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[CLOS] We only HIDE what is precious to us. Ft. Prem
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Violet Hanovre Hadid


We only HIDE what is precious to us.

Ft Prem Hadid


Mon Oncle adoré, j’ai bien reçu votre lettre et je vous y réponds tardivement, veuillez m’en excuser. J’ai dû faire face à l’imprévu. J’ai eu bien peur de ne pas pouvoir partir pour Totnes, où nous célébrons les soixante-dix printemps de Parrain, samedi. Edward avait dans l’idée de me faire annuler le séjour! Il était au courant depuis décembre que je comptais sur ce voyage. Tout cela afin que j’assiste à la chasse à cour du Roi. Il n’y a point de comparaison possible entre cette présence consensuelle et le bonheur de retrouver Zenon. De plus, la douceur de vivre de Devon me manque. J’ai donc tenu tête et tenu bon. Je crois bien qu’il m’aurait étranglé, si de nos jour, n’était pas mal vue d’assassiner son épouse. Je trouve plus revêche ces temps derniers. Je n’arrive pas à saisir ce qui motive cette attitude. Mais je m’y attarderai pas plus et vous conte à présent ces quelques jours.

Me remémorant la remarque du Comte Leicester sur les voyages en train, je décidais de laisser les voies ferrées pour la voiture. De Crawley, il fallait environ six heures de voiture. Je demandais à mon bon Tommy de m’y emmener lui-même. Poppy, quant à elle, prendrait le train, avec les bagages pour ne pas avoir à se lever aux aurores. Ce fut avec une pointe d’excitation que je me levai un peu avant cinq heures. Heureuse que ce ne soit pas pour aller chasser la biche. Je prenais un rapide petit déjeuner. J’avais eu envie de mettre le jeans que j’avais acheté pour montrer à Prem que je pouvais être une femme moderne. Mais je me décourageais au dernier moment et lui préférait un pantalon de voyage beige en accord avec le code vestimentaire de la maison. Résister était difficile.

Nous prenions la route alors que le Baron dormait encore. Je fus donc secrètement soulagée de ne pas avoir interagir avec lui. Je ne me sentais jamais à l’aise avec lui, quand j’allais rejoindre mon amant ensuite. Mon amant… quel beau et terrible mot. Je n’aurais jamais pensé être de ces femmes. Celles qui trompent leur mari. J’avais beau avoir mes raisons. Je n’en n’éprouvais pas de fierté. Un vague sentiment d’échec et un autre plus fort de danger. Mais ce qui primait, avant tout, était la liberté qui se diffusait en moi.

Je me retenais plusieurs fois d’envoyer des messages à Prem pendant le trajet. Je cultivais ainsi mon impatience et retardait le moment d’entendre sa jolie voix, de plonger mes yeux dans les siens, et de caresser ses joues. Je rêvais souvent de sa présence à mes côtés, de sa tendresse, et plutôt que de me rendre mélancolique cela me donnait une force. Comme si quelque-chose en moi était convaincu que nous allions réussir à vivre notre histoire.

Nous arrivions comme convenu sur les coups de onze heures à la gare de Totnes. La voiture était la plus ordinaire. Les vitres étaient teintées. Je ne pouvais être vue de l’extérieur. Tant que nous n’étions pas dans la propriété de parrain c’était le plus prudent. Je surveillais les passants et guettais le journalste. Je me tendais sur mon siège au moment où il apparaissait. Mon regard l’englobait tout entier. Je le contemplais en secret. Je caressais ses épaules, son visage, de mon regard. Ma poitrine se réchauffait d’un doux feu.

Tommy sortait pour aller lui ouvrir la portière passager droite, juste derrière lui. Moi, je me faisais violence, pour laisser M. Hadid donne son bagage, sans l’attirer sur la banquette. Je me contenais aussi pour qu’il puisse s’installer correctement. J’attendais que la porte claque. J’attendais encore que notre charmant chauffeur remonte en voiture. Quelques secondes encore que nous démarrions. Je fondais dans les bras de Prem tout de suite après, parlant dans un mélange, de panjab, d’allemande, d’anglais -“ Je suis si heureuse que tu sois là.” Mes mains palpent son visage, douces. Je trouvais ses yeux et m’y suspendais, souriante. -“Tu es si beau...” J’en souriais de plus belle, venant encadrer son visage de mes mains, poser un baiser sur sa bouche charnue. Mon corps cherchait à se lover contre lui sans que je ne puisse le tenir plus longtemps. Je l’enlaçais. Je posais un baiser sur ses cheveux corbeaux. -“ Enfin… ” Je soupirais de bonheur de le retrouver. Les périodes de séparation me pesaient. Elles me pesaient de plus en plus. -“Pardon pour la campagne.” L’écrire n’était pas assez; Je voulais faire entendre.

Nous filions ainsi, loin de la gare, pour traverser le village. Le château était à une bonne vingtaine de minutes. Le temps d’échanger un peu avant d’arriver cher mon cher Parrain, pour une retraite méritée. Le soleil était doux, la campagne, verte et calme, ici je me sentais comme chez moi. -“J’ai prévenu Parrain, nous avons une aile rien que pour nous. L’accès aux écuries et à la salle de musique.

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Violet Hanovre Hadid
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13.03.21 10:10
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Prem Hadid
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La tête appuyée contre le mur de brique rouge de la gare, son regard se perdait dans au-dessous de l’appentis de fer qu’il fixait, sans vraiment le voir. La fumée de la cigarette qu’il tenait entre ses doigts s’envolait en volutes tremblotantes vers le ciel. Pourtant, il était à l’abri du vent. Prem sorti de sa torpeur, et fronça les sourcils. En baissant les yeux sur ses mains.

Il tremblait.

Prenant une dernière bouffée de sa cigarette, Prem la jeta dans la poubelle adjacente au banc. Il comprima ses mains l’une contre l’autre pour en chasser le tremblement qui agitait ses doigts. Expirant tout l’air de ses poumons, il ferma les yeux. Les lèvres plissées, il s’efforça à respirer l’air salin du Devonshire. Cette mauvaise habitude, acquise à l’adolescence, de fumer chaque fois qu’il était nerveux ou en colère lui collait à la peau. Non seulement ça ne l’aidait pas à se détendre, mais en plus, ça ruinerait ses poumons. Prem fit l’effort conscient de réduire le rythme de sa respiration. Pense à autre chose, se dit-il. Pense à Violet, elle sera bientôt là.

Il n’avait pas pu la revoir de toute la campagne. Leurs responsabilités respectives, et certains devoirs de Violet, avaient avorté leur dernière tentative de rencontre. Toutefois, c’est avec facilité qu’il se remémora leur dernier moment partagé ensemble chez lui. Ce souvenir l’apaisait, le replongeait dans un océan de bonheur. Il ne regrettait même pas la déchirure qu’il avait ressentit au moment où Violet avait remis son masque de baronne, avant de le quitter vers son autre vie, ni le pincement au fond de son coeur lorsqu’il était retourné la cuisine en voyant la chaise vide où elle avait mangé avec lui, ni le manque d’elle, lorsqu’il avait enfilé le pull qu’elle avait porté, encore imprégné son odeur. Prem ne réussissait à supporter tout ça que parce que revoir Violet était une certitude. Ce n’était plus une question de « si », mais de « quand ».

Puis, éventuellement, c’était aussi devenu une question de « où ». Prem se sentait bien loin de chez lui, ou de la Gurdwara, les deux sanctuaires où il avait pu aimer Violet sans craindre quoi que ce soit. Comme il avait souhaité pouvoir vivre son amour d’elle sans devoir se cacher! Pouvoir voyager, en Inde, en Allemagne, ou peu importe, tant qu’ils étaient ensemble. Aujourd'hui, tous ces rêves semblaient s’ancrer à la réalité. Cette visite chez le parrain de Violet était une étape cruciale, un pas vers quelque chose de tangible, de vrai, de concret. Il en était heureux, et terrifié. Tout devait bien se passer. Il le fallait. Violet tenait son parrain en haute-estime. Il ne pouvait donc pas faire le moindre faux-pas. Il tenait ce que leurs hôtes aient une excellente impression de lui, mais leur monde était régi par tant de codes, tant de manières si spécifiques que l’angoisse de se tromper, de mal dire et mal faire, ou pire de paraître grossier ou malpoli sur quoi que ce soit lui nouait les entrailles. Ce matin-là, en partant de Londres, il n’avait rien pu avaler.

La voiture aux vitres teintées apparut enfin. Son coeur battant la chamade, Prem bondit hors de son banc pour transporter son bagage et sa sitar jusqu’à la voiture. Le chauffeur l'accueillit en ouvrant la porte, et lui sourit. Lui retournant son sourire, Prem s’apprêta à déposer ses affaires dans la valise, avant que le chauffeur n’insiste pour s’en charger. S’ensuivit un bref échange entre les deux hommes, où Prem lui assura pouvoir s’en charger lui-même, et le chauffeur rétorquant aimablement que cela faisait partie de son travail. Prem hésita à nouveau; cet homme était plus âgé que lui voyons! Il n’avait aucune raison de le faire travailler plus que nécessaire! Pourtant, le chauffeur insista de nouveau, et Prem balbutia son accord, et le remercia profusément. Lorsqu’il entra dans la voiture, il tendit la main vers la porte pour la refermer, mais à nouveau, le chauffeur s’en chargea pour lui. Seigneur… comment pouvait-il être si maladroit? Et il n’était même pas encore à destination.

Au moment où le moteur démarra, ses bras s’accrochèrent au corps de Violet comme à une bouée, pour expirer, soulagé, des mots d’amour dans toutes les langues qu’il connaissait. En capturant ses lèvres des siennes, il insuffla à son baiser tout son manque d’elle, et sa joie de la revoir enfin. Il dévora son visage de petits baisers, répétant chaque bout de peau qu’il embrassait en penjab, pour lui embrasser tendrement le front. « Ma chérie… » dit-il, aussi fébrile que soulagé, s’écartant pour poser une main sur sa joue, et plonger son regard au fond du sien. « C’est toi qui est belle. La plus belle ».

Il lui sourit. Rien que ce court instant avec elle l’allégea de l’angoisse qui lui mordait à la gorge depuis son départ de Londres. Mais à l’évocation de son parrain, et de son domaine, la nervosité le saisit à nouveau, lui faisant perdre son sourire. Plus que quelques minutes, et ils y seraient, se dit-il, en se raidissant. « Est-ce très grand? » Le manoir Crawley était grand, du moins, c’était son impression. « Et comment tu me trouves vraiment? Je n’en fais pas trop? »demanda-t-il, en lissant sa chemise d'un geste de la main. Il portait ses vêtements habituels pour le travail, mais portait également un veston qui restait souvent au fond de sa garde-robe. Il avait également taillé sa barbe, et peigné ses cheveux. Ses mains alors cherchèrent celles de Violet, pour les presser doucement entre les siennes. Ses prunelles noires se perdirent dans le regard opalin de Violet. « Tu me guideras sur ce que je dois faire, n’est-ce pas? Je ne veux pas te décevoir » souffla-t-il, tendu.

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Prem Hadid
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Ft Prem Hadid


Quand Prem posait ses yeux sur moi je me sentais belle, oui, aimée, désirable. Ce que j’aurais pu attendre de mon mari. Mais le Baron de Crawley ne me considérait pas ainsi. Maintenant, que je savais ce qu’était l’amour, le fait d’aimer et d’être aimée en retour, je savais que ce n’était pas ce que nous avions. Que nous ne l’aurions certainement jamais. Je faisais doucement mon deuil de cette vie parfaite que j’avais attendu pendant longtemps. Bien au-delà de l’amour de Prem, je devais me faire une raison. Si je restais Baronne je ne serais pas aimée. Le devoir pouvait-il me suffir ? Lorsque je respirais l’odeur de mon amour cela me paraissait impossible…

Je voyais bien la nervosité de mon doux journaliste. Je me souvenais de mon propre état au moment d’aller vers le Temple. La toute première fois, je n’en menais pas large. Je me posais un millier de questions. Je n’étais pas certaine de réussir à répondre aux attentes. Il était perfectionniste lui aussi. Je devais l’apaiser. -“ Plus grand que Crawley. Moins grand que chez mes parents. ” Ce qui devait lui donner un ordre d’idée. Les chiffres étaient trop abstraits.

Je reculais pour observer sa tenue. Je me détache le plus possible de mon état charmé. Je le scrutais avec mes yeux d’aristocrate éduquée selon les codes. Il avait fait attention. Cela me fit sourire malgré moi. Je venais parfaire le pli de son col de chemise. Je fermais le premier bouton. Mes mains restaient une seconde sur sa poitrine. -“C’est très bien. ” J’inclinais du chef. -“ Ils savent que tu ne viens pas de la noblesse. Ils ne sont pas formalistes sur ce genre de choses. ” Je lui offrais mes mains avec plaisir. -“ Ils partagent leur vie entre ici et Karnataka. Ils parlent mieux le panjab que moi. ” Je n’étais pas encore allée à Bellary. Pourtant, j’avais vu des images de la région et j’en rêvais depuis l’enfance. Il y avait eu un empêchement chaque fois que j’y avais été invitée. Parfois, je me disais que ma rencontre avec Prem n’était pas un hasard. Que l’Inde m’appelait à elle de toute façon. -“Je les ai prévenu que tu es végétarien et socialiste. Ils ont souri. ” Je m’étais tout de même abstenue d’entrer dans les détails. Ils n’avaient pas à savoir ce qui nous était intime. Mais, je voulais que le terrain soit préparé. Pour que tout le monde se sente bien. Alors, les cuisiniers feront attention aux repas et mon Parrain aux questions politiques.

Nos rôles étaient inversés pour cette fois. Il avait eu confiance en moi pour entrer dans son monde. Aujourd’hui, je faisais de même. J’aimais profondément l’idée que nous avancions chacun dans le monde de l’autre. C’était terrifiant et exaltant. -“ Tu n’as qu’à être toi. ” Lui murmurais-je taquine. C’était aussi le conseil qu’il m’avait donné. Ce matin il était parfait pour la situation. -“Je serais là à chaque instant. Je répondrais à toutes tes questions. ” Je lui souriais dans l’espoir de le calmer. J’avançais pour poser un baiser sur sa bouche. Mon front se posait contre le sien, les yeux mis clos, je lui souriais. -“ Je compte faire ton initiation à l’équitation… tu es d’accord ? ” D’ailleurs, maintenant que j’avais fait la visite avec le Comte Leicester, je pouvais avoir une nouvelle discussion avec Parrain concernant mon projet. Nous trouverons bien un moment pour en parler en tête à tête. Ce n’était pas vraiment ma priorité de ce week-end.

Je posais un autre baiser à la frontière entre sa bouche et sa joue. Mon nez se caressait lentement au sien. Quel bonheur de pouvoir m’endormir dans sa chaleur ce soir. Cette simple perspective faisait disparaître les mauvaises ondes de ces derniers jours. Je me sentais bien avec Prem. Je pouvais raisonner aussi longtemps que je le voudrais. Mon cœur et mon corps étaient en accord quand j’étais avec lui. Si bien que je repoussais les critiques de Rose ou mes questions sur l'infirmière à plus tard. -“ S’il fait doux, nous ferons une promenade ? J’ai envie de me balader dans la nature, avec toi. ” C’était une envie simple. Mais elle était concrète, bien réelle. Je comptais bien en réaliser le plus possible pendant le temps qui nous était offert.

La silhouette du château se dessine maintenant. Il était en haut d’une colline. C’était un vieux château de style normand. Une partie de la propriété était dédiée à la culture et au tourisme. Mais, celle qui nous intéresse se trouvait de l’autre côté, sur le flanc est. -“ Je te montrerai le cadeau que je lui ai pris, après le déjeuner.” La voiture peina un peu dans la montée. Je m’en servait d’excuse pour me glisser contre Prem et poser ma tête sur son épaule. J’étais heureuse, comme je ne l'avais pas été depuis notre dernière rencontre.

Une allée remontait lentement vers l’édifice. Deux hommes en livrée bleue nuit était postés de chaque côté de l’entrée. Ils refermaient le portail sur notre véhicule. Le Comte de Lascelle était déjà au pied de sa demeure. Il discutait avec son jardinier. C’était un homme grand, sec, les joues creuses. Il avait un port de tête élégant et une grande élégance naturelle de celle qui n’a pas besoin d'accessoires. La douce Poppy était là elle aussi. Elle se tenait près de ses consoeurs, les mains jointes sur son bas-ventre. Ils regardèrent tous dans notre direction. -“ Prêt ? ” Lui demandais-je, juste avant que Tommy m’ouvre la portière pour que je sorte en premier.

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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
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Beaucoup de gens aimaient visiter les châteaux; pour leur histoire, pour leur architecture ou encore pour leurs beaux jardins. Enfant, Prem avait visité Buckingham Palace avec sa classe primaire, ou plutôt la section ouverte au public. Il se souvenait s’y être ennuyé. Depuis, il n’avait pas fait la visite d’autres châteaux, se contentant de les observer de loin. Les domaines des nobles anglais étaient certainement de jolies choses, mais ne piquaient pas autant sa curiosité que des ruines abandonnées, entourées de mystères. Ainsi, même avec les précisions que Violet lui fit au sujet des dimensions du château de son cher Parrain, Prem n’arriva pas à se le figurer, mais il le saurait bien assez tôt.

Prem garda le dos bien droit pour qu’elle puisse observer sa tenue. Violet replaça légèrement son col de chemise. Un geste banal, mais plein d’affection, et qui le fit sourire. Ce ne fut qu’après avoir relevé légèrement le menton pour la laisser refermer le premier bouton de sa chemise que la princesse lui accorda son approbation. « Merci », dit-il, en portant les mains de Violet à ses lèvres pour en embrasser les jointures. Tous les conseils qu’elle pouvait lui donner étaient le bienvenue. Même s’il n’était pas de même extraction qu’eux, il tenait à leur faire la meilleure impression possible. Lorsque Violet lui révéla que son Parrain et sa femme parlaient panjab, Prem ne pu cacher sa surprise, et regarda Violet, l’air stupéfait : « Ils parlent panjab?! Vraiment? C’est incroyable! Quelles pouvaient être les chances? » s’exclama-t-il, avec un rire incrédule. Le panjab n’était même pas l’une des langues les plus parlées en Inde. On y parlait beaucoup plus l’hindi, l’ourdou, le bengali, le tamoul et même le télougou que le panjab. Vraiment, quelles étaient les chances pour qu’entre tous les nobles anglais, ceux-là parlent panjab? Prem ne croyait pas au destin, mais c’était tout de même une coïncidence fabuleuse.

D’il avait été superstitieux, il se serait dit que ce week-end commençait sous de bons augures, mais il ne croyait pas en cela non plus. Son scepticisme n’avait d’égale que son inquiétude, et son doute de tout, et de lui-même. Prem esquissa un sourire en coin. Être lui-même ne serait pas difficile. Porter le poids d’un masque lui était impossible, et au fond, c’était ce qu’il craignait. Pourtant, le conseil de Violet, donné sur un ton légèrement moqueur, lui fit oublier ses tourments « Tu vas répondre à toutes mes questions? C’est très dangereux de dire ça à un journaliste, ma chérie… » rétorqua-t-il, les lèvres retroussées dans un sourire malicieux. Il retourna le baiser de Violet, et ferma les yeux, pour mieux se perdre dans la douceur de ses lèvres. Tandis qu’elle embrassait son visage, il embrassait sa joue. Depuis des mois qu’il rêvait de pouvoir être enfin avec elle un week-end, et faire des choses sans avoir à se cacher, il ne refuserait rien de ce qu’elle proposerait « On fera absolument tout ce que tu veux. J’ai très hâte de monter à cheval avec toi. Depuis longtemps je souhaite te voir faire ce que tu aimes le plus. Je veux même me balader sous la pluie, si le temps est mauvais ».

Pour cela, il faudrait sortir de la voiture, et quitter rien qu’un instant la chaleur de Violet, mais pas avant qu’elle ne vienne appuyer sa tête sur son épaule, et lui, ne vienne entourer son bras autour de sa taille. L’inclinaison de la voiture qui remontait la pente lui fit lever les yeux. En posant les yeux sur la silhouette du château, mais surtout son imposante taille, Prem fut saisit du même sentiment que lorsqu’il avait aperçu le manoir Crawley pour la première fois. C’était trop grand, beaucoup trop grand… Prem ne doutait pas que le Parrain de Violet était quelqu’un de très bien, mais même en étant le meilleur homme au monde, posséder tout ça était indécent. Même en ayant des chevaux, on n'a pas besoin de si grand pour vivre. Une nouvelle angoisse le saisit alors à la gorge et lui noua les tripes; celle de ne jamais arriver à entrer dans le monde de Violet, et de ne jamais le comprendre. En rencontrant Violet, en tombant amoureux d’elle, son rapport à la noblesse s’était dégradé au fil des lettres qu’elle lui envoyait, sur ses confidences à propos de son mari, de ses parents, de ses obligations, de ce stupide mariage arrangé et ses titres aujourd’hui dépourvus de sens. C’était tout cela qui l’empêchait d’être libre… qui l’empêchait de quitter son mari.

Pourtant, Violet était entrée dans son monde presque sans effort. Lorsque la voiture traversa le portail, Prem s’emplit les poumons. Pour l’amour de Violet, Prem ravala ses critiques, et son malaise de se trouver en pareil endroit. Jamais de sa vie, il n’aurait cru être l’invité d’un comte, et encore moins loger dans son château. Lorsque Tommy gara la voiture, Prem libéra, à contrecœur, Violet de son étreinte. « ...Prêt », lui répondit-il, en essayant tant bien que mal d’ignorer la rangée d’yeux curieux posés sur eux. Il suivit Violet hors du véhicule. En posant le pied à terre, son regard s’égara sur la façade imposante du château. Puis, il baissa les yeux. En reconnaissant alors l’employée de Violet, sa chère et douce Poppy, parmi les domestiques, Prem eut un sourire rayonnant, trop heureux de voir ici un visage familier. Il dû se retenir de toutes ses forces pour ne pas se précipiter jusqu’à elle pour la remercier de tout ce qu’elle avait fait pour eux, et surtout pour toute la tendresse et le soutien qu’elle portait à Violet, mais il lui adressa un signe de la main. Finalement, il posa les yeux sur l’homme à l’allure distinguée; le comte de Lascelle. Étouffant son instinct journalistique lui commandant de se présenter lui-même, Prem laissa d’abord Violet l’introduire, et faire les présentations, curieux d’entendre ce qu’elle dirait à son sujet.

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Prem Hadid
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18.03.21 3:32
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Violet Hanovre Hadid


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-“ C’est le Destin ! ” Proposais-je avec beaucoup de second degré dans la voix. Je me questionne depuis toute jeune sur ce concept. Il était à la base de la monarchie divine. Le remettre en cause c’était remettre en cause le principe même de la Royauté. Je me voyais mal en tant que Princesse héritière aller blasphémer contre cela. Je ne savais pas comment l’univers avait fait pour créer la conjoncture. Mais, une chose était certaine, je lui en étais très reconnaissante.

Je n’étais plus la même Violet que cet automne. J’avais changé. Aussi, je me sentais beaucoup plus confiante pour affronter la curiosité de M. Hadid le journaliste. Lors de notre échange épistolaire, je me confiais à lui comme je ne le faisais avec personne d’autre. Il savait des choses sur moi que même Iris ne savait pas. Je croyais qu’il n’y avait rien qu’il veuille savoir, que je ne serais déjà disposée à lui dire. Mais Prem avait un don inouï pour me surprendre! -“Mh. Je suis certaine que je peux trouver une question à laquelle tu ne voudras pas me répondre, mon cher journaliste. ” Le taquinais-je sans mal. J’étais tellement heureuse de le voir que j’en étais joueuse.

Quoiqu’il en soit, la promesse qu’il venait de me faire ne tombait pas dans l’oreille d’une sourde. Il venait de me donner carte-blanche. J’allais l’exploiter dans tout notre programme. Ce serait absolument parfait!

Je sentais la nervosité dans le fond de ses yeux. Il me semblait aussi qu’il y avait une autre émotion. Mais je ne savais comment la définir. Je levais sa main pour baiser les jointures de ses doigts. -“ Tout va bien se passer Prem. ” Lui disais-je en Anglais pour ne pas compliquer les choses. L’étape était un défi en soi pour lui.

Je les vis échanger un signe du coin de l'œil et dû retenir un petit sourire. Poppy aimait beaucoup Prem. Parce qu’il était selon elle “quelqu’un de nature” et que toujours selon elle “Ca vous rend meilleure”. J’en venais à croire que notre romance était une belle source de distraction pour elle. J'attendis paisiblement que Prem soit à ma hauteur. Je vais glisser mon bras dans le sien. Alors, une porte s’ouvrait dans le dos du comte. Une Dame en robe élégante, d’un bleu nuit tout aussi élégant, venait se poster sur sa droite. Amélia Sanders, devenue la Comtesse Amélia de Lascelle. Parrain avait bafoué toutes les lois. Il avait épousé une roturière, une parvenue, une Américaine…

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COMTE : -“ Violet. Vous êtes pile à l’heure mon enfant. ” Doucement, je lâchais le bras de mon tendre écrivain, pour faire une petite courbette de rigueur, il était un homme plus âgé, je lui devais les honneurs. Amélia avait très vite mis au clair qu’elle ne voulait pas de ces pratiques la concernant. Que l’on se mette à genoux devant elle était plus un gage de servitude que de respect. C’était une opinion qui m’avait toujours paru étrange mais que je respectais.

Je venais poser un baiser léger sur les deux joues de chacun d’eux. J’échangeais un rapide sourire de ravissement, avant de revenir prendre le bras de Prem. Ils avaient la soixantaine tous les deux. Lui était plus âgé qu’elle. Ils avaient l’air sains, posés, tels que je les avais vus lors du Gala. Depuis aussi loin que je m’en souvienne, ils étaient côte à côte avec ce même regard l’un pour l’autre. Rien à voir avec ce que faisaient mes propres parents...

COMTESSE: -“ Vous avez une mine fatiguée. Nous allons arranger cela. N’est-ce pas chéri. Présentez-nous votre “ami”. ” Même avec son petit accent, je devinais qu’Amélia se moquait -affectueusement- de moi. Il faut dire que nous avions eu des discussions un peu tendues concernant la place de la noblesse dans la société. Il était clair que c’était uniquement son amour du Comte qui l’avait poussée à accepter le titre.

-“ Comte. Comtesse. ” Je fis une pause théâtrale. Je vis dans les yeux bleus océan de la comtesse une lueur de malice. “ Voici Prem Hadid. ” Je caressais discrètement le bras de l'intéressé. J’avais imaginé tout un portrait pour l’introduire devant les De Lascelle. J’aimais préparer mes prises de paroles officielles. Probablement parce que je faisais souvent de l'exercice … devant une caméra. Il n’y en avait pas aujourd’hui. “ Prem est un excellent journaliste. Au New Herald. C’est lui d’ailleurs qui a accepté de faire la présentation du Gala que nous avons tenu pour la Fondation en novembre. ” C’étaient eux les créateurs de la fondation en question. Ils savaient donc déjà tout cela. Mais je voulais que les choses soient faites dans les formes. - C’est aussi une âme admirable et un merveilleux compagnon. Je suis très heureuse que vous puissiez le rencontrer. ” Ce que je mettais abstenu de préciser à Prem c’était que la date de la véritable fête était plus tard dans le mois. Zenon avait accepté de nous recevoir en comité très restreint…

COMTESSE: -“ Eh bien M. Hadid. Nous étions curieux de vous rencontrer. ” Amélia avançait vers lui. Elle était d’une beauté un peu froide, gracieuse comme une allégorie sortie d’un beau livre. Je comprenais ce qui avait amené Parrain à la séduire malgré tout. “ Bienvenue chez nous Prem. Je vous en prie appelez-moi Amélia. Je ne fais pas autant de manière que mon cher et tendre.” Le comte secouait doucement la tête, mi amusé mi moqueur, mais ne répondit rien. C’était un ancien jeu entre eux. “ Je suis encore en cours d’adoption! … Si vous avez besoin de parler entre gens normaux, venez me voir, d’accord ?

COMTE : -“ Ce que veut dire Ma Dame. C’est que vous avez ici des gens bien élevés. ” Il était apparu sur la droite de la comtesse. Il posait une main dans le bas de son dos. Plus démonstratif que ne le serait un autre noble avec sa compagne. Mais, personne n’y trouvait à redire dans la maisonnée. Ils étaient ainsi. Je comprenais mieux pourquoi ils s’étaient coupés de la Cour du Roi. “ Prenez un temps pour vous rafraîchir. Nous mangerons vers 13h00 dans la petite salle à manger. ” Je croisais le regard de mon cher Parrain et me sentais tout de suite rougir. Je lui avais demandé de ne pas en faire de trop. Visiblement, il prenait ma demande à la lettre!

Ils saluaient ensemble Prem d’un sourire convivial. Ils ne s’attardaient pas plus en notre présence. Cela avait été diablement rapide. De toute manière nous étions là pour un bon moment. Il y aurait du temps pour qu’ils fassent tous les trois connaissances. J’attendais qu’ils aient disparu à l’angle ouest pour me tourner vers Prem. Je scrutais son visage à la recherche de ses émotions et de son ressenti. -“ Est-ce que ça va ? ” Je lui prenais la main, délicatement. Je cherchais ses yeux noirs pour m’y plonger. Je baissais la voix qu’il soit mon seul confident pour la suite. -“ Je ne pouvais pas dire que je t’aime devant tout le monde... ” Mais, je savais, qu’ils l’avaient plus ou moins déjà intégré. S’ils avaient maintenu l’invitation c’était que quelque part, ils approuvaient notre histoire… n’est-ce pas ?

POPPY: -“ Bonjour Madame. ” Je découvrais ma loyale Poppy qui s’était approchée de nous, au profit de cet instant de battement. Bonjour M. Hadid. ” Un sourire aimable la rendait encore plus jolie. Je me retenais d’aller lui prendre la main. Le personnel aurait pu le voir. Le favoritisme était toujours source de méchanceté dans une équipe. Je ne voulais pas de cela pour ma douce amie. Je me suis permis de mettre vos bagages dans la chambre de M. Hadid...

-“ Tu as très bien fait. Je te remercie. ” J’inspirais le fond de l’air. Il faisait doux. Le soleil était là malgré les quelques nuages. Je regardais le château mais il ne m’attirait pas plus que cela. Il faisait trop beau pour aller s’enfermer derrière ces hauts murs. Même si j’étais fatiguée je n’avais pas envie d’aller m’étendre tout de suite. J’étais bien trop contente, bien trop excitée par le fait qu’il soit ici avec nous. Je voulais tout lui montrer, tout partager. -“ Allons dire bonjour aux chevaux… Oui ? Après, promis, je te ferai la visite du château si tu le veux. ” Je devinais le coup d'œil de Poppy vers Prem. Ces deux-là étaient plus complices que je n’aurais pu le penser. J’en étais attendrie. C’était une bonne nouvelle. -“ Je sais! nous ferons une partie de cartes. Poppy tu viendras. Comme ça nous pourrons te donner notre petit cadeau ensemble. Ce sera parfait! ” Je caressais doucement la main de Prem pour m’excuser de ne pas lui en avoir parlé avant. J’avais parlé en notre nom commun par confiance qu’il aurait aimé ma démarche et qu’il y participerait de toute façon. Poppy rosissait. Je me retenais de ne pas l’embrasser comme une sœur.

Tandis qu’elle devait repartir à sa besogne, moi j’entrainais mon amoureux vers les écuries des De Lascelle. Nous marchions à pas tranquille pour nous éloigner de la bâtisse principale. Il n'y avait plus personne autour de nous. Tout était paisible et vert. Cela me faisait un bien fou de revenir ici. -“ J'adore cet endroit!

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Violet Hanovre Hadid
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Prem Hadid
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Prem sourit en quoi à sa remarque, qui sonnait drôlement comme un défi. « Je préfère davantage poser des questions, mais leur répondre ne me fait pas peur non plus. Tu n’auras qu’à me la poser, ta question. On verra bien … » Il n’était d’ailleurs pas certain à quoi elle faisait allusion. Il ne lui cachait rien après tout. La question était peut-être de nature plus délicate. Lui aussi, en avait pour elle. Le genre qui ne se pose pas dans une lettre. Valait mieux avoir Violet en face, se disait-il, mais leurs moments ensemble se faisaient si rares qu’il repoussait toujours à plus tard certaines discussions qu’ils devraient avoir tous les deux. Ce weekend en serait peut-être l'occasion, s’il trouvait son courage.

Un peu en retrait, Prem observa Violet exécuta une brève courbette, avant d’embrasser son parrain sur les joues, tout comme elle le fit pour la marraine. Une expression étonnée se peignit sur la visage de Prem en entendant l’accent américain de la comtesse. Discernant mieux pourquoi le parent de Violet acceptait la relation de sa nièce avec un roturier, Prem sentit une vague de soulagement le submerger. Son sourire s’élargit encore lorsque Violet lui prit le bras, attendrit par la présentation qu’elle faisait de lui. Sa chérie avait fort bien choisi ses mots. « Très heureux de faire votre connaissance » leur dit-il, avant de leur tendre la main. « J’estime beaucoup votre Fondation, et sa mission ». Il aurait tant voulu leur dire de vive voix, lors de la première soirée du Gala de bienfaisance. Enfin, la chance avait fait qu’il pouvait le faire maintenant.

Le comte et la comtesse prirent alors congé, non pas sans leur donner rendez-vous pour 13h00. Prem les suivis s’éloigner du regard. Ils semblaient heureux, et leur manière de se taquiner l’un l’autre lui rappelait ses propres parents. « Ça s’est mieux passé que je croyais », avoua-t-il à Violet, avant de baisser la voix à son tour « C’est pourtant ce que j’ai compris quand tu m’as présenté ». Pas besoin de dire qu’elle l’aimait à haute voix pour qu’il le comprenne. Et puis, si le comte et la comtesse ne l’avaient pas compris par les mots, ce serait par la mine charmée qu’avait eu Prem.

Ce fut alors au tour de la gentille employée de Violet de s’approcher d’eux. Sincèrement réjouit de la revoir, Prem s’exclama : « Miss Poppy! », un sourire rayonnant sur les lèvres « Je suis heureux de vous revoir! ». Elle avait fait tellement de choses pour eux, et pour Violet surtout. À vrai dire, il lui était redevable. Le « petit cadeau » de Violet arrivait donc à point nommé. Tout de même, cette histoire de bagages l’ennuyait. Bien sûr, elle avait bien fait de mettre les bagages de Violet dans sa chambre, mais cela avait, pour lui, quelque chose d'extrêmement gênant. Les nobles ne transportaient donc pas leur propre bagage? D’ailleurs, Prem se retourna pour retrouver le chauffeur, qui avait disparu, lui aussi, avec ses bagages.

Le déjeuner, la partie de cartes, la visite du château, mais d’abord, vers les écuries. Prem s’inclina respectueusement devant Poppy, les mains jointes sur le torse, en murmurant « Dhanavāda ». Le sourire aux lèvres, il suivit Violet pour s’aventurer avec elle, main dans la main, sur le domaine des De Lascelle. Le vert tendre des feuilles était doux pour les yeux, et l’air était ici infiniment plus pur qu’en ville. Il n’y bientôt plus que lui, Violet, et la nature. « Je les ai trouvé très chaleureux, et bienveillants », dit-il, parlant du comte et de la comtesse. « Ils ont presque l’air simples. Je ne regrette pas d’être venu ». Ses craintes étaient jusqu’ici infondées, et il préférait de loin avoir tort qu’avoir raison. De plus, voir Violet aussi heureuse d’être ici était un plaisir, et pour rien au monde, il n’aurait raté la chance de l’observer dans son élément, dans sa passion, en compagnie des chevaux. « Tu savais que, traditionnellement, lors de mariage sikh, le fiancé se rendait jusqu’à la cérémonie en cheval? Aujourd’hui, la plupart s’y rendent en limousine, mais je me souviens que des familles plus fortunées continuaient toujours cette tradition. Je me souviens avoir été impressionné de voir ça, la première fois ». En même temps, les mariages sikh défiaient chaque fois l’entendement. Magnifiques, colorés, et incroyablement festifs, sans parler des vêtements extravagants des mariés. Certains se permettaient même de boire de l’alcool, qui était autrement interdit.

Arrivés aux écuries, Prem déclara : « Je veux que tu me montres absolument tout. Que tu m’expliques tout. Je veux tout savoir de ce qui te passionne Violet », en lui pressant doucement la main.


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Prem Hadid
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Notre défi de questions réponses devraient attendre un moment plus propice. Il aurait lieu car j’étais terriblement curieuse et plus particulièrement encore concernant ce talentueux reporter. Il m’avait ouvert les yeux sur une quête intérieure. Mon envie de connaître ses desseins était plus grande de jour en jour.

Je souriais d’entendre que Prem se sentait encore bien après avoir rencontré Zenon et Amélia. Ils pouvaient être très intimidants quand ils l’avaient décidé. Terrifiants même! Mais je les avaient trouvé gentils. Était-ce par bonté d’âme ou bien parce qu’ils étaient de bonne humeur ? Je n’en savais rien. Mais j’étais contente. Prem n’en avait probablement pas conscience, mais, il n’était pas le seul à être testé. Tous mes choix étaient observés et critiqués par mes pairs. Plutôt deux fois qu’une lorsque cela touchait à mon avenir.

-“ Prem ? Tout va bien ? ” Lui demandais-je car je le sentais soudainement confus, désappointé. J’échangeais un regard avec Poppy, afin de savoir si elle avait une idée de la raison de ce trouble. Je faisais ce que je pouvais pour me projeter, anticiper les questions, les gênes et inquiétudes. Cependant, cela restait un monde qui était mien. Que je connaissais sans avoir à chercher les réponses.

POPPY: -“ C’est un plaisir Monsieur Hadid. ” Répondait Poppy, qui avait saisi le sens de ce mot, car je lui demandais de m’aider à réviser. J’avais des cours avec un précepteur. Je ne trouvais pas que c’était assez. Je voulais apprendre et maîtriser cette langue, vite.

-“Ceux ne sont pas des aristocrates ordinaires. ” Lui reconnais-je spontanément. Zenon était le représentant d’une grande lignée anglaise, cousine de celle de la Couronne. Il était important. Il avait eu des enfants avec Amélia. Mais ceci s’étaient coupés de la royauté dès qu’ils avaient pu choisir. Ils vivaient tous les deux à la capitale ici. Des vies qui étaient les plus ordinaires qui soient. Tout comme Rose avait décidé de le faire. Ou encore Pear… Aidan. “ C’est en grande partie par l’influence d’Amélia. ” Je caressais son bras, tellement heureuse de pouvoir le voir, le toucher, le respirer, que je ne le lâcherai pas. “Elle vient d’une famille de Commerçants. Ils sont dans le tabac. Quelque part dans le Maryland, je crois.” La Comtesse parlait peu de sa famille. Elle se rendait rarement de l’autre côté de l’Atlantique. Je posais un regard amusé sur mon doux journaliste avant de raconter l’histoire. Je la trouvais tellement romanesque que j’aimais la raconter. “ Elle était venue à Londres pour convaincre un investisseur. Ils se sont rencontrés à une Première de Macbeth. ” J’aimais comment chacun d’eux racontait cette rencontre. Selon le point de vue, c'était très différent. “ Je crois qu’Amélia a fait une remarque sarcastique, sans se soucier que son interlocuteur soit un Lord respecté du milieu et que cela a attiré l’attention de Parrain.

-“ Oh, non. Je l’ignorai! ” J’avais vu dans photos des mariages Sikhs dans mes bouquins d’étude. Mais je n’avais jamais remarqué cela. J’imaginais l’effet que cela donnait, en plus des costumes et des bijoux de cérémonie. Cela devait être magnifique. Une autre sorte de magnificence que le mariage d’une princesse et d’un baron anglais. Dire que cela remonte à moins de trois années. J’avais parfois le sentiment que c’était il y a trois siècles. Je coulais un regard à Prem. “Souhaiterais-tu te marier un jour ? ” Il m’avait écrit avoir rompu fiançailles avec la jeune femme imposée par sa famille. Je comprenais ses raisons. Mais, cela ne voulait pas dire… qu’il ne voulait pas avoir une union sacrée. Un jour ? Peut-être ? Peut-être avec moi ? Je ne me permis pas d’évoquer sa mère marieuse et son père fâché. Je ne voulais pas l’attrister mon beau rebelle.

Je posais un baiser, tendre, sur sa barbe avant de lui souffler. “Toi. Tu me passionnes. ” Le taquinais. Je le tirais lentement à l’intérieur de l’écurie. Elle était ancienne mais très bien entretenue. Il y avait dix boxes, avec une allée de cinq de chaque côté. Seuls sept d’entre eux étaient occupés. Les De Lascelle ne faisaient plus d’élevage pour le sport équestre depuis une quizaine d’années. Cela demandait énormément de temps et d’investissement. Amélia ne faisant pas les choses à moitié, elle avait bousculé les hommes du milieu en débarquant dans la course avec sa vision d'entrepreneur américaine. -“ Si tu as des questions poses les moi. Je t’expliquerai comme avec mon jeune élève. ” J’eu une pensée affectueuse pour Archie. Il faudrait que je convainc sa mère de venir ici, prochainement.

Nous avançons tranquillement vers le deuxième boxe de droite. Il s’y trouvait un bel étalon à la robe noir. -“Daredevil, troisième du nom. ” J’ouvrais lentement le boxe. Je prenais le temps de reprendre contact avec le cheval. Une paume levée, en signe de non-agression, avancée délicatement sous sa bouche, puis posée sur son museau. “Le principal, c’est de rester calme, posée, comme avec un enfant. Ils sentent nos émotions.” Notre contact se faisait bien. L’animal était paisible. Moi même, je sentais mon rythme cardiaque ralentir. Je posais une main sur son encolure, me plaçant contre son flanc droit, face à la porte. “ Je vais le faire sortir. Recule un peu. ” Disais-je à Prem. Je caressais délicatement la robe douce. La chaleur sous la peau était agréable. J’étais… chez moi avec un cheval. Nous sortîmes pas à pas dans l’allée de l’écurie. Il était haut, jeune, splendide. Il avait changé depuis ma dernière visite. Je lui souriais, venais poser un baiser sur son encolure et murmurais en allemand des compliments. Il renifla un peu. “Est-ce que tu veux l’approcher ? ” Demandais-je à mon amoureux. “Nous ne sommes pas en tenue pour monter. Mais, plus tard dans la journée ? Ou demain ? Si tu as envie! ” Je gardais une main sur le flanc de Daredevil qui ne fasse pas un écart.

-“Je me suis renseignée. Sur l’équithérapie. Pour aider des femmes à dépasser un traumatisme par l’équitation. Je trouve ça très intéressant. ” Je chuchotais contre le cheval pour qu’il soit en confiance. “J’ai passé un test, de connaissance. Sur l’équitation. Pour voir si je serais apte à avoir un agrément professionnel. ” Il était le premier à qui je m’en confiais. Je l’avais fait sans en parler, de façon anonyme, sans préparation. C’était une chose que je n’avais jamais faite avant. “... j’ai reçu la lettre avant-hier. Je ne l’ai pas encore ouverte. … Je voulais attendre qu’on soit ensemble. ” Je plongais mes yeux dans les siens. “J’ai peur, d’avoir échoué, j’ai peur d’avoir réussi… je ne sais pas trop!

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Prem Hadid
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Alors il avait bien entendu l’accent. Le récit de la rencontre entre le comte de Lascelle et de l’entrepreneure Américaine le fit sourire par son côté romantique. L’envie d’inviter Violet à assister à une pièce avec lui lui traversa l’esprit. Peut-être était-il encore trop tôt pour projeter leur relation dans l’avenir, mais l’espoir le rendait rêveur. « Je me demande ce que ton cher parrain a pu lui dire, pour qu’elle lui réponde avec sarcasme ». Quoi qu’il en soit, le comte semblait avoir été attiré par son franc-parler, qui peut être à la fois une qualité et un défaut, selon le contexte.

Prem était plutôt de ceux qui pèsent leur mot. En tout cas, de ceux qui essaient. Il ne croyait pas que cela faisait de lui quelqu’un de malhonnête. Quelqu’un de prudent sans doute, surtout lorsqu’on lui posait des questions périlleuses, comme venait de le faire Violet, au sujet de mariage. Il glissa un regard hésitant sur le visage de son adoré. Son silence ne dura que quelques secondes. Pourtant, mille et un scénarios lui traversa l’esprit, lorsqu’il répondit, en haussant les épaules : « Je crois bien », avec un sourire sur les lèvres. Tous les sikh sont encouragés à se marier, et lui, l’avait été d’autant plus, avec sa mère qui était marieuse, et son père qui était Granthi et célébrant. Jurer fidélité, égalité, support et bonheur à la femme qu’il aimait dépassait, pour lui, le cadre de la cérémonie religieuse. Si toutefois la femme était… serait Violet, il ne pouvait imaginer qu’elle veuille se marier une deuxième fois.

Il n’avait pas envie de devenir son geôlier, comme Edward l’était pour elle aujourd’hui, si, dans 3 ans, ou même plus tôt encore, elle regrettait d’être tombée amoureuse d’un journaliste casse-cou qui buvait bruyamment son thé, ou qu’elle ne le trouve plus aussi passionnant que maintenant. « Tu me passionnes aussi, ma chérie » dit-il, en posant un baiser dans ses cheveux. Il entra dans l’écurie avec elle, pour faire la connaissance de Daredevil, un grand étalon noir. Prem observa Violet entrer dans le box de l’animal, lentement, comme pour prendre le temps de faire connaissance, ou de retrouver un vieil ami. Elle s’y prenait merveilleusement, et calmement. « Comme avec un enfant … » répéta-t-il, fasciné. S’écartant pour laisser la place à Violet, Prem la vit plus douce, plus complice, et plus à l’aise qu’il ne l’avait jamais vu, sauf peut-être avec lui. Il l’avait vu faire des discours, sourire pour les caméras, mais c’était ici, en compagnie des chevaux, que les yeux de Violet semblaient briller le plus, et pendant un instant, Prem en eut le souffle coupé.

Il échangea un regard avec Violet « Je peux? » demanda-t-il, en levant une main près du cheval. « D’accord… » Tout comme elle, il approcha lentement de Daredevil, la main ouverte devant lui. Il stoppa son geste en sentant le cheval le renifler, le valider, puis, en réussissant à poser la main sur son museau, et à le caresser, Prem afficha un sourire radieux. « Heureux de vous rencontrer aussi, Daredevil, troisième du nom », le salua-t-il à voix basse, avant de répondre à Violet, ses yeux toujours posé sur le cheval « Je ne savais pas qu’il y avait des tenues pour monter, mais oui, j’aimerai beaucoup essayer ».

Prem, toujours concentré à veiller sur son contact avec le cheval, ne s’aperçut pas que Violet venait de changer de sujet. “Ça a un côté apaisant, c’est vrai”. Il pouvait voir en quoi la présence d’animaux, en particulier le cheval, bénéficierait ceux ou celles en quête d’apaisement, de calme. Puis, Violet mentionna le test de connaissances. Il arrêta son geste, et darda sur Violet un regard interdit. Lentement, sa main quitta le museau du cheval, et vint couvrir sa bouche pour contenir une exclamation de joie. Seule la présence de Daredevil empêcha Prem de se précipiter vers Violet et la serrer dans ses bras. Elle s’était bien gardée d’en parler dans ses lettres! Prem sentit son coeur bondir dans sa poitrine, fou de joie pour elle, mais également aussi pour eux. Chaque nouvelle démarche que Violet faisait était un pas de plus vers le bonheur qu’ils auraient tous les deux, et Prem serait là chaque fois pour l’encourager. “C’est vrai? Mais… c’est fantastique Violet!” murmura-t-il en s’approchant d’elle, une fébrilité contenue dans la voix. “Pourquoi tu ne m’en as pas parlé plus tôt?” Il ne lui reprochait évidemment rien; le pauvre Daredevil ne savait pas à quel point il rendait difficile pour Prem de garder calme et apaisement quand Violet lui annonçait une si bonne nouvelle. Pire encore, Violet n’avait même pas ouvert la lettre d’acceptation au programme. De nouveau, Prem ouvrit la bouche, interloqué “Quoi?!” s’exclama-t-il, toujours d’une voix étouffée. “Ta patience est vraiment époustouflante ma chérie, je n’en reviens pas que tu ais attendu de me voir pour ouvrir cette lettre. On doit absolument retourner au château!” Si la patience de Violet était époustouflante, la curiosité de Prem l’était tout autant. Un sourire émerveillé sur les lèvres, il se pencha pour embrasser Violet, puis, il posa une main sur sa joue “Peu importe ce qu’il y aura dans cette lettre, je suis très fier de toi. Tu as plus de courage que tu ne le crois”. Après tout, Prem se doutait que ça n’avait pas dû être simple, de compléter ce test, avec tous les devoirs qu’elle avait, la vie qu’elle menait.

En se souvenant de l’une des lettres qu’elle lui avait envoyé, Prem lui demanda, en retenant son souffle : “Est-ce le programme qui se déroule en Écosse?...” Mais aussi, loin de lui. Jamais il ne l’empêcherait d’aller là-bas, si c’était ce qu’elle souhaitait. Même qu’il allait l’encourager. Cependant, le fait est que leurs rencontres seraient sans doute encore moins fréquentes que maintenant. Une perspective qui était loin de le réjouir.


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-“Je l’ignore... ” Répondis-je tout aussi songeuse que lui à la question. Ils n’avaient jamais raconté leur histoire dans ce détail. Peut-être pourrions-nous les questionner pendant le déjeuner ! Si l’ambiance se prêtait à ce genre de récit bien sûr.

-“... Même ? Avec une femme divorcée, par exemple ?” Osais-je lui demander, en lui faisant une oeillade éclair. Je me sentais rougir telle une petite-fille qui poserait une question déplacée. Nous n’avions pas parlé de cela dans nos lettres. Nous parlions surtout de la meilleure façon de me détacher de mes responsabilités. Je n’étais même pas sûr d’aspirer à me marier avec Prem. Mais, s’il pouvait y penser, alors c’est qu’il se voyait longtemps avec moi. Cela me rassurerait de savoir que je pourrais le voir dans mon avenir. “Est-ce que ton père … Il y serait contre, je suppose ?

Je fermais mes paupières pour profiter de son baiser sur mon crâne. La vie était tellement plus douce avec lui. Tellement plus paisible. Était-ce uniquement parce que je n’étais pas au manoir ? Uniquement parce qu’il était tendre avec moi ? “Pourtant, je n’ai rien d’une aventurière... ” Lui disais-je avec beaucoup d’autodérision. J’étais consciente de vivre une vie très … protégée. “Portes-tu la médaille quand tu vas dans tes reportages ? ” Ce n’était qu’un grigri. Mais j’aimais surtout l’idée d’être avec lui tout le temps. -“[color=#660099Pour lequel t’es tu décidé enfin de compte ?[/color]”

-“C’est ça oui. ” Enfants que j’aimais pour leur pureté, leur innocence, leur grandeur d’âme. Tout ce dont le monde adulte se privait. “C’est un entrainement.” Je ne voulais pas avoir un enfant avec Edward. Il m’inquiétait. Je ne lui faisais pas confiance pour élever un enfant dans la chaleur et l’amour. Prem était un autre type d’homme. Je sentais dans mes entrailles qu’il serait un père aimant. Cela me donnait plus envie. Jusqu’à hanter certains de mes rêves. Mais, c’était trop tôt pour parler de projet aussi déterminant, n’est-ce pas ?

-“Oh s’il y en a une. Tout un attirail même. ” Je tenais Daredevil, en les observant faire connaissance. “J’ai amené la mienne. ” Je fis un petit son pour apaiser l’étalon. “Et j’en ai fait acheter une pour toi. ” Il avait affirmé vouloir découvrir l’équitation. Je l’avais lu et retenu. Je voulais qu’il puisse le faire dans les meilleures conditions. J’avais les connaissances et les moyens de le lui permettre. Alors, même si je prenais le risque de le faire broncher, je ne regrettais pas mon initiative. “Et je dois dire, que j’ai hâte de te voir dans un pantalon d’équitation. ” Lui murmurais-je maligne. Je savais que ce tissu mettrait sa morphologie en valeur. Je ne voulais pas me priver d’un tel plaisir des yeux. Il était beau.

-“... Quoi ? ” M’exclamais-je en me sentant sourire à son expression soudaine. Je flattais doucement l’encolure du cheval avant d'accueillir Prem plus près. “Je n’étais pas certaine d’aller jusqu’au bout. Je ne voulais pas que tu sois déçu. ” C’était une chose dont j’avais horreur. Une horreur sainte! Je ne voulais pas décevoir les autres. Je ne voulais surtout pas le décevoir lui. Il avait l’air de croire en moi si fort. Je n’avais pas la force de voir à nouveau de la déception dans ses yeux. Cela me faisait trop de peine. Il me faisait rire dans son enthousiasme. J’en étais touchée aussi. Il était le seul homme que je connaissais à prendre les choses avec autant de cœur. A part, Aidan et Swan. Mais ce n’était pas la même chose. Je n’étais pas amoureuse d’eux. Je ne m’y habituais pas. “... tu crois que ça suffit ? D’avoir eu du courage ? ” Je caressais sa main sur ma joue.

-“... pour les deux tiers, oui.” Ce qui était d’ailleurs la raison principale de ma retenue. De mon hésitation profonde. Mon sourire diminuait doucement. Je venais lentement me lover contre Prem. J’enroulais mes bras autour de lui. Je posais mon visage dans le creux de son cou. Daredevil non loin renâclait. Tranquille, patient, il avait été bien élevé comme son grand-père. Moi, je me fondais dans l’odeur de Prem, la chaleur de Prem. -“Je ne la ferais que si tu me promets de venir me voir. ” Je remontais doucement mes mains le long de son dos. Je m’arrêtais sur sa nuque. Mon visage lui aussi, pour murmurer rien que pour son oreille. “Je ne veux pas qu’on soit séparé.” C’était tout. Je le voulais lui dans ma vie. Voilà ce n’était ni courageux, ni sage, ni prévoyant. C’était ce que je désirais. “T’aimer c’est mon plus beau projet. ” Si un jour il ne voulait plus de moi, soit. Mais je me battrais pour ce qu’on avait là, maintenant. Je caressais mon nez à sa tempe. “Je sais que ça sonne idiot. Mais c’est ce que je ressens. ” Là, j’éloignais ma tête pour pouvoir croiser ses beaux yeux. J’y perdais mon regard.


Doucement je venais poser mes lèvres contre les siennes. Je l’embrassais lentement. Mes doigts calés contre l’arrière de son crâne, je massais tendrement ses cheveux. Les inquiétudes dissipées, je le gardais contre moi, plus tendre, amoureuse, passionnée aussi. “Je t’aime.” Je reculais pour apaiser mon propre émoi. Je lui souriais. Doucement, je prenais la longe du cheval pour le reconduire dans le box. Je prenais le temps de lui dire un au revoir, de le caresser, avant de refermer le loquet de sécurité derrière moi.

Une fois seul dans l’allée, je lui ai donné la main. Je serrais doucement ses doigts. Je l’entrainais donc dans le chemin inverse. -“Allons voir.” Je prenais le chemin le plus direct. Il ne fallait pas long. Nous croisâmes quelques personnes en action dans la maison. Il y avait toujours une tâche à faire dans un château. J’en savais quelque-chose. C’était reposant de ne pas être la maîtresse de maison. Il fallait grimper deux volées de marches. Je le faisais, sans lâcher la main de Prem.

Je trouvais pour nous le chemin jusqu’à sa chambre. -“Ici. ” Un sourire amusé aux lèvres, car j’anticipais sa surprise, j’ouvrais la porte de droite. C’était l’une des plus belles chambres d’amis. Elle donnait sur l’extérieur. Le papier peint bleu et blanc était joli. Les décorations fleuries. Les pièces étaient lumineuses et vastes. C’était un coin charmant. Je cherchais mon journal dans ma sacoche de voyage. Elle était posée sur le secrétaire. Ma Douce Poppy pensait à tout.

Je sortais l’enveloppe de mon carnet pour la tendre à Prem. “Si c’est non… déchire-là. ” Lui demandais-je tout bas. Maintenant que c’était un moment de vérité, j’étais nerveuse. “J’ai râté ? C’est ça ?” Je sentais mes nerfs se tendre face à l'inconnu.

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Prem se mit à rire. Violet était d’une incroyable subtilité… « Même avec une femme divorcée, oui » lui assura-t-il, souriant « Surtout si elle a les cheveux bruns et de magnifiques yeux bleus. Toute ressemblance avec une personne existante serait purement fortuite... » Il se moquait gentiment. Alors qu’ils n’avaient même pas dépassé l’étape des rendez-vous clandestins, le mariage était encore lointain, et inenvisageable, tant qu’elle serait mariée. De plus, aurait-elle vraiment envie de se marier une seconde fois? Les questions implicites de Violet lui faisaient penser que oui, à sa surprise. « Les unions interreligieuses ne le dérangent pas. C’est avec moi qu’il a un problème ». Évidemment, Aziz Hadid Singh aurait sans doute préféré voir son fils marié à une femme de même religion que lui. Aujourd’hui, le soixantenaire ne semblait plus espérer rien de son fils. Cela rendait Prem un peu moins coupable d’apprécier autant le médaillon à l’effigie d’un saint catholique que Violet lui avait donné, comme talisman « Dès que j’aurai décidé un sujet de reportage, je te promets qu’il me suivra partout ».

Sans doute aurait-il mieux fait de le porter toujours sur lui, ce petit porte-bonheur. Pourtant, sur ce grand domaine, en compagnie de Violet et son fidèle destrier, il se sentait en sécurité. Qu’ils étaient tous les deux en sécurité. Est-ce que cela les rendait imprudents? Prem ne se posait plus la question. Violet le verrait autant de fois qu’elle le voulait dans cette tenue d’équitation qu’elle lui avait achetée; le reste importait peu. « Ah bon! Je vois pourquoi tu n’as pas été trop difficile à convaincre de m’introduire à l’équitation… » dit-il, la voix pleine de sous-entendus. « Mais je suis flatté ».

Ils avaient eu si peu de temps ensemble. Pourtant, elle s’était rappelé de son corps. En tout cas, assez pour deviner sa taille et oser lui acheter des vêtements. Prem se demanda s’il serait apte à faire la même chose. Sans doute, se dit-il. Leurs caresses échangées et tous les baisers déposés sur la peau de Violet lui était plus d’une fois revenu en rêve. La chaleur de leur corps combinés lui manquait toutes les nuits qu’elle ne partageait pas avec lui. Maintenant, elle partirait peut-être encore plus loin qu’elle ne l’était déjà. Déchiré entre la joie et la peine, la gorge serrée, Prem accueilli Violet dans ses bras. « Je viendrais te voir, promis. Je t’écrirai tous les jours ma chérie ». Il glissa ses mains de son dos pour les placer de chaque côté de sa taille, et enfouit son visage au creux de son cou, pour mieux y respirer le parfum de sa peau qu’il aimait tant. Se séparer d’elle devenait chaque fois plus difficile. De tout son être, il voulait la supplier de ne pas s’éloigner encore plus de lui, dans le froid de l’Écosse, mais il ne pouvait pas la retenir. « Je vais tout faire pour que ça marche entre nous Violet. Je te veux dans ma vie ».

Il profita du baiser qu’ils échangeaient pour l’attirer contre lui. Jamais il ne se passerait du frisson de plaisir dans son dos chaque fois qu’il sentait les doigts de Violet danser dans ses cheveux. Il ne voulait plus se passer d’elle, et ce fut à contrecœur qu’il la laissa s’éloigner. « Je t’aime aussi ». Le sourire aux lèvres, Prem posa un regard admiratif sur Violet, qui remit patiemment Daredevil dans son box, et lui dire au revoir. Passant de nouveau à travers les bois, Prem, en entrant dans le château, sentit sa mâchoire se décrocher devant les dimensions impressionnantes des couloirs, des portraits aux murs, des escaliers, et surtout dans leur chambre. D’ici, la vue était magnifique, et ils avaient même accès leur propre salle de bain directement dans leur chambre. Violet lui tendit la lettre qui attendait d’être ouverte. Prem la dévisagea, surpris, avant d’accepter la lettre. Il comprenait sa nervosité. Recevoir une réponse à quelque chose d’important le rendait toujours anxieux, mais contrairement à elle, il n’avait aucune patience lorsque venait le moment de savoir.

D’un geste vif, Prem décacheta l’enveloppe, et en sortit la lettre. Affichant son meilleur masque de joueur de poker, il commença à lire en silence, impassible. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez… Après révision… nous avons le regret de vous informer… votre dossier ne répond malheureusement pas à toutes les conditions... offrir une place en stage afin que… Prem sourcilla, et relut la dernière ligne. Finalement, il s’approcha de Violet pour lui prendre la main. « Laisses-moi te la lire d’accord? Écoute bien jusqu’à la fin », lui dit-il d’une voix rassurante.

    Madame,

    Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre programme d’équithérapie. Après la révision de votre dossier, nous avons le regret de vous informer qu’il nous est impossible de donner suite à votre demande d’admission au programme.

    En effet, votre dossier ne répond malheureusement pas à toutes les conditions d’admission, puisqu’il vous manque les qualifications nécessaires.

    Toutefois, au vu de l’excellent résultat que vous avez obtenu au test de connaissances, nous avons le plaisir de vous offrir une place en stage afin que vous puissiez mettre à niveau vos compétences. Veuillez nous retourner le formulaire d’inscription ci-joint pour compléter votre demande.

    Nous vous prions d’agréer, Madame, nos salutations distinguées,


Prem pencha la tête vers Violet pour lui sourire « Tu vois! Peut-être que tu n’es pas inscrite au programme, mais s’ils t’offrent une place en stage, c’est que tu les as impressionnés » dit-il, en posant la lettre sur la table de chevet, et entourer la taille de Violet entre ses bras « Alors, je t’interdis d’être déçue ». Il déposa un long baiser sur ses lèvres. Il savait que pour une perfectionniste comme elle, comme eux, une demi-victoire ne suffisait pas, mais il voulait l’encourager, et lui faire voir le bon côté des choses. Tout de même, en l’ayant ainsi dans les bras, les mains posées au creux de ses reins, il ne voyait pas comment il trouverait la force de la laisser partir, loin de lui « Tu vas tellement me manquer... » avoua-t-il finalement, dans un chuchotement près de son oreille.

Il releva sa tête pour la regarder, et comme deux aimants, une force magnétique attira ses yeux vers les siens, et sa bouche contre la sienne. Son baiser était affamé, mue tout à la fois par l’envie, la joie, mais surtout par le désir, pour tenter vainement, naïvement, d’effacer tous les moments d’absence passés et à venir. Ses lèvres glissèrent de sa bouche à son cou, pour y déposer un baiser ardent. Il ouvrit les yeux à demi pour regarder les aiguilles de l’horloge derrière Violet. Ils avaient encore un peu de temps, avant de rejoindre leurs hôtes pour déjeuner. Libérant son cou de sa bouche, Prem souffla, à voix basse, tout près de son oreille « Je te veux ».

Sans doute n’avait-il jamais utilisé un langage aussi cru avec elle, mais aucune langue, aucune manière ne traduisait aussi bien ce qu’il ressentait pour elle. Il la voulait, tout le temps, dans sa vie, rien qu’à lui…

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Prem Hadid
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Violet Hanovre Hadid


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Quand ien même, j’étais curieuse, à propre du père de Prem, je ne me permettais pas de lui poser de nouvelles questions. Je n’avais pas du tout envie d’être intrusive. Une occasion, viendrait pour que nous en parlions plus profondément. Je n’avais pas de doute là-dessus. Comme j’avais peu de doutes, sur d’autres points nous concernant. Par exemple, sur l’attraction qu’exerçait Prem sur ma personne, sur mes pensées, sur mes envies. Comme je me sentais aimantée, par son sourire, par son regard, par sa peau sombre. Comme je le trouvais séduisant avec sa barbe taillée et ce pull. Oui en effet, comme j’étais profondément séduite par son esprit intelligent et incisif.

-“Tu n’as vraiment pas idée de comme tu es séduisant, Mmm.

-“Si tu me demande de rester, je resterai. ” Lui soufflais-je en ayant l’impression qu’il pourrait me reprocher cette proposition. Mais, elle était honnête, cette proposition. Nous étions encore entrain de faire connaissance, de nous découvrir, de nous aimer. Je ne voulais pas être privée de ça. C’était ce qui me rendait heureuse depuis cet hiver. “Je ne suis peut-être pas assez téméraire pour aller encore plus loin de toi.

Une fois dans la chambre, je faisais glisser mes souliers de mes pieds. Je m’installais sur le bord du fauteuil, le dos bien droit, pendant que mes doigts se mirent à déchiqueter avec application, l’enveloppe vide. Je fronçais un sourcil à la remarque de Prem, mais je lui fis confiance, et promis d’écouter. Je m’étais demandée qu’elle serait mon sentiment. La déception et le soulagement étaient à force égale. Jusqu’à la dernière ligne… -“Un stage. Oui… Je suppose que c’est… bien. ” Le baiser me coupait la chique et calmait le tourbillon de pensées enclenché par le courrier.

-“... Viens avec moi ? ” Je n’arrivais pas à me réjouir. En sachant que cela voulait dire nous séparer davantage. Je commençais à regretter. J’allais le lui dire, mais son baiser me prit de cours. Je posais mes mains sur ses joues pour y répondre. Je cherchais à l’étirer, le prolonger. Je sentais, ce feu dans le creux de mon ventre. Celui qui s’embrasait chaque fois que je pensais à lui, à ses mains, à sa bouche. “Je suis à toi, Prem. ” Ici, maintenant, dans cette chambre, lorsque j’étais au manoir, chaque jour, chaque nuit, j’étais sa compagne à lui et à lui seul. Doucement, j’allais de moi-même tirer sur mon chemisier pour le tirer de mon pantalon. “Tout ce que je suis. Je te le donne.

Le déjeuner se passait dans une atmosphère calme et décontractée. Amélia profitait de la présence de Prem pour tordre les règles un peu plus. Pas une fois nous n’avions parlé des dernières élections, du colonialisme, de l’EU. Le nom d’Edward ne fut pas prononcé non plus. Mon père fut évoqué, ce sur quoi je battais en retraite. Nous ne nous étions pas vus depuis le jour des Résultats. Une fois le café ou le thé bu chacun avait eu quartier libre. Je n’avais pas caché mon fort désir de monter à cheval. Alors après… une longue séance d’habillage, une admiration tendre de la tenu sur mon doux journaliste, nous étions retournés voir Daredevil et Curious. Ce fut plein de rires et je ne manquais pas de féliciter Prem pour cette superbe tentative. Lui promettant de recommencer demain… S’il en avait l’envie.

Pour ma part, ce dont j’avais le plus envie, c’était de lui. De le regarder, l’écouter, le toucher. Je me servais donc d’un prétexte de "bienséance" pour nous entraîner dans un bain chaud, qui terminait dans les draps refaits du matin. C’était si agréable, de pouvoir nous embrasser, nous caresser, sans avoir peur de l’heure, sans compter les minutes. J’aurais sans aucun problème pu rester sous ces draps pendant la fin de la journée. Mais, je voulais aussi vivre des souvenirs avec lui. Alors, comme nous nous l’étions écrit, nous allâmes nous isoler dans la salle de musique. Je prenais le piano. Lui avec sa sitar. Cela me rappelait notre première soirée ensemble, notre premier baiser. Je passais la plus belle journée de ma vie.

Le soir venu, nous fîmes une promenade pour regarder le coucher de soleil sur la pairie, et la forêt. C’était un moment que j’aimais particulièrement. Et les doigts enlacés à ceux de Prem, je me sentais profondément complète, bien. Juste avant le dîner, je l’attirait dans l’une des bibliothèques pour lui montrer les plus beaux portraits du château, non sans quelques baisers volés, caresses espiègles. Car avec lui, il n’y avait pas de reproches, pas de craintes, rien que l’envie de son odeur, de sa peau, de ses sourires. J’étais heureuse, comme je ne l’avais pas été un seul instant en compagnie du Baron.

Nous prîmes le souper au même endroit qu’au déjeuner. Ce fut tout aussi charmant que plus tôt. Je rougissais plus d’une fois en entendant les anecdotes de l’enfance ramenées à la surface par nos hôtes. Ils me cherchaient. J’étais souvent décontenancée. Mais, je ne pouvais me fâcher. Ils étaient si gentils de nous donner un refuge ainsi...

Je caressais la main de Prem, tandis que l’on montait l’escalier pour regagner la chambre. Nous avions fait une petite partie de poker. Un jeu qui n’était pas du tout des miens. Il venait des tripots américains. La comtesse aimait “provoquer notre flegme anglais” disait-elle. Mais son époux était accoutumé. Moi… J’avais perdue sans équivoque. -“... impressionnant, cette façon de deviner ce que l’autre a dans sa main. ” Murmurais-je avec bonne humeur. Je me moquais d’avoir perdu. Je m’étais amusée. Je n’avais plus qu’une hâte. Celle de me glisser dans la chaleur des bras de Prem. Doucement, je poussais le battant de porte pour pénétrer dans notre chambre. Tout avait été rangé, encore une fois, pendant notre absence. L’idée que Poppy ait dû refaire notre lit défait me fit monter le rose aux joues. Mais, je ne m’y attarderais pas. “ Ça a été une merveilleuse journée… ” Je l'attirait sur le sofa pour nous y asseoir un petit instant. Je venais me faire une place entre ses bras. Je posais ma tête sur son épaule en le prenant par la taille. J’avais rarement ressenti cet état de plénitude. “J’aimerai que tous les jours soient comme celui-ci.” Décrétais-je amusée et sincère. Nous avions trouvé le plus beaux des endroits où nous cacher.

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Prem Hadid
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Malgré le moment passionné qu’il avait partagé avec Violet avant le déjeuner, Prem n’en fut pas davantage détendu, lorsqu’il s’assit à la table du comte et de la comtesse. Il prit un soin particulier à ne faire aucun son en buvant son thé. Ils furent servis par les domestiques, un peu comme on servait les gens au restaurant, et chaque fois que l’un d’eux emportait ou déposait quelque chose devant lui, il avait le réflexe de les remercier. Mis à part ces quelques éléments, tout se déroula à merveille. Les récits de voyage en Inde du comte et de la comtesse chassèrent finalement la nervosité du journaliste, qui les écoutait avec fascination et envie, si bien qu’il se jura de visiter le pays de ses parents dès qu’il le pourrait, et espérons, en compagnie de Violet.

Dès après le déjeuner, ils furent inséparables. Prem compris d’ailleurs pourquoi, à force de démonstration de la part de Violet, ce qu’il y avait de si attirant dans un pantalon d’équitation. Sans surprise, la princesse fut une excellente professeure, même avec l’élève quelque peu indiscipliné qu’il était. Il voulait la faire rire, la voir sourire… lui répéter à quel point il la trouvait belle. Mais grâce à elle, il s’en sortit plutôt bien, et lui proposa de recommencer demain.

Le reste de l’après-midi ne fut pas moins une partie de plaisir. Ni préoccupé par le temps ou l’heure, Prem profita pleinement de chaque moment avec elle. Il trouva qu’elle jouait très bien au piano, et eut beaucoup de plaisir à l’entendre. Avant le diner, elle lui fit une visite plus approfondie du château. Ce qui le frappa le plus fut le nombre de bibliothèques. Avoir une pièce entière consacrée au rangement des livres et à la lecture est déjà un luxe… mais plusieurs! Violet lui présenta ensuite les plus beaux portraits, tous plus réussis les uns que les yeux, mais aucune paires d’yeux de ses personnages à l’air grave ne les empêcha, lui et Violet, de se tenir la main, de se sourire, et de s’embrasser.

Quant au diner, il fut encore meilleur que le déjeuner, si cela pouvait être possible. Leurs hôtes avaient eu la délicatesse de faire préparer un dîner végétarien. Tout était excellent. Pas que le repas, mais aussi les anecdotes de jeunesse mettant en vedette Violet. Le comte et la comtesse prenaient un malin plaisir à la taquiner, et Prem, à la voir rougir. Ce genre de récit pouvait être si embarrassant. Il en rit, mais pas trop fort, compatissant à sa gêne. Son tour viendrait sans doute un jour…

Ils se retirèrent tous dans leurs quartiers après la partie de poker. Qui aurait cru que la comtesse pouvait être si douée à ce jeu? Violet n’avait pas eu la même chance. « Je crois qu’il s’agit plus de deviner les expressions du visage de l’adversaire, et d’en tirer des conclusions sur sa main. Tu crois que je pourrai parler au cuisinier demain? J’aimerai beaucoup connaître sa recette ». Peut-être n’avait-il pas les talents d’un chef cuisinier, mais il pourrait toujours essayer de recréer le dîner qu’il venait d’avoir. Sinon… Il n'aurait pas d’autres choix que de revenir au château, si leurs hôtes acceptaient toujours de le recevoir. « Dis-moi, je leur ai fait bonne impression? ». Le comte et la comtesse lui avait paru très chaleureux, mais il ne souhaitait pas qu’ils soient trop indulgents, s’il avait manqué de manières…

En entrant dans l’intimité de leur chambre, Prem fut surpris de voir que le lit avait été refait, tout comme ça avait été le cas plus tôt aujourd’hui. Peu importe qui se donnait la peine de remettre les draps en place, c’était terriblement gênant. Se promettant de suggérer à Violet de refaire eux même le lit, la prochaine fois qu’ils se sentaient de froisser les draps ensemble, il se laissa attirer sur le canapé. « Je me suis beaucoup amusé. Merci pour cette journée, ma chérie » dit-il en passant son bras autour de ses épaules, et déposer un baiser sur sa tempe.

Il aurait voulu qu’elle ne prenne jamais fin. Dans la pénombre de leur chambre, Prem se laissa un moment bercé par leur respiration apaisée. Sans aucun doute, il venait de passer l’une des plus belles journées de sa vie. Il était fou d’elle… et sa peur de gâcher cette magnifique journée s’en retrouvait immédiatement exacerbée. Mais s’il ne disait rien maintenant, alors quand? « Violet… » Prem inspira longuement, et retira son bras de ses épaules pour cueillir ses mains dans les siennes, pour se donner du courage. Il embrassa des jointures, et souffla « Je t’aime. Je n’ai jamais aimé autant quelqu’un que je t’aime toi. Je n’ai jamais été plus heureux que lorsque je suis avec toi ». Ses paroles étaient douces, mais de son visage se dégageait quelque chose de sérieux. Il avait la profonde conviction de ses sentiments, et il devait être sincère. Même sa fiancée ne lui avait jamais apporté autant de bonheur.

Prem baissa les yeux sur leurs mains jointes. Il pourrait en rester là. Comment mieux terminer une journée aussi parfaite que celle-ci. Mais à ce moment-là, il se mit à gratter sa joue, et Violet l’avait peut-être suffisamment observé pour entrevoir un signe de son esprit tourmenté. « … Depuis le début de notre relation, j’ai toujours souhaité que ça devienne concret. Qu’on puisse réellement discuter de l’avenir. Jusqu’à présent, je l’espérais. Maintenant, j’ose y croire. C’est la même chose pour toi... n’est-ce pas? » Après tout, elle avait contacté un avocat. Elle avait fait des démarches pour saisir son indépendance, et devenir une femme à part entière. C’était bien pour cela qu’il supportait tous ces mois sans la voir. Qu’il supportait le devoir conjugal auquel elle devait se plier pour son mari.

Inspirant à nouveau, Prem releva les yeux vers elle. « Dans ta dernière lettre, tu m’as demandé si j’avais envie de fonder une famille. J’ai réfléchi, et je crois qu’avec toi, j’aurai envie », avoua-t-il, finalement. Il n’arrivait pas tout à fait à concevoir sa vie avec un enfant. Jadis, il avait la conviction de pouvoir faire un père excellent. Aujourd’hui, il n’avait plus aucune certitude à ce sujet… Il avait sans doute certaines qualités. Il était patient, et il avait envie de transmettre son amour à quelqu’un. Transmettre sa curiosité, plutôt que des titres, de l’argent, ou des châteaux. Ainsi, il reprit « … J’en aurai envie, seulement si tu en a envie toi aussi ». Le devoir conjugal, et le manque de douceur de son mari avait peut-être retirer tout envie à Violet de devenir mère un jour. Peut-être n’en avait-elle jamais eu envie. Quoi qu’il en soit, tout ce que Prem savait, c’était que lui et Violet avaient été d’une imprudence folle en couchant ensemble. Ils avaient eu beaucoup de chance que rien ne se soit encore produit.


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Prem Hadid
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28.03.21 4:10
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Je lui sourirai, me revoyant, un peu plus tôt dans la soirée. J’avais profité que Parrain sorte de table avant nous pour aller le voir. Juste avant que nous lancions la partie de cartes je lui avait demandé : “Que penses-tu de Prem”. Il m’avait dit: “Ma chère, je le trouve, plutôt lumineux et un peu emprunté.” J’en avais convenu avec moi-même que c’était un portrait flatteur et m’interdisait de penser plus avant au regard concerné qu’il m’avait lancé en parlant de l’avenir. L’avenir pouvait attendre encore un peu. Jusqu’à la fin de ce week-end. N’est-ce pas ? -“Une très bonne impression. Tu as été lumineux. Ce sont ses mots. Je suis d’accord avec lui.

-“Nous pourrons revenir! Cet été. Il faut que tu vois le verger en fleurs. C’est magnifique. Il me semble que cela devient le plus bel endroit de toute l’Angleterre. ” Lui confiais-je d’une voix rêveuse. Si je n’avais aucune visibilité sur notre avenir, je ne pouvais pour autant renoncer à mes rêves. Je voulais croire que dans six mois, dans un ans, dans dix ans Prem serait là. Nous serions là, aussi complices que nous l’étions ce soir, maintenant. C’était un rêve dont j’avais besoin afin de ne pas perdre pied.

J’apprenais à le connaître. Maintenant, je pouvais deviner quand mon cher Journaliste se préparait à me parler d’un sujet… délicat. Ma légèreté s’effaçait un peu. Tout de suite, je pensais dans mon ventre l’appréhension. Alors, bien que son aveux était le plus doux qui soit, son air solennel me retenait d’être entièrement enjouée. J’étais intimidée par la gravité de son regard. -“ Moi aussi… Je suis la plus heureuse quand on est ensemble. ” Je le vis avoir son petit tic nerveux. Ce qui me confirmait qu’il ne voulait pas s’arrêter à ses tendres mots. Je retenais un soupir. Je n’avais pas envie d’en venir à ces questions. Pas après une si belle journée, une si merveilleuse journée.

Mais, je l’écoutais. Ne m’avait-on pas enseigné à écouter mes devoirs. A prendre mes responsabilités. Depuis l’adolescence, on me mettait devant les obligations de mon statut, de ma fonction de Princesse, d’aristocrate. C’était maintenant dans ce domaine là que je devais répondre aux attentes. -“ Oui. ” J’avais envie que cette relation soit plus concrète, plus solide, plus “réelle”. Oui. Je voulais que la situation soit plus claire. Je voulais toutes ces choses. En revanche, j’étais angoissée, dès l’instant où j’envisageais d’acter une décision irréversible. Parce que ce choix là, je ne le ferais qu’une fois dans ma vie. Lorsque l’on quitte la noblesse on la quitte pour la vie et pour la vie de ses descendants. A tout jamais.

J’inspirais moi aussi, comme en écho à son souffle. Je ne le quittais pas des yeux. Je prenais sur moi de contrôler ma soudaine nervosité. Je savais très bien que notre situation lui convenait encore moins qu’un moi. Il en souffrait. Je détestais cette idée. Vraiment. Ma peur était là. Je ne pensais pas être soulagée autant par le fait que Prem ne fasse pas de l’enfant un projet “obligatoire”. Mais je l’étais : soulagée. -“ D’après l’entendement commun… je devrais déjà être une mère. Ça n'a jamais été une question de volonté mais de “quand”. ” Nous avions déterminé que cela devait arriver dans le courant de cette année. Qu’il était déjà tard étant donné mon âge. Je ne m’étais pas posé la question du oui ou du non, mais du quand. Enfin, cela c’était avant de rencontrer Prem. -“ Je n’ai jamais eu à me poser toutes ces questions. Je ne suis pas certaine que j’ai eu envie d’avoir des enfants. Ou en tous les cas pas pour des raisons “justes”. ” Parce que mes motivations premières étaient de l’ordre de l’égoïsme pur. -“ Pour avoir quelqu’un à aimer. Pour me prolonger dans quelqu’un de beau. Pour former un individu plus libre que moi. Enfin surtout si j’avais un garçon. ” Je ne m’en étais encore jamais confiée à qui que ce soit. Iris était ma complice. Mais mon mariage nous éloignait, même si nous ne le voulions pas. -“ Je ne sais pas si je serais une bonne mère. Mais, je t’aime et me donne des envies de créer. ” Cependant, j’avais l’exemple de Rose Campbell qui revenait me tarauder chaque fois que j’imaginais une famille. Archie et ce qu’elle ne pouvait pas lui offrir. Parce qu’elle n’avait pas les moyens de le faire. Je refusais de me retrouver dans ce genre de situation, mais je le refusais d’autant plus pour un être innocent, que j’aurai amené au monde. Le pécule que j’avais préservé suffirait-t-il. -“ J’ai rêvé qu’on avait une petite fille. ” Cette adorable petite fille aux yeux noirs magnifiques, avec le sourire de ma grand-mère. Un vrai ange. -“ Je me projette beaucoup. C’est vrai. J’aime ça. ” Cela me nourissait l’âme.

Il m’ouvrait son coeur et son esprit ce soir. Nous parlions de famille. Nous parlons d’une vie entière. Il y avait des éléments que je ne lui avais pas écrit dans mes lettres. Des choses que j’avais pensé mais pas encore formulé. Elles me paraissaient difficiles à dire sur le papier. J’avais gardé un souvenir marquant de certains échanges. Peut-être était-ce le moment. Là, alors que nous étions à l’abri du monde. -“... Tu vois bien ce à quoi j’ai été habituée ici. Je sais que je peux me passer de beaucoup de choses. Je veux me libérer de beaucoup de choses. Je me rends compte que je suis empêchée. Par ma condition. J’ouvre les yeux. ” Il y avait tout un pan de la vie au manoir qui ne me manquerai pas. Il y avait des expériences que j’avais envie de vivre en tant que femme. -“Je sais aussi que je ne veux pas avoir une vie dans laquelle l’argent est une source d’inquiétude. Ou que mon bonheur soit contingent d’une bourse à tenir. Je ne veux pas manquer. Je ne veux pas parce que j’en serais malheureuse. Parce que ça me ferait régresser dans mes libertés. ” J’étais consciente que c’était une question délicate entre nous. Bien qu’il ne le disait jamais de façon frontale, je savais que Prem désapprouvait mon mode de vie, mon monde. -“Par exemple, et je sais que cela te dérange. Mais pour moi entretenir une maison c’est un travail. Un métier avec une expertise.” Je voulais être la plus claire possible. Je ne voulais pas qu’il se méprenne sur ce que je cherchais à lui dire. Ce n’était pas simple car nous avions des visions différentes du monde, enfin sur certains points. -“Je ne veux pas passer de la vie ici à plus rien. Je sais que ça sera trop dur. … Je peux renoncer au luxe, aux voyages, mais pas à un certain confort. Je sais que c’est purement matérialiste. Mais… je le suis. Éthiquement, philosophiquement, je voudrais pouvoir affirmer que je pourrais venir vivre dans un petit appartement londonien et faire mes lessives. Mais, de là où j’en suis, je pense qu’il me faudrait un entre-deux.” Une maison à la campagne, une femme de chambre et un jardinier. Je pourrais vivre ainsi. Malheureusement pour moi, je pensais que Prem n’hadérerait pas. -“ Je sais que ce n’est pas satisfaisant … pour toi. Il me faudra du temps pour apprendre un autre mode de vie. Je ne pourrais pas le faire sans que cela ait du sens. Le seul sans que je trouve c’est d’être auprès de toi.

-“Je ne peux pas me couper de ma famille, si c’est pour être seule. ” Je n’étais pas aussi indépendante que lui. Je n’étais pas aussi autonome. Je ne m’étais pas construite comme ça. Je n’avais pas envie de vivre seule avec moi-même. Je n’avais pas envie d’être une femme libre… et solitaire. Je voulais m’émanciper oui mais dans l’amour. -“Je ne me suffirait pas à moi-même. Je sais bien que c’est ce qu’une femme devrait penser. Je sais que tu voudrais que je renonce à mon statut social, pour moi. Mais sans ton regard, sans ta douceur, je ne me serais même pas posé ces questions. … Je ne le regrette pas. Ce n’est pas ce que je veux dire. ” Je cherchais ses yeux redoutant d’y trouver de la déception. Je me levais pour aller chercher le dossier cartonné avec une ébauche de rupture de contrat, de demande de divorce. Je le lui tendais. -“ Ce sera une bataille, que je le veuille ou non. Médiatisée. Même si je te cache… Ils te trouveront peut-être. … ” Je posais alors la liasse dans ses mains. -“Je n’ai pas de doute sur ce que je veux. J’ai seulement peur que le chemin pour y arriver nous sépare. Ça me fait peur. … Tu … Et toi ? ” Je ne lui avais jamais autant parlé de moi et de mes doutes. Mon travail d’introspection tout au long de ces mois était intense et parfois pénible. Je réalisais que le partager avec lui me faisait du bien. Je ne voulais pas à mal. C’était tout le contraire. Je voulais qu’on y arrive. Mais pour ça, nous ne pouvions pas nier que c’était une chose qui ne se faisait pas. Un choix qui allait profondément bouleverser mon être et mes proches. -“S’il te plaît… Dis-moi que tu es prêt pour tout ça et qu’on y arrivera. Que tu seras là. Que tu m’apprendra. C’est tout ce dont j’ai besoin pour les envoyer.” J’étais un peu courageuse peut-être. Mais, j’étais beaucoup moins téméraire. Prem était la Muse de toute cette révolution. Sans lui je n’avais aucune raison de me lancer dans une guerre pareille. Et je redoutais que cela ne lui convienne pas. J’étais folle de lui. -“Je veux réussir. Je veux y arriver. C'est pour ça que je me pose toutes ces questions. Je t’aime. Follement. Profondément. Pardonne-moi de ne pouvoir faire plus… simple que ça. Je fais du mieux que j’en suis capable. Je ferais tout ce que je peux pour te rendre heureux et fier de moi. Prem.

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Prem sourit finalement, lorsqu’elle raconta ce qu’elle avait vu en rêve. Il se mit lui aussi à l’imaginer. Une fille à la peau dorée, avec le joli petit nez de sa mère. Cette image lui réchauffait le coeur. Jusqu’à récemment, lui non plus ne s’était jamais réellement demandé s’il voulait des enfants. Comme Violet, il avait d’abord supposé qu’il en aurait, après s’être marié, puisque c’était ce qui était attendu de la plupart des couples sikhs. Puis, en renonçant à ses principes religieux, le mariage, les enfants, et sa descendance avaient perdu leur sens. Ils en retrouvaient aujourd’hui avec Violet. Elle avait sans doute certaines qualités propres à un bon parent, comme la patience, la douceur, la discipline… Évidemment, ça ne voulait pas dire qu’elle avait envie d’être mère pour autant, et la réalisation de ce projet, s’il se réalisait bel et bien, était encore lointain. Cependant, Prem avait confiance en elle, s’ils se lançaient, pour être une bonne mère, car elle en avait les qualités, mais aussi, pour qu’ils soient de bons parents, car ils étaient toujours sur la même longueur d’onde. Ou presque…

Durant toutes ses explications, il ne l’interrompit pas. Prem écoutait, attentif et silencieux. Comprendre le point de vue de Violet était important pour lui. Après tout, autant qu’elle, il souhaitait que leur relation fonctionne, qu’elle prenne vie, qu’elle puisse exister. Malgré toutes leurs différences, malgré le milieu bien différent dans lequel ils avaient été élevés, ils arrivaient à s’entendre, à partager les mêmes valeurs, et à s’aimer. C’était bien la preuve qu’ils partageaient quelque chose de fort. Pourtant, la question de l’argent restait entre eux un point de désaccord, et elle n’était pas à négliger. Plusieurs fois, Prem se retint de commenter ce qu’elle disait. Il contemplait, muet, cette femme qu’il aimait tant, exposer toute l’ampleur de leur divergence. Un processus douloureux, mais pourtant nécessaire.

Lorsque Violet lui donna l’ébauche de demande de divorce, Prem la feuilleta, les lèvres serrées. Elle ne tirerait presque rien de sa séparation, mais le contrat de mariage n’avait pas été fait pour être en sa faveur. Même après, il faudrait encore se cacher. Pas d’Edward cette fois, mais des paparazzis, que Prem détestait au moins aussi profondément que le premier.

Prem reposa les papiers de divorce sur la table basse près d’eux, et il leva les yeux vers Violet. « Moi aussi, je veux y arriver. Je veux qu’on soit ensemble, aussi longtemps qu’on s’aimera », dit-il, sincère. Il aurait voulu en rester là, et continuer de se dire que tout irait bien. Pourtant, il lui fallait continuer. «… Mais je ne sais pas si je peux t’offrir le standard vie que tu souhaites. Pour moi, ne pas se soucier de manquer d’argent, c’est aussi renoncer à un certain luxe, un certain confort ». Même avec un petit salaire, quelqu’un pouvait vivre confortablement, à condition de se soucier de ses dépenses. « J’ai un très bon salaire pour ce que je fais, et je ne suis pas contre le fait de déménager pour quelque chose de plus grand. Mais je ne pourrais pas… je ne suis pas assez riche pour qu’on ait une domestique, ou un chauffeur, surtout pas si on a un enfant. Et même si j’avais l’argent pour tout ça, je n’en voudrais pas » confessa-t-il, avant de pousser un soupir. « Je ne dis pas qu’on devrait vivre comme des moines et ne jamais se payer du luxe, mais on ne pourra jamais avoir le train de vie que tu demandes. Pas uniquement avec mon salaire en tout cas. Enfin Violet… Je n’ai pas besoin que quelqu’un transporte mes bagages à ma place, ou fasse mon lit ou ma lessive! Je sais que c’est ce à quoi tu as été habituée, mais pour moi c’est superflu… et embarrassant ».

Baissant ses yeux pour regarder ses mains nerveusement entortillées l’une dans l’autre, Prem inspira longuement. Il devait adoucir son ton. Seulement, il craignait ne pas pouvoir arriver à un juste milieu, à un compromis. Violet avait été élevée avec l’impression de devoir nécessiter des choses inutiles. La majorité des gens faisaient eux-mêmes leur lessive, leur ménage, leur jardinage, leur cuisine. Pourquoi Violet se croyait-elle au-dessus de tout ça? Pourquoi tenait-elle autant à garder un lien avec ses parents après ce qu’ils lui avaient fait? Les mâchoires serrées, Prem se pinça l’arête du nez dans l’espoir de chasser son agacement, mais il était peut-être trop tard pour cela. Il poursuivit, le visage dur, les mains posées sur les genoux, et regarda Violet dans les yeux « Ce que je veux dire… c’est qu’il y a une différence entre manquer d’argent, et manquer de luxe. Tes parents ne manquaient pas d’argent quand ils t’ont promise à Edward. Ils manquaient de luxe. S’ils avaient accepté d’être raisonnables et vendus leur château, et bien tu te serais épargné trois ans de mariage. À moins que tu me dises que pour « un certain confort », ça en a valu la peine? »

Il expira à la manière d’un dragon, le souffle rauque et légèrement tremblant, comme après avoir craché du feu. L’image de l’ecchymose sur la cuisse de Violet lui brûlait encore la rétine. Il ne l’avait jamais mentionné, ni n’avait abordé le sujet avec elle, mais il avait toujours eu ses doutes quant à l’origine de la blessure. Pourtant, il était mort d’inquiétude chaque fois qu’elle parlait de son mari dans ses lettres. Il souffrait de la savoir malheureuse, de la savoir maltraité, mal-aimée, entre les griffes de son mari, et malgré tout ça… ce que Violet semblait craindre le plus, c’était de vivre en appartement, et faire sa lessive…


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Prem Hadid
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Violet Hanovre Hadid


We only HIDE what is precious to us.

Ft Prem Hadid


Je ne pourrais pas te dire que je fus étonnée de la réaction de Prem, après tout ce que je venais de lui dire. Nous n’avions pas encore eu une occasion pour discuter des éléments concrets, aussi concrets que ceux de l’argent, d’un logement, d’une vie à deux. J’avais soigneusement écarté ces problématiques pendant les premiers temps de notre idylle. Parce que, même sans me le dire, je savais déjà que nous n’avions pas la même façon de concevoir les choses. Il me le disait, ce soir-là, avec beaucoup de clarté. Il ne voulait pas vivre comme moi. Il ne voulait pas d’employés, de grande demeure, de confort.

-“... Embarrassant ? ” Lui demandais-je en essayant de ne pas m’attarder sur son ton dur. Sur sa manière d’exposer mes attentes. Je sentais une condescendance contenue, une forme de moralisation et de l’agacement. Je ne lui avais jamais reproché son mode de vie. Je ne l’en avais pas jugé. -“Tommy et Poppy ont un très bon salaire, de bonnes conditions de travail. C’est un bon emploi. ” Ce n’était pas le XIX siècle. Nous avions des contrats de travail très bien cadrés. “Je ne trouve pas que ce soit un métier dégradant.

Je le suivais des yeux. Il était certain que ce sujet nous plaçait dans une opposition. Prem était en colère. Je comprenais qu’il voit les choses différemment de moi. Mais, je ne saisissais pas le pourquoi de son agacement. Ce n’était pas que cela d’ailleurs. Il était plein de feu contenu. En croisant ses yeux durcis, je frissonnais.

En cet instant, il ressemblait plus au Baron qu’il ne pouvait l’admettre. Ma bonne humeur était engloutie. Je me sentais embarrassée et mal à l’aise, moi. Je respirais doucement pour garder mon calme. Maintenant. Je n’avais pas envie de parler de cela. Je n’avais pas envie d’entendre des reproches. Mais, je savais que Prem n’était pas prêt à arrêter. Je l’aimais d’ailleurs pour ça aussi cette obstination, ce besoin d’aller au bout des choses. J’admirais cela chez lui. Même si ce soir je le regrettais.

Il s’en prenait maintenant à mes parents. Il s’en prenait à “nous”. J’avais cherché à lui expliquer mes raisons. Je l’avais fait dans nos lettres. J’avais cherché à lui faire entendre, en quoi le mariage était important, pour préserver ma famille et notre patrimoine. Mais pour un homme comme lui ce n’était pas entendable. J’en étais désolée. J’en fus attristée. Cette divergence fondamentale plaçait un mur entre nous. Je détestais cela...

Je reculais sous un coup invisible. Sa dernière remarque me blessait le plus. Je la trouvais méchante. Je le trouvais profondément injuste envers moi. Devais-je vraiment entendre tout l’implicite dont il m’accusait, dans ces quelques mots ? -“” Les mots me manquaient pour exprimer ce que je voulais lui dire. Il avait cet effet sur moi. Je sentais seulement que j’étais triste et j’étais en colère aussi. Je n’étais pas assez bien pour les Crawley. Je n’étais pas assez bien pour les Hadid non plus. Peu importe, que je mette toute mon énergie à bien faire. Prem avait la sensation que j’étais une sorte de… de quoi ? De femme vénale ? Je ne voulais pas que l’ont gâche la soirée. Je prenais donc sur moi. -“C’est ce à quoi ont m’a préparé Prem. C'est ce pour quoi je suis née. Je suis l’aînée. On m’a inculqué le sens du devoir. ” J’inspirais profondément moi aussi maintenant. Mais, ma propre rage bouillonnait. -“ C’est grâce à cela qu’Iris peut faire ses propres choix. Qu’elle va faire sa vie comme elle l’entend. Que mes parents vont vieillir sereins. ” Ma poitrine était serrée. Je sentais une douleur aiguë s’installer. C’était horrible de ne pas être comprise de lui. -“J’ai fait le meilleur choix possible dans ma situation. Celui qui préserve le plus grand nombre. C’est tout. ” J’avais écouté la Raison. Comment pouvait-il me le reprocher ? -“Je ne comprends pas ce qu’il peut y avoir de mal à agir avec loyauté, à se soucier de l’avenir des siens, à vouloir arranger les choses. Tu ne comprends pas que c’était le plus sensé à faire ? Que c’est le plus sensé!

Je renonçais à contenir mes émotions qui étaient bien trop fortes. Je lui montrais ma peine et mon incompréhension. -“ Tu me donne cette affreuse sensation de mépriser mon monde, mes valeurs… mes choix. Alors que je n’ai fait que respecter et aimer les tiens... Que je cherche à comprendre ta culture, tes racines, tes aspirations. Sans jamais te les reppprocher. ” Je me rendais seulement compte que j’avais contracté mes poings. Que je les serrais fort. Que j’avais envie de crier, d’hurler. Ne serait-ce donc jamais assez ? Mes efforts, ma patience, mon amour ? Mes proches n’en avaient pas suffisament de ma personne ? -“Mais toi tu as déjà décidé que tu n’aimais pas. ” Je ne voulais pas hausser le ton sur lui. J’avais horreur des cris. J’en avais trop entendu. -“ Zenon et Amélia sont-ils si méprisables ? ” Ils avaient été charmants avec lui.

C’était moi qui me faisait dure. J’avais mal. Je me sentais remise en cause. Alors qu’il était le seul avec qui je me sentais libre. Cela me rendais si triste. -“Tu m’en veut de vouloir une femme de chambre et un jardin… Pardonne-moi de ne pas devenir la femme que tu veux du jour au lendemain... Je suis prête à mettre toute ma famille en difficulté, à obliger ma sœur à vivre dans une disgrâce, à faire honte à toutes les personnes qui m’ont élevé. A vivre une vie pour laquelle je ne suis pas préparée. Cela n’a aucun poids à tes yeux ? ” Je chassais une larme de rage de ma joue d’un geste sec. Je me sentais implicitement dans une course à la perfection. Exactement la même chose qu’avec mes parents. Bon sang! -“ Si c’était si facile de partir… Ne crois-tu pas que je l’aurais fait ? Bien avant de te connaître ? Bien avant trois ans ! … Je ne peux pas devenir une révolutionnaire en quelques mois. ” Au lendemain de la “Lune de Miel”, je me serais enfuie. J’aurais claqué la porte. Plutôt que d’écouter les conseils de ma mère. Plutôt que d’avoir peur de mon père. -“Et puis ! Je n’ai pas demandé à être qui je suis ! Je n’ai pas demandé ces châteaux. Je n’ais pas demandé tout ça. Ni le luxe, ni les privilèges, ni les obligations, rien de tout ça. Je suis née dans cette famille avec ses attentes. Je ne peux pas avoir honte de mes origines. C’est ce que tu voudrais ? ” Dans le fond, j’en venais à me poser la question.

Je me levais. Le trop plein des émotions de me réussissais jamais. Je constatais la réalité des faits. -“Je n’arrive pas à vous satisfaire, mes parents, Edward… Toi. ” J’étais si en colère. J’étais si fâchée. Je voulais… Je voulais que plus personne n’attende plus rien de moi. Je voulais qu’on m’oublie. Je voulais la paix. J’avais mal aux côtes. Je reconnaissais les symptômes. Je n’aurais pas pensé me retrouver dans cet état avec Prem. Il me fallait de l’air. J’avançais pour ouvrir la porte fenêtre et aller à l’air libre. Mais moi, j’étais perdue. Où était ma place dans ce monde là ?

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Violet Hanovre Hadid
Violet Hanovre Hadid
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01.04.21 23:07
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