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Enquête, thérapie et jeu de rôle [Pv : Llewyn]
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Quelques mois ? Quelques semaines suffiraient, en réalité. Avec sa manie terrible de foncer tête baissée et de se précipiter dans ses relations en brûlant les étapes, Llewyn n’avait pas besoin de plus de quinze jours pour qu’un homme grimpe l’échelle de ses priorités. Dieu qu’elle aurait aimé que l’âge et l’expérience lui apprennent à se freiner, à ne pas se laisser mener par son cœur et son impulsivité. Mais vingt-neuf ans, un divorce et une poignée de relations plus catastrophiques les unes que les autres prouvaient toujours et encore qu’elle ne savait pas prendre son temps. Un jour, peut-être, parviendrait-elle à se montrer patiente. Quand elle serait vieille et aigrie, que son palpitant serait tant abîmé par les échecs qu’il ne parviendrait même plus à battre correctement. Qu'elle n'aurait plus envie de rien, ni de personne.

« Wah, je n'en demande pas tant. Mais tu as raison, j'étais prévenu ! Excuse mon obstination. Et merci pour, la dégustation de ma calzone devant la télé.
- On remet ça quand tu veux, pouffa-t-elle, plus mordante que jamais. »

S’il espérait la faire culpabiliser, c’était raté. La rouquine ne se laissait pas amadouer si facilement, encore moins manipuler avec tant d’aisance. Qu’y pouvait-elle donc, s’il terminait la soirée en tête à tête avec son téléviseur et une tentative ratée d’établir un partenariat qui n’aurait arrangé que lui ? L’ancien avocat aurait à revoir ses méthodes s’il espérait se montrer plus persuasif à l’avenir.

Il sembla hésiter un instant, sa cigarette coincée au coin des lèvres. Le regard clair de la jeune femme se perdit un instant dans le sien avant qu’il ne fasse quelques pas vers sa Harley.

« ... à la prochaine alors ? »

Son palpitant eut un sursaut douloureux qui chargea un rien de courage dans ses veines. La coursière pivota légèrement sur ses talons pour faire face à son interlocuteur et lâcha, trop vite pour le réaliser :

« Je serai là demain ... »

Llewyn regretta presque aussitôt les paroles prononcées. Mais il était trop tard pour faire marche arrière à présent, trop tard pour tenter de les rattraper et les effacer. Aussi impulsive qu’elle était, elle ne revenait que rarement sur ses engagements ; et changer d’avis à présent ne la ferait que passer pour une enfant capricieuse et instable. La rouquine fronça les sourcils en maudissant silencieusement sa faiblesse. Elle tapota nerveusement le cul de sa cigarette pour la débarrasser de ses cendres et ficha ce qu'il en restait entre ses lippes. Elle claqua immédiatement, avant que l’enquêteur ne puisse prendre la parole ou sauter de joie :

« À une condition ! Tu me devras une faveur. Appelle ça un échange de bon procédés : je sauve ton affaire contre la moitié de tes honoraires, et en retour, le jour où je te demanderai de faire quelque chose pour moi, tu le feras. Sans poser de question. Que ça te prenne une heure ou un mois. Elle haussa un sourcil pour s’assurer qu’il avait bien saisi sa part du contrat. Deal ? »

Le marché était désavantageux pour Vaughan, mais elle ne comptait pas revoir ses exigences à la baisse. L’argent qu’il lui avait proposé aurait amplement suffi. Pour autant, Llewyn comptait tirer avantage au mieux de la situation, puisqu’elle allait à l’encontre de ses habitudes, non qu’elle appréciait qu’on lui soit redevable ; plutôt qu’elle avait appris, par la force des choses, qu’il était toujours bien utile d’avoir dans ses contacts une personne qui vous devait un service. Surtout lorsque la personne en question ne fréquentait pas le même cercle social ou professionnel. Les ressources, les contacts, le réseau étaient différents.
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03.06.20 18:43
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je m'apprête à partir. Parce qu'il est l'heure de mettre fin à ce repas en tête à tête qui n'a jamais commencé, je vais partir car Oz campe sur ses positions et que je sais ses arguments irréfutables. Je pars, parce que son refus me déçoit autant qu'il me rassure. Je veux partir parce que finalement, cette irlandaise, l'enquête et mon imagination ne font pas bon ménage.
Je crains de comprendre pourquoi je tenais tant à ce qu'elle participe à l'entretien. Oh il y a bien cette voix de la prétendue raison qui m'assure que je ne suis pas si faible ni tordu...

Mais Oz me plaît et non seulement j’ai foiré sévère sur le plan professionnel du truc, mais j'ai probablement mis un terme à la pseudo entente qui se développait.
Pressentiment, appréhension. Sixième sens... on ne se verra plus et c'est mieux. Elle représente surtout du danger, autant dire que je n'ai pas besoin ni envie de faire grossir la liste de mes ennuis ; nous n'avons rien à faire ensemble, il faut sérieusement que je revois mes relations et la manière dont je les gâche.

« Je serai là demain ... »

Et voilà que mes suppositions volent en éclat. Non seulement je vais la revoir, mais ce sera très prochainement. Quelques heures à peine.
Hm, je n'ai jamais eu de pouvoirs divinatoire avec ces dames. Ce soir comme souvent je suis à côté de la plaque vis-à-vis de leurs ressentis. L'argent promis a fini par produire l'effet escompté... Bien que la maline accroche à ma cheville un nouveau boulet.

« À une condition ! [...] Deal ? »

Si ma tactique est folle et la mission périlleuse, ses conditions sont beaucoup trop désavantageuses pour moi. Elle se fout de moi ! Lui confier ma vie reviendrait au même ! Je reste muet un instant et fixe ses lippes ravageuses, celles qui sans avoir besoin d'articuler quoique ce soit pourraient me faire accepter n'importe quel contrat.

Deux des familles les plus malvenues de la belle Londres m'ont à leurs bottes. Je sais la bêtise, je ressens la crainte.
Mais je souris.

" Deal. Alors à demain, honey ! "

J'enfile mon casque pour masquer cet air trop enjoué. L'adrénaline, c'est dangereux. Les rousses, ça fout la merde. Les deux font un cocktail Molotov dans mes idées.
Pas un mot de plus, seul le ronronnement de la Harley pour dire au revoir et les instructions seront envoyées par SMS. Ce ne sera pas la première fois qu'on se donne rendez-vous de cette façon. Ce sera même la trois ou quatrième si n'm'abuse.

Contre toute attente, on prend nos habitudes.
(c) princessecapricieuse


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07.06.20 13:35
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Le cerveau de la jeune femme bouillonnait déjà de toutes les possibilités que cette demande abusive permettraient. Affilié aux Italiens, enquêteur, ancien membre du Barreau… Les casquettes empilées sur le crâne de son interlocuteur avaient chacune leur avantage, mais, sans grand étonnement, peut-être parce qu’une partie de ses pensées était tournée en permanence vers Ailbhe et son avocat, la rouquine songea que l’ancienne profession de Vaughan avait plus d’intérêt que le reste.

Le brun sembla jauger sévèrement le marché. Ses sourcils froncés et son regard dur, l’espace d’un instant, suffirent à convaincre Llewyn qu’elle en avait trop demandé. Lui qui avait désespérément besoin de son aide pour son enquête devait déjà considérer les autres options qu’il avait - c’était dire les autres demoiselles sacrifiables dans son carnet de contacts. Il devait bien avoir un plan de secours en tête.
Contre toute attente, l’Anglais accepta, décrochant brièvement la mâchoire de l’expatriée qui la referma sur son dernier mot. Elle leva les yeux au ciel en secouant la tête, un sourire vaporeux aux lèvres. Il devait être sincèrement désespéré par cette enquête pour ne pas rechigner, ne pas même chercher à renégocier l’offre. Une fraction de seconde, elle se demanda s’il n’était pas personnellement impliqué dans cette histoire. Connaissait-il la famille ? L’un des disparus ? N’était-il motivé que par l’argent ? Si tel était le cas, quel intérêt avait-il à sacrifier la moitié de ses honoraires ? Les questions se pressèrent derrière le front taché d’orange de l’Irlandaise qui n’eut cependant pas la chance de les prononcer à haute voix. Déjà le détective filait, sans doute pour ne pas lui laisser l’opportunité de revenir sur sa décision.

Llewyn ne s’éternisa pas davantage, faisant vrombir à son tour le moteur de sa Norton pour retourner vers Hackney. Sur le chemin, elle sentit son téléphone vibrer comme elle recevait toutes les informations pour le lendemain.

*

Cinq minutes de retard. Pour le moment. La transporteuse eut une moue contrariée en entendant une voix masculine annoncer que la rame de métro ne repartirait pas immédiatement. Elle poussa un soupir silencieux et pianota un message à l’attention de son compagnon pour lui signaler qu’il aurait à l’attendre. S’il n’avait pas encore trouvé le sujet de discorde qui les menait chez le conseiller conjugal, il pourrait signaler celui-là : la ponctualité. Llewyn ne l’était de toute manière jamais dans sa vie privée. Il n’y avait qu’au travail qu’elle se présentait à l’heure. Et à l’heure pile.
Même en partant dix minutes plus tôt ce matin, elle parvenait à rater son rendez-vous. À croire que l’univers refusait qu’elle rende service à l’enquêteur. Si elle avait été plus superstitieuse et moins inquiétée par son retard que cela, la jeune femme aurait interprété les signes qui cherchaient à lui dire de rester loin de Vaughan. Entre l’eau glaciale de la douche, la cafetière qui lui échappait des mains, les collants filés, la charrette du voisin parquée devant l’allée qui l’empêchait de sortir sa voiture, et le métro qui faisait des siennes à présent … Dieu savait qu’il y avait matière à voir les feux de détresse de l’univers. Mais l’expatriée, parce qu’elle n’avait pas les yeux en face des trous ou qu’elle s’obstinait à n’en faire qu’à sa tête, n’y prêtait guère attention. Tout ce qu’elle savait, c’était que les minutes passées dans l’Underground représentaient des secondes de mise au point en moins avant de se lancer dans leur supercherie.

La rame repartit finalement pour cracher l’Irlandaise trois stations plus loin. Elle pressa le pas, slaloma entre les utilisateurs trop lents qui n’avaient visiblement pas un rencard dix minutes plus tôt, gravit les marches deux par deux et se fit accueillir par un soleil aveuglant qui ne manqua pas de l’éblouir. Llewyn jeta ses lunettes de soleil sur son nez avant de s’enfoncer dans les rues londoniennes pour trouver le café où l’enquêteur l’attendait. Il fallut cinq minutes à grandes enjambées - aussi grandes que ses bottines à talons le permettaient - jusqu’à ce que l’enseigne de l’établissement se dessine à l’horizon. Elle ralentit l’allure à quelques mètres de l’arrivée et essaya de calmer sa respiration tant bien que mal. Ses joues étaient cependant encore mordues de rouge quand elle entra, et sa poitrine se soulevait de manière saccadée.

« Dis-moi tout, lança-t-elle sans plus attendre en se laissant tomber, tornade, dans le fauteuil en face du brun. Depuis quand est-ce qu’on se voit ? Elle posa son sac à ses pieds, plaqua ses cheveux vers l’arrière, abandonna ses verres teintés dans un coin de la table et lissa machinalement le tissu sombre de sa robe ample. Qu’est-ce qui ne va pas entre nous ? Tu t’es présenté sous quel nom ? »

La rousse fit signe au serveur qui passait par là. Quand elle eut fini de s’affairer, et avant que l'homme n'arrive, elle porta enfin ses yeux clairs vers Vaughan. Elle retrouva ses manières en murmurant, charmante avec sa voix rayée :

« Bonjour. »
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14.06.20 1:00
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
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Je peux évoquer son manque de ponctualité, pourtant ce défaut ne m'avait pas sauté aux yeux jusqu'à présent. Le travail que Oz effectue pour la mafia des rouquins paraît de bonne qualité. Elle était présente au bon moment, à l'heure exacte - voire judicieusement anticipée - quand il a fallut que je remette mes informations.

Difficile de ne pas imaginer qu'elle a finalement renoncé à notre mission. Je jette un autre regard à ma montre bien que les secondes n'ont pas avancé de dix cliquetis, puis mes yeux cherchent un sablier plus rapide en se jetant sur l'horloge de l'établissement. Mon café encore bouillant est à un peine servi, les minutes s'égrainent lentement, je ne peux pas déjà la condamner.
N'empêche, qu'elle se bouge.

En attendant que ma compagne d'un rendez-vous daigne se pointer, je tente de trouver d'autres prétextes. Nous devons jouer un couple si ce n'est en désaccord total, au moins chagriné par certains points. En conflit, peut être, mais pas au bord de la rupture. Plutôt l'entre deux. Un amour assez jeune pour être prometteur et fardé de rêves, des amants motivés par l'idée d'être enfin casé, relativement passionnés, encore assez secrets ; de ceux qui veulent un avis extérieur, "professionnel", pour y voir plus clair à l'approche d'un nouveau tournant. D'un peu plus d'engagement.
Je trouve ça illogique à souhait, mais que voulez-vous ! Je suis loin d'être un expert... ma dernière relation sérieuse a duré plusieurs années et pourtant, elle est irrémédiablement terminée.

On n'est sans doute pas fait pour vivre avec une seule personne, t'façon.

La porte s'ouvre sur un courant d'air aux parfums irlandais. Je pose mon regard sur la silhouette éméchée de ma chère et tendre alors qu'elle s'amène, tempête rousse à laquelle je commence à m'habituer.

« Dis-moi tout, [...] Depuis quand est-ce qu’on se voit ? [...] Qu’est-ce qui ne va pas entre nous ? Tu t’es présenté sous quel nom ? »

Je m'accorde une seconde pour apprécier ses yeux dévoilés, puis hausse les épaules tandis qu'elle me salue - enfin.

" 'jour ! Eh bien on devait fêter notre première année il y a moins d'une semaine mais comme tu as oublié, j'ai préféré prendre rendez-vous avec le fameux psy. "

Un sourire anormalement enjoué barre mon visage. Il faut que je reste concentré, appliqué dans mon rôle, l'objectif en ligne de mire. J'ai déjà joué la comédie pour une enquête, parfois sur plusieurs jours d'affilé à exercer un métier différent du mien. Pourquoi cette nervosité ? Ou est-ce de l'amusement ?
La détresse de mes clients, les parents du disparu, me rappelle vite à l'ordre.

" ... On peut inventer pas mal de discordes mais honnêtement, je pense que le mieux c'est justement de ne pas être préparé. Ne t'en fais pas, j'ai pleins de reproches à te faire ! Quant à toi, tu "subis" ce rendez-vous que j'impose, car je suis désespéré par ton attitude. " J'attrape mon café et le porte à mes lèvres, ralentissant mon geste pour ajouter avec évidence : " Mais je t'aime."

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06.07.20 20:35
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Une seconde passa dans un silence religieux qui lui fit légèrement froncer les sourcils. Un sourire vaporeux se peignit doucement sur les lèvres tachetées de l’Irlandaise alors qu’elle attendait qu’il réponde, qu’il prenne la parole pour mettre fin à cet instant de flottement peu naturel. Était-il surpris de la voir ? Elle lui avait dit qu’elle serait en retard, pourtant, non qu’elle avait changé d’avis et préférait finalement rester chez elle.

Ses orbes clairs accrochèrent les détails de son visage. Ils ne s’étaient jamais vus en journée, leur activités se prêtant davantage à un écrin nocturne. Llewyn, si visible sous le soleil avec ses cheveux flamboyants, ses éphélides repérables à des kilomètres, sa peau trop pâle crevée d’encre, se faisait instantanément plus discrète à la nuit tombée. Et le détective, avec ses airs de grand brun ténébreux, épousait parfaitement les ombres lui aussi. La rouquine trouva ses traits plus marqués sous cet éclairage, ses yeux plus sombres, sa voix à peine moins grave quand il commença :

« 'jour ! Eh bien on devait fêter notre première année il y a moins d'une semaine mais comme tu as oublié … »

Elle poussa un soupir à mi-chemin entre l’amusement et l’exaspération. Elle serait donc cette compagne-là ?

« J'ai préféré prendre rendez-vous avec le fameux psy. »

La poitrine de la jeune femme se souleva doucement alors qu’elle inspirait. Elle haussa les épaules, tenta de rentrer au mieux dans un personnage qu’elle ne connaissait pas et lâcha, mordante :

« Je ne te pensais pas du genre à garder une date en tête, mais soit. »

Un sourire franc passa sur les lippes du quadragénaire. Il lui fallut une fraction de seconde pour se reconcentrer et l'effacer, au grand désespoir de la rouquine qui le trouvait étrangement plus agréable lorsqu’il souriait. Vaughan perdait bien du temps à lui offrir des rictus charmeurs, elle commençait à s’y habituer. Se sentait-elle flattée chaque fois qu’il lui en servait un ? Agacée ? Elle ne doutait pas une seule seconde qu’il ne les économisait pas lorsqu’une femme un minimum attirante se présentait sous ses yeux.

« ... On peut inventer pas mal de discordes mais honnêtement, je pense que le mieux c'est justement de ne pas être préparé. Ne t'en fais pas, j'ai pleins de reproches à te faire ! Quant à toi, tu "subis" ce rendez-vous que j'impose, car je suis désespéré par ton attitude. »

Llewyn opina du chef, enregistrant bien les informations, une boule de nervosité se nouant dans sa gorge. Ne lui avait-elle pas précisé qu’elle était mauvaise actrice ? Incapable d’improviser quoi que ce soit ? Comment diable espérait-il qu’elle parvienne à vendre l’illusion d’un couple battant de l’aile s’il ne lui donnait pas un peu plus de matière ?
Elle s’apprêtait à l’assommer de questions quand il approcha sa tasse de café de ses lèvres. Il souffla doucement, comme une évidence à laquelle elle ne s’attendait pas :

« Mais je t'aime. »

Le palpitant de la transporteuse manqua douloureusement, froidement, un battement. Un éclair de surprise fila dans ses yeux pâles. Était-ce donc si facile de mentir sur ce point ? De cracher à une parfaite inconnue ces quelques mots, affreusement importants, pour le besoin d’une enquête ? L’enquêteur ne devait pas s’attendre à les entendre dans sa bouche.

« J’espère bien, rétorqua-t-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. »

Un an de relation, sans sentiments ? Elle ne parvenait pas à l’imaginer, elle qui s’emballait si vite, qui tombait amoureuse rapidement - ce n’était pas dire facilement pour autant. Elle se souvenait n’avoir pas retenu son palpitant plus de quarante-huit heures avant de le laisser à Russell. Elle n’avait jamais regretté, quoiqu’elle ait souvent blâmé son manque de patience pour l’issue de leur relation. Les choses se seraient probablement déroulées différemment entre eux s’ils n’avaient pas grillé les étapes. S’ils ne s’étaient pas mariés si jeunes. Si. Elle aurait refait leur monde avec des si.

La coursière détourna le regard pour le porter vers le serveur qui s’approchait enfin. Llewyn demanda un café noir, long. Pas de sucre, pas de lait, rien qu’une dose de caféine pour rendre à son sang le coup de fouet qui lui manquait cruellement à cet instant précis. L’homme, avant de s’en aller, s’inquiéta du niveau dans la tasse de Vaughan, lui demanda s’il souhaitait autre chose et s’enfuit préparer la commande.

« J’imagine qu’on vit ensemble ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Qu’est-ce que je fais ? Dresse-moi le portrait de ta femme idéale, que je puisse le ruiner. »

Elle était moins attachée que le personnage de l’Anglais, c’était déjà évident. On n’oubliait pas si facilement une date d’anniversaire, à moins d’avoir un emploi tellement prenant qu’on en perdait toute notion du temps. Mais la rousse n’avait pas vraiment le physique d’une femme d’affaires, d’une courtière, d’une socialite, d’une Castelli. Cette gonzesse-là lui paraissait toujours débordée, et pourtant anormalement maîtresse de son temps. Elle ne lui connaissait pas de famille et ne l’imaginait pas réellement en avoir une. Seule sa carrière semblait compter.

« Tu m’as trouvé un prénom ? »

L’expatriée posa son coude sur la table et sa joue contre son poing. À moins qu’il se soit amusé à chercher des informations sur elle, ce dont elle doutait fort, quoique la plaque d’immatriculation de sa moto et son numéro de téléphone devaient certainement permettre de lever le mystère sur son identité, son interlocuteur n’avait toujours qu’un pseudonyme par lequel l’appeler. Et encore, elle n’avait pas précisé s’il s’agissait d’un surnom, d’un alias, d’un diminutif, ou de son vrai prénom - les goûts de Vina et Cian étaient discutables. Elle se demandait quel nom lui venait immédiatement en tête quand il la voyait.
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07.07.20 18:53
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
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« J’espère bien, »

Dit-elle avec une véhémence surprenante. Je hausse les sourcils discrètement, comme pour lui signaler que cette réaction un peu tardive et anormalement forte - surjouée ? - est peu naturelle. Ce sera difficilement crédible face au psy mais ce qui me perturbe le plus ce n'est pas l'intonation avec laquelle Oz a articulé ces mots, plutôt le trouble furtif passé à travers ses jolis yeux océan.
Que se passe-t-il jolie coursière ?

Je n'émets aucun commentaire et me contente de rester concentré. Elle l'a dit, l'irlandaise, la comédie n'est pas son fort, il va falloir que je tienne les meubles. Que je sois les piliers de ce duo tout nouveau qui, pourtant, devra ressembler à un couple.

D'abord persuadé qu'il fallait entrer dans les détails de nos personnages, j'ai vite abandonné l'idée. Pour aller dormir, premièrement, car la soirée était bien avancée lorsque je suis rentré. Ensuite, j'ai pris la décision de miser sur l'improvisation car, quoiqu'elle puisse dire, la jolie rousse sera plus vraie en réagissant de manière spontanée qu'en essayant de ressembler à une femme que j'ai ébauchée ;

Le serveur reparti, je réponds à ses questions :

" On vit ensemble, on a vite emménagé, voici notre adresse. " Dis-je en déposant le petit papier sous ses yeux. Un coup d'internet n'offre qu'une paire d'images de mauvaise qualité de l'endroit et surtout l'absence totale de noms. Un trou paumé de la banlieue Londonienne. " Nous sommes agents en assurance, il n'ira de toute façon rien vérifier. On s'est rencontré sur notre lieu de travail... Peu vendeur mais je t'assure qu'on s'est fait rêver. "

Je lui livre un clin d’œil entendu avant de poursuivre.
Peu de chance qu'elle parvienne à ruiner quoique ce soit avec un tel tableau : Je fais le tour d'une situation familiale banale pour les deux protagonistes. Lieu de naissance, fratrie, scolarité : chiant à souhait. Une poignée d’anecdotes pour rendre le tout plus vivant, qu'elle pourra utiliser pour illustrer ses propos - il me suffira juste de rebondir sans la contredire.

Sa dernière question me fait reposer ma tasse et je glisse sur son visage moucheté un regard plus lourd.

" Non, j'avoue ne pas avoir choisi de prénom. Étant donné que je ne connais pas ton identité... Moi ce sera, Jason. Je garde mon nom, ça sonne de chez toi hein ? Et puis c'est courant. J'ai l'impression qu'il aime les irlandais ce psy, je suis crédible en Dublinois expatrié ? Choisis donc ton prénom. "

Sait-on jamais ! Si je propose au hasard son véritable prénom ?? Mon sourire s'élargit alors que je m'étale au fond du fauteuil, détaillant - après les traits de son visage déjà très observés lors de nos précédentes rencontres - sa silhouette. Nous vivons ensemble depuis plusieurs mois, il faut bien que cerne ma conjointe ;

" ... On ne s'est pas trompé. J'veux dire, pas de cocu dans l'histoire. Ça n'empêche pas la jalousie ; t'es jalouse ? "

En fonction de la réaction de ses orbes, j'aurai peut être la réponse. Autant qu'elle prenne dans ses propres traits de caractère.
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08.07.20 17:54
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Un cliché irlandais ? Un peu plus d'originalité ? De l'exotisme avec un prénom latin ? Dans tous les cas, la jeune femme doutait fort qu'il trouve Llewyn au hasard. Qu'il soit capable de le prononcer correctement du premier coup moins encore. Quatre-vingt dix-neuf pour cent des étrangers qui se frottaient au double -l l'écorchaient. Elle s'était habituée, à force, à ce qu'on l'appelle Lewyn, comme on aurait prononcé Lewis. C'était dire pour les personnes qui n'usaient pas de son pseudonyme : administration, forces de l'ordre, opérateurs téléphonique, employeurs légaux, …

« On vit ensemble, lança Vaughan en lui tendant une note, on a vite emménagé, voici notre adresse. »

Se hâter de faire ses cartons pour partager sa vie avec un homme, la décision lui ressemblait assez. Llewyn se pencha sur le morceau de papier où était griffonné le numéro et la rue de leur nid. Elle voyait sans mal dans quel coin de Londres se trouvait l'adresse mais n'y avait jamais mis les pieds. Le brun avait opté pour une zone résidentielle tout ce qu'il y avait de plus banale ; rien de bien intéressant ne se passait là-bas. Rien, en tous cas, qui puisse attirer l'attention de l'Armée ou la sienne.
À bien y réfléchir, la rouquine fréquentait majoritairement les mêmes lieux, les mêmes pâtés de maisons, les mêmes personnes. La communauté irlandaise formait une petite secte habituée à ses repères qui n'aurait voulu les changer pour rien au monde. Non qu'elle craignait la nouveauté, plutôt qu'elle se plaisait dans ce qu'elle connaissait et n'avait besoin de rien de plus que cela.

Les lettres s'imprimèrent progressivement dans sa mémoire comme elle les répétait silencieusement en boucle pour mieux les intégrer. Le psy n'aurait probablement pas besoin de l'adresse exacte, il devait l'avoir dans la fiche de renseignements fournie par l'enquêteur. Connaître le nom du quartier suffirait donc. Du reste, elle comptait sur son compagnon pour la couvrir si des informations lui manquaient.

« Nous sommes agents en assurance, il n'ira de toute façon rien vérifier. »

L'expatriée esquissa un sourire fugace, étonnée par ce choix de carrière. Elle ferait une agent bien peu conventionnelle, avec toute cette encre qui mordait chaque partie visible de sa peau, mais soit. Lui non plus ne correspondait pas pleinement au cliché. Trop de cuir, trop d'arrogance, trop de noir sur les phalanges. Ils s'étaient bien trouvés.

« On s'est rencontré sur notre lieu de travail... Peu vendeur mais je t'assure qu'on s'est fait rêver. »

Le clin d'œil qu'il lui asséna lui fit rouler les yeux au ciel. Était-elle réellement tombée pour ce type de personnage ?

« Non, j'avoue ne pas avoir choisi de prénom. Étant donné que je ne connais pas ton identité... Moi ce sera, Jason. Je garde mon nom, ça sonne de chez toi hein ? Et puis c'est courant. J'ai l'impression qu'il aime les irlandais ce psy, je suis crédible en Dublinois expatrié ? Choisis donc ton prénom. »

Elle secoua la tête. Ses longues mèches cuivrées tombèrent en une cascade désorganisée autour de son visage. Elle les rejeta en arrière, automate.

« Tu devrais travailler l'accent si tu espères passer pour un Irlandais. Et se rendant compte que la tâche risquait d'être bien difficile, elle résolut : famille dublinoise, élevé à Londres. Tu n'as jamais eu l'accent. N'essaie même pas … »

Vaughan reposa sa tasse et se lova dans son fauteuil pour continuer :

« ... On ne s'est pas trompé. J'veux dire, pas de cocu dans l'histoire. Ça n'empêche pas la jalousie ; t'es jalouse ? »

Elle haussa les épaules. La jalousie ne faisait pas partie de ses qualités - ou ses défauts. Et si ses partenaires l'avaient été, ils s'étaient bien gardés de lui en faire part. Elle aurait pu comprendre qu'ils le soient compte-tenu de l'univers très masculin dans lequel elle évoluait, elle ne l'aurait pas accepté pour autant. Llewyn avait toujours été fidèle lorsqu'elle se rangeait.

« Je peux l'être si ça t'arrange. Ou te flatte. Il me faudra quelque chose à te reprocher pour me défendre de tes attaques, autant partir là-dessus. Séducteur dans l'âme ? »

Probablement. Bon acteur ou non, la rousse ne l'imaginait pas sans ce charme rauque et magnétique qui devait faire tomber plus d'une femme et dont il devait volontiers jouer.

Le serveur revint discrètement en posant une tasse fumante sous les yeux de l'Irlandaise. Elle repoussa le bâtonnet de sucre en poudre qui l'accompagnait mais planta malgré tout la cuillère dans le liquide noir. Les mouvements circulaires qu'elle y effectua l'aidaient à réfléchir, à intégrer le flot d'informations qu'on venait de lui donner. Une vie banale, un couple quelconque, une enfance normale. Elle retint légèrement son souffle en se rendant compte de cette dernière réflexion. Aurait-elle voulu plus de normalité dans sa petite existence ? Grandir calmement, dans une famille unie, aimante, présente ? Serait-elle là aujourd'hui si les choses avaient été plus ordinaires ?

Les yeux rivés sur l'ondulation du liquide dans sa tasse, elle se plongea dans ses pensées. Il fallut un léger mouvement à sa gauche pour la tirer de là. Llewyn suivit du regard le quinquagénaire qui quittait son siège à côté d'eux en laissant un maigre pourboire.

« Tu le veux, demanda-t-elle en poussant du bout du doigt le bonbon au chocolat amer qui accompagnait sa consommation. »

Elle déroula mentalement une liste de prénoms féminins courants dans son petit monde. Ses camarades de classe, du temps où elle était encore attachée aux bancs de l'école, lui revinrent.

« Je ne sais pas, appelle-moi … Lauren ? »

On trouvait des Lauren à tous les coins de rues de Belfast. Elle répéta son nouvel alias d'un air pensif en trempant ses lèvres dans son café. Le liquide lui brûla la langue, et elle fronça les sourcils, maudissant intérieurement son impatience.

« Qu'est-ce qui t'a tellement plu chez moi pour avoir eu envie de t'embarquer dans cette histoire ? »
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09.07.20 8:14
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
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Je me demande si les disparitions simultanées de personnes originaires d'Irlande sont un pur hasard ou si le médecin fêlé voue une obsession aux rouquins de l'île. Dans le doute j'ai préféré lui donner mon nom, j'ai toujours pensé qu'une part de vérité dans un mensonge - surtout aussi énorme que notre faux couple - aidait à inspirer confiance au piégé.
Le docteur attend monsieur Vaughan Jason, né à Londres d'un père irlandais, et sa compagne, directement venue de la terre sainte. Là aussi, inutile de tout inventer je n'aurais pas pu faire de Oz une pure anglaise - ni lui attacher n'importe quelle nationalité autre que celle qui brille si fièrement dans ses belles pupilles.

« Tu devrais travailler l'accent si tu espères passer pour un Irlandais. [...] famille dublinoise, élevé à Londres. Tu n'as jamais eu l'accent. N'essaie même pas … »

" Je n'avais pas l'intention de le faire. "

Sait-elle, jolie tachetée, que mon patronyme n'est pas qu'un lointain héritage oublié, vestige d'une branche familiale inconnue à peine assumée ? Se doute-t-elle que mon père, après s'être attiré les foudres des ritals, à voulu aider les siens ? Ces mêmes fanatiques éméchés pour lesquels elle travaille ?

Je n'ai pas encore toutes les informations et mes doutes persistent. Mais sa perte récente m'a ouvert les yeux sur pas mal de secrets que je ne voulais pas voir ; ses comptes en banque, les clients choisis, les dossiers dans lesquels il s'impliquait beaucoup trop personnellement... était-il directement lié à l'Armée ? L'un des leurs ?!
Impossible, je l'aurais su.
En revanche, certains des soldats du groupe terroriste doivent savoir. Ceux qui lui fournissaient les pistes, l'orientaient vers les procès à défendre pour plaider la cause de ses frères de sang.

Pour rester concentré sur la mission du jour, j'évoque la jalousie, cherchant à soulever une raison valable à nos disputes conjugales. Jalousie. Je hausse les épaules face à sa réaction, ça n'a pas l'air d'être un trait de caractère. Je n'en ai jamais vraiment souffert non plus. A sa question - jugement ? - sur mon potentiel de séduction, je souris :

" Dans l'âme, carrément ? Non, mais je peux faire semblant. Si on veut que Jason soit à la fois le plus inquiet sur la stabilité de son couple et le plus fautif. "

Je peux faire ça.
Refusant le carré de chocolat, j'observe ma conjointe siroter sa boisson et jette un regard nerveux à ma montre. On a encore un peu de temps. Qu'est-ce qu'on oublie ? Si ce n'est la prudence qu'on a délibérément chassée en acceptant de jouer ce cirque ;

« Qu'est-ce qui t'a tellement plu chez moi pour avoir eu envie de t'embarquer dans cette histoire ? »


Intéressant.
Je me frotte l'arrière du crâne avant de me penché dans sa direction, inspiré :

" Eh bien, Lauren, ta voix écorchée a bien essayé de froisser mon égo, de repousser mon intérêt, mais elle n'a été qu'une envie de plus pour t'entendre parler. Tu sais à quel point ton regard est envoûtant et, ne nie pas, je sais que tu en as abusé pour m'avoir. Tes efforts n'étaient pas nécessaires cependant. Après une longue histoire et rupture difficile, je m'étais promis de ne plus jamais me laisser attirer. Certainement pas si facilement. J'aime la liberté qui se dégage de toi, cette provocation dans le port de tête, tu n'as besoin de personne et j'ai eu vite faim de toi... "

Mes sourcils se froncent imperceptiblement.
Non seulement je suis nul, mais en plus je me perds au milieu de ces confessions simulées. D'où viennent-elles ? J'émets un rire moqueur à mon encontre et efface tout ça d'un geste négligeant de la main.
Terrain glissant.

" Tu chipotes : il est amoureux, pour toutes ces raisons qui font que les hommes doivent te tourner autour. Dans un premier temps. "

Les atouts physiques et caractéristiques immédiatement visibles ne suffisent pas ; mais font une sacrée part du travail.
Je détourne le regard et repousse les interrogations qui m'assaillent.
J'aimerai la connaître davantage.

"...hem, on file dans dix minutes. "
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15.07.20 16:25
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Elle ponctua son interrogation d’un regard mutin. Llewyn sirota une nouvelle lampée de café, non sans avoir pris soin de souffler doucement sur la surface du liquide pour le refroidir. Un tintement discret de porcelaine se fit entendre lorsqu’elle reposa sa tasse sur la soucoupe. La question, brûlante d’une curiosité pleine de défi, ne s’adressait pas plus à l’enquêteur qu’à Jason. Aux deux, à celui qu’il préférerait. La rouquine lui laissait le soin de choisir quelle identité il voulait mettre en avant dans sa réponse. Au fond, elle espérait que Vaughan abandonnerait son nouveau rôle quelques secondes. Qu’il ne rétorquerait pas à nouveau qu’elle était la solution la plus adéquate à son problème de célibat face à un conseiller conjugal. Qu’il ne prétexterait pas encore avoir préféré impliquer une parfaite inconnue pour la simple et bonne raison qu’aucune de ses connaissances ne transpirait autant l’Irlande qu’elle.

S’il parut gêné un instant, Vaughan se ressaisit bien rapidement. Il se pencha quelque peu au-dessus de son café pour assommer son interlocutrice :

« Eh bien, Lauren … »

Ce nom sonnait faux, elle s’en rendit brutalement compte. Non qu’elle aurait mieux aimé un autre alias, plutôt qu’elle préférait mille fois son accent lorsqu’il prononçait son pseudonyme. À croire qu’elle s’était déjà faite à la manière dont sa voix rauque éraflait ces deux petites lettres.

« … ta voix écorchée a bien essayé de froisser mon égo, de repousser mon intérêt, mais elle n'a été qu'une envie de plus pour t'entendre parler. Tu sais à quel point ton regard est envoûtant et, ne nie pas, je sais que tu en as abusé pour m'avoir. Tes efforts n'étaient pas nécessaires cependant. Après une longue histoire et rupture difficile, je m'étais promis de ne plus jamais me laisser attirer. Certainement pas si facilement. J'aime la liberté qui se dégage de toi, cette provocation dans le port de tête, tu n'as besoin de personne et j'ai eu vite faim de toi… »

Llewyn ne chercha pas à dissimuler le sourire amusé qui s’était esquissé à mesure que le brun flattait son ego - ou celui de Lauren, elle était incapable de déterminer à qui il s’était réellement adressé dans ses premières flatteries.

« Tu chipotes : il est amoureux, pour toutes ces raisons qui font que les hommes doivent te tourner autour. Dans un premier temps. »

La jeune femme haussa les sourcils et les épaules. On ne lui tournait pas tant autour que cela, principalement parce qu’elle fréquentait le même cercle social depuis cinq ans et qu’elle avait appris à faire la part des choses entre les amis et les amants.

« ...hem, on file dans dix minutes, conclut finalement le quadragénaire comme pour s’extirper de la mélasse dans laquelle ce monologue l’avait placé. »

Llewyn opina du chef, descendit son café le plus rapidement possible en assommant encore son partenaire d’infortune d’une floppée de questions inutiles supposées lui permettre de cerner encore un peu la situation dans leur couple. Les tasses vidées, leur note réglée, elle récupéra ses effets personnels, jeta son sac sur son épaule et emboîta le pas de Vaughan comme il quittait l’établissement pour l’entraîner dans un hypothétique coupe-gorge.

L’Irlandaise avait eu tout le loisir de ressasser la proposition du brun au cours de la nuit, de chercher à déterminer s’il représentait ou non un danger. S’il risquait de l’entraîner dans sa chute, si quelque chose pouvait mal tourner. Quelque chose … Elle avait beau se projeter, s’interroger, explorer toutes les issues possibles de ce rendez-vous, elle ne voyait pas ce qui pourrait lui attirer des ennuis. Rien ne lui était venu à l’esprit durant ses longues heures d’insomnie, mais une longue liste de possibilités s’écrasa dans ses pensées à l’instant où ils franchirent la porte du cabinet du psychologue.
L’attitude de la secrétaire fut le premier déclencheur d’un vent de regrets. Son sourire rassérénant lorsqu’elle s’adressa à eux n’effaça pas ses yeux verts et la manière dont elle sembla les sonder quand ils furent en face d’elle. Llewyn se crispa plus que de raison et, dans un réflexe instinctif, croisa ses bras tatoués sous sa poitrine. Elle refusa de lâcher cette posture, rendue davantage mal à l’aise par la salle d’attente qui n’accueillait personne d’autre. Debout, roide comme un piquet, froide d’appréhension, l’expatriée contemplait les affiches placardées aux murs représentant avec une insistance dérangeante un panel d’hommes et de femmes, toutes dents dehors, visiblement ravis d’avoir raconté leurs moindres maux à un étranger capable de lire en eux comme dans un livre ouvert. Une évidence à laquelle elle n’avait songé jusqu’alors se pressa derrière son front plissé d’inquiétude : si le conseiller qui devait les recevoir était un spécialiste de la pensée humaine, ne découvrirait-il pas en quelques secondes à peine la supercherie ?

Llewyn n’eut pas le temps de faire part de ses craintes à son cavalier ; déjà la porte du psychologue s’ouvrait sur un homme au regard perçant. Elle déglutit difficilement, se rapprocha de Vaughan, se collant presque à lui, et tenta de peindre sur ses lippes un sourire de façade. Par chance, la crispation de ses lèvres trahissait plus l’hésitation et l’agacement de Lauren que son envie de fuir.
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21.07.20 0:32
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Si l'appréhension de rencontrer un psychologue - première fois de ma vie, dois-je le dire à Oz, en rire ou me cacher ? - est réelle, elle devient une échappatoire bienvenue. Je sentais que la conversation avec la jolie rouquine aurait pu de nouveau m'entraîner sur un terrain glissant. Les sujets peuvent être des plus anodins, il arrive toujours un moment avec elle où la conversation me fait légèrement frissonner, hésiter, douter, voire craindre ;

Pas qu'elle soit effrayante, la petite tatouée. Disons que son cercle d'amis est déjà plus dissuasif. Les irlandais ne font pas rire, leur fameuse Armée encore moins et j'ai comme l'impression que le demi-irlandais que je suis ne leur plairait pas de toute façon. Pourtant aujourd'hui, l'un de ces soldats roux est ma conjointe.

Je souris trop largement à la secrétaire qui ne sait plus si je suis de ces concubins sadiques, ravis d'emmener leur petite femme devant le docteur, ou le naïf abruti qui pense faire un acte courageux et nécessaire dans la survie de son couple. Con, dans tous les cas - mais elle me trouve mignon je n'en doute pas, puisque son sourire commercial est également beaucoup trop large. Elle se fout de moi, de nous, en nous indiquant la salle d'attente tristement vide.
Un léger fond musical soporifique au milieu des affiches mensongères, je commence à m'assoir avant de constater que Oz - ou plutôt Lauren - n'est pas capable de faire preuve de la moindre souplesse à cet instant. Je me rapproche d'elle pour essayer de la décoincer ;

" T'en fais pas ; "

La suite de ma remarque, normalement rassurante, n'a pas le temps d'aboutir. La porte s'ouvre sur le fameux psy et nos regards se rencontrent avec défiance. Il sourit néanmoins, le monsieur. La soixantaine, cheveux mi-long, très gris, assez bedonnant mais encore bien portant, des lunettes larges sur le nez, une poignée de main ferme qu'il presse sur les doigts de mon irlandaise... il n'a pas l'air bête, à première vue, et cette démonstration de maitrise, de finesse, n'augure pas une facile partie de mensonge.

" Enchanté, Lauren c'est ça ? Monsieur Vaughan ? Je vous en prie, entrez. "

Dit-il après s'être présenté. Nous pénétrons un bureau spacieux. Devant sa large table de travail, ornée d'un ordinateur plus grand que ma télévision, un fauteuil nous attend. Avant que nous prenions place, il demande si cela nous dérange d'être ainsi côte à côte. J'hésite, cherche le piège, puis hausse les épaules en attrapant la main de Oz pour lier nos doigts, entraînant notre assise.

" On va se mettre là, bien sûr. "

Eh, nous sommes peut être un couple en difficulté, mais un couple quand même. C'est ce que mon personnage souhaite et doit montrer. Je garde le sourire en glissant mon pouce sur la main lisse de l'irlandaise.

" Très bien... Très bien. Alors, pour commencer si vous permettez, je vais simplement vous demander de me préciser votre état actuel. En commençant pour ainsi dire "bêtement" par votre état de santé. Physiquement, comment allez-vous ? Suivez-vous des traitements particuliers ? Avez-vous eu des opérations sérieuses durant votre vie ?... Ensuite, nos parlerons de votre état psychologique, à l'un et à l'autre, puis nous nous pencherons intimement sur vous deux. "

Un clin d’œil peu rassurant ouvre le bal sur la check-list. Craignant de jeter mon acolyte dans l'arène en premier, je me lance et énumère rapidement mon parcours santé. J'avoue, sans mentir, avoir eu un genou brisé - donc opéré, à mes vingt-deux ans et reconnais également ma fâcheuse tendance à trop fumer. Je cède ensuite la parole à Oz, espérant que tout ira bien pour cet échauffement...

(c) princessecapricieuse

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31.07.20 17:53
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Les petits mots rassérénants de l’enquêteur, une seconde à peine avant que la porte ne s’ouvre, n’y firent rien : Llewyn s’en faisait déjà. Trop. La bêtise de cette idée lui sauta aux yeux comme son regard rencontrait une nouvelle fois celui du psychologue. Ce qui émanait de cet homme ne lui disait rien qui vaille ; et elle dut réprimer son envie de prendre ses jambes à son cou et d’envoyer paître Vaughan avec ses propositions torves. Jamais, en vingt-neuf ans de carrière, la rouquine n’avait ressenti le besoin de faire appel à un spécialiste pour régler ses problèmes. Dieu savait pourtant qu’un peu d’aide aurait pu se révéler utile, par le passé. Pour supporter le départ de Vina, le désintérêt de Cian, l’incarcération d’Ailbhe, l’échec de son mariage, l’absence de Rhys, la violence de Tadgh, le déclin de Siobhan, l’exil à Londres … Sa propre personnalité, son mal-être crasse, la violence rauque et la haine qui infusaient dans ses veines.
Se serait-elle sentie autrement, à cet instant précis, si elle avait déjà eu affaire à un psychologue ? On réagissait sans doute différemment lorsqu’on savait à quoi s’attendre. Si les nouvelles expériences ne l’effrayaient guère en temps normal, celle-ci ne l’enchantait définitivement pas. Elle regretta ne s’être pas mieux renseignée sur le déroulé d’une séance avant de sortir de la maison.

La première impression était coriace, souvent impossible à oublier. Qu’importe la force avec laquelle elle tentait de se persuader du contraire, Llewyn jugeait à l’apparence. Le monde entier le faisait mais s’en défendait, jurant se laisser influencer par la personnalité, et la personnalité seule. Ce qu’elle vit de l’homme qui leur souriait poliment lui laissa une sensation désagréable. Ses cheveux trop longs pour son âge lui déplurent, la monture de ses lunettes lui sembla grossière, le contact de ses doigts lorsqu’il lui serra la main trop appuyé, presque insistant. Elle eut du mal à déterminer s’il dégageait réellement une aura qui la repoussait, ou si son avis déjà bien tranché sur la personne découlait de ce qu’elle pensait savoir de lui. Des suspicions que son compagnon d’infortune avait bien voulu lui confier.

Rien ne garantissait pourtant qu’elle aurait été plus à l’aise si le sexagénaire n’était pas potentiellement impliqué dans des affaires de disparition.

L’Irlandaise entra doucement. Sur ses gardes, elle balaya le bureau de ses grands yeux clairs, trouvant à leur place tous les objets et détails qu’elle s’était imaginé voir dans ce cabinet. Elle ne s’éloigna pas trop de Vaughan, qui l’entraîna vers l’assise la plus proche. Ses doigts noués aux siens lui firent l’effet d’une bouée de sauvetage. Elle s’y accrocha doucement, pressant imperceptiblement sa main entre ses phalanges couvertes d’encre. Étonnant, ce réflexe de considérer un inconnu comme un bouclier, un rempart. La chaleur de la peau de l’enquêteur lui parut contagieuse.

Ils échouèrent sur un large canapé qui avait dû voir passer son compte de pleurs et de déchirures sentimentales. La coursière tira le bord de sa robe vers ses genoux et, de sa main libre, en lissa doucement le tissu.

Elle releva le nez vers Jason puis porta son attention sur le sexagénaire qui déroulait une longue liste de questions rébarbatives. Le brun s’empressa d’y répondre avec une aisance déconcertante qui lui fit songer qu’il ajoutait une belle part de vérité dans son exposé. On mentait mieux lorsqu’on accrochait à ses bobards une part de son expérience.

Lauren prit doucement la parole, d’une voix qu’elle voulait sûre. Elle n’avait jamais subi d’opération particulière si ce n’était les amygdales, qu’on lui avait retirées étant enfant. Du reste, elle n’était pas retournée sur le billard. Jamais d’os brisé parce qu’elle avait vu l’asphalte d’un peu trop près sur un circuit, jamais d’erreur de jeunesse pour lui laisser une cicatrice au bas du ventre. Le psychologue n’avait aucun moyen de vérifier ces informations, et elle ne comptait pas donner au détective la possibilité de connaître sa vraie vie.

La jeune femme esquissa un sourire grimaçant, à mi-chemin entre la gêne et le désespoir. Elle se défit des doigts de son accompagnateur pour les passer dans ses cheveux, plaquer ses longues mèches orangées vers l’arrière alors qu’elle terminait sa tirade :

« … et je me sens … Je ne sais pas. Nerveuse ? Elle glissa une œillade vers Vaughan, puis vers leur opposant. Je n’avais pas particulièrement prévu de me retrouver ici. Dans ma tête, le conseiller conjugal se voyait après vingt ans de couple. »

Sa dernière phrase sonna comme un reproche à l’encontre de l’homme qui l’avait traînée ici, ce que le professionnel remarqua immédiatement. Il eut une petite moue concentrée et assena :

« Vous en voulez à votre partenaire d’avoir pris ce rendez-vous ? »

Elle haussa les épaules et baissa brièvement les yeux vers ses mains dont les doigts tatoués, entrelacés, se serrèrent un peu. Ses épaules se tendirent imperceptiblement, rajoutant un peu de sévérité à sa posture déjà trop droite. Elle ne faisait que trahir le manque de sérénité ressenti à l’idée d’être dans ce bureau.

« Disons que je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’on pourrait résoudre ça entre nous.
- Ça ?
- Nos ... prises de tête, répondit-elle en balayant l’air d’un moulinet du poignet, atténuant volontairement la situation fictive qui leur valait cette séance. »

Elle garda les yeux rivés vers le psychologue pour ne pas croiser le regard qu’elle imaginait lourd de reproches ou de déception de son amant. L’homme en face d’eux sembla en prendre note. Il hocha la tête, clappa sa langue contre son palais et se tourna légèrement vers l’instigateur de toute cette mascarade.

« Jason, quel est le conflit qui vous a amenés ici ? »
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14.08.20 10:48
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Enquête, thérapie et jeu de rôle
Llewyn & Andrea
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De mon point de vue, c'est une Lauren totalement crédible qui répond au fameux spécialiste du couple - en témoignent les douteux diplômes et autres ornements sur les murs. Je l'observe, elle, justement nerveuse mais naturelle, sérieuse, à peine hésitante voire méfiante puisqu'il s'agit d'ouvrir son histoire à un inconnu... Sur demande d'un conjoint inquiet.
Les traits durs de l'irlandaise rendent le personnage séduisant. Sans doute parce que Oz est une femme pleine de charme en toutes circonstances.
Non ?

Tandis qu'elle parle je n'oublie pas d'être ce petit-ami angoissé - suffisamment pour avoir traîné sa douce jusque devant le gros monsieur. Mon regard navigue de ses tâches de rousseur au bureau du pro, s'évade une fois ou deux par la fenêtre puis j'acquiesce pour feindre une validation inconsciente de ses propos.
Nous sommes sensés nous connaître intimement depuis plusieurs années, il faut que cela se sente.

« [...] Je n’avais pas particulièrement prévu de me retrouver ici. Dans ma tête, le conseiller conjugal se voyait après vingt ans de couple. »

Dit-elle après avoir évoqué sa nervosité compréhensive. Jouant l'impulsif - que je suis en fait, j'émets un geste de désapprobation mais le docteur me fait immédiatement signe de la laisser finir.
Il prend ensuite la parole :

« Vous en voulez à votre partenaire d’avoir pris ce rendez-vous ? »

Mes mâchoires se crispent imperceptiblement pendant les mots de ma moitié contrariée. Le soit disant psy m'observe avec une attention exagérée et il prend même quelques notes, sans aucune discrétion, soulignant ma visible irritation. Lorsqu'il me donne enfin la parole, je marque une franche distance avec Oz tout en lui faisant face, pour lister les ennuis qui nous mènent ici ;

Plusieurs sujets se déversent avec plus de facilité que je ne l'aurai cru. De manière la plus équilibrée possible, je donne assez d'exemples qui illustrent un couple perdu dans le manque de communication et les quiproquos. Les non-dits paraissent totalement brouiller l'entente entre un type éperdument amoureux et son irlandaise.
Cigarette, organisation du lieu de vie, proches envahissants, désaccords sur des stupidités, insatisfaction sexuelle ? Je n'exclue rien et m'en amuse intérieurement.

Avec un sourire que je soupçonne moqueur, le vieux type se frotte le menton gras et nous pointe du doigt.

" Eh bien mes chers, vous êtes adorables ! Je crois qu'il n'y a aucun problème entre vous... Au contraire. Je crois que vous avez envie d'avancer dans votre histoire mais, monsieur, vous n'osez pas formuler vos attentes tandis que chère Lauren, vous redoutez d'avoir envie de dire oui ! "

...
Tellement agrippé à ce Jason contrarié par de subtiles ennuis de couple, je reste bouche bée. Cet espèce de con va faire d'un couple probablement las et qui n'a plus grand chose à s'offrir : de futurs mariés !

" Mais je... "

" Ne dites rien, chanceux ! Tout deviendra plus clair mais il faut d'abord que vous vous retrouviez. Tous les deux. Vous avez besoin d'un bol d'air, loin du quotidien professionnel et des familles envahissantes... Et j'ai la solution. Tenez. C'est là que vous partez. "

Dit-il en nous tendant un fascicule digne des plus grandes agences de voyage. Paysage de rêve, chambre luxueuse, programme privilégié dans un cadre très romantique... Et aucune destination géographique mentionnée. Juste une liste d'affaires à emmener, minime, surtout des papiers d'identité et de santé. Oh et une absence anormale de tarifs ;

J'attrape le document et mes yeux croisent les orbes brillants de la rousse : aussi méfiante que moi.

" Vous avez de la chance, il reste deux places au départ de ce samedi ! Je vous conseille de venir. Faites moi confiance... Vous êtes venus pour ça non ? Je vais vous aider. Rendez-vous samedi à cette adresse à 6h."

" Écoutez... "

" Non Jason, vous écoutez : si vous ne voulez pas ressembler à ces couples qui se séparent bêtement sans avoir tenté d'éviter le naufrage, vous partez. Sur place, des médecins s'occupent de vous et puisqu'il s'agit d'un séjour médical : les frais sont minimes ! Tout est pris en charge, il faut simplement signer là, en bas de brochure. "

Je prends sur moi pour ne pas lui filer une claque dans sa gueule autoritaire et me lève en tendant plutôt la main à Oz Lauren. J'enlace nos doigts avec douceur mais possessivité.

" Nous allons sincèrement réfléchir à cette proposition, d'ailleurs, peut-on vous appeler d'ici la fin de journée ? Juste qu'on prenne le temps de valider ça, ensemble, tous les deux, dans le même état d'esprit préconisé par votre solution... "

Pauvre con.
Ça pue le piège à plein nez et, évidemment, j'ai envie de sauter dedans à pieds joints.
Mais la jolie rouquine a fait sa part du marché je ne peux décemment pas l'entraîner dans ma chute ;
(c) princessecapricieuse

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02.09.20 14:21
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