suis un homme d’honneur, et que si je vous promet le secret, ma langue sera tenue. »

code by exordium.


Invité
avatar
Invité
14.11.19 23:05
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Anton considérait l’honnêteté de son interlocuteur dans le silence et la réflexion. Il connaissait peu l’Historique véritable de l’Irlande du Nord. Néanmoins, il connaissait le désir d’émancipation d’un peuple opprimé. De l’autre côté de la mer, à l’Est, la Russie était le théâtre d’une oppression sans fin. Leur passé était marqué par des révoltes. Sous la neige le sol était imbibé de sang. La corruption était partout. Les Markov en étaient des marionettistes. Anton n’était pas fière ou heureux de cet état de fait. Il faisait ce qui devait être fait pour sa famille.

« Je comprends. » En tant que représentant de la Bratva il ne pouvait pas donner son opnion réelle. Mais, Anton n’était pas venu à ce rendez-vous pour servir les intérêts de la mafia. Il était ici pour servir ses propres intérêts, enfin. « J’admire ces choix, bien que ne ne puisse les cautionner. » Il portait lentement le verre en direction de ses lèvres. Mais il s’arrêtait pour ajouter avant de boire. « Je vous souhaite d’obtenir cette liberté un jour. » C’était une parole sincère qui n’avait rien à voir avec les affaires en cours. La preuve que même s’ils étaient des pions sur un grand échéquier ils gardaient une individualité. Le jeune Markov devait lutter chaque jour, pour rester celui qu’il voulait être, sans devenir celui qu’on voulait qu’il soit. C’était un combat acharné qui se passait dans l’ombre. Le seul qui, pour lui, avait un véritable sens.

Il scrutait son interlocuteur, pour savoir s’il faisait sa propre éloge uniquement pour se vendre. Anton avait écouté différent avis sur ce trafiquant. Tous allaient dans le sens qu’il lui exposait. Ils étaient assis à cette table parce qu’il avait décidé de croire en sa réputation.

Il inclinait du chef pour montrer son accord tacite devant la proposition du Dublinois. Il était juste que l’homme en sache un peu plus avant de s’engager plus avant. Lui-même n’aurait pas fait différément si leur rôle avait été inversé. « Ce que je souhaite c’est un monde où chacun puisse disposer de lui-même. » Anton ne se voyait pas du tout comme un esprit rebelle. Il n’était pas un révolutionnaire. Mais, il avait eu la chance de rencontrer, par le passé, une femme qui lui avait ouvert les yeux. Natalia l’avait éveillé à une réalité à laquelle il avait été aveugle pendant sa jeunesse. Le peuple Russe n’avait pas encore le choix. Le vrai choix de disposer de lui-même. Or Markov aimait son pays, il aimait ses compatriotes. Il avait envie d’aider. Il ne pourrait pas remédier totalement à l’ordre des choses. Il n’était pas assez puissant pour ça. Il ne voulait pas le devenir non plus. « Pour ça, ils doivent commencer par savoir. Le savoir est la clef de tout. Je veux que les gens aient accès au savoir, à l’information. Pour qu’ils puissent agir en toute connaissance de cause. » Si un homme de son gang entendait parler de cela ce serait la fin. Mais Anton venait de ce milieu. Il savait quel était le risque. Il le prenait. Il ne voulait pas passer sa vie à avoir peur de faire les choses. « Ce qui implique de faire ciruculer des outils de communication très prisés par les forces militaires. » La sphère guerrière, quelque soit la Nation, était chaque fois l’une des plus dure à pénétrer. Les secrets militaires étaient protégés. « Vous comprenez la complexité ... »


Russe dans le texte.

code by exordium.



Invité
avatar
Invité
18.11.19 16:55
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


A dire vrai, Manus se demandait pourquoi le jeune russe était si éloigné de la politique. Il connaissait suffisamment l’histoire de la Bratva pour savoir qu’elle était intimement liée à la révolution russe. Bien sûr, la Bratva qui avait aidé les bolchéviques avait été bien mal récompensée. Trahie, elle s’était repue des ruines de l’U.R.S.S. à sa chute. N’importe qui connaissant la Bratva pourrait l’affirmer, il est toujours malvenu de trahir les frères de sang. Ce qu’était la Bratva. Ce mot signifiait fraterie. On l’appelait aussi la mafia rouge. Autre mot pour sang, ou beauté en russe. Tant de choses qui avaient un double sens. Tant d’histoire écrite dans le sang. La mafia ou plutôt les gang irlandais s’étaient eux aussi écrit dans le sang, dans l’ombre de l’IRA, pourvoyant celle-ci en arme, même si elle ne menait le combat à visage découvert, les gangs irlandais participaient à la lutte, de manière officieuse. Ils étaient le ver dans le fruit, bien décidé à ronger celui-ci jusqu’à ce qu’il pourrisse. La perfide albion finira par tomber quoi qu’il leur en coûte.

Manus ne tenait cependant de promesse, ne partait à la bataille la fleur au fusil. Son combat avait toujours été pour sa patrie, pour ses frères. Toute autre bataille lui semblait superflue, et trop coûteuse. Mais il était disposé à écouter. Parce qu’il jouait à présent dans la cour des grands et qu’il avait besoin d’alliés, parce que les temps ne seraient pas toujours radieux, et qu’il fallait toujours se préparer aux prochaines ruades. Manus adorait les chevaux, et pouvait passer des heures à chevaucher, retrouvant un peu ainsi l’impression de liberté même si cela ne lui ramenait en rien l’Irlande. C’était comme le whisky, qu’un petit morceau, trop rare et trop épart. Il observa le jeune homme russe qui parlait avec tant de dévotion d’un projet qui lui paraissait pour le moment trop obscur. Dire que Manus était sur la défensive était un euphémisme, mais il écoutait, il ouvrait l’œil et tendait l’oreille.

« Vous m’excuserez, je suis un vieil homme, parfois un peu dur de la feuille. Je crois comprendre ce que vous voulez dire, mais j’ai besoin que vous alliez droit au but. » A vu de nez, il dirait qu’une vingtaine d’année les séparait. Peut-être moins. Le jeune lion avec le vieux loup, on avait vu des associations plus étranges. Il écoutait et pensait comprendre, mais n’en était certain. S’il voulait parler de pirater quelque chose sur internet, il s’adressait à la mauvaise personne. S’il voulait balayer les cartes, transformer le monde, c’est à la jeunesse qu’il fallait s’adresser. En revanche, s’il avait besoin de faire imploser le système, Manus avait tout un baril de poudre dans sa cave toujours prêt à servir une bonne vieille explosion. « Dites moi exactement ce que vous comptez faire. » Manus n'avait pas besoin qu'on tourne autour du pot ni qu'on le flatte. Il avait besoin qu'on lui dise la vérité. C'était la seule règle avec lui, l'honnêté. Il pardonnait tout sauf les mensonges.

code by exordium.


[/quote]
Invité
avatar
Invité
25.11.19 22:15
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Les deux hommes échangeaient un regard. Le plus jeune cherchait à visiblement à déterminer s’il était possible où non d’exposer le plan qu’il avait à l’esprit. Il ne s’en était confié à personne. Même son frère aîné n’était pas dans le secret. Ses propres hommes ne savaient pas encore ce qu’il en retournait non plus. Anton Markov attendait le moment opportun. Il ne voulait pas agir dans la précipitation où la rage.

« C’est un plan en trois temps. Il se réalisera à l’échelle d’une vie entière. Pour que les Russes deviennent souverains. » En joueur d’échec passionné le Russe aimait prévoir, anticiper, calibrer ses actions. Ce qu’il avait en tête était bien trop grand pour un seul homme, fût-il un Fils de la Bratva. D’autant qu’il comptait démanteler toutes les sources de pouvoir oppressant. Même celle dont il était l’un des héritiers annoncé. Anton était conscient que ce n’était pas un modèle de pouvoir auquel il voulait participer. Un Ange, lui avait demandé un jour, ce qu’il comptait faire. Il voulait conquérir sa destinée. Il voulait être libre du fardeau de sa famille.

« La première étape est de soutenir un soulèvement populaire. » Un Irlandais issu de l’IRA était connaisseur de ce genre de stratagème. C’était ce qui avait retenu l’attention d’Anton pendant ses recherches. « Leur apporter les moyens techniques pour renverser les pouvoirs en place. Matériel militaire. Explosifs, armes, mais surtout former les hommes et les femmes à l’usage de tout cela. » Or, à la différence de la Guerre froide, l’Armée était avec le Pouvoir en place. Les Militaires s’opposeraient à eux. Donc avant d’allumer la flamme ils allaient devoir apprendre à faire un feu. Il fallait détruire pour construire. La technique de la Terre Brûlée était à ses yeux la seule efficiente.

« La Russie est très étendue. Les pouvoirs en place très méfiants. Rien que cela prendra du temps. D’autant qu’il y a … La Mafia… » Anton connaissait son pays. Il avait les noms des leaders révolutionnaires. Il avait une oreille dans les cercles intellectuels. Cela faisait environ cinq ans qu’il tissait des liens avec les uns et les autres. C’était une toile très délicate et fragile. Elle se faisait dans le noir et dans l’anonymat le plus complet. Il n’avait pas d’autre choix pour réussir. Mais, il n’était pas formé pour paramétrer une bataille d’envergure étatique. Il avait besoin d’experts. Il lui fallait des personnes capables de remonter leurs manches. « La Mafia s’est faite avaler. Elle a perdu l’idéologie qui l’a fait naître. A terme la mafia doit disparaître, elle aussi. » Ce qui signifiait, il le savait très bien, porter atteinte à sa famille, à la Famille. Un acte qui ne lui serait pas pardonné. Il signait par ces quelques mots son propre arrêt de mort. Manus était le premier devant lequel il formulait explicitement sa pensée, son avis personnel.

« Cela aura des répercussions sur votre domaine d’activité bien sûr. Mais au moins pourrez-vous l’anticiper et en tirer avantage. » Markov ne sourcillait pas. Il était toujours aussi calme alors qu’il exposait la nécessité d’une Révolte. Personne n’aurait pu s’imaginer que le placide cadet d’IIlya fomente ainsi.

Russe dans le texte.

code by exordium.




Invité
avatar
Invité
30.11.19 13:19
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Manus était curieux. Il écouta donc le récit de l’idée du russe et alla d’étonnement en étonnement. Quand Anton lui avait demandé s’il se mêlait aux affaires politiques, Manus avait supposé que Anton quant à lui s’y refusait. Mais en réalité, il parlait plus en révolutionnaire qu’en mafieux, ce qui poussa Manus à réviser son jugement. Pourquoi jugeait-il son passé de soldat pour l’IRA quand il comptait visiblement retourner la politique de son pays. Le plan qu’évoquait le jeune homme paraissait totalement dingue, bien plus dingue que celui de l’IRA par ailleurs, et tout aussi irréaliste. Manus avait vu nombre de sujet irlandais se faire exploser pensant que cela changerait les choses, faire exploser des bars, des rues, des lieux de pouvoirs ou du moins s’imaginant que s’en était, sans que rien ne change. Il avait lorgné comme tout militant ce qu’il se passait ailleurs, et constaté avec horreur que bien des révoltes populaires se transformaient en bain de sang pour que le pouvoir soit repris des mains du peuple, souvent volé, usurpé, et même quand un révolutionnaire parvenait à son but, à ses fins, le pouvoir lui-même finissait par le corrompre. Il n’y avait de solution. Si ce n’est, construire son propre royaume, tisser ses propres règles, offrir un havre de paix à ses hommes. C’est ce qu’il faisait. Son royaume était petit, réduit à quelques quartiers, mais la paix y régnait, d’une certaine manière. La mafia, elle lui apportait de quoi jouer les rois, de quoi imposer ses règles du jeu. Et il y avait prit goût.

Mais Anton était encore jeune, et plein d’idéaux. Manus pensait son plan impossible, et ses ambitions dangereuses pour lui-même et sans doute pour ses hommes. Il savait que s’il approuvait ou faisait mine d’approuver, il pourrait lui vendre des armes, des minutions, des bombes sans doute, il trouverait là une source de finances pour un temps, et pourrait largement se mettre à l’abri avant que les retombées négatives ne surviennent, si elles survenaient, car la Russie était loin. Mais le jeune homme lui avait fait confiance, lui avait confié ses idées, sans doute dans l’espoir que l’ancien de l’IRA puisse lui dire si elles étaient réalisables ou pas. Manus se maudis d’avoir autant d’humanité, et de morale, d’empathie pour ce garçon, cela le perdrait. « Je ne connais guère ton pays ni son fonctionnement, mais vous avez déjà réalisé une révolution, menée par le peuple si je m’abuse. Je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais regarde où cela vous a mené. Je ne dis pas que la situation actuelle de ton pays est enviable même si elle l’est sans doute plus que d’autres pays. A commencé par le mien. Au moins ton peuple est heureux et fier. Peut-être que tu peux changer les choses, de l’intérieur, la mafia russe a participé à la révolution, à l’histoire de la Russie. Mais secouer le pays de violence est-il la bonne solution ? » lui demanda Manus craignant néanmoins que le russe ne lui jette son verre au visage. Ce serait peut-être mérité, être paternaliste avec ce jeune homme qu’il connaissait à peine, c’était risqué et peut-être un poil vaniteux.

code by exordium.


Invité
avatar
Invité
29.12.19 12:32
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Le bar du Rosewood avait probablement entendu beaucoup d’histoire telle que celle que racontait Markov. Combien d’hommes étaient passé en dehors des lois pour mieux les servir ? Anton pouvait citer plusieurs noms et Russe pour la plupart. Il s’était passionné pour la Révolution Russe très tôt dans sa vie. Les Bolcheviks l’avait longtemps inspirés. S’il ne croyait pas en Staline… Litche était l’un de ses modèles de jeunesse.

« Là où tu vois de la joie je vois l'asservissement du peuple. » Le Tzar était tombé, l’or avait été fondu par les Révolutionnaires. Mais le Pouvoir était revenu entre des mains sales. La gouvernance était entre des mains corrompues. L’avidité et la vanité empoisonnait ce pays qu’Anton aimait tant. « Je ne dis pas que nous sommes les plus à plaindre non plus. » Anton dédaignait les membres de sa propre famille. 1917 était bien loin des Markov et autre coureurs de trônes. Ils pensaient par les yeux du Dieux argent. Le capital, le libéralisme avait dévoré leurs idéaux. Si tant ait qu’ils en avaient eu un jour. Impossible de compter sur eux.

S’il n’avait été le fils de son Père, Anton ne se serait probablement jamais soucié autant, du sort de son pays. Plus exactement, il ne se serait pas préoccupé de tous les laissés pour compte. S’il n’avait pas été le second fils, le remplaçant d’un enfant prodigue, le deuxième choix. Il voyait dans l’injustice contre le peuple, une expression inconsciente de sa situation. Mais, il ne l’avait pas encore compris.

« Je ne crois pas qu’il puisse y avoir de révolution sans violence, de changement sans révolutions, d’amélioration sans changement. » Bratva n’était pas un modèle de la diplomatie non plus. Ce jeune homme était anesthésié concernant la brutalité et la violence tout court. Il se rapprochait en cela de Bronstein. Trotsky disait lui même qu’un mal ne pouvait disparaître qu’à la racine. « Tes mises en gardes sont-elles une façon de refuser d’entrer en affaire avec moi ? » Il n’y avait pas quatre chemins. Le Russe, bien qu’il aimait la philosophie, voulait savoir à quoi il pouvait s’attendre.

« Tu gagneras beaucoup et tu seras loin des bains de sang. Accepte et conseils moi dans cette bataille de longue durée. » C’était, somme toute, une proposition de camaraderie, de fraternité, entre deux enfants de l'oppression. Il venait chercher chez d’autres, le support qu’il ne pouvait avoir chez les siens.

Russe dans le texte.

code by exordium.



Invité
avatar
Invité
29.12.19 22:24
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Manus écoutait le jeune homme, et il comprenait ce qu’il ressentait, enfin, croyait le comprendre. Il avait été jeune lui aussi, idéaliste, convaincu que son combat était juste, et qu’il finirait par obtenir justice pour son peuple, mais en vieillissant il avait réalisé non seulement la vacuité de ses actions au combat mais aussi le prix de toute cette violence. Non seulement ils n’avaient obtenu ce qu’ils voulaient, mais avaient perdu nombre des leurs tandis que la Grande Bretagne continuait à afficher son autorité et sa toute puissance. Il était convaincu d’agir infiniment plus à sa destruction maintenant, rongeant le fruit tel un vers, mais sans doute était-ce un besoin de vengeance plus que de justice qu’il éprouvait désormais. Peut-être qu’il était devenu amer avec le temps, et peut-être qu’il s’était trompé, peut-être qu’il était encore possible de se révolter. Après tout, la jeunesse arabe l’avait prouvé, on pouvait encore mener des révolutions même si, nombre d’entre elles avaient échouées ou amener un désordre qui semblait aujourd’hui investi par des forces obscures et extrémistes.

« Tu ne comprends pas, j’ai été un soldat pour l’IRA, j’ai posé des bombes, j’en ai fabriqué, j’ai envoyé des hommes à la mort sans les voir revenir, j’ai versé le sang et fait couler les larmes de mères, de femmes, d’enfants, et tout cela pour rien. Nous n’avons gagné, nous ne gagnerons sans doute jamais. Je suis las de ces combats là, j’ai changé ma méthode, je ronge le fruit, je le corrompt avec mon commerce. De soldat je suis devenu vengeur, je ne sais si c’est mieux. Je ne sais si mes conseils sont avisés. Je ne suis sans doute pas celui qu’il te faut. Il y a d’autres soldats qui ont encore la foi, j’en connais, si tu veux les rencontrer. » proposa Manus. Parce qu’il ne s’estimait seul juge en la matière et ne voulait surtout pas sembler juger son combat à lui perdu d’avance. Ce n’est pas parce que lui avait échoué que le jeune russe allait échouer à son tour.

Mais il ne reprendrait pas les armes, cela était certain. Il était trop las de tout cela. « Je ne prendrais donc pas les armes avec toi, et je doute que mes conseils te soient utiles. En revanche, si tu as besoin d’armes, de contact parmi l’IRA, et d’autres soldats ayant les mêmes convictions que toi parmi les irlandais, je te les donnerais. Ce n’est pas parce que j’ai renoncé à ce combat que je ne comprends pas ce besoin que tu éprouves, que je n’admire pas ton idéalisme. » Bien sûr, qu’il se ferait payer également. Il restait un mafieux, il ne faisait rien gratuitement, tel était son mode de fonctionnement. Et Anton le comprenait mieux que personne. Peut-être réussirait-il là où il avait échoué. Ils ne se ressemblaient pas tant que cela, Anton n’était pas lui. Et Manus sentait la force de ses convictions. Il lui en faudrait, une sacré dose, pour réussir.

code by exordium.


Invité
avatar
Invité
21.02.20 13:22
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Et s’il y avait un terrain d’entente ?
An & Ma


Cet échange ne prenait pas la tournure que le jeune Markov avait imaginé en entrant. De fait, il ne s’était pas non plus imaginé que Manus serait un interlocuteur aussi ouvert que cela. Il se rendait bien compte qu’ils en venaient plus à parler idéologie que commerce. Bien que ce soit pas la priorité dans l’esprit du Russe il y trouvait pourtant une certaine richesse. Sans doute était-ce pour cela qu’il ne prenait pas ombrage du refus de l’Irlandais à sa proposition.

« Je veux bien les noms de ces soldats oui. » Anton faisait confiance au bon sens de cet ancien combattant. Il se figurait qu’il n’allait pas lui envoyer des brutes sans cervelle, mais des hommes prêts à porter une cause. Tout comme lui l’avait fait par le passé. Puis, le jeune homme resta dans un silence d'introspection.

« Il faut que je réfléchisse encore. Ce que tu dis prête à réflexion. » Une main passait sur la joue imberbe du mafieux. Loin de le conforter dans son plan, cet entretien complexifie les choses. Pourtant, c’était une bonne chose. Anton n’était pas une tête brûlée. Le feu de la révolte était là. Mais il restait un esprit organisé et pragmatique. Plus que tout il voulait faire les choses correctement. Quitte à ce que cela lui prenne plus de temps qu’il ne l’avait prévu à la base. « Mais je pense qu’une commande arrivera par la suite. » Ce qui impliquait quoiqu’il en soit une collaboration entre eux. Markov ne voulait pas passer à côté d’un homme de cette trempe. Il avait besoin de personne différente autour de lui.

« Ce qui veut dire que nous en restons-là pour le moment ? » Anton finissait alors sa consommation sans alcool, le geste leste et tranquille. Il n’était pas mécontent de cette rencontre. La politesse distante de départ était maintenant teintée d’un peu de camaraderie. La force d’avoir des convictions et de pouvoir les partager avec quelqu’un. Ce n’était pas si anodin que cela dans leur monde de la nuit. D’un petit signe, il demandait au serveur du bar de mettre les consommations sur son compte de l’hôtel. « Merci Manus. » Le jeune homme était honnête. Il quittait sa chaise pour sonner la fin de leur conversation, mais certainement pas le glas de leur partenariat.

Russe dans le texte.

code by exordium.




Invité
avatar
Invité
02.03.20 16:09
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Sauter vers: